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DOCUMENTS

Il Kl. ATI I s A

L'HISTOIRE DE L'INDUSTIUE ET DU COMMERCE EN FRANCE

JIACON, IMHRlMEItlE PKOTAT FREliKS

COLLECTION DE TEXTES

POUn SEItVIli A L ETIDE ET A L KXSKICNEMENÏ DE L HISTOIKE

DOCUMENTS

HKLAIIIS A

L'HISTOIRE

DE L'INDUSTRIE ET DIJ (lOMlilËlICE

EN FRANCE I

DEPUIS LE !*'■ SIÈCLE AVANT J.-C. .IUS^u'a LA FIN Ul Mil" SIÈCLE

publics avec une liilroduction

PAI(

M. Gustave FAGNIEZ

1/1

PARIS

ALPHONSE PICARD ET FILS, ÉDITEURS

Libraires des Archives nalioiiaJes et de la Société de l'École des Charles 82, Rie Bonapakte , 82

1898

INTRODUCTION

Dans les dcslinées économiques d'un peuple, une pari notable doit èlre faite à la constitution g-éoloi^ique du sol, à son relief, à rinipoilance des l'orèts et à la nature des essences, au régime dv^ eaux, à la l'aune et à la llore. L'adaptation physique de notre pays à un grand rôle historique a été admirablement mise en lumière par le plus grand géographe de Tantiquité dans

I. Le locU'iir iic doit pas s'aUtMulio h trouver ici une liistoire, même ai)ré},^ée, de lindustrie el du commerce. Celle histoire louche à tr()|) de sujets et à des sujets trop dillV-reuts. elle se mêle trop à celle de 1 économie sociale en général pour pouvoir être traitée aussi sommairement. La nudtiplicilé des aspects sous lesquels elle se présente, en même temps <[uelle nous interdisait de la resserrer dans un cadre aussi restreint, nous ohlij^eait prescpu' à e.\pli(juer comment les documents réunis par nous rellèlenl ces aspects, à manpier le lien cpii unit ces documents, en un mot à écrire Tintro- dnction qu'on va lire. Eu lui donnant pour centre l'évolution qui s'est opérée dans l'organisation économifjue du travail, nous nous sommes contenté d'ellleurer les autres (jueslions et presque toujours dans la mesure seulement elles ont trouvé place dans notre recueil. Nous espérons (pic l'escpiisse par la(juelle s'ouvre ce volume atteindra le seul but (pie nous nous sommes proposé en l'écrivant, c'est-à-dire quelle suj^fgérera des vues et otïrira un fil conducteur à ceux ([ui seraient tentés d'approfondir (piel([ue partie du vaste sujet ébauché par nous. Pour conserver à cette introduction son unité, nous avons en exclure les renseignements que le plan de la collection donne droit d'y chercher sur les sources du recueil et sur la métiiode (jui en a dirijié la composition ; nous avons réservé une place à |)art aux éclaircissements que nous devons au public sur ces deux points; on les trouvera à la suite de l'intro- duction.

KAtiMEZ. DocumcHls relatifs à l'hUtoirc Je l'iiidiistiie cl du cummeicc. a

INTRODUCTION

un passage que nous ne pouvions, bien qu'il soit connu de tous, nous dispenser de reproduire en tête de notre recueil, parce qu'il est le prologue indispen- sable de noire bisloire économique comme de notre histoire nationale en général. Le commerce, quand il a fait son apparition sur le théâtre de celle histoire, y a trouvé, autour du massif central, des plaines large- ment ouvertes aux communications, des collines faciles à gravir et à franchir, des cours d'eaux concourant par leur direction à l'union des deux mers. Italienne par le lien politique, la Narbonnaise Test aussi par ses produc- tions. Si les Cévennes limitent la zone de l'olivier et du figuier, si la vigne elle-même, à la différence de ce qui se passera plus lard, s'acclimate difiicilement au nord de cette chaîne, les céréales abondent partout et aussi les prairies, car l'élevage de toutes les espèces est très développé. La population est si dense que les régions boisées et marécageuses elles-mêmes ne sont pas désertes, car les femmes gauloises sont fécondes et bonnes mères. Strabon est surtout frappé, et il y insiste, du concert que se prêtent, pour ouvrir la Gaule au commerce, les fleuves et les deux mers. Il lui paraît impossible de l'attribuer au hasard et d'y méconnaître un dessein de la Providence. Et il nous montre le Rhône remonté, dans une grande partie de son cours, par des bateaux lourdement chargés, les marchandises portées par lui et par ses affluents qui sont également navigables jusqu'aux lieux de consommation, ces mar- chandises passant dans la Saône puis dans le Doubs, conduites par terre jusqu'à la Seine, arrivant par elle à l'Océan et au Httoral du pays de Lisieux et de Gaux et traversant la Manche en moins d'un jour. D'autres, qui sont destinées à l'Auvergne et à la Loire, pour éviter les difficultés de la navigation du Rhône, surtout

INTRODUCTION III

en amont, sont amenées par terre jusquau premier de ces fleuves (n" 1) '.

C'est clans la Gaule concpiise, déjà modifiée par la civilisation romaine, que s'opérait le mouvement com- mercial, dont Sfrabon nous a tracé l'itinéraire . Mais il y eut aussi une civilisation gauloise et, si aristocratique, si théocratique, si guerrière qu'on suppose la société qui y était parvenue, cette société n'était étrangère, est-il besoin de le dire, ni à l'iiuhistrie ni au com- merce; et même, j)armi les ])opulali()us qui la compo- saient, il y en avait (jui y apportaient des aptitudes remarquables, qui trouvaient dans le trafic une source de richesse et de puissance politique. Celles de notre littoral occidental, Piétons, Santons, Venètes surtout, avaieni perfectionné l'art de la navigation et conquis sur mer une situation prépondérante. Ces der- niers étaient à la tête d'une puissante confédération maritime. Assez expérimentés et assez hardis pour s'aventurer en pleine mer, ils se bornaient pourtant le plus souvent à exploiter le commerce entre la Bretagne insulaire et le littoral océanique de la Gaule, possédant dans les deux pays des ports de relâche, monopolisant les échanges de l'un et de l'autre, imposant à ceux qui voulaient y j)rendj'e part des droits de navigation, dis- simulant ce que leurs voyages leur avaient appris de l'île dont ils entendaient se réserver le débouché et les produits (n*^'^ 2, 3). Ces produits, c'était d'abord l'étain, dont l'île d'Ictis était le principal marché [n^ 4), c'étaient aussi les peaux, les esclaves, les chiens dédiasse et de guerre-. La métallurgie mettait probablement déjà en œuvre les richesses minérales qui se trouvaient dans le

1. Cf. IV, I, 14 (éd. Didot).

2. Stiabon, IV, V, 2.

IV INTRODUCTION

pays des Tarbelli, c'est-à-dire entre l'Adour et les Pj^rénées, dans le Périgord, dans le Berry et le Rouergue (n" 10) '.

L'histoire doit à la Ganle indépendante nn souvenir mais elle ne subil pas la séduction du succès, elle ne fait que se rendre à l'évidence de la vérité quand elle proclame que la conquête fut un grand bienfait pour la civilisation générale et pour la Gaule elle-même et que, pour emprunter les expressions du plus grand historien moderne de Rome, César, en mettant fin à l'existence politique de nos premiers ancêtres, inaugura leur exis- tence nationale^. S'il n'était pas téméraire de vouloir déterminer avec une précision aussi rigoureuse la part des diverses influences de race et de culture qui ont contribué à la formation du caractère et à la destinée d'un peuple, on pourrait même aller jusqu'à dire que l'héritage qui, dans notre patrimoine moral, nous vient des Gaulois, se réduit presque exclusivement aux défauts, quelquefois sympathiques mais toujours funestes, qui ont compromis l'effet des qualités dues à nos origines latine et germanique.

La civilisation romaine, on le sait, accomplit en deux fois la romanisation de la Gaule, et ce fut une colonie ionienne qui lui en ouvrit l'entrée. Grâce à Marseille, notre pays reçut le contact direct et sans mélange de la civilisation hellénique. Fondée dans une région cal- caire qui était rebelle aux céréales et n'était favorable qu'à l'olivier et à la vigne, pourvue d'un port creusé dans le roc en forme de théâtre et exposée au vent du midi'\ Marseille avait été amenée par sa situation et le

1. Sliabon, IV, II, 1, 2. Cosar, De hcllo r/.i/lirr,, III, il. VII. 22.

2. Moinmseu, liônnschc Gesc/iichle, III, 2ys.

3. Slrabon, IV, I, 4, y.

IXTRODICTION

génie de ses habitants à clierclier sa prospérité dans le commerce. Elle était entourée de populations celto- ligures belliqueuses et redoutables. Klle avait trouvé en partie la force nécessaire pour les repousser et les vaincre dans la constitution et les lois qu'elle avait apportées d'Ionie. dans ses six cents timouques à vie (Tiao'j/o'j;;) choisis parmi les pères de famille comptant trois générations au moins de citoyens, dans les trois délégations successives qui faisaient passer le pouvoir exécutif, en le fortiliaut chaque fois, par deux comités, l'un de quinze personnes, l'autre de trois et enfin par un directeur unique. Les Ioniens fondèrent sur la côte ligurienne des colonies qui furent à la fois des places forliliées et des stations maritimes. Tauroentium. Olbia, Antipolis et XiceK' furent destinées à en imposer aux Ligures des Alpes; Uhoda et Agatha s'élevèrent contre les barbares des bords du Rhône; l'Kspagne eut aussi ses colonies pour tenir les Espagnols en respect. Cales sèches et de radoubs, arsenaux, Marseille eut, dès le temps elle ne pouvait compter que sur elle-même, tous les établissements maritimes nécessaires au main- tien de son indépendance et à son expansion commer- ciale et coloniale. Son alliance et elle de la confédéra- tion maritime qui reconnaissait sa suprématie avec Rome fut aussi ancienne que leur commune hostilité contre Carlhage dont le rôle commercial lui échut. Cette alliance profita aux deux parties. La cité pho- céenne, menacée par des voisins auxquels elle n'avait pas pu imposer d'une façon définitive sa domination, hii dut son salut et l'accroissement de sa prospérité. En 124 avant J.-C, le consul Sextius soumit les Sfilliivii, fonda, à un jour de marche de Marseille, le camp per- manent d'Aix, refoula les barbares du littoral qui s'étend entre Marseille et l'Ralie, rétablit ainsi la

VI INÏHODUCTIOX

liberté des communications entre la république pho- céenne et la péninsule et annexa an territoire de la première ce qu'il avait enlevé à ses ennemis. A la fin du 11*^' siècle avant J.-C, le vainqueur des Teutons lui accorda le péage du canal {Fosstr Murinruv) qu'il avait fait creuser par ses soldats pour ouvrir une nouvelle issue à la navigation entravée par les atlerrissements du Rhône et qui se jette dans le golfe de Fos. La guerre cigale entre César et Pompée, dont Marseille embrassa la cause avec ardeur, entraîna sa ruine polilique. Elle resta du moins commerçante et libre et se consola de la perte d'une grandeur qui lui avait permis de traiter avec Rome d'égale à égale, par la sécurité que lui lais- sèrent ses turbulents voisins transformés, sous la disci- pline romaine, en pacifiques agriculteurs, et par la gloire de devenir le foyer de riiellénisme occidental '. Cependant elle ne tarda pas à perdre sa primauté commerciale elle-même. Elle lui fut enlevée, dès le i^'" siècle après J.-C, par Narbonne, port princi- pal des ^olques Arécomiques , élevée en 118 avant notre ère an rang de colonie romaine. La fortune de cette ville lui vint de la nature et de la poli- tique : elle était alors baignée par l'Aude et par le lac Rubrensis et^ vers 26 avant J.-C, elle fut érigée en métropole de la Narbonnaise. Slrabon estime qu'elle mériterait d'être appelée l'entrepôt de la (iaule entière, tant l'activité commerciale y dépasse celle qui règne ailleurs. Mais déjà il signale l'importance commerciale d'Arles qui éclipsera celle de Narbonne à mesure que Lyon et le trafic du Rhône prendront plus d'essor '^.

i. Slral)on, IV, 1, .'j, ',). Moninisen, V, 71-7:2,

2. Cf. Ainmion Marcellin od. Gardlhausen, coll. Teiihnpr, XV, XI, 18. Mommseii, V, 78.

INTRODUCTION VII

(]e trafic profilera encore plus à cette dernière ville, dont la prépondérance économique, dépassant celle des trois premières, qui restent pourtant fort prospères encore, sera puissamment servie par son rang de capi- tale politique des (iaules, par sa situation géogra- phique, par son génie tout i-oinain. Parmi les nom- breux avantages qui fonderont pour toujours sa gran- deur, il faut aussi compter celui d'avoir été choisie par Agripjja, à cause de sa position centrale et stratégique, pour être la tète des lignes commerciales et militaires, auxtpielles devait se rattacher tout le réseau des voies romaines. La première, franchissant les Cévennes, conduisait chez les Santons et les Aquitains; la seconde aboutissait au Khin, la troisième à l'Océan par le pays des Ik'llovaques et des Ambiens, la (juatrième à la Narbonnaise et au littoral Massaliote; une autre partait de Vienne, entrait en Savoie, contournait le lac Léman, franchissait le Jura à Orbe', passait à Vesonlio et arrivait à Langres, elle se bifurquait en deux rameaux, dont l'un gagnait le PJiin et l'îuitre l'Océan fn" \'2).

On sait Tempressemenl de la Narbonnaise à se faire romaine. Les groupements ethniques, entre lesquels se distribuait la population indigène, se mor- celèrent en cités romaines qui s'appelèrent Nem.tusus, Avcnio, Ruscino, Apfn, etc. L'immigration italienne dans la Province fut considérable; elle amena une nuée de commerçants et de spéculateurs, appartenant en grande majorité à la classe des affranchis, qui impo- sèrent à nos ancêtres gaulois leurs services de banquiers et de courtiers, leur donnèrent le goût et leur apprirent la science des affaires (n" 6). Le même fait se repro-

1. Urba dans le canton de Vaiid.

VIII INTRODUCTION

diiisil, avec les mêmes conséquences, clans la Gnule chevelue, quand César l'euL conquise et à mesure même qu'il en faisait la conquête \ car la victoire ouvre presque toujours au conquérant le marché du peuple vaincu. Au i^"" siècle de notre ère, les Gaules étaient le pays le plus riche de l'empire et on ne saurait souhai- ter une affirmation plus expressive et plus autorisée de sa richesse que celle du juif hellénisant Flavius Josèphe (n*^ 18). Cette richesse provenait en grande partie de l'agriculture et de l'élevage. Le froment le plus blanc, le plus léger, le plus nourrissant, le plus recherché par l'Italie était le froment gaulois, qui por- tait dans la langue celtique le nom de brace'^- (n*^^ 13, 14). Le vin gaulois, au contraire, dont la production, nous l'avons déjà indiqué, était assez restreinte, ne sortait guère de notre pays (voy. cependant n*^ lo) et c'étaient les vins italiens qui venaient enivrer nos pères dont l'intempérance ^ allait si loin qu'il leur arrivait d'échanger un esclave contre une amphore (n*^^ (3, 8, 18). Le vin ligurien était âpre et sentait la poix (n'"^ 6, 16). Ce goût, qui dépréciait aussi les vins allobroges, venait de l'usage d'employer la poix comme moyen de conservation. Pour le dissimuler, on se servait de sel cuit et pilé, qui avait aussi l'avantage d'empêcher la moisissure (n"^ 16). A côté de ces procédés de conser- vation, il faut signaler de véritables falsilications des- tinées à donner au vin une couleur et une saveur arti- ficielles (no 17).

On connaît la réputation du porc gaulois; les

1. César, De J>ell() r/nllim, VII, ;{, 42.

2. Plus tard vo mol a dési-^né l'orge fermenté servant à faire la l)ière.

3. <c Vini avidiim <;enus » Ammien Marcellin.

INTRODUCTIOX IX

Romains appréciaienl particiilièremenl les jambons cavares et séquanes (n'^ 7).

Les Ligures échangeaient contre l'huile et le vin italiens des bois ])our la construction maritime et rameublement, du bétail, des peaux, du miel, des chevaux, des mulets, des saies et des tuniques, de Tambre. Gènes était l'entrepôt de ce commerce (n" 6). Le transit de l'élain de la Grande-Bretagne continuait à passer par les mains des (laulois m" 4|. Ils avaient inventé l'art d'incruster le bionze avec de létain qui faisail l'etfel de l'argent et cela les avait conduits à appliquer le même procédé à l'argent lui-même et à s'en servir pour orner leurs harnais et leurs voitures. Alésia et les lli/urif/cs (Uibi s'étaient lait une réputa- tion dans cette industrie in" 20).

L'adoption des institutions et des nucurs romaines par la (iaule y introduisit, avec une foule de besoins nouveaux el d'industries nouvelles, l'organisation du travail et le système économi(|ue qui régnaient à Rome. (]e système (pu, en ravalant les (euvres manuelles et l'activité mercantile, ne répudiait nullement l'usure et la spéculation, enrichissait une oligarchie agrarienne, financière, industrielle et commerciale. Les patriciens et les capitalistes de la fin de la l{épul)lique et de IKm- pire ne se souciaient nullement de la contradiction qu'il y avait à mépriser le travail à cause de ses mobiles intéressés et en même temps à exploiter celui de leurs esclaves organisés en véritables ateliers, à prêter à usure, à se rendre adjudicataires des impôts et des revenus du domaine public. Cette concurrence de la main d'œuvre servile lendait la vie difïicile à la classe des artisans et des commerçants libres. Cette classe existait en effet et c'était justement l'esclavage qui la lecrutait. Si le nombre des esclaves était encore consi-

INTRODUCTION

dérable, celui des affranchis aiigmenlail Ions les jours; c'étaient le commerce, Tindustrie, les affaires qui profi- taient en grande partie de leur intelligence et de leur activité, c'étaient eux qui composaient les collèges d'artisans.

Ces collèges avaient été Iransplaniés en Gaule et n'y avaient pas trouvé un terrain moins favorable qu'en Italie. Malheureusement c'est leur caractère profession- nel, c'est-à-dire leur caractère le plus important, le plus intéressant pour nous, que nous connaissons le moins. L'indigence de renseignements d'où vient notre igno- rance s'explique d'abord par la nature des documents qui se rapportent aux collèges; jusqu'au ii^ siècle de notre ère ces documents sont pi'csque exclusivement des inscriptions et il n'est pas étonnant que des inscriptions nous montrent les collèges plutôt dans leur vie publique et extérieure, dans leurs rapports avec la société que dans leur vie intime et économique. Maison peut donner du silence des textes sur ce point une raison encore meilleure et plus digne d'attention, c'est que les coUegùi opificiim, tout en étant composés de gens Aoués à des occupations mécaniques et mercantiles, ne s'étaient pas précisément formés dans un but profes- sionnel. C'est à une préoccupation plus désintéressée, à un besoin plus général qu'il faut ra])porter leur ori- gine, à la préoccupation et au besoin, communs à tous les temps et si manifestes dans la société romaine, de partager avec d'autres les mêmes dévotions, les mêmes plaisirs, de s'associer sous la protection du même patron terrestre, du même génie divin, de s'assurer les honneurs funèbres. Ni les textes épigraphiques, ce qui^ nous avons dit pourquoi, ne doit pas nous surprendre, ni les textes législatifs et littéraires ne nous présentent jamais les collegùi opi/icum sous le jour nous appa-

INTRODUCTION XI

raîlronl plus Lard les corporations darts et métiers du moyen âge, c'est-à-dire comme des associations de tra- vailleurs jaloux de leur monopole et réglant la disci- pline de leur mélier. Il n'en est pas moins vrai que l'union et le conlact habituel des coUegiali de même profession n'ont pu manquer d'amener le perfectionne- ment du travail, comme aussi d'en préparer la réhabili- talion, en relevant la dignilé et l'importance de ceux qui s'y livraient. Si cette réhahditation n'a pu s'accom- plir, de favon à créer cette classe moyenne qui a man- qué à la civilisation romaine à son déclin, c'est que l'Empire fil retombei- les membres des collèges, qui auraient pu la constituer, dans un esclavage non inoins avilissant et ])eul-t'lre plus (hir (pie celui d ils étaient sortis.

Dans rensemble des textes épigraphiques relatifs aux collèges de la (iaule, la Xarbonnaise, les vallées du Khône et du IJhin occupent une j)lace prépondérante. (a' n'est pas 1 eifet du hasard. Xarbonne. Arles, Lyon étaient encore les centres les plus importants du commerce de notre |)ays, lîien que les rcnites ouvertes ])ar Agrippa (hins rintéricur et auxquelles étaient venues s'ajouter quatre grandes voies de communica- tion avec ritalie et 1 Espagne fussent bien entretenues, les voies fluviales étaient très fréquentées et il n'est peut-être pas de collèges qui aient laissé plus de monu- ments de leur existence (]ue ceux des nautes ou bate- liers. On en trouve sur le Khône, sur la Saône, sur la Diirance. sur l'Ardèche, sur l'Ouvèze, sur la Moselle, sur la Loire et sur la Seine (n" 24, 25, 2(), 27, 28, 31). Tout le monde connaît les nautes parisiens et l'autel dédié par eux à Tibère (n"^'^ 2i). Bien plus grande était l'importance des nautes du Rhône et de la Saône dont le siège était à Lyon (n" 27). Formaient-ils deux col-

XII INTRODUCTION

lèges distincts ou. dans le même, deux groupes dont Tun exploitait le fleuve et l'autre son affluent? Il semble qu'ils n'en formassent qu'un, dont le titre abrégé était nfiiidc Bhochniici [n^ 27), le titre complet URutœ Rho- cL'uuci et Ararici (n" 31) et dont une partie faisait les liausports sur le Rhône, une autre sur la Saône innuke llhodnnici Arare navi(/<in(is]. Cerlaine inscription (n^ 27) autorise à se demander si ce collège avait une existence indépendante et, à s'en tenir à la lettre de ce document épigraphique, on ne peut guère répondre que négativement, car il les range très nettement, ainsi que les marchands de saumures, dans la corporation des fcihri tignarii. Ce qu'on peut dire, c'est qu'il existait entre les nautie et les f'ahï^i un lien mais non une con- fusion, c'est que les nautiv, en se rattachant an collège plus étendu des fabri tignarii, n'en conservaient pas moins leur aulonomie. Des nautœ on peut rapprocher les navicularii, dont l'importance était d'ailleurs plus grande, car c'étaient de véritables armateurs. On ne comptait pas à x\rles moins de cinq corps de navi- culaires dont les bateaux de commerce et de trans- port animaient les anses et les lagunes qui rendaient cette ville accessible même aux navires de fort ton- nage (n" 26). L'épigraphie de la Gaule nous révèle encore l'existence des cenfonarii, des dendrophori (n" 34), des diffmores olearii, des fabri ferrarii^ des fahri siibœdiani^ des foreuses, des /ani, des lapidarii, des lapidarii strucfores, des negotiatores et des nego- tiafores vinarii, des sagarii, des scœnici, des scholas- tici, des tabernarii, des artifices tectorum, des iirsarii. Cette énumération, on le devine, ne donne qu'une idée fort insufïisante du nombre et de la variété des collèges professionnels qui s'étaient multipliés dans notre pays.

INTHODLCTIUN XIII

Avaiil de tlevenii- des institutions officielles et par cela mèine roJjjet d'une copieuse législation, les colle- (/ici ont traversé une période d'indépendance et d'autonomie qui s'est écoulée dans l'obscurité dévolue le plus souvent aux institutions privées. Depuis la loi Julia [)ar laquelle Auguste les avait tous abolis à l'exception de ceux qui avaient pour eux la légitimité et le temps ilc(///iin;i ef .infiqiia), aucun ne j)ouvail s'établir sans y être autorisé par un sénalus-consulle. Leurs statuts, pourvu qu'ils n'eussent rien de contraire à linlérèt général, étaient librement adoptés par leurs fondateurs. On distingue clu'Z eux des membres titulaires, des membres hono- raires, des dignitaires et des employés, sans parler des patrons qui ne leur appartenaient que par des devoirs réciprtxpies de j)rotection et de déférence et, à l'exemple tie la curie et d autres corps voués à la vie publique iéicl ejx'mpluni reipiih/icw n" 27 1, ils se divi- saient en décuries et en centuries. Leurs assemblées convenfu.Sj se tenaient dans une salle commune schohiA. Tels sont les traits génér aux des (ollèges; ils convieniR'ul aussi bien aux collèges religieux, luné- raires et iXi.'^. petites gens [so(l;ilili;i, fu/ieratiliu leniiiorum (pi'aux co/lef/i;! opificum.

Les plus tlorissanls parmi ces derniers, ceux qui tinrent la plus grande place dans cette organisation lurent ceux (jui, en même temps qu'ils satisfaisaient des in térètsj)arliculiers, remplissaient un service public; de ce nombre étaient les fnhri, les centonarii^ les dendrophnri, etc. (^e fut moins par le respect du droit d'association (pie par le seiiliment des besoins géné- raux (juils étaient appelés à servir et du concours qu'il pouvait leur demander que l'Etat, doni le système fiscal avait toujours reposé autant surdes prestations en nature

XIV INTRODUCTION

et en main-d'œuvre que sur des contributions pécu- niaires, fut amené à autoriser les collèges. A mesure qu'il étendait son action aux dépens de l'activité privée et que celle-ci devenait à proportion plus impuissante et plus stérile, les collèges professionnels lui apparaissaient de plus en plus comme des instruments tout faits dont il n'avait qu'à s'emparer pour maintenir et relever la production qui baissait d'une façon inquiétante. Cette conception apparaît déjà très nettement dans un texte de Callistrate (n° 32), qui appartient au ii^' siècle de l'ère chrétienne. Cette réponse d'un prudent reconnaît aux collegia o/)///c« m l'immunité de certaines charges, mais il ajoute, au mépris de l'histoire, qu'ils ont été fondés pour assurer des services publics, et cette immunité est implicitement présentée comme le prix de ces obligations. Ce texte vise d'ailleurs une consti- tution d'x\ntonin qui interdisait l'entrée de ces collèges à ceux qu'un âge trop tendre ou trop avancé rendait incapables de travailler, interdiction qui confirme qu'au milieu du ii^ siècle déjà leurs membres étaient considérés comme redevables à l'Etat d'une partie de leur temps et de leur savoir-faire. L'immunité dont ils jouissaient s'appliquait à la fois à des charges civiles, comme la tutelle, et à certaines charges politiques, comme le décurionat. Toutefois, si le décurionat avait été accepté avant qu'on entrât dans le collège, on ne pouvait s'y soustraire, un rescrit de Pertinax obligeait à rester décurion. L'acquisition d'une certaine fortune faisait même perdre l'immunité et retomber sur ceux qui y parvenaient le poids des fonctions publiques (n«-^32, 35).

On trouve donc établi, dès le ii^ siècle, le système qui, à rencontre de la grève, de plus en plus mena- çante, des fonctionnaires et des producteurs, riva les

r

INTRODUCTION XV

uns et les autres à leurs fonctions et à leurs métiers, et ce fut le système entrèrent toutes les professions quand, au siècle suivant, Alexandre Sévère eut groupé en collè<^es tous les artisans et commerçants isolés. Comme le curiale devient inséparable de sa curie, le colon de sa terre, le colleguilus le devient de son col- lège. Autant celui-ci s'ingéniera à rompre le lien [nexus] fpii rattache à une situation dont les cliarges l'em- portent de plus en plus sur les avantages, autant l'administration impériale le resserrera. C'est d'abord les biens des collegiud qui sont affectés aux collèges et, en les leur abandonnant, les premiers peuvent recou- vrer leur liljerlé. Puis c'est leur personne même qui appartient à l'association (n" 50) et bientôt ce ne sera plus seulement leur personne, ce seront leur famille, leurs enfants, leurs ayants cause. Par exemple, le naviculaire qui hérite d'un boulanger hérite aussi de ses obligations, et tous ses biens personnels y sont soumis. Il pourra néanmoins échapper à ces obligations en renonçant à l'héritage en faveur du collège ou des proches du défunt fn" i9). C'est en 315 qu'une consti- tution de Constantin lui accorde cette alternative, mais en 3 P.) en voici une autre (pii maintient dans le collège le boulanger qui, en se dépouillant de ses biens au profit d'un étranger, s'est rendu incapable d'exercer le métier et veut se substituer le nouveau possesseur. Cette ruse, (pie la constitution qualifie de détestable, sera inutile, le boulanger ne sera pas libéré et le succes- seur qu'il a voulu se donner servira à côté de lui (nf 50). Les alliances en dehors du collège sont défendues ou entraînent l'incorporation forcée. Le gendre d'un bou- langer devient boulanger (n'^'50). Le boulanger laisse-t-il en mourant des fils mineurs, ceux-ci n'exerceront pas le métier avant vingt ans et jusque le collège leur trou-

XVI INTRODUCTION

vera des remplaçants; mais, quand ils auront atteint leur majorité etpourronttenirla place de leur père, ces rem- plaçants ne seront pas pour cela libérés (n^ 56). Quand les naviculaires n'avaient pas de postérité, c'étaient leurs héritiers, quels qu'ils fussent, qui prenaient leur place (n*^ 67). Certains colleçfiati, espérant échanger leur servitude contre une servitude plus douce, cherchaient à entrer par le mariage dans un autre collège ou dans une autre condition. Des boulangers, par exemple, s'alliaient à des femmes de théâtre, à des écuyères. Cette tentative, eût-elle obtenu l'assentiment unanime de leurs confrères, était punie des verges, de la dépor- tation et de la confiscation au profit du collège qu'ils avaient voulu délaisser in'* 74). A ces rigueurs se mêlent de vaines ou précaires faveurs. Constantin et Julien élèvent les naviculaires à l'ordre équestre (n° 65). En 364, Valentinien et Valens accordent au premier des deux patrons boulangers placés à la tête d'une boulangerie le droit de prendre sa retraite au bout de cinq ans en laissant à son associé l'établisse- ment, le matériel, les animaux, la dotation originaire (n^^ 58). Ceux qui se sont distingués dans un métier quelconque obtiennent le titre de comte du premier ordre et sont rangés parmi les consulaires (n" 76). Ces honneurs avilis ne font pas illusion à ceux aux yeux desquels on les fait briller^ et des moyens qui semblent devoir être plus efficaces, tels que l'incorporation des condamnés, se trouvent être aussi impuissants. Les vides se multiplient dans les collèges, la population urbaine s'éclaircit, les collegiftli se réfugient dans la campagne, se cachent dans les bois, dans les déserts, tiouvent un asile chez les grands propriétaires ruraux et y dissimulent leur origine dans la vie obscure du

INTRODUCTION XVII

colon, s'expali'ieiîl chez les Barbares'. Arcadiiis el llonoriiis ordonneiiL qu ils soient recherchés el rame- nés à leur fonctions (n'' 71).

La situation des ouvriers de l'État n'était pas, ne pou- vait pas être pire. On sait que l'Etat fabriquait directe- ment pour les besoins de la cour et d'un personnel admi- nistratif immense, qui élait en partie payé en nature et (|ue, d'autre part, il s'était réservé de nombreux monopoles. Au commencement du v^ siècle, la (iaule comptait, par exemple, huit manufactures d'armes impériales in" 72. Cf. n" 7.3 i. L'entrée dans les arse- naux impériaux n'était permise qu'à ceux qui ne se dérobaient, en y entrant, à aucune servitude légale (n^ 75). Tous les ouvriers d'une manufacture d'Etat étaient responsables du délit el de la faillite de l'un d'eux. Ils héritaient les uns des autres quand ils mouraient inlestats (n*^ 77). Ils étaient marqués au bras (n'^ 69).

Au inomenl l'Empire arrivait à paralyser et à tuer tout ce que les inslitulions publicpies sont appelées à protéger et à encourager, laclivilé individuelle et collective, le goni du travail el de l'épargne, la jouis- sance des biens acquis, ses sujets préféraient la misère et les dangers de l'isolement à des groupements artiiiciels qui faisaient retomber sur eux le poids de l'appauvrissement général, les col/ef/ùUi de tout genre se perdaient dans une foule mêlée et confuse, les Barbares s'ébranlaient pour l'envahir. Ce n'étaient pas pour lui des inconnus. Ils avaient fourni beaucoup d'esclaves à son immense population servile, des corps auxiliaires à ses armées, des colonies militaires à ses frontières; ils avaient lutté, avec des chances diverses,

1. CodeTheod. 10, 20 1. 0. 22 I. o. J2, I 1. 146.

Faoniez. Documents relatifs à l'histoire de l'industrie et du commerce. 6

XVIII INTRODUCTION

contre ses forces militaires ; ils s'étaient laissés pénétrer par ses commerçants'. Si lenrs invasions ajoutèrent aux souffrances de ses malheureux sujets, les conqué- rants germains, une fois établis en Gaule, leur procu- rèrent du moins la jouissance d'un régime plus tolérable parce qu'il ne les soumettait pas, comme le précédent, à une impitoyable tiscalité ''.

Quand ils s'y établirent, les Yisigoths, les Burgondes et les Francs n'avaient guère dépassé cet état écono- mique où le commerce s'opère au moyen du troc et le travail a un caractère domestique et servile. Cet état n'était pas pourtant assez général, assez absolu pour ne pas se concilier d'une part avec un véritable commerce auquel se livraient surtout les tribus limitrophes des frontières en contact habituel avec les Gallo-Romains% de l'autre avec l'existence de travailleurs libres. Presque tous les Burgondes, par exemple, avaient une vocation particulière pour l'art de la charpente et ils en vivaient*. Ce n'étaient pas toutefois les (iermains qui tiraient le meilleur parti des richesses naturelles de leur pays, c'étaient les Romains qui, en Germanie comme ailleurs^', formaient des colonies

1. Uljii... multumque ad eos mercatoi'os venlitant César, De

Itello (jnUico, IV.

2. ... liomanos iil socios modo cl amicos fovent, ut invoniantur jam iiiter eos quidam liomani, qui maliiit inter Baibaros pauperem libei'tatem quam inler Romanos tributariam solliciludinom sustineiv. Orosius, coll. Teubner, VII, 41, p. 296. ...ut melius sit illis cum Golhis paupores vivere (juam inter Romaiios potentes esse et grave

jiigum portare Isidoriis Ilispalensis, ...malunt...in barbaris pâli

cullum dissimilem quam in Romanis injustitiam saevientem. Salvia- ni De r/iihernalio/te Dei, éd. Ilalm. Mon. (ierin. hist ., in-t, Aiicloi-es :intiqiiisf<inu, I lib. v, p. o9.

3. VVackernagel, Geioorhe, Ifniulel a. Schi/f;ilu-l der (jerinnneit dans Ilaupt, Zeitschrift f. Deii/sches Alteiihuni, IX.

4. (Juij)pe omnes fere sunt l"ai)ri lignarii, et ex hac arte mercedem eapientes, senielipsos alunt. Soerales, Jlisl. ceci. , lib. VII, cap. XXX. Ilis/. (le F/-;uice^ I, 604.

ji. Korneman, De civihus roniimi» in prorinciis Iniperii consisleii- nijiis, 1892. Rerlin.

INTRODUCTION XIX

de commerçants puissantes et actives'. Sur l'organi- sation du travail qui, sans exclure entièrement la liberté, se présentait le plus souvent comme insé- parable du servage, on aperçoit trois choses dans les lois barbares : des distinctions personnelles fondées sur l'habileté de ces serfs artisans ; le grou- pement des artisans du même métier sous la direc- tion d'un chef d'atelier (minisferiali.s) ; la faculté qui leur est accordée de livrer au public des produits, d'exécuter pour lui des travaux doni le profit se partage entre eux et leur maître (n" 81 ).

Il semble bien d'abord que tous les membres des collèges durent profiter de la ruine de l'autorité romaine pour les déserter et que ces cadres, une fois vidés et brisés, durent passer à l'état de simple sou- venir historique. Mais il faut remarquer que les systèmes consacrés par les siècles, même quand ils sont arriérés, gênants, vexatoires, impopulaires, s'im- posent longtemps aux habitudes, que l'esprit d'innova- tion, le progrès se comptait souvent à respecter des formes surannées, à les approprier à de nouveaux besoins. Il n'est pas impossible, il est même assez vraisemblable que, tandis qu'une partie des membres des collèges entrait dans les li/lie des grands proprié- taires germains et gallo-romains, d'autres restaient attachés à ces corps ail'aiblis par la désertion, dont les servitudes dénuées de sanction et par suite inoffensives ne laissaient j)lus place qu'aux avantages de la vie commune. Si les j)remiers travaillaient pour les agglo- mérations rurales, c'était aux seconds, ainsi qu'aux travailleurs isolés dont le nombre avait été accru par la

I. W'ijckeriiaf^ol, Oiivr. cit., p. "loO.

XX INTRODUCTION

dissolution partielle des collèges, que recourait la population urbaine. Les indices de la persistance des collèges sont, il est vrai, bien rares ; il en est deux pourtant que Ton trouve encore à une période avancée du moyen âge. Entre les marchands de Teau de cette époque et les liantes parisiens de l'époque romaine on soupçonne une filiation, et dans l'hérédité profession- nelle propre à certaines corporations de bouchers, on croit reconnaître un trait distinctif des collèges.

La population gallo-romaine dut peut-être aux Germains certains perfectionnements techniques dans des arts que ceux-ci, à raison même de leur degré de civilisation moins avancé, avaient poussés j)lus loin, dans la charpenterie, par exemple, mais elle n'eut rien à emprunter à une économie sociale qu'elle avait depuis longtemps dépassée. Parmi les populations ger- maniques il y en eut pourtant qui ne le cédèrent pas, pour le commerce maritime, aux populations gallo- romaines du littoral, qui firent faire des progrès à la navigation, qui inaugurèrent peut-être plus d'un usage adopté dans la suite par le droit commercial. Les Fri- sons elles Saxons furent de ce nombre. Pourtant les codes frison et saxon sont muets sur la naviga(ion et le commerce et c'est dans un code rédigé pour les '^iallo-Romains. c'est dans le Bréviaire d'Alaric qu'on constate la persistance au sein de la population visigo- thique, en grande partie maritime, du prêt à la grosse (n*^' 78) ainsi que d'une législation et d'une juridiction spéciales aux commerçants étrangers (n'^^' 79).

Le désordre des temps n'avait pas découragé la classe des spéculateurs [foeneralores ^ negociatores) qui, dès hi lin de la République, exploitaient la Gaule, ni empêché les grandes affaires. Les textes nous parlent

INTRODUCTION XXI

d'opérations importantes sur les vins ^ sur les soies. Beaucoup passaient par les mains de négociants syriens-, Grégoire de Tours mentionne un riche négo- ciant syrien de Bordeaux nommé Eufronius^. Un autre, nommé Eusébius, se fit élire, à force de présents, évéque de Paris en o'.ll et remplil le palais épiscopal de ses compatriotes \ Le parvis des églises étalait, à l'occasion de la fête palronale ou même d'une façon permanente, des marchandises de prix et était le rendez-vous des faiseurs d'affaires '.

C'était le commerce intérieur. Voulait-on aller chercher fortune à l'étranger, on faisait appel à d'autres commerçants, on se réunissait avec eux en caravane armée, qui se joignait à d'autres caravanes suivant en partie la même route et il arrivait parfois à ces expéditions, demi-commerciales, demi-militaires et à leur chef d'intervenir d'une façon décisive dans la destinée des peuples avec lesquels elles étaient venues échanger des pro(hiits in" 82 i. La vallée du Danube, la région habitée par les \\endes (Bohême, Moravie, Autriche, Carinthie) étaient parcourues par ces cara- vanes qui répandaient dans l'Occident les produits naturels de l'Allemagne septentrionale et des pays de la mer Noire, ainsi que les créations de l'art byzantin.

Une partie de ces relations commerciales avait lieu par mer. Marseille, Narbonne, Arles étaient les prin- cipaux entrepôts des marchandises du Levant et de

1. Grej^orii Turon., Ilisl. Franc, VII, xlvi anno o8.t. Salvien, De f/uhernat. Dei, éd. Baliize, Paris, 1669, IV, p. 87.

2. ...turlxp ncgoliatorum et siricorum omnium, quœ majorem ferme civitatum universarum paitem occupaverunt... Salvien, De rfuh. Dei, lih. IV éd. Baluze, p. 87. Cf. Heyd, I, Gesch. d.Levanthan- (leh 24, n. 6.

.3. Hisf. Franc, VII, xxxi.

4. Jhifl. X, XXVI.

5. VI, XXXII. De f/lorin ninrli/nii)}, CLVIII.

XXII INTRODUCTION

Tempire de Constantinople. On voyait affluer sur leurs quais les épiées et les soieries de TOrient, le papyrus et le lin égyptiens, les vins de Palestine, les parfums de l'Arabie, les produits de l'Afrique, de TEspagne et de la Gaule ^

La circulation des œuvres de Tart byzantin et italien dans le monde occidental, les voyages et l'établisse- ment des artistes de l'empire grec et de l'Italie appelés par les rois et les chefs des grands établissements reli- gieux entretinrent dans notre pays les traditions techniques et artistiques que les Romains y avaient laissées. Les rois et l'aristocratie germanique avaient, dès leur premier contact avec la civilisation romaine, subi la séduction du luxe gallo-romain, contracté le goût des matières précieuses, des œuvres d'une coû- teuse et lourde somptuosité. C'était avec orgueil qu'ils montraient les joyaux de l'art antique conservés dans leur trésor. Il n'a manqué à plusieurs de ces rois que des historiens intelligents pour nous faire mieux appré- cier en eux des admirateurs et des imitateurs de ce caractère de grandeur et d'utilité que les monuments publics et privés de la civilisation romaine présentaient a leurs yeux. Brunehaut a fait exécuter tant d'œuvres d'utilité générale que la tradition lui en attribue encore davantage. Dagobert aussi a laissé une grande mémoire et il la doit moins à ses victoires et à son gouvernement qu'à ce qu'il a fait pour les arts en même temps que pour les églises, particulièrement pour son sanctuaire favori, l'abbaye de Saint-Denis. L'intérieur de cette basilique fut magnifiquement

1. Diplôme de Chilpéric II de 716 cité par Heyd, I, 99. Ihid., p. 28. Port, Commerce de Narbonne. notamment p. lo. Lettre d'Honorius et de Théodose II au préfet du prétoire des Gaules, 17 avril 418. Mon. Germ. hist.. in-4, EfiisL, III, n" 8.

INTRODUCTION XXIII

décoré. L'annaliste du roi, l'auteur des Gesta Dagoberti, ne nous a pas donné une description générale de l'édi- fice mais il signale à l'admiration l'absidiole voûtée en argent reposaient les reliques des saints martyrs, un tronc en argent pour les aumônes, la grande croix en or ornée de pierres précieuses qui était placée sur le maître-autel également en or. Elle était l'œuvre de saint VAoi qui semble avoir exécuté ou dirigé toute la décoration, et les orfèvres du ix** siècle déclaraient qu'on n'en trouverait pas un parmi eux capable d'égaler l'art avec lequel les pierres précieuses y étaient serties et montées. Les murs, les colonnes et les arcades de l'intérieur étaient tendus d'étoiFes de soie, tissues d'or et enricbies de perles. Saint Kloi avait épuisé tout son talent sur le tombeau de saint Denis et de ses compa- gnons et il en avait l'ail un monument unique en (iaule. Il fut encore l'auteur d'un grand nombre de reliquaires d'or et d'argent ornés de pierreries, dont son biograpbe saint Ouen nous a donné l'énumération. Ces (l'uvres exercèrent certainement une influence sur l'art et le goût public, mais ce qui en exerça bien davantage, ce furent les ateliers dirigés par le saint artiste à l'abbaye de Solignac in" 8ii et sans doute dans les autres établissements religieux dont il fut le fondateur. Tous les arts utiles à la vie monastique et au culte, c'est-à-dire presque tous les arts, y furent pratiqués dans un esprit d'application, d'obéissance et d'abné- gation qui dut relever beaucoup le niveau moral et technique du travail, non seulement dans le Limousin auquel appartenaient ces établissements, mais aussi dans les régions s'en trouvaient d'autres en rapport avec les premiers. Les maisons de Saint-Benoît en effet échangeaient entre elles leurs ouvriers et leurs artistes les plus habiles.

XXIV INTRODUCTION

L'intérêt de Dagoberl pour le sanctuaire de son patron, saint Denis, se serait manifesté d'une façon incomplète s'il s'était contenté de le fonder et de Tembellir ; il établit encore en sa faveur une foire, dont les revenus furent attribués à l'abbaye et qui devint très importante et fort populaire sous le nom de Lendit. L'authenticité de l'acte qui a institué cette foire a été contestée, mais l'institution elle-même est universelle- ment considérée comme l'œuvre de Dagobert. Ce diplôme nous apprend plusieurs choses intéressantes : les marchandises que les étrangers venaient principa- lement acheter à la foire : le miel, le vin et la garance ; deux des ports ils débarquaient , Rouen et Quentovic ; enfin la nationalité des marchands qui semblent l'avoir en majorité fréquentée. Saxons. Wiffarii (ou habitants de Quentovic), Rouennais, Lom- bards, Espagnols et Provençaux.

Ce fut au lendemain du règne brillant de ce prince que la royauté mérovingienne commença à donner des preuves de plus en plus manifestes de son impuissance à maintenir l'unité dans le gouvernement et à empêcher rémieltement de l'autorité publique en autant de centres qu'il y avait de grands propriétaires. Le fait qui domine l'histoire des derniers Mérovingiens, ce sont les progrès, c'est le triomphe de l'aristocratie austrasienne, fortifiée par son contact et par ses luttes avec la Cermanie, représentée et dirigée par une famille qui jouit d'une grande situation foncière entre la Moselle et le Rhin, par la famille de maires du palais qui devait fonder la dynastie carolingienne. Cette révolution politique coïncide avec une révolution économique ; l'absorption des petites propriétés par les grandes, la diminution de la classe libre, amenée par l'intimidation ou l'intérêt bien entendu à renoncer à

INTRODUCTION XXV

sa liberté, tels sont les traits distinctifs de cette dernière. Les tristes annalistes de ce temps nous ont laissé ignorer l'influence qu'une pareille transformation dans la propriété foncière et Fétat des personnes peut avoir eue sur lindustrie et le commerce. Force est donc de nous les représenter sous les traits que nous connaissons déjà : qu'on se figure des établissements religieux qui sont à la fois des fermes modèles, des maisons de commerce et des écoles d arts et métiers; de grandes propriétés laupi es qui ne diffèrent, au point de vue économique, de ces établissements que parce (jue tout y est moins bien entendu et moins bien con- duit, mais qui ont, comme eux, leurs ateliers et leurs gynécées, leurs manses colonaires et serviles assujettis à des redevances el à des services (n" 86) ; dans les villes le résidu des institutions romaines abâtardies et méconnaissables.

L'industrie et le commerce ne pouvaient être absents du plan organicpie cpie Charlemagne se traça pour la refonte tie l'empire franc. Il s'en occupa à la fois avec le soin minutieux d'un riche propriétaire et les vues d'un chef d'Etat. Nous n'avons pu nous dispenser de reproduire, après tant d'autres, les articles du capi- tulaire de ri/li.s par lesquels il prescrit qu'on ne laisse pas manquer ses gynécées des matières pre- mières nécessaires à leurs travaux et que chaque jude.T se procure dans son ressort (minisferium) de bons ouvriers de tous genres (n" 89). C'est la même vigilance, le même souci du détail qu'on retrouve dans le soin qu'il avait eu de se faire construire en haut de son palais un observatoire d'oîi il voyait tout ce qui y entrait et tout ce qui en sortait'. Un tel homme ne

1. Moine de Sainl-Gall, //As-/', dp Fr., V, 119.

XXVI INTRODUCTION

pouvait manquer de porter aux travaux publics le plus grand intérêt. Il faisait appel, pour les exécuter, à tous les ouvriers de son Empire et imposait à tous les dignitaires de cet Empire la charge de participer aux frais des constructions neuves, telles que le pont de Mayence, qui fut l'œuvre commune de toute l'Europe '. Il protégeait le commerce de ses sujets avec les Slaves et les Avares en établissant des missi dans les villes frontières jusqu'où les premiers pouvaient s'avancer sans danger pour se livrer à des échanges avec les Wenecii ou Sclavi^ qui habitaient au delà de la Vistule et dont la soumission n'était que nominale et les Avnri ou Iliinni qui n'avaient été que refoulés au delà de la Theiss ; ces villes frontières étaient Bardowick, Schessel, Magdebourg, Erfurt, Halls tadt, Forchheim, Pfreimdt, Ratisbonne et Lorsch. L'importation des armes chez les populations insoimiises situées au delà était interdite (n'* 90) '^. Ainsi ses succès militaires avaient ouvert au commerce des régions nouvelles, les missionnaires n'avaient été avant lui que timi- dement suivis par les commerçants. Il restaurait le phare d'Odre élevé à Boulogne par Caligula -K En con- firmant les péages fondés sur des titres ou la pres- cription et justifiés par les services rendus à la circu- lation, il abolissait ceux qui s'étaient arbitrairement multipliés pendant la décadence mérovingienne. Les bateaux qui n'amarraient pas dans un intérêt com- mercial, qui ne faisaient que passer, en étaient affranchis. Bien que les routes de terre fussent plus sûres que par

1. Moine de Saint-Gall, Hisf. de Fr., V, 118, 119 et les textes cités par Simson, lahrhûcher... iinter Karl d. G., II, 557-.')59 et par Dûmmler, Gesch. des Oslfrành. Beichs, II, 660-661.

2. Cf. Simson, II, 332.

3. Einhardi Annales et Simson, II, 470 et n. i.

INTRODUCTION XXVII

le passé, le commerce paraît avoir préféré les voies tluviales. Le Rhin el le Danube étaient les grandes artères commerciales de l'Empire. En 793, Charles commença, pour les unir, nn canal entre la Rednitz, ailluenl du Main et l'Allmiihl, aiîluent du Danube, mais, par suite de la nature marécageuse du terrain, encore détrempé par des pluies continuelles, les fouilles furent comblées et Tentreprise fut abandonnée '. L'Escaut, le Mein paraissent avoir été animés par une ])atellei'ie fort active. Ce dernier cours d'eau servait notamment au transport des blés de la Germanie à Mayencc, cpii était aussi le terme de la grande route de Thurintre-. Le commerce donl cette ville était le centre, était surtout entre les mains des Erisous, qui formaient l'élément le plus important de sa poj)u- lalion'. Quentovic, Boulogne, (iand, ^^'ik-te-Duer- sladc, l'Incluse étaient les principaux ports et les j)rincipaux chantiers de l'Empire''. Parmi les articles (l'exportation, les textes mentionnent le froment, le vin, riiuile, les chevaux et les mulets espagnols, les chiens de chasse, les draps frisons •'. Les relations amicales entretenues par Charlemagne avec le calife Ilaroun-al-Haschid et d'aulres ))riuces musulmans, les présents échangés entre eux autorisent à croire que ces marchandises et d'autres encore dont les textes n'ont pas parlé, pénétraient dans les pays orientaux ^\ An sujet des relations commerciales de

1. Einhurdi Annulps ann. 793. Ann. M l'Itcnaes. C/irnn. Moissia- crnsc. Ann. Fiildcnses, etc. Poêla' Snxnnici Ann.

2. Vio de saint SturmdansPortz SS., II, p. 3(>9. Eiiihard, Translation lies ss. Marcpllin et Pierre 39, éd. Teulol II, 258.

3. Ann. Fiihlenses, an. 886.

4. Ann. Lanrissenses maj., Ilist. ile Fr..\, 00. Diplôme de Louis I do 831. ///.s/, de Fr., VI, ;>72. Ann. Bertiniani. Ihid., VII, 72.

:;. Mon. Sanf/a/lensix. lib. II, cap. XIII, XIV. Ilist. de Fr., V, 126. 6. ILid. Ann. Laurissenses maj., Ilist. de Fr., V, 36. Heyd. I, 100-103.

XXVIII INTRODUCTION

Tempire carolingien et de l'Angleterre on n'est pas réduit à une conjecture et Ton peut se montrer tout à fait affîrmatif : elles étaient importantes. Leur sur- veillance et la perception des droits de douane à laquelle elles donnaient lieu et dont le principal bureau de recettes était à Quentovic, avaient été déléguées à Tabbé de Saint- Wandrille, Gervold. Suspendues un instant à la suite d'un dissentiment entre Gharlemagne et Offa, roi des Merciens, elles furent reprises sur les instances de l'abbé Gervold K

Les faveurs accordées aux Juifs décèlent un état éco- nomique où l'esprit d'entreprise est assez développé pour que les capitaux soient recherchés et les entraves qui en paralysent l'emploi forcent à subir la loi de ceux qui jouissent de la liberté exclusive de les faire fructifier'^.

Tout ce qu'un homme de génie peut faire pour créer un esprit public et une unité politique, Gharlemagne le fit ; mais l'œuvre qu'il avait entreprise et qu'il lais- sait en apparence fondée était trop contraire aux ten- dances centrifuges de la société de son temps pour durer au delà de lui, Ges tendances qui, de son vivant, avaient obscurément suivi leur cours, éclatèrent sous ses successeurs, en même temps que le partage de la souveraineté entre les trois fils de Louis le Pieux con- sacrait la diversité des aspirations nationales et mar- quait à des nationalités nouvelles le domaine elles allaient inaugurer leurs destinées particulières. L'in- dustrie et le commerce, ces instruments puissants de

i. Alcuini Epiatola. nd Colciim leciorem aiin. 790. Hisf. de Fr., V, èOl.Gesia aJjhafinn Fnnlanellensiuni, cap. Ki. PertzSS. (in-fol. i,II, 291.

2. Vov. les préceptes de Louis le Pieux en faveur des Juifs. Chartœliidovici Pu, Jlisf. de Fr., VI, XXXIl, XXXIII, XXXIV.

INTRODUCTION XXIX

rapprochement et crunioii, se localisèrent comme le reste et entrèrent dans le système qui hiérarchisa, sans les tirer de l'isolement, toutes les forces sociales et qu'on a appelé la féodalité. Leur histoire doit être cherchée surtout dans les établissements religieux qui grandissent aux dépens de la royauté, empressée à se dépouiller à leur profil. Le rôle de ces établissements dans l'économie sociale n'est pas nouveau et nous l'avons déjà signalé sous la première race. Ce qu'il faut faire remarquer ici, c'est l'importance de plus en plus gi-ande (ju'ils ac'(juièrc'nl à ce point de vue et qui attire d'autant plus rattenliou que le rôle économique des villes est plus insignifiant ou plus obscur. Les Mérovin- giens avaient déjà commencé à accorder à ces établis- sements des préceptes d'immunité, mais les Carolin- giens s'en montrèrent plus prodigues. Ces libéralités étaient de deux degrés. Tantôt elles conféraient l'exemp- tion des droits de tonlieu, c'est-à-dire de tous les droits de circulation, soit en la limitant aux bateaux du monastère privilégié ou même à un certain nombre de bateaux et à certains fleuves, soit en l'étendant aussi aux transports par terre; tantôt elles y joignaient, au profit des bénéficiaires, la perception et le produit de ces mêmes droits. Même lorsqu'elles se réduisaient à la franchise des droits, cette faveur venait ajouter un avantage précieux à tous ceux que les monastères devaient déjà à leur position topographique, générale- ment fort heureusement choisie, à leur richesse ter- ritoriale, aux hommes intelligents qu'ils comptaient dans leur sein, à leur organisation fondée sur l'abné^ïa- tiou, la discipline et la coopération. Ces florissantes abbayes avaient des agents, des commis voyageurs qui allaient au loin placer leurs produits ou acheter les

XXX INTRODUCTION

marchandises nécessaires à leurs besoins '. Centres importants de production , elles approvisionnaient le marché bien plus qu'elles n'y avaient recours. Les pro- duits que leurs charrois et leurs bateaux livraient à la consommation étaient surtout des produits agricoles. Il est certain toutefois que tous les produits industriels qui sortaient de leurs ateliers n'étaient pas tous destinés à la communauté et qu'une partie en était vendue. Les uns et les autres étaient fabriqués par des frères convers et des ouvriers laïques ou fournis à titre de prestations par certaines tenures, par certains quartiers des villes qui s'étaient formées autour de l'abbaye et étaient sous sa seigneurie. Ainsi dans le bourg de Saint-Riquier, au milieu du ix^ siècle, la rue des Marchands en gros livrait mensuellement à l'abbaye de Centule un pallium d'une valeur de 100 sols; la rue des Forgerons lui fournissait tous les engins de fer { ferrament a) àoni elle avait besoin etdontla valeur était estimée 3 livres; la rue des Armu- riers [scutarii), par une anomalie singulière, avait à sa chargre les reliures des manuscrits évaluées 30 sols ; la rue des Selliers livrait les selles nécessaires ; la rue des Boulangers, cent pains par semaine ; la rue des Cor- donniers, la chaussure des serviteurs et des cuisiniers; la rue des Bouchers, quinze setiers de graisse ; la rue des Foulons, tous les feutres. La rue des Pelletiers confectionnait toutes les pelleteries de l'abbaye ; la rue des Marchands de A in lui fournissait seize setiers de vin et un setier d'huile par semaine ; la rue des Caba- retiers, trente setiers de cervoise par jour. On comptait

t. « Homo itinerarius niissus est pro communi causa Moyontiain

utique pro paniiis laneis emendis... » Pertz, SS. II, 97. « Nec de

hominil)us qui aforis in ejus villis ad neg^ociandum... vel vina compa- randa advenerint. » Dipl. de Charles le Chauve de 844. IJisL de Fr., VIII, 453, 409.

INTRODUCTION XXXI

ceiil dix chevaliers clans la rue de ce nom et chacun devait loujours être équipé d'un armement complet, cheval, écu, épée, lance, etc. La rue des Sergents était exemple de toute prestation. La chapelle fréquentée par les nobles était redevable, chaque année, de douze livres d'encens et de myrrhe \lhymùnin)\ de chacune des quatre chapelles se rendait le commun peuple, Tabbaye tirait cent livres de cire et trois livres den- ceus'. On pourrait multiplier les exemples' de ces redevances et de ces corvées industrielles; toutes pré- senteraient ce trait commun et digne de remarque d'être assignées sur des fonds de terre et non directe- ment imposées à leurs détenteurs, d'avoir un carficlère réel et non personnel, d"ap[)artenir à une économie sociale la propriété foncière 1 emporte, dans la création de la richesse, sur le capital mobilier et sur le Iravail. L'exemple que nous avons emprunté à l'inven- laire des cens et redevances de l'abbaye de Saint- l\i(piier ollre cel intérêt particulier de nous faire entre- voir lOrganisalion industrielle d'une petite ville au milieu du ix^' siècle. Ce document nous montre des marchands en gros (neç/oficinfes)^ des forgerons, des armuriers, des selliers, etc., groupés par métiers dans les rues de Saint-Uiquier, si bien que, pour désigner chacun de ces groupes, il désigne la rue qu'il habite. Comment se défendre de la pensée qu'entre les

1. Inri'nhiirc <lrs cens ri i-cdevnnccs dus ;) l'nhbai/r de Saiid-Ri(/iiici' en 831 \, (l.iiis Ihuinlf, (^/ii-ouli/tie de l'nijhaye de S;uiil-l{i(/iii('i\

éd. Lot. .l/(/K'//'/., 11° VII.

2. (>ih)iis seulement un passai^e des Anlir/. Fuldenseft, CXI, p. 43. ExercUnlioneii : Assifi^iiati ceiti ruiidi non soluin onianda' ecelesia- scd ad faeiendum onine opus artificuni, lam in fabricatura (juani et sculplura et cœlalura et aralura falirili et mandatur eamerario ut cuiet ne sil vaexia fabrica abbatis. » Voy. aussi le dipl. de Charles le Chauve, /)/(j ron/irninlione parlifivnis monachuriim S. Dyonisii anni 802, ///.s/, de Fr., VIll, p. iiTT.

XXXII INTRODUCTION

membres de cliaciiii de ces métiers, astreints à une redevance collective, devaient exister d'autres intérêts communs que celui de répartir entre eux et de recueil- lir cette redevance? CommenI ne pas être tenté de voir déjà des corporations? La chronique de saint Berlin nous apprend qu'en 881, les Normands ayant, pour la seconde fois, mis le feu à l'abbaye, l'abbé, qui était alors saint Foulques, la restaura, commença la con- struction d'une forteresse dans la ville et d'une enceinte à l'entour et y distribua par métiers la population [per ministériel disposai f ^). Le chroniqueur reproduit ces expressions quand il relate l'achèvement de ces fortifi- cations par l'un des successeurs de saint Foulques, Baudouin le Chauve, comte de Flandre, et une troi- sième fois quand il rapporte la mort de ce dernier en 917 ~. Ici encore on est amené à penser que les artisans et les commerçants que ces deux abbés de Saint- Riquier groupaient suivant leurs professions dans l'en- ceinte nouvellement construite autour de la ville et du château fort formaient des corporations et on croit assister, en même temps qu'au repeuplement et à la renaissance d'une ville, à l'une des phases de l'éman- cipation de la classe commerçante et industrielle, à l'un de ses progrès vers la liberté du travail. Dans le cas que nous venons de citer, c'est l'initiative du seigneur qui crée les cadres, qui opère le classement de cette population spéciale, embryon de la population urbaine. D'autres fois, c'est spontanément que les gens de pro- fession mécanique et mercantile se portent sur un même point, les attirent la perspective des affaires et l'amour du gain. Tantôt c'est un château qui est le

1. Jeaiid'Ypres, Chron. Sancii Borlini, ami. 881, Ilisl. de Fr., IX, 71 A.

2. Ihif!., p. l'ô, A-B,G-D.

INTRODUCTION XXXIII

centre de celle aggloméralion ; des marchands viennent s'élablir à la porte du ponl-levis, des auberges leur ofïrenl une hospilalilé bienlôl insuffisanle, des maisons se construisent et, en peu de temps, naît une grande ville qui, en souvenir de son berceau \ brii(/(/e=:^oni)^ portera dans l'histoire le nom glorieux de Bruges (n*^ 99) '. Tantôt c'est à la suite des pèlerins que viennent les marchands et le concours des uns et des autres donne naissance à la Charilé-sur-Loire -. Au commencement du xii'^ siècle, quand Bernard de Quiucy fonde, dans le j)ays boisé de Tiron, le couvent de Saint-Sauveur, les lidèles y allluent et vienneul se ranger sous son autorité. Parmi eux on compte beau- coup de gens qui travaillent de leurs mains et qui se distinguent dans leur métier, ouvriers de forge, char- ])entiers, sculpteurs, orfèvres, vignerons, laboureurs. Tous travaillent sous les ordres de l'abbé et emploient leurs i^ains à T utilité commune '.

Ce fut donc sous la tutelle de 1 Kglise que s'organi- sèrent et, chose étrange, commencèrent à se séculari- ser les j)remières corporations de métiers, comme ce fui sous ses auspices que se formèrent beaucoup d'ag- glomérations urbaines, et les corporations sorties de l'Kglise furent celles qui ccnuptèrenl le plus d'ouvriers habiles, comme les villes (jui lui durent leur origine furent les plus llorissantes. Kn se détachant de son sein, ces humbles travailleurs, encore marqués du sceau de la servitude, emportaient dans le siècle nne habileté

1. lùiroiniiini Kinnvv Ainj/o/'uiii /•('(jimv. Ecrit avant l()i)2. Ilis/. de Fr., XI, 7.

2. Xolitin (Irfijiidfilionr iDonasIrrii de Cnril.ilo ;id Li(jcrii)i. Ilis/. de Fr.,\l\, 'i2, aiiu. I()"i0. VA'J^hroniron.thhn/in' S.'ri-ndonin^xi s., Jlisf. deFr., XI, 20:;.

3. Orderki Vitnlis hist. eccL, lilj. VIII, Ilisi. de Fr., XII, (iGO.

Faq.mez. Documents relatifs h l'histoire de l'industrie et du commerce. c

XXXIV INTRODUCTION

technique, une discipline morale supérieures à celles de leurs confrères qui relevaient de seigneurs laïques. Beaucoup d'évêques et d'abbés mettaient leur gloire à restaurer, à agrandir, à embellir les bâtiments épisco- pauxet conventuels et, par-dessus tout, leur église. Les chroniques monastiques nous entretiennent avec amour des travaux accomplis sous leur direction. Pour les faire exécuter, ils ne s'adressaient pas seulement aux ouvriers attachés à leurs évêchés ou à leurs abbayes, ils en faisaient venir de loin dont la réputation s'était répandue jusqu'à eux. Au milieu du vi^ siècle, l'évéque de Turin, Rufus, envoyait à l'évéque de Trêves, Nizier, qui les lui avait demandés, des artistes italiens*. Au vii^ siècle, Didier, évéque de Cahors, voulant assurer une eau abondante à sa ville épiscopale, qui n'était pourvue que d'une source insuffisante , demande à Césaire, évêque de Clermont, de mettre à sa disposi- tion, pour établir une canalisation souterraine, des ouvriers habiles qui dépendent de lui'. En 764, un abbé de Xewcastle prie Lulle, archevêque de Mayence, de lui procurer un ouvrier verrier exercé, parce qu'il en manque dans son pays -^ E]n 826, un Vénitien, nommé Georges, construit pour le palais impérial d'Aix-la-Chapelle un orgue hydraulique''. Loup, abbé de Ferrières, n'appelle pas d'ouvriers étrangers; il envoie, au contraire, en 843, deux de ses serviteurs à Louis, abbé de Saint-Wandrille, de Saint-Riquier et de Saint-Denis, en le priant de leur faire apprendre par

1. Mon. (ierm. hisl., iii-4. Epistolariint, l. III. Epistolas Aiistrasiœ, n" 21, p. 13:5.

2. Mon. Gerin. hisl., \n-'t. Epistolœ Meroviiujici et Karolini œvi, l^ 13.

3. S. Bonifalii et Liilli Epislulœ. n" 11(5. Même recueil, I.

t. Ti-nuslutio SS. Mnricllini et Peti-i auclore Eiiihurdo. Ilist . de Fr., VI, 273.

INTRODUCTION XXXV

ses orfèvres qui jouissent d'une grande renommée, tous les secrets du travail des métaux précieux ^ Dans la seconde moitié du xi^ siècle, Thierry, abbé de Sainl-IIubert d'Ardenne embauche des ailleurs de ])ierre liégeois pour la consliuclion d'une crypte et d'un cloîlre et confie à un artiste verrier de Reims, très dis- tingué dans son art, l'exécution des verrières dont il désire orner les chapelles de l'église abbatiale^ Pour les travaux par lesquels il se proposait de faire de son é'dise abbatiale de Saint-Denis une é^^Iise nouvelle, Suger avait réuni de toutes les parties du royaume les maçons, les charpentiers, les ouvriers en ferronnerie, les fondeurs, les orfèvres, les joailliers les plus renom- més''. Les membres (lu haut c'leri>é mettaient, d'autre part, le plus grand soin à recruter et à attacher à leurs églises des ouvriers d'élite '*.

Bien qu'il faille toujours se rappeler que les sources historiques du haut moyen âge sont presque exclusive- ment ecclésiastiques et que la société laïque, la vie profane n'ont pas encore à cette époque leurs histo- riens, on peut dire pourtant que, dans cette période, ce fut l'I'^glise qui demanda aux arts leurs plus grands efforts et qui présida à leur développement. On sera porté à en conclure que l'inspiration à laquelle ils obéirent fut traditionnelle, asservie à des procédés et à des formules; mais, à cet égard, il faut se garder d'exa- gération. Sans doute, les ateliers monastiques et épis- copaux restèrent fidèles aux motifs de l'art gallo-

1. Lettres de Serval Loup, abbé de l'errières, p. p. Desdevizes du Désert, Paris, 1888, XXV.

2. Ilislurin Anilngin. m'uiaslerii. Hisl. de Fr., XI, 130.

vL \'ila Suc/crii a Willelmo Sandioni/aiano. Hisl. de Fr., XII, 107. Suyer, De adniinistratione..., éd. Lecoy de la Marche, p. 196.

4. Gesla (iaiifridi Constantiensis episcopi. IlisL de Fr., XIV, 78. Hisiuria episc. Autissiod. Hisl de Fr., XI, 114.

XXWI INTRODUCTION

romain et byzaiiUn; sans doute, c'est dans les cloîtres qu'ont été rédigés les manuels destinés à conserver les programmes elles méthodes (n'^'^ 111, 112, 113), mais l'appel adressé par le clergé à des artistes éloignés et indépendants suffirait à prouver qu'il ne répugnait pas à faire sa part à l'originalité individuelle.

Un certain nombre de corporations portent le nom de charités (n" 107), et ce nom rappelle encore leur origine cléricale. Il autorise à supposer que le premier lien qui ait uni leurs membres a été un lien d'assis- tance mutuelle et de commune dévotion. Le nom de charités s'appliqua d'abord aux oU'randes pieuses faites à une église par des confréries, professionnelles ou autres, pnis il s'étendit à ces confréries elles-mêmes. Elles étaient constituées par un serment d'assistance mutuelle sanctionné par une clause pénale et portaient aussi le nom de guildes. Ce serment, les parjures aux- quels il pouvait donner lieu, le péril qu'une solidarité d'autant mieux affermie qu'elle était consacrée par la religion pouvait faire courir aux pouvoirs établis, les excès de table et les rixes dont leurs banquets étaient l'occasion désignaient les confréries à la méfiance et aux anathèmes de l'Eglise. Pas de confrérie, en effet, sans banquets, le jour de la fête patronale tout au moins. C^est ce jour-là que celles qui se réunissaient dans l'église de Saint-Vaast d'Arras et qui restaient fidèles à des traditions que la plupart des autres confréries de la même église avaient laissé tomber en désuétude, allaient processionnellement porter un cierge et leur offrande en argent, quand elles ne la faisaient pas sim- plement remettre par leur trésorier ou leur cellerier (no^ 93, 107, 119).

Sous le nom de charilé, de conlVérie, de guiide, c'est la corporation qui s'offre à nous, la corporation qui

IXTIJODICÏIOX XXXVII

sera, pciulanl plus de neuf siècles de notre histoire, loi'ganisme persistant d'une vie industrielle et com- merciale pleine de variété et de contrastes. Elle a ter- miné l'évolution obscnre qu'elle a accomplie dans le sein de l'Eglise et de la léodalifé laïque, elle vit à Tair libre, elle jette ses racines dans un sol favorable, elle profitera de tous les événements qui vont grandir l'im- portance et l'influence sociale de l'industrie et du com- merce.

Mais au xii^ siècle, et à plus forte raison dans les siècles antérieurs on la devine plus qu'on ne l'aper- çoit, elle est à l'état embryonnaire. Sortis du château seigneurial, du palais épiscopal. des bâtiments conven- tuels, établis dans la ville (pii est née à leur ombre, les anciens minisleriule.s ont gardé et amélioré la disci- pline ' sous laquelle ils vivaient quand ils ne travail- laient pas ou travaillaient peu pour lenr compte. Ils oui du, daus un esprit d'équité et d'intérêt bien entendu, facilité par leur petit nombre et leur intimité, ménager entre eux une répartition aussi égale que possible des bénéfices; ils ont, dès le premier jour, aspiré au monopole. Dans la seconde moitié du XII*' siècle, ils n'en sont pas encore partout en posses- sion. A Pontoise, avant 11G2, tout le monde pouvait faire du pain et en vendre. Pour combattre cette liberté, extension du droit de pétrir et de cuire pour son ménage quand on ne ressortissait pas k un four banal, les boulangers ne manquèrent pas sans doute de faire valoir l'intérêt de la salubrité publique, ils appuyèrent cette considération de l'olTre d'une redevance et ils obtinrent de Louis \1\ que l'industrie et le commerce

I. Coiisiietiulines cl roctiludinos gilda_^ (n° llii)

XXXVIII INTRODUCTION

de la boulangerie fussent interdits à tous ceux qui n'étaient pas boulangers. Aucune preuve de capacité professionnelle n'était d'ailleurs, ce semble, demandée à ceux qui voulaient exercer le métier ; la notoriété publique suffisait sans doute à l'établir. Seulement, le nouveau membre devait olfrir une collation à ses con- frères. Le roi promettait aussi de donner aux boulan- gers un maître^ c'est-à-dire de commettre leurs causes professionnelles à un juge qui, sous ce nom, devait sans doute joindre à ses attributions contentieuses des fonctions de haute surveillance. En échange de ces avantages, chaque boulanger était tenu, aux vendanges, de fournir au roi et de transporter à son cellier un muid de vin non frelaté et de bonne qualité (n" 114). Une charte de Henri II, roi d'Angleterre, qui appartient également à la seconde moitié du xii^ siècle (n^ US), nous montre encore une corporation se constituant par le monopole, accomplissant, du moins, par son acqui- sition, le premier degré de son évolution. Cette fois, la faveur accordée par Henri II aux tanneurs de Rouen ne l'est pas, en apparence du moins, à titre onéreux ; c'est la récompense des services professionnels que les tanneurs rendent au roi d'Angleterre. Ainsi, en même temps qu'ils obtiennent le privilège d'exercer exclusi- vement leur métier dans la ville et la banlieue ainsi que la confirmation et la jouissance légale de toutes les coutumes de leur guilde, les tanneurs continuent à devoir et à fournir au roi des prestations en nature et en main d'oeuvre; double aspect ouvert d'un côté sur l'origine, de l'autre sur le développement de la corpo- ration, exemple instructif de la transition de l'industrie domestique à l'industrie libre et privilégiée. Ici encore l'atlriljution des causes de la corporation à une juri- diction spéciale est considérée comme la conséquence

INTRODUCTION XXXIX

de la concession du monopole et le roi s'en réserve la connaissance.

Nous venons de voir le corps de métier se constituer, obtenir le monopole', faire ses premiers pas dans la longue carrière qu'il doit parcourir, mais il ne faut pas croire que tous les corps de métier soient sortis de la fnmf/i,'i féodale. A côté des humbles artisans qui. dans la dissolution de rKinpire romain, en l'aljsence d'une autorité centrale ettutélaire, furent attirés vers la seule force encore debout, c'est-à-dire vers la grande pro- priété, et se groupèrent autour d'elle dans une condi- tion plus ou moins voisine de l'esclavage , il y eut tou- jours de grands commerçants, héritiers des negotia- lores romains, se livrant à des opérations étendues, à des opérations inlernationnles. Si vague qu'il soit, le souvenir de ces hardis spéculateurs est demeuré dans l'histoire. Les Frisons, par exemple, cette population à la fois induslrielle, commerçante et maritime, en a fourni beaucoup, (.es grands commerçants n'avaient pas cherché un asile dans les domaines des grands pro- priétaires gallo-romains et germains, ils étaient restés indépendants mais sans rester pour cela isolés. Ce fut à une institution germanique qui, se réduisant essen- liellement à l'association sous la foi du serment, à la cnujurution, se prêtait à toutes les applications, ce fut à hi guilde qu'ils demandèrent les moyens de conduire leurs atfaires avec le plus de sécurité et de fruit pos- sible. Ces guildes commerçantes établirent l'entrepôt de leurs marchandises et le lieu de leurs assemblées dans certaines villes particulièrement bien situées pour

I . Voy. encore la confirmalion de la guilde des Icxlores ciilrilrnriim piilvinciriiiin de Cologne, en 1 1 19, dans Brcnlano, The hiafory and ilrvelopmcnf of (iiJth, CXIX, n. I.

XL INTRODUCTION

leur commerce. Elles absorbèrent presque toute la \ie de la cité qui leur avait ses premiers développe- ments, qui avait grandi avec elles et devinrent, par une suite naturelle, le corps politique investi, soit directe- ment soit indirectement, de Fadministration munici- pale. C'est ce qui se passa à Saint-Omer (n*^' MO), à Arras. L'échevinage parisien aurait eu une origine ana- logue, si l'on pouvait avec quelque vraisemblance le rattacher au collège des nautes, devenus, grâce à l'im- portance du commerce de la Seine, l'élite de la bour- geoisie parisienne.

Ce fut la seconde moitié du xii® siècle qui marqua le moment les corporations professionnelles commen- cèrent à se montrer soucieuses de faire fixer leurs obli- gations envers l'autorité publique. ^lais la prudente réserve avec laquelle elles entrent en rapport avec elle ne doit pas nous tromper; elles sont, dès lors et depuis longtemps, en pleine activité. Seulement elles n'ont pas vu jusque d'intérêt à faire sanctionner par l'autorité des usages et des procédés qu'elles modifient à leur gré d'après les leçons de l'expérience. Elles sont jalouses de leur indéj^endance. Les pouvoirs dont elles dépendent leur demandent des services publics, celui du guet, par exemple, ou des services professionnels ou des rede- vances pécuniaires (n^ 118); ils leur confèrent, en échange, des privilèges, et ne se mêlent pas de leur discipline intérieure.

Nous venons de suivre le développement organique de la corporation jusqu'au moment elle a acquis ses deux éléments constitutifs, autonomie et monopole, sans nous occuper des circonstances extérieures et générales qui, au xi*^" et au xii^ siècle, ont influé sur son développement. On ne nous pardonnerait pas pour- tant de ne pas les signaler. Les expéditions des Nor-

INTlîOnrCTION XLI

mands dans le royaume des Deiix-Siciles el en Ansrle- leire, les premières croisades, la révolution commu- nale, rinlroduclion des chiffres arabes, l'emploi de la boussole, l'éclat et le succès de la philosophie scolas- ticpie, ce sont autant de symptômes d'une curiosité d'esprit, d'un l^esoin d'aventures, d'une renaissance iiilellecluelle dont l'industrie et le commerce firent leur profil. Les invasions normandes du ix'" et du x^ siècle avaient fait refluer la population rurale vers les villes, amené la construction de beaucoup de châteaux forts et la trausformation des villes ouvertes en villes fortes, accru l'importance de la population urbaine ', Déve- loppé dans les confréries^ dans les charités, dans les corporations, l'esprit de solidarité se trouva un jour assez puissant pour revendiquer et obtenir, soit à l'amiable soit de haute lutte, une condition civile plus équitable {villes de bourgeoisie el de fr;inc/iise'^ ou même des droits politiques {communes Jurées). Le mouvement corporatif est uni de deux façons au mou- vement communal : d'une part, il en a été le berceau; de l'autie, celui-ci a triomphé, il a fait une place dans la constitution municipale à l'organisation corpo- rative quand il n'a pas été jusqu'à Tadopterpour base de cette constitution. Les croisades et les pèlerinages qui les ont précédées ont considérablement accru les rela- tions commerciales dont le bassin de la Méditerranée était le théâtre et fait faire de grands progrès au droit commercial et maritime. A côté de ces conséquences internationales, l'histoire en a depuis longtemps reconnu d'autres qui se sont fait sentir sur l'économie intérieure de notre pavs : sous l'empire de besoins

I. Sur cetle influence des invasions normandes, voy. notamment A. Lefranc, ///.s7. de Xnt/on cf de ses inutiliilions..., 1887, p. 12-14.

XLII IXTROnrCTION

pécuniaires pressants, l'aristocratie féodale s'est mon- trée généreuse envers ses tenanciers, Fimportance de la richesse mobilière a grandi.

L'activité et les privilèges des corps de métiers ne dépassent pas les murs ou la banlieue des villes, mais il est des associations dont les membres doivent être rangés parmi les grands commerçants dont nous par- lions tout à l'heure, qui exploitent toute une région, tout ou partie du bassin d'un fleuve, marchands de l'eau de Paris, vicomte de Teau de Rouen, communauté des marchands de la Loire et de ses affluents, etc.

A Paris, à Rouen, l'association commerciale s'iden- tifie avec la municipalité. Ailleurs elle est purement professionnelle et n'a rien de commun avec le gouver- nement de la cité. Parmi les associations de ce genre nous venons de nommer celle des marchands fréquen- tant la Loire. La société de navigation de Rayonne [sociefas navium Baionensium) en est une autre. Les armateurs et les équipages qui la composaient se par- tageaient les bénéfices du fret et se devaient assistance mutuelle (n° 142). La solidarité qui, en contraste avec l'individualisme moderne, est un des traits les plus distinctifs du moyen âge, n'est pas le propre des sociétés professionnelles ; elle trouve son application entre concitoyens. Par exemple, les habitants de Montpellier qui étaient témoins d'un marché, avaient le droit de se faire céder par l'acquéreur, au prorata, une partie de la marchandise. Ry avait autre chose encore qu'une précaution contre l'accaparement et renchérissement, il faut y voir la préoccupation de faire une part à tous dans les chances de chacun (n" 137. Cf. n*^ 210, 212).

La période mérovingienne et carolingienne avait connu les marchés et même les foires. R était réservé

INTRODUCTION XLIII

toiilefois au xii*" siècle de créer avec les foires de Cham- pagne le centre commercial le pins important pent-être du moyen âge. Cette importance leur vint d'abord de ce cpielles étaient placées sur le passage du grand cou- rant d'afFaires cpii, depuis longlemps, se déroulait dans les vallées du Rhône et du Rhin et auquel partici- paient la France, la Flandre et le Brahant, rAllemagne, l'Angleterre et l'Italie. En ouvrant une sphère au seuil de laquelle s'arrêtaiesnt les rivalités nationales et les désordres encore très grands de la société féodale, tous les intérêts étaient subordonnés à l'intérêt du commerce et au concours des commerçants favorisés par la sécurité du conduit (n^ 219), par la suspension de la contrainte par corps pour les dettes antérieures, par une hvpolhèque tacite, un privilège et une juri- diction spéciale pour celles qui y étaient contractées, par une ])rocédure sommaiie, par des facilités pour le virement et la liquidation des comptes, les foires de Champagne tirent faire d'énormes progrès au com- merce et au droit commercial et contribuèrent d'une façon notable au rapprochement des nationalités et des classes (n" 177, 178, 180, 190).

Des deux mobiles qui déterminèrent et tirent durer les croisades, l'un, le mobile religieux et chevaleresque, fut représenté suitoul ])ar la France, l'autre, le mobile commercial agit avec une puissance particulière sur les républiques italiennes. La première pourtant ne resta pas insensible aux intérêts qui se substituèrent bien vite au prosélytisme dans ces expéditions et les ports de la Provence, encore indépendante, rivalisèrent, sans les égaler, avec Gênes, Denise, Pise et Amalfi pour créer des relations commerciales avec le Levant, y établir des consuls, des fondiques et des colonies. Le transport des pèlerins et des marchandises donna une

XLIV INTRODUGTIOX

grande activité à la marine d'Arles, de Narbonne, à celle surtont de Montpellier et de Marseille. Les villes maritimes de Provence et de Langnedoc possédèrent an xii'' siècle dans le royanme de Jérusalem et à Cons- tantinople des établissements commerciaux et sur les quais des places d'embarquement et de débarquement, des écbelles. Les Provençaux eurent à Saint-Jean d'Acre leur quartier et leur église. Parmi les commerçants francs qui y abordaient et dont l'élément sédentaire était régi par des consuls nationaux, les Marseillais et les IMontpelliérains formaient la majorité. Au xiii^ siècle, Boemond V attribuait un quartier et une maison con- sulaire à Tripoli aux colons Montpelliérains qui y étaient fixés et des relations commerciales actives semblent s'être nouées, au milieu de ce siècle, entre cette ville et Montpellier. A Tyr, à Alexandrie, Montpellier avait aussi des consuls. Les Marseillais en avaient également à Alexandrie ainsi qu'à Beyrouth. Narbonne, de son côté, faisait avec l'Egypte un commerce d'échange et de transit.

Ce que ces cités autonomes de notre littoral du Sud- Est concouraient avec les républiques italiennnes à créer, c'était un droit commercial et maritime spécial au bassin de la Méditerranée. Notre recueil en offre plusieurs fragments qui solliciteront les historiens juristes, dans les mains desquels il viendra, à une ^ reconstitution complète. Ils trouveront sous le n" 144 le type des traités de commerce et de navigation par lesquels les villes rivales de la Méditerranée s'accor- daient la réciprocité des droits civils et de certains privilèges commerciaux et fiscaux. Le n" 148 se rapporte aux précautions à prendre pour conserver la succession et les marchandises des commerçants de Montpellier morts à l'étranger. Le n*^ 163 est le procès-

INTRODUCTION XLV

verbal de la iiominalion du capitaine ou consul des marchands de Montpellier commerçant en France. Mais c'est surtout par les longs extraits que nous a tournis le statut de Marseille ^n" 181) que l'on pourra le mieux connaître le commerce et le droit maritime de la Méditerranée au moyen âge : attributions des consuls qui se distinguent en consuls de mer (n*' 186), consuls sur mer et consul d'outre-mer ' ; registres des ports sont inscrits les droits perçus sur le mouve- ment des navires ; prêt maritime garanti tantôt par un objet spécial, tantôt par une part collective de la car- gaison, d'où sortira peut-être peu à peu le prêt à la grosse aventure; commaiule; nolissement; jet mari- time ; écrivains de navire chargés d'enregistrer les noms des marchands et la désignation des marchan- dises et d'en délivrer des connaissements aux intéressés, de recevou' les dernières volontés des passagers qui meuiviil dans la traversée, de remettre aux pèlerins leurs billets de place '~.

L'importance du mouvement commercial dont les foires de Champagne et le bassin de la Méditerranée étaient le théâtre, ne se conçoit guère sans la lettre de change. Ceux qui en ont attribué Vinrc/i(io/i à une cir- constance historique [)articulière, à une race ou à un peu|)le déterminé , aux juifs ou aux Cibelins pro- scrits, aux (iénois, aux Florentins ou aux Marseillais ont oublié que la plupart des institutions, surtout celles de Tordre économique, naissent par des tâtonnements successifs de besoins longuement sentis. Les deux types de lettres de change que nous avons choisis

1. lU.iiicard, Ihi cnii^iil (!'• uicr <^l ilu consul sur /»<•/■, liihl. de rrrnl,-,/<-s CI,., Wlll ISiiT , 127.

2. Slaliil (le Marsc'ilk-, liv. I\'. cliaii. XXVI, p. P.H - l'.Ki. Cf. Ciold- s( hinull, L'nircrsrthjesch. (les IlidKlt'Isrcchls^ '.Vtl-'.ii'Z, p.- 3i')-, n. 4;j.

XLVI INTRODUCTION

offrent la trace de ces tâtonnements et la preuve du long processus que ce contrat a eu à parcourir pour arriver à sa forme actuelle. Quand on les a lues, on se demande, tant elles sont éloignées de ce que nous appelons aujourd'huiainsi, si onavéritablementaffaireà des lettres de change. D'abord, dans le premier exemple (n'' 133), on ne voit intervenir que deux parties : les preneurs et les tireurs ou, pour nous servir d'expres- sions moins modernes et plus conformes au caractère du contrat, les prêteurs elles emprunteurs. En d'autres termes, ces derniers assument sur eux-mêmes l'obliga- tion de rembourser le capital qu'ils ont emprunté. On ne peut pourtant méconnaître ici un contrat de change, car on y trouve, en même temps que le change d'es- ' pèces ou change manuel, la remise d'une place à une autre qui est l'essence du change tiré {cHinhium tra- jectitiiim). Seulement ce contrat de change est en même temps un prêt maritime, car il est contracté m forlunsL Dei et maris et ne reste valable que si le vais- seau et la cargaison arrivent à bon port à Marseille ou dans un autre port de Provence. Dans l'acte qui porte le 167, le contrat de change apparaît d'une façon mieux accusée et plus complète, mieux accusée en ce que l'opération y est qualifiée de change [ex causa per- mutationis seu camhii)^ plus complète en ce que l'em- prunteur s'oblige au remboursement, non seulement envers le prêteur mais aussi envers son mandataire, bénéficiaire éventuel qui complète la trilogie que nous considérons aujourd'hui comme inhérente au contrat de change. Toutefois ce contrat ne se présente pas non plus ici sans mélange, il se complique d'une clause qui subordonne en partie le remboursement à l'arrivée à bon port à la foire de Bar-sur-Aube, de balles de cordouan qui lui ont été assignées en gage. Cette clause

INTRODUCTION XLVII

aléatoire fait du prêleur une sorte de commanditaire, puisqu'elle met à ses risques et périls les marchandises dont trafique le j)rêteur et que leur perte entraîne, sinon la perte de sa créance (il conserve son recours sur tous les autres biens de son débiteur), du moins la résiliation du contrat '.

Le caractère mixte des actes dont nou^ venons de dégager la portée ne nous a pas paru devoir nous inter- dire de leur donner le titre de lettres de change ^. C'est qu'à nos yeux la lettre de change n'est pas carac- (érisée par un formulaire spécial. Xiera-l-on son exis- tence avant le xyii*^ siècle sous prétexte qu'elle n'a pas été revêtue jusque-là de la clause à ordre? On verra dans notre recueil comment on y suppléait : le créan- cier stipulait que le débiteur serait tenu de payer non seulement à lui mais à ses associés ou à son manda- taire (n'^ 167) et, pour toucher, ce mandataire présen- tait non l'instrument j)rimitif" mais une procuration notariée qui lui donnait aussi pouvoir de libérer le débiteur par la remise du titre (n^' 168). Sous le n^ 171, nous donnons une lettre de change l'engagement du débiteur princq)al esl caulioinié par l'aval d'un tiers.

L essor du commerce international, surtout aux villes du bassin de la Méditerranée et aux foires de Chanqjagne, ne pouvait manquer d'avoir une grande intluence sur l'industrie nationale. Que l'on compare les statuts de corporations du xii^ siècle et ceux du

1. Cf. Goldschmidl, 412-420.

2. Kn qualifiant l'un d'eux do billet do change, nous n'avons pas rntondn faire ressortir une distinction avec la lettre de change; nous avons simplement suivi l'exemple de M. Blancard (Bihl. de Vécole des Ch.. XXXIX, p. 110, année 1H78) qui ne parait pas avoir attaché plus d'importance à cette dilTéronce, car le travail il classifie et étudie toutes les variétés de billets de change est intitulé note sur la lettre de change.

XLYIII INTRODUCTION

xiii^, et le développemeiiL que ceux-ci ont pris par rap- port à ceux-là apparaîtra comme Findice matériel des ellbrts de cette industrie pour répondre à l'agrandisse- ment du marché. Les corporations sentent qu'elles ont de plus en plus à lutter contre la concurrence, qu'elles doivent sauvegarder la bonne réputation de leurs pro- duits, veiller à la qualité des matières premières et à la bonne exécution du travail et, pour cela, elles insèrent dans leurs statuts des prescriptions minu- tieuses. N'est-ce pas à ce besoin qu'il faut attribuer en partie la rédaction du Livre des métiers, de ce premier tableau d'ensemble de la vie de la population indus- trielle et commerçante d'une grande A'ille? Ce coutu- mier de la classe laborieuse a tous les titres du monde à notre intérêt. En constatant des pratiques et des tra- ditions anciennes, il nous ouvre des vues sur un passé obscur dont il subsiste bien peu de témoignages directs; monument d'une sobriété qu'on trouve parfois exces- sive, il a été la base d'une réglementation prolixe; il représente enfin une organisation spontanée et auto- nome. Nous venons de parler des lumières qu'on y trouve sur les origines et l'histoire primitive des corpora- tions : l'achat du métier, le hauban en nature, le cérémo- nial de la réception des boulangers, la juridiction des offi- ciers de la maison du roi sur certains métiers, etc., ce sont en etfet autant d'empreintes d'une période de formation qui se dérobe en grande partie à notre étude immédiate. Ce qui est encore plus intéressant et plus important que ces vestiges d'un passé reculé, c'est l'es- prit de ces statuts, la conception particulière qui s'y révèle des rapports entre confrères, entre patrons et ouvriers, entre les gens de métier et le public. Cet esprit, en dépit de la sécularisation accomplie dans Tordre pro- fessionnel, est resté j)rofondément chrétien, (^e qu'on

INTU< (DICTION XLIX

li'ouve. en effet, dans la corporation, ce sont des lioninu's de niènic profession, plus ou moins fivancés dans l'exercice de cette profession apprentis, valets et maîtres), garants de leur moralité respective, régis par les mêmes rèjj^lemenls, soumis à des conditions com- munes diuiliMlion el de capacité, faisaul vme part é(piil;il)le, lanl elle esl modérée, aux privilèges de fjuniiie. j)arlageanl les mêmes chances de gain, pra- licpianl les mêmes dévolions, se soulageant dans leurs inforlunes sans oublier celles du dehors, dési^j^nant (pieUjues-uns d'entre eux j)our administrer la caisse sociale, assurer, à lencontre de leurs confrères el (les étrangers. roi)sc'r\ alion des slaluls. conslaler el (juehpiefois juger les contravenlions. ^ oilà toule léco- uomie de la corporaiion, telle ([u'on la trouve dans le Lirrc des niéliers. (]e n'esl rien moins cpiune associa- li(jn fermée el à cehii (pu y csl eniré elle procure les avantages de lespril de (•orj)s dans le mcdliMir sens du mol.

S'il esl vrai (pu* les inslihilions doivent leur légiti- mité et leur importance moins à leur valeur ahslraitc (pi à leur harmonie avec l espi'it et les exigences morales de leur temps, il y en eut peu d'aussi légitimes, parce (pi'il y en eut |)eu d'aussi opj)ortunes, (pie les corporations d'arts et de niéliers. J/esprit chrétien dont nous parlions lout à 1 heure leur vienl de leur origine, mais c est aussi celui du temps elles atteignent leur aj)ogée, c'est-à-dire du xiii'' siècle. Cet esprit n'entrave d'ailleurs nullement leur développement séculier. Elles sauront le plus souvent concilier leur lidélilé à l'Eglise avec l'accroissement de richesse et d'inlluence rpii fera de la classe industrielle et commerçante, en y joignant la classe judiciaire qui en est sortie, Télément prépon- déianl de la société française. Il n'est même pas néces-

Fv..Mi /. Onriimeiits relatifs U l'Iiisluiie d'-. l'industrie et dit niinnierrr. il

L INTIIODUCTION

saire d'interroger l'histoire des communes jurées ni de sortir de Paris, c'est-à-dire d'une ville de prévôté, pour assister, dès le xiii^ siècle, aux progrès de cette évolu- tion. A Paris, et à plus forte raison dans les villes elles constituaient des collèges électoraux et politiques (n*' 217), les corporations formaient les cadres de la population et les rouages de certains services publics. Dans la capitale elles fournissaient les répartiteurs et les vérificateurs de la taille et, pour certains impôts limités à un quartier, représentaient les unités impo- sables ; le guet bourgeois se recrutait dans leur sein ; leur autonomie et leur importance se manifestaient encore par la place à part et les uniformes qui les distinguaient dans les cérémonies et les fêtes publiques (n^' 21 4),

S'il est l'époque de la pleine maturité du régime corporatif, le xiii*^ siècle est aussi celle de l'épanouisse- ment de l'architecture gothique m'' 218), des voyages d'exploration de Piano Carpini, de Guillaume de Uubrouck, etc., devanciers immédiats de Marco Polo, de la pratique dûment constatée de la lettre de change et de la société de commande, de la fondation d'un empire latin à Constantinople et de principautés franques dans l'Achaïe et l'Asie Mineure, de la rédac- tion des Assises de Jérusalem, de celle des premiers coutumiers et des premiers statuts de métiers un peu étendus, de l'apparilion des meiriers c'est-à-dire des marchands en gros, de la composition de ces dits de métiers qui prouvent, mieux encore que les fabliaux, que la classe industrielle et commerçante a une littéra- ture et qu'on écrit pour elle. Siècle de transition, comme ils le sont tous, le xiii*^ siècle est plus encore un siècle ou s'achèvent, mûrissent et fleui'issent les mou- vements, les élans, les institutions auxquels les expé- ditions d'outre-mer avaient, dès la lîn du xi^' siècle.

INTRUDLCTION LI

donné le branle. Son caractère clominanl, au point de vue qui nous occupe, c'est l'émancipation des classes industrielles et commerçantes sous l'influence d'événe- menls dont le plus fécond est peut être le rapproche- nienl commercial de 1 lùirope avec le Levant et IKx- Irème-Orienl.

Cette vérité n'est pas démentie par la remarque qui nous reste à faire. Cette remarque est provoquée par un certain nombre de pièces de notre recueil qui montrent que, malgré celte émancipation, mal<^ré les horizons nouveaux ouverts à l'activité européenne, l'or- ganisation du travail portait encore les traces des ser- vitudes originaires. Lesservices^et les prestations signa- lées [)liis liant, les banalités et les monopoles seigneu- liaux n"^ 143, lo3i, la prisée des marchandises desti- nées au seigneur fn" 133), la fourniture par lui des matières premières nécessaires à l'industrie m" 157), le crédit donl il joiiil |)<)nr ses achats (n" I i(). 17')), le banvin n" P.I7 , tout cela perj)étue, sous un régime oîi le travail tend à n'être j)lus soumis qu'à des privilèges corporatifs, sa vieille organisation domaniale et féodale. ( )n est tenté de rapporter aussi au régime féodall'usage d'ériger en tief le droit exclusif d'exécuter certains tra- vaux, d(,' vendre certains objets (n"" liO, 18i, l*.)3i, nuiis il n'y a en réalité qu'un monopole qui n'a avec le fief rien de commun que le nom.

Fort complexe quand on essaie de la suivre dans la nudlij)licilé de ses aspects, l'histoire de l'industrie et du commerce se simplifie singulièrement si on la ramène au point de vue qui domine cette intro- duction, c'est-à-dire à l'organisation économique du travail dans ses traits fondamentaux. La façon donl le travail a été compris et constitué dans la société gallo- romaine n'est pas très différente des conditions qne la

MF INTliODUCTION

société germanique lui a faites. Dans la première, le travail est servile ou érigé en fonction publique; clans la seconde, il est, si Ton peut s'exprimer ainsi, doma- nial, c'esl-à-dire exigé par le grand propriétaire de ceux auxquels il a concédé des démembrements parcellaires de sa propriété. Cette situation, qui en fait l'accessoire de la propriété foncière, se maintient sous les deux premières races. La création des villes la modifie. Les tenanciers, les mini.sfericiles deviennent le noyau de la population urbaine qui se groupe autour de Tabbaye ou du château fort. Ils restent liés à leurs anciens maîtres par des prestations en nature et en main-d'œuvre, mais ils entrent en rapport direct avec le j)ublic, conservent le fruit de leur travail, el apprennent à connaître le sti- mulant de l'épargne. A côté de la richesse foncière qui s'est subordonné le travail et s'en est en partie attribué les produits, la richesse mobilière commence à compter. En passant du château féodal ou des ofjicimv des éta- blissements monastiques dans le bourg qui en est comme le prolongement, les groupes d'artisans de la familia seigneuriale deviennent des corporations et presque aussitôt ces corporations acquièrent un monopole qui, si facilement accessible qu'il soit, n'en est pas moins le germe de leur prospérité et de leurs abus. Parallèlement à cette évolution, une autre s'est accomplie. De grands commerçants, favorisés par une situation commerciale privilégiée, ayant échappé à l'asservissement du travail à la grande propriété, assurent leur indépendance et leur richesse par la fon- dation de compagnies, de guildes, de lumses qui exploitent tout un pays, toute une région et posent la base oligarchique sur laquelle s'édifieront un assez grand nombre de constitutions urbaines.

INTHODUC.TION Mil

Il y a deux dangers opposés à craindre pour des recueils comme celui que nous offrons au public : rillusion qu'ils renfermenl tous les documents rela- tifs au sujet ; le risque d'èlre rabaissés, sous prétexte qu'il y manque tel ou tel document dont on s'exagère l'importance, au rang des compilations arbitrairement composées, sans vue d'ensemble, n'ayant pas fait place à tous les éléments imporlanls de la matière. Nous oserons dire que le nôtre ne mérite « ni cet excès d'honneui- ni cette indignité. » Si nous déclinons pour lui la prétention de rassembler tous les matériaux dune bistoire de l'industrie et du commerce, nous ne cacherons j)as qu'il ambitionne le mérite d'otfrir les types les plus caractéristiques des divers et multiples aspects sous lesquels cette histoire se présente à nous, (]es types ont-ils toujours été les mieux choisis? Nous osons l'espérer et les juges compétents en décide- ront.

Vu assez grand nombre d'entre eux se rapportent à la le('lini(pie. Mst-il i)es()in de démontrer (pie la tech- nique ne pouvait pas èti-e ai)sente d'un recueil comme le nôtre, qu'elle forme, si l'on en saisit bien la portée, le fond de l'histoire du travail dont les titres principaux sont réunis ici. llonneuià I historien (pii, l'embrassant dans son application à une industrie, à un art quel- conque, réussirait à montrer les victoires successives remportées, dans la lutte contre la matière, par des généiations d'inventeurs oubliés, de praticiens obscurs, l'ouvrier. 1 artiste s'affranchissant, grâce à eux, du li-avail absorbant, mais se détachant aussi de plus en plus de son œuvre, arrivant de plus en plus à n'y voir que les gains que sa multiplication mécanique lui en promet, et. à mesure que son union avec elle devient moins intime, la vovant s'abaisser dans la banalité en

LIV INTRODUCTION

même temps qu'il perd lui-même la sincérité profes- sionnelle et la joie de la création !

Nous avons classé nos documents dans l'ordre chro- nologique ; c'est le seul qui soit conforme à la nature des choses, qui reflète lidèlement et objectivement leur succession et leur filiation. En leur donnant des titres, nous avons cherché à mettre en relief leurs par- ticularités les plus intéressantes bien plutôt qu'à en faire connaître complètement le contenu; cela a été, à nos yeux, une façon de justifier le choix que nous en avons fait.

Ces documents ont été publiés d'après les éditions les plus autorisées ou les meilleurs manuscrits. Quand ils se composent de clauses nombreuses, ces clauses ont été numérotées et imprimées en alinéas.

A l'égard des notes, les éditeurs sont placés entre deux systèmes : l'abondance et la sobriété. C'est plu- tôt, on le verra, vers la sobriété que nous avons incliné. Nous avons eu pour cela deux raisons. Notre recueil s'adresse surtout à des travailleurs déjà familiarisés avec la langue du moyen âge et dont il importe d'ail- leurs (c'est une considération à laquelle les fondateurs de la collection ont été sensibles) de solliciter l'effort. Cette observation s'applique surtout aux termes qui désignent des institutions du moyen âge; elle est, il faut l'avouer, beaucoup moins justifiée pour le voca- bulaire industriel et commercial qui constitue une langue pi-esque entièrement inconnue à la majorité du public. Si, sur ce point aussi, nous avons observé une certaine sobriété, si nous n'avons pas multiplié davan- tage les explications des termes techniques, c'est que ces explications ne peuvent être établies que par de nombreux rapprochements groupant tous les exemples, présentant toutes les acceptions des mêmes mots. Cette

INTliODUCTION LV

mélhocle, la seule qui arrive à la cerlitucle, devait nous conduire et elle nous a conduit à dresser un glossaire lechnologique qui trouvera place à la fin de la seconde partie de ce recueil. Cesl à ce glossaire, complément presque indispensable de l'ensemble d'une publication comme la nôtre, qu'il faudra recourir, et c'est lui qui l'ournit la seconde raison pour laquelle nous sommes peut-être resté, en ce qui louche les annotations, en deçà des exigences de certaines personnes.

En déterminant l'utilité de notre recueil, nous avons indiqué ce qui lui mancpiail pour permettre par lui seul d'écrire une histoire de Tinchistrie et du commerce. Nous suppléerons en j)artie à son inévitable insuffisance et nous guiderons les premiers pas de ceux à qui il inspirerait la bonne idée d'entreprendre sur ces matières des travaux personnels, en faisant connaître les principales sources documents originaux ou ouvrages de seconde main (piils devront daboi'd consulter.

Si le premier rang appartient, comme cela semble légitime, aux documents émanés des artisans et des commerçants eux-mêmes, à ceux l'on trouve l'expression sincère et sans mélange de la façon dont ils ont compris leurs intérêts, rien n'aura plus de prix que les livres de raison et de commerce, les correspon- dances d'affaires, les procès-verbaux des assemblées corporatives et des opérations des gardes jurés, les actes des juridictions professionnelles, etc. Ces monu- ments de la vie individuelle ou collective de la classe industrielle et commerciale sont rares, sans doute, mais ils le sont peut-être moins qu'on ne se le figure. C'est seulement d'hier que l'attention commence à s'éveiller sur eux et il est permis d'espérer qu'à mesure que le passé de cette classe attirera davantage la curiosité des

I.VI INTRODUCTION

érudils, on découvrira des livres de raison comme ceux des frères Bonis ' , des archives de corporations comme les épaves de celles des orfèvres parisien recueillies ])ar les archives nationales-, des correspondances et des papiers d'atfaires comme ceux de Simon Lecomle conservés aux archives de riIôlel-Dieu de Toulouse '. Un certain nombre d'actes relatifs à l'industrie et au commerce, contrats d'apprentissage, marchés de tra- vaux, etc., ont été ])assés devant notaires et c'est dans leurs études qu'il faut les chercher. Le dépôt de leurs anciennes minutes aux archives départementales ne s'est malheureusement opéré que d'une façon exceptionnelle. C'est grâce à lui que le savant archiviste des Bouches- du-lihône, M. Blancard, a pu composer son intéres- sant Recueil de documents rebitifs ru commerce de Marseille (2 vol. in-8, 1884-83), auquel nous avons tant emprunté. A cet égard aussi les archives de la Haute- Garonne ont été privilégiées ; la section judiciaire de ces archives, conservée au palais de justice de Tou- louse, a reçu un grand nombre de registres notariaux, et parmi eux on compterait, au dire d'un érudit du pays, trois cents livres de commerce ^.

Kn face de cette catégorie de documents, qui se dis- lingue en ce qu'elle retlète la libre initiative, la vie autonome et intime de l'artisan et du commerçant, soit dans l'isolement, soit dans ses groupes professionnels.

1. A''.s- lirros <!(- eonip/rs (A'.s> /'/•(•/ vs Bonia, piibl. p.ir Ed. Forosliô, t. XX, XXIII ol XXVI dos Arrli. hist. de Gascmjnr.

2. Voy. aussi un registre d'audience de la Grande lîoucherie à la Bihl. nat.. Cabinet des litres n" 760.

3. Ces documents ne remontent pas au delà du xvi'" siècle. Voy. G. Fagniez, L'économie aovinle de la France sous Henri IV. Paris, 1897, in-8.

4. Communication de M. l'abbé Douais au Congrès des sociétés savantes, 1897.

IMIUtDUCTloN LVII

on pt'ul en placer nne anire qni nous montre la classe ouvrière et commerçante entrant en compromis avec les pouvoirs publics, leur abandonnant, en échange de leur «^aianlie et de leur ])roleclion. une part de son indéj)endance. soumettant ses usages, ses aspirations et ses inlérèls à leur contrôle et à leur révision. Ou peut ranger dans cette catégorie :

I" Li:S HKCIKILS DE STATUTS DK MKTIKHS. Le type le

j)lus intéressant de ces recueils est celui qui, sous le titre de Livre des méfiers\ a acquis une si grande noto- riété. ( )n u en trouxerait j)as eu l'rance un second qui se recommande autant à latteutu)!! et par sa compo- sition homogène et d'une seuh' venue et j)ar les lumièi'es dont son origine et son nu)de de rédaction sont entouiés et parce qu il est 1 image à peine altérée delà Nieilli' organisation indépendante des corps de métiers. Il a été publié en I S.ÎT par M. Depping dans la (Collec- tion des docuuu'uts inédits. Longtemj)s après, en 1879, MM. Lespinasse et lîonnardot en ont donné, sous les aus])ices du Hureau hisloricpie de la ville de Paris, une nouvelle édition.

2" Li:s coLTiMiKus ET STATiTS MiMCM'Aix. Les règle- ments commcrciauv et industriels s'y présentent tantôt à part, tantôt mêlés à des règlements de police géné- i-ale. 11 faudrait citer dans ce genre tous les recueils de documents d'histoire municipale. Contentons-nous de signaler les pièces que M. Giry a publiées dans l'appen- dice de son Histoire de Saint-Omer. celles qui sont insérées dans les registres numicipaux manuscrits de Donai ' et dline foule d'autres villes.

'']" Les thaités de com.nuihce et de navu;ation. Il en

1. Nous en avons lin- un assoz f;ranfl nomlno pour notre recueil.

LVIII INTRODUCTION

existe plusieurs recueils parmi lesquels nous citerons seulement celui de M. L. de Mas Latrie : Traités de paix et de commerce concernant les chrétiens et les Arabes de rAfric/ue septentrionale au moyen âge el supplément. Paris, i8()6-72. 2 vol. in-4.

4" Les tarifs di: péages et de tonlieux qui sont restés épars un peu partout. Ceux de certaines régions ont fait le sujet de travaux, dont les uns ont été publiés, comme celui de M. Guilmoto i, dont les autres, comme celui de M. Reynaud, sont restés inédits, mais les textes eux-mêmes n'ont pas été réunis dans des publi- cations, même restreintes à certaines circonscriptions.

5'' Les lois maritimes, dont on trouvera la collection dans l'ample publication de Pardessus : Collection des lois maritimes antérieures au xviii^ siècle. Paris, 1828-45. 6 vol. in-4.

En dehors de ces documents officiels, l'histoire de l'industrie et du commerce a beaucoup à puiser dans :

1" Les traités sur le commerce, les manuels tech- niques et LES recueils de recettes. Parmi les premiers, les plus connus sont ceux de Balducci Pegolotti et de (1. da L^zano qui ont été publiés par Pagnini, La Décima délia mercatura, 4 t., Lisbona et Lucca, 1 765-66, mais qui appartiennent au xiv^ et au xv*^ siècles. Aucun manuel n'a été plus étudié et ne méritait mieux de l'être que la Schedula dirersarum artium du moine allemand Théophile, dont l'on s'accorde aujourd'hui à faire descendre la composition jusqu'au xii^ siècle. Il y en a de nombreuses éditions, parmi lesquelles nous

1. Kludc sur les droitsi de nnviqalion de In Seine, de Paris ;i L;i noche-fittijon du XI' nu XVIII" n'iècle, 1889, Paris, Picard, in-8.

INTRODUCTION LIX

sii^nalerons : rime en France publiée pai' le comte (le Lescalopier et M. (iuichard avec une traduction (1843, in-4,i l'autre en Angleterre, due à M. Hendrie (Londres, 1847, in-8) et accompaL;née d'une traduction ;Mi«ilaise, une trois^ième en Allema<(ne, dont l'éditeur est M. IIl;- A'ienne, 1874i qui y a joint une version iillemande. Il faut citer aussi le carnet de notes et de cioquis d'un architecte du xiii'* siècle. \'illard de llonnecourt. signalé et éludié par J. (Juicherat en iSiU' l'I pidjlié depuis intégralement par Lassus cl Dar- celcn I8:;S. in- 4.

2" Li.s lii.i.AriONS i)i: voya(;i:. (elles (jue celle de lîen- jamin de Tudèle écrite au xii*' siècle'.

A celle classification des soui'ces originales d'un sujcl (|ui a hesoiii de s'éclairer à la l'ois des lumières du droit, de l'économie sociale et de la technologie nous ajouterons la liste des premières publications dont ceux qui entreprendront de l'étudier devront s'en- lourei' :

Savarv des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce. (Copenhague, l759-()3. 5 tomes in-fol.

Ik'ckmann. Ik'ilnvgc zur (icsch. d. Kr/indinu/en. 5 vol. 17SC)-IS0:k

Anderson. . in hisloricil ;ind c/irono/o(/ic;if dcducfion of Ihe ori(fin of commerce f'roin ihe e:irliest nccoiints

1. Xolice sur V Album de Villnrd de llonnecourt, -l" édit. avoc a<l<l. cl con-oetionscle l'aulpur, dans Mé/.mf/es d'urihéoloijie et d'/iis- loire. Arr/iéofof/ie du moi/en H(je, 1880, in-H, |)|). 238-298.

2. La nioillouro éd. avec trad. aii<>laise, ('claircisscmenls hislor. et p^éo}!^., est la suivante : Tlie itineranj of li. lien/, of Tudeln, l)y A. Asher. Londres et Berlin, 18iO-U, 2 vol. in-S. Comme Irad. fran- (.•aise. outre celles qui ont été publiées dans les collections de voyage, on ne peut f,'uère citer que celle de Haratier, Voyar/e de Rabin lien/niiiin. fih de .fon.'is de Tudèle. .\msterdam. 1734. 2 vol. in-8.

LX INTKOnrCTION'

ta the présent finie, contnininq nn Jiislorif of ihe c/renf conimercial interests of (he British empire. Edil. revue el continuée. Londres, 1787-89, 4 vol.

Jal, Glossaire nautique. Paris, 1848. Gr. in-8.

Ouin La Croix, llis/oire des anciennes corporations d'arts et métiers et des confréries religieuses de la capitale de la Xormandie. Rouen, 1850. In-8,

Scherer, AUgemeine (reschichte des Welthandels. 1852. 2 vol. in-8.

F. Michel, Recherches sur le commerce, la fabrica- tion et Vusaije des étoffes de soie pendant le moyen â(/e. Paris, 1832-54. 2 vol. in-8.

K. Port, Essai sur l'histoire du commerce maritime de Narbonne. Paris, 1852. In-8.

Fréville, Mémoire sur le commerce maritime de Rouen, 1857. 2 vol. in-8.

Levasseur, Histoire des classes ouvrières en France depuis la conquête de Jules César jusqu'à la Révolution française. Paris, 1859. 2 vol. in-8.

Germain, Histoire du commerce de Montpellier. Monlpellier, 1861. 2 vol. in-8.

l>eer(Adf. ), Allc/emeine (icschichte des M'elthan- dels (jusqu'au x\x^ siècle inclus), Vienne.. 1860-64. 5 vol. in-8.

F. Bourquelot, Etudes sur les foires de Champagne, dans Mémoires présentés à V Académie des Inscrip- tions. 2'' série, Antiq. nationales, l. A . 1865.

Labarle, Histoire des arts industriels au moi/en âge et à l époque de la Renaissance, 2'' éd. Paris, 1872. ^ vol. in-4.

Lindsay, Historg of ancient commerce and mer- chant shipping. Londres, 1874-7(>. 4 vol. in-8.

I.NTI{()m;(".TU>N LXI

(t. Fauiiiez. Eludes sur l industrie el In dusse indus- Irielle ù Pnris nu Xllb el ;iu \I\^' siècles. 1 vol. i^-^^. 1877. iFasc. .'3:^ de la lîihi. de l'École des Ilnufes- Kludes. I

^ aeseii, Ln Juridiction coinniercinlc ù Lfjon sous I itncien régime. Lyon. 1879. In-8.

Scliinoller. Die Strnssburijer Tuc/ier- und \\ eber- zunft. Slrashoui-;-. 1879. In-4.

W. Ileyd, ( îeschichte des I.evunthnndels im Mitfel- nlter. 1871). 2 vol. in-8. Trad. IVançaisu ])ar Kurcy Ueynand. Lcij)zi<^, 188(). 2 vol. in-8.

l'agarl d llcrniansarl. Les nnciennes co/)n)iun;iutés d'nrts et métiers ;) Snint-Omer, l. XA'l el X^ II des Mém . de In Soc. des nntiqunires de In Morinie. Sainl-Omer, 1879-8(1. 2 vol. in-8.

Hoscher, .\ntionnl ( ^'^/lono/nif, des Ilnndels und (îetterhe/leisses. Leip/i*^-. 1881. In-8.

Pij^eonneau, Histoire du commerce de In h^rnuce. Paris, 188:;-89. 2 vol. in-8.

Air. Doren, I ntersin/iu/H/en zu/' (ieschichte der knufmnnnsiiilden des Mittelniters. l'orme le l. XII des Stnnts- und Socinhrissenschnft licite Forsc/iungen de (;. Sehnioiler. Lei|)zi<r, 1890. In-8.

(l. Pilon. Les Lomhnrds en Frnnce et n Pnris. Paris, 1891-92. 2 vol. in-8.

(ioldsclmiidl. Vnirersnhieschichte des Ilnndels- rechls. in-8. Slnlli^ail. 1891. Première livraison delà 1"' partie du 1'' vol. du Ilnndhuch des Ilnndelsrechts, 3'' édil. enlièremeni retondue. Parmi les divers mérites de cet ouvrage, nous signalerons eelui dolï'rir le répertoire bibliographique le plus complet sur This- loire du commerce.

LXII INTRODLCTION

O. Xoel, Histoire du commerce du monde depuis les temps les plus reculés. Temps anciens et moyen â(/e, Paris, 1891. In-4.

A. Bourgeois, Les métiers de Blois. ExlraiL du XIIP vol., des Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher. Blois, 1892. 2 vol. in-8.

Malveziiî, Histoire du commerce de liorde/iujc. Bordeaux, 1893. 3 vol. in-8.

J. Finot, Etude historique sur les relations commer- ciales entre la France et la Flandre au moyen âye. Paris. 1894. In-8.

D' E. Mayer, Zoll, Kaufmannschaft und Mar/it Zfrischen Rhein und Loire his an das io. Jahrh. dans Festschr. f. Konrad v. Maurer. (iollingen, 1894. In-8. p. 377-488.

K. Molinier, Histoire générale des arts appliqués à r industrie du V'- à la /in du XV HF siècle. Paris, 1895 el suiv. In-fol., en cours de publication.

ERRATA ET ADDENDA

N°* 1 p. 2. Ajouter à la lin : ivTEjOiv o AiiYYjC èu^-jw; Éxo£/erx'....

» 20 » 12. Mood, corriger : modo.

)) 55 » 29. Patrones, roriMger : pritronos.

» » » » Visihiis, corriger : /lisi/jiis.

» 94 » 5'i. Adplovarc, corriger : Adplonare.

)i 98 n 50. Jurn t/ielo/ici Atrehatensis (/uc..., covrigev : quod.

n )) ;) 57. poiitein de Bicz, corriger : dcl Bicz.

» » B » Génies. M, Guesnon ;i (jiii sont einprunlées ces reclilicalions {Un carlulaire de l'abbaye de Saint-Vaast d'Arras; coder du XI f siècle. Extrait du liidletin /listoriquc et philologique, 1<S9()) corrige Doyi'cl [Duaculuni).

» >. ' I' dira le Transleet, corriger : le Transleele.

1) >■> " " Pc/rosufn, corriger : pcrosam.

» » » I) h'scn/ni/iels, corriger : h'scamels.

» )< » » Pro tc/iione, corriger : quinlum pro tlnmune.

)i » )) 58. Debenl unoquoquc sabbato i'el venalis sui obola- tuin, corriger ... sablato, O vel venalis...

)i )) » » Après : debemns coniiti duos modios salis per

annuni, ajouter : Triginta niencoldos de manu nostra accepit et pro duobus inencoldis liabet rrddilum ollaruiii.

» 98 » 58. Dans cette phrase 7'ria suiit que si quis..., [)la- cer la virgule après que.

I) « » .")9. Pro toiiasiio, corriger : tronasio.

» 108 » 74. .s-., lisez : Sancli.

h 12.'{ » 96. Après adi'e/iitur, mettre une virgule

LXIV EHllATA ET ADDENDA

N"* 141 » 117. Ce texte ne se trouve pas dans les Libertés communales, mais dans le l'ecueil de textes qui sert de preuves à cet ouvrage et qui est intitulé : De V origine et des premiers iléi'c- loppements des libertés communales en Bel- gique, dans le nord de la France, etc.

» ^1 » 118. Cotallis, corriger : Catallis.

0 153 » 141. Ajouter à la désignation de lu pièce : copie moderne.

') 1G2 » 154. Après doli mettre une virgule.

» 165 » 160. Adcollegium, séparer ces deux mots.

» 169 » 163. Le n" 169 aurait dii, d'après l'ordre chronolo- gique, prendre la place du 168.

» 181 » 180. Ac incuria, corriger : ac si in curia.

n » » 186. ut dictum est si, rétablir, comme dans l'édition : nisi au lieu de si.

» » » 190. Si qui, corriger : Si quis.

« 187 » 200. Promittimus et ordinamus, corriger : Pronun- tiamus et ordinamus.

» 219 » 248. // lisemble, séparer ces deux derniers mots.

» 222 » 252. Nor, corriger : Nos.

» » » » Oltroins, corriger : Oitrions.

« » » 254. On a eskcvins, corriger : ou a...

» 223 » 259. Supprimer le point après dicebunt, qui doit être suivi d'une virgule, et mettre un point après : sicut bolengarii dicebant. Mettre un i majus- cule a ipse.

» 264 » 310. Remplacer permettre et permette qui sont dans Depping i^av promettre et promette.

» 268 » 314. Popriis, corriger : Propriis.

DOCUMENTS

RELATIFS A

i;illSTOim<] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE 1 : X FRANCE

DEPUIS LE l'^'' SIÈCLE AVANT J.-C. .TUSQU'a LA FIN DU XIIl" SIÈCLE.

1. P"" siècle av. J.-C.

IhjdiograpJiie de la Gaule. Le Rhône. Fécondilé du paijs et de la population. Transit jlu\>ial.

Stinbon, lih. IV, cap. i'.

' K~'j.-zy. ;j.kv yri ï".':i xj~.r, -z-.x[j.zX: v.x-ippj-t: r, '/wpot, "otç [j.ï'i VA Twv Aat:£(.)v ■/.x-xz'tzz\j.vK'.q, T;t; o' £•/. -zXt K£[j.!j.£v:j y.x: T^J; lljpr^vr,;' xal -oXq [^.àv v.ç tcv toy-saviv iv.ciWz-JG'., -oXq î'.ç ':y;v r,y.£Ti5av OâXaTTXv. A'. (î)v oipzv-x'. yu)p'.(,y/ , tscû Èît'i 'X z'/.îXi-x y.x'. \'Ui)\c^'.x'.j C'.acsij; ïyzjGX'. ttXwtoj^" cû'to)ç 5' eJsjwç iV/î'. Ta pîtOpa 7:pb; xkkt^Kx, o>(7t' è^ sy.aTspa; -ïjç ^x\x--•^^- £'.; ty;v v/.xiipx'i y.aTaxojxî^îjGa'. , 7:op£'js;;.svo)v -(7)7 oîpT'Iwv Èt: iXÎY^v y.a': C'.à ttîsûov £'j;j,ap(T)ç* -rb zt ttXesv toTç 7:GTa[j.ctç, ToT; [kv/ àvavsixévwv, toT; y.a-:3:Yc;;j.£v(ov. Eyv. os Ti -Aîovéy.Tr,;Aa -pbç tcjts s Psozvôç" y.a- y^? rSKKxyi^vi àîtl auppou;, ôiïTTsp îi'pTiTa:'., /.x: rj-fxz-i: ~pz: -r,'* Y;;A£-£pav %xkx-~xv y.psÎT-o) ty|; è/."::; 2J7av, y.al s'.i y/i^px: z'.izv.'j'. -.%z îJC3:'.;xiv£7-â-:r,c

1. Pour les auteurs de l'antiquité classique publiés dans la collection Teubncr, nous avons suivi les textes donnés par cette collection.

Facniez. Documents relatifs a l'histoire de l industrie et du commerce, 1

2 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [I"s. av. J.-C]

Twv -xù-zr,. Tcj; vip xb-oh: ïv.z>ipi'. 7.xp-zjç r, Nxp6ojvi-:r,ç xzxix, cuazcp r, 'l-x'/J.x. llpccv-'. o' £7:1 Taç xpy-O'j: xx: ts K£y.;j.£vcv cooç Tj ;j.àv ÈAX'.cç/UTC.; y.a't sjy.cç-dp;; iy.As'I-î'. . TaAAx ousTat. Kal r; «[XTreAoç ■rrpotcOa'.v sj ps^^'io); TEAsasopsT. H o' îTaa-^ "^raca tjÏTOv oépzi xoAjv xzl y.b;ypz^) y.al liaAavov y.xt i3s!7y.r,;j,a-a TravTcTa' àpyhv o aj-'^^ vjO£v, 7:Ar,v eT ti sast'. y.îy.toAJTX'. y.ai op'jixsTç. Ka»'-:'. y.x- tijt; sjvc.y.sT-a'. Tri/xjavOpo)-'!» ;j.aAA;v -i^ £7:'.;j-£'A£ia' xat y^p "^/-^^î-; 2='- ';rrj.\y.i: y.a"; TpÉçE'.v o:^[xf)x'., y. o avcpe? iJ.a-/r,T3:l [j.xaa;v Tj ';H))p';oi' vjv o' k'/x^'vS^zy-x'. YEwp'/îi^v, y.x-aO£i;,£v;'. tz i-'/.x.

"Ariov o' ivT': zxvtwv £7:',7-^;j.r,va7Ba'. -âX'.v , iz£p £Îzc;j.£v TrssTEpcv, Tr/^ cy.cACYÎî'v t"^c 7/''?^? "pi'î "^ "''-i^ 7::tx;;.;j; y.zl TTjV BxAatTav r/^v t èxTOç s;j.:ioj; y.al Tr,v èvriç" £Jpo'. ^ip av T'.ç èirio-Tv^ux^ ojy. èXây'.STSv [J.époç tcjO 'jr.xpyzw --^ç twv tô-wv àp£-:?;r, A^yo) to tx; '/Jr'--^-- à-'.TTAÉy.STOa'. tàr tcu (Sicj \i.z-x pxQ-wrr^z xr.X'j'. r.pbz x~x-nxz y.X'. ~Sxz wç-îAsîaç xvzXa^x'. y.i'.vâç , [j.xAiîTa vOv, TiVÎy.x à'ycvTE; g'/zkç/ xt.o twv zt.Kmv ipyx^ovTa'. Tr,v yojpav £-'.;x£Awç. y.xl tojç ij'-^'-'? y.x-x~/.tjy.Zov-x'. r.zf.'.-.'.y.z-j:' wjTE àz'i Twv -cisyTwv y.av to t^; •::povc(a^ -fT^''' i^'-y-apTupETiOai T'.ç â'v oiHî'.Ev, ojy Ôttw^ cT'jyEV, aAA (oç av jj.îTa ao"".7;j.cj -'.voç O'.ay.£'.y.£vo}v twv tîttojv. O ;j.£v y- Pcsavbç ttc/Jv £y£'. Tbv àvâ'irAS'jv y.al [XEYâXoi; ocpTÎs'.; y.al è-l rSùSx \}.ipr^ -zf^ç, y^px: O'.x To Toù; £;j,7:îzT0VTaç e'.ç aj-bv TCTa;j.GÙç iiTzxpyv.v zXwtcjç y.al o'.asÉyEjfJai Tbv çépTCv z/.EtsTCV. O o Apap ày.oÉyETa'. y*3cl : Acijo'.c 5 £'.; TCÎiTOv £[j,6âAA0)v, £iTa -îvcJETai ;j.£yp'. tij r,y.câva 7:sTa;;.cî, y.àvT£jO£v f,or, y.x-xoipz~x'. z\q Tbv (.oy.txvhv y.al tcj; Ay;;o6{ouç y.al KaAÉTCjç, iy. tojtojv e'.^ tt^v BpîTTav.y.f.v ï/.x-- Twv -J^ Y)[j.£pr,<7'.s.; 5pb,y-oç àc7T''v' à^rsl o' io-clv o^ù; y.al S'jaavaTzAo'j^ c 'Pcoavb; , -ivà twv èvtejOev ©cptuov Tr£L£j£Ta'. ;;.àAAsv ixX: xp[j.x[j.xzx'.ç, 'izx £'.ç Ap;'j£pv;jc y.:;;.{!^£Ta'. y.al tcv Aty^ipa -;Ta;j.;v. y.a(z£p TOJ 'PcoavsD y.al tcjto'.ç 7:Ar,7âwOVTo; ày, ;j.£psuç" à/.A r, bobç -EO'.àç C'jija y.al oj t:;/./.-^, zEpl èy.Tay.csb-jç CTac^cjç, i-aYETa', [).r^ yprpxQ^XK to) àvârAw o'.à Tb TtEwôJe^ôa'. pacv

[l'^s.av.J.-C.J DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 3

2. I" sii-cle av. J.-C.

Belnlions commerciales entre fa Gaule et la Bretagne insulaire .

Sti-abon. IV, ii, v. [Wjhi-xz iy.jO;"/.CYï',] 'i-<. Ma77a"A'.(.)T0)v ;xkv t<ov 7j;/;x'.;ivT0)v

Zly.'.-iwvsç TTîpl ~f,^ Bpî~av'.7.v;^, yjzï 'Ct't iv. Nâj;6(ovGC ;joà Ttov èy. K;p6'."A0)vsç, a'.'-îp r^sav apiTra*. -ôaî'.^ Ttov TaJTr;, HjOéxc o à6âp- pr,7£ TiJXJTa 'l/EJ'TaTOa'..

[Ot BpîTTav;'] Ti/.r, c-j-cor J-cy.ÉviJT'. 3^pÉa twv te £'.7aY;;j.Évt.)v î'.c TTjV KsAT'.y.r// ày.$tO£v y.ai twv È;aY2;j.Év(i)v ivOÉvoî (-aj-a o' èttiv ÈAî5âvT'.va 'i/iXta y.al r.zp'.xr/vr.x y.a- AJYYSjp-.x y.a'' Ja/.a 7y.î jy; y.xi

César, De hcllo (iallico, \\, xx.

fLoca, porliis, aditus Britannia'] fere Gallis eraiit Inco- gnita. Neqiie enini trmerc piirter inercatores illo adit quispiam neque iis ipsis ([iiic(jiiani, pra'ter oram iiiaritiinam atfjue cas rcgiones, qii.i' sunt contra Gallias, notmn est.

3. I*"" siècle av. J.-C.

Les Véni'tes jaloux de se réserver le monopole du commerce avec la liretaij^ne insulaire.

César, />e hello Gullico, III, viii.

Et naves habent Veiicti plurimas, quibus in Britaiiniam navij^are consuerunt, et scientia atque usu nauticaruni rerum reliques antecedunt, et in niagno inipetu maris atque aperto, paucis portibus interjectis, quos tenent ipsi, oinnes fere, qui eo mari uti consuerunt, babent vectigales.

César, De bello Gallico. IV, xx.

Vocatls ad se undique mercatoribus, [Caesai] neque quanta esset insubc [Britannire] magnitude, neque quae

4 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [I"s. av. J.-C]

aiit quantne nationes incolerent, neque qiiem usuni belli haberent aut qiiibns institutis uterentur, neque qui essent ad majoium navium multitudinem idonei portus, reperire poterat.

Strabon. lY, iv.

"Etc'.ïj-S'. r,7xv ['O'jévstî'.] y.wAJS'.v tov [tij Kaijapc;] s'.c T'/;v BpsTTav'.y.rjV ttAsjv, -/p(.');j.îv:'. tw £[j.7:op{(o.

4. I*"^ siècle av. J.-C.

Lieu de production et transit de Tètain.

Diodore, Y, xxii ; cf. Y. xx.wiii.

[Ot BpsTTavc'i] /,o;j.(uC'ja-'.v [y.aTTÎTspivJ sic "'-va v^o-îv -pî/.£'.;.»,évr,v

[^àv ~^ç BpSTTavty.ïjç, ôvs;j,aço;j.ivr,v ly.-iv EvtîuOcv c ol

i;x-opc'. -xpà TÎov sYXwpîwv wvGJv-ai y.al s'.ay,o[;,(^c'ji7iv s'.ç tyjv FaXaTiav' to TSASJTaTov ~£ç^ s'.à ty;; Fa^^atiaç TzcpîuôsvTsç Yi[v.£paç w? Tpuy,;vTa y.a-râYCjj'.v et:' twv i-zwv -ci ©op-(a 7:pbç ty;v ày,6s"Ar,v tîj Pocavoj 7:0T3:;j.cy.

Strabon, III, ccix.

[Tsv y.a~(Tcp6v ç-^j'. riîj-c'.oojv'.oc] iy. twv BpsTtav'.y.wv sic ty;v Ma77aA'!av y.ju.'wîïOa-..

P"" siècle av. J.-C.

César essaye d'oui>rir au commerce italo-^aulois la vallée du haut Rhône.

César, De bello Gallico , III, i.

Cum in Italiani proficisceretur Cfesar, Servium Galbam cum legione duodecinia et parte equitatus in Xantuatis, Veragros Sedunosque misit, qui ab finibus AUobrogum et lacu Lemanno et flumine Rhodano ad summas Alpes perti- nent. Causa mittendi fuit, quod iter per Alpes, quo magno

[I"s.av.J.-C.] DE L INDUSTRrE ET DU COMMERCE. 5

cum periculo magnisque cum poitoriis mercatores ire consuerant, patefieri volebat.

6. I" siècle av. J.-C.

Produits écluiniH's par les Ligures contre l'huile et le vin itdlicns.

Slr;ibon, IV, vi.

[0'. A'Y'Jîç] à'ysjT'.v J/.y;v vnTJix T:a;j.z2XA-r;v vajT:r,Yi';5',;j.cv /.aï IXcY^t/^socvopcv, <.')7t' èv{o)v t:j z2-/;j^ tï;v $'.a;j.îTpov oy.Td) roowv z'j^'.T/.tz^T.' zz'/'/.x y.x: -f, r.zw.ùJ.y. t(7jv Oj'vojv cj/. àV:'. Xî'ipw -psç Ta; Tpa-î.szc'.'iaç. TajTa te cy; v.x-i^'OjGr* î!? à;j.7:dp'.2v rJjv Tvto'jxv y.al 8j;£;.;.;xaTa /.al sÉ^;y.aTa /.al ;j.éa'., àvT'.çipTiwSVTa'. r/.a',;v /.al ;Tv:v tîv i/. t'^ç lTa/.(aç' ; ck -ap ajTiTç b'/J.\^zq £7t\ , "rtiTTiT'rjç , aj7Tr,p;ç. EvtîjOev î'.t'.v yvno'. XcvdiJ.svc. '.'-TTS'. TE /.al r^iJ-icvc, /.al cl /.'.y'J5tTvc;{ te ^titioveç xal ai^(0'.' -Aso- vâ;^E'. /.al -"j A'.YYCJs'.iv -ap aÔTitç, o t'.veç r/AE/.Tpcv TTpojaYC-

pE'JC'JT'..

CictToii, Pro Foiiteiu, 5.

Referta Gallia ' negociatorum est, plena civiiim Rornano- niiii. Xemo Gallonini sine cive Romano ([uidquani negocii (ferit : miimis lu Gallia nuUiis sine civium Romanorum

o

labiilis coiumovctur.

7. I""^ siècle av. J.-C.

Importation des salaisons gauloises en Italie.

Yarron, De re rustica, II. iv, 10; dans SS. rei rusticœ latini de Schneider, I.

Succidias Galli optimas et maximas facere consueverunt. Optimarum signum, quod etiani mine quotannis e Gallia apportantur Romam pern.ie Goniacin.e et Cavar.-e et peta- siones.

1. Gallia désigne ici la Narbonnaise.

6 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [I»'s. av. J.-C]

Strabon, IV, m.

'PsT 0 [c Sr^xcâvaç] £'.; tcv wxeavov zapâAA'/jXc^ tw 'P-rjvw c'.à eôvouç c[xa)vij;j-;u, (7uvâ7:TCVTCç tw Piqvw Ta '^poç so), tx o' sî^; -àvavTi'a tw "Apapi, oOsv y.xAXia-ai 'xpr/eXx'. twv u£co)v y.pswv si; TYjv 'P(o[;.-/;v /.aTxy.oiJ.iuov-ra'..

8. I''*" siècle av. J.-C.

Coiujnerce du \nn entre Ja Gaule et V Italie ^.

Posidoniiis, Histoires, liv. XXIII, cité par Athénée, lY, 36.

Tb T'.v6[j.£viv iff-i îrapà p.àv "otç x7vOutouj'v [KsAtcTç] oîvoç èH 'iTa/a'aç y.al t^ç MaucaAt.-^Twv x^pixc r^ixpocy,o[j.<.'Ç6[j.v)z:

P"" siècle av. J.-C. Diodore, V, xxvi.

rioXAct T(ov 'I-aA'.y.o)v £[x-ipo)v 5ii Tr,v (juvi^O-/; çtAapyup'lav £ptj.a'.ov Y]YOÎVTai, ':y;v to)v PaAaTwv çiAO'.viav. Outoi ykp o'.à [xàv Twv ■kAw'ïwv 7:o-:a[j.a)v 7:/vc(o'.ç, O'.i tv;^ ■Ktoi.iooç '/MpoL^ à[j.â^ai; y.o[;.(Çov-cÇ Tov C'.vcv, âvTiÀ3:[j.6âvsj7'. T'.[j.y;ç -A'^ôo; aTruTiv" otoôvTsç yàp oîvcu xepâ[j.'.cv àv-rAa[j.6âvûya'. TraToa , toj Trdp.aTcc ctay.civcv à[J,£i66[;.svot.

9. P"" siècle av. J.-C.

Relations eonimerciales de la Gaule a\'ec la Germanie, notamment avee les Suèces.

César, De liello Gallico, IV, ii.

Mercatoribus est ad [Suevos] aditus magis eo , ut, qu.np bello ceperint, quihiis vendant, habeant, quam quo ullam rem ad se importari desiderent.

1. va: n'iô.

F'^.av. J.-C.j DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 7

10. P' siècle av. J.-C.

Mines des Cécennes et des Pyrénées. Concurrence des mines transalpines et ihèriffaes.

Slraboii. V, i.

Ta [j.i-x\\y. vjvl ;xkv cj-/ z\j.oiM^ ivrajOa ' :j-Z'jziZz~X'. zCx "Cz hjzùÀz-.-.zx '\nùz ivty.'. -'x h -zX: 'j~izxl~v.z\z KîatiTç xai -:f^

Slraboii, m. II.

'A;'.c07'. zi Vx/^i-x: [■Api-'.7]-:x r.xz' ïx'j-zX: v.'/x<. -'x [xi-xKKx ~x -t iv T(T) Kt[j.[j.v/io zpv. y.al ta jz xjtyj Y.v.[j.t'/x -f, lijpq'rr^ -"z •j.v/iz: T.'/.éz't TàvTî^Ocv- z-jzzv.rj.z'. .

11. I''- siècle av. J.-C.

Prospcrilè commerciale de Xarhnnne et d'Arles.

Diotlorc. ^', xxxviii.

Xac6(ov Î7tIv xr.z'.'/.zt \).vi l 'ojy.xûov, zrx tï;v i-r/.x'.pix^i [y.x'. TTjV l'jT.zpix'i] [j.i'^'>.7-Z'i i[j.~zp'.Z'/ ïyzj-jx Tfov îv iy.£{v;'.ç 7;Tr tîts'.ç.

Slrabon. IV, i.

II \j.h) ;jv Nap6(ov 'j-ipy.v.-.x'. -ùvi ~z~J \-x-/.zz iy.zzKuyi y.y}. -f,- '/J.\j.'/r,: -.T,: iSxpco)v{T'.^;;, iJ.i'^".7-Z'/ i\).~ip'.Z'/ -Cirt ixj-r,, ~P'^^ -^

To)v 'ApY;7.:;/{7y.(i)v à-{vs'.;v r, Napêoiv AÉvs-a'., o'.y.a'.STspsv 5' xv y.x'i Tv;ç xWkr,q Kt/.-'.y.f,^ \i\'Z'.-:z' tîtîutîv 0::£pcécAr,Ta'. -m T,'/.r,hv. Twv ypM\j.vH>r/ -m i[j.-zp'.(>).

1. Dans la Gaulo cispndane.

2. Les mines d'Ibérie.

8 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [I"'- s.ap. J.-C]

12. P'' siècle av. J.-C.

Lyon tête de lignes commerciales. Strabou, lY, vi.

-x: c-'j[x6oAàç Twv TïOTap.wv -/.at o'.à xb £77'-*? -^''^' ''^^'^' '^'^'? (xâpsai. A'.ÔTîsp /.al 'AYptTCTcaç èv-sjôsv -i; ôocj; Iteij.s, Tr,v o-.à TÛv K£[;.[A£V(i)v cp(7)v [J-é^pi SavTÔvwv -/.a* -•?;; 'Ay.utTaviaç , xal z'qv £7:1 Tov P-^vcv, y.xi Tp{rr;v vyjv ètcI tov tox£avbv, ty)v Tupoç B£AXoày.O'.ç xal 'A[j,6'.avotç, ze-ipTri B' èailv £7ï'i -y;v NapêwvTxiv xal Tr,v Ma(7a-aA'.o)TiXY)v zapaXfav. "Ea-i xal èv àpi(T-:£pa ôcoiXtj'. Tb Aojyoojvcv y.at T-r;v yTï£py.£t[j-évr(V '/wpav èv aj-w xÇ) rioivîvf.) TuâX'.v èy.TpcTïrj oaSâvTi tcv 'Pcoavbv -i^ -r^v /.([J-vr^v t-};v A-r;;j.£Vvav £'.^ Ta 'Eao'j-^tt(ojv ';:£o(a, y.àvT£uO£V v.q Hyjy.cavoù; brAp^tGiz cix TCÎi Ibpa cpcu; y.xi sic Aty^sva;' o'.â tsjtwv è-' à[j.30) y.al £7:1 Tbv 'I*-<5v;v y.al £7:'t Tbv dr/.£avbv oiooo'. j'/iscVTai.

13. P' siècle ap. J.-C.

Boulangerie s'anloise et commerce des céréales entre Rome et la Gaule.

Pline, XYIII, 62, 66.

Galliœ quoque suuni geniis l'airis dedere, quod illic bracem vocant, apud nos sandalam, nitidissimi grani. Est et alia dilTereatia, quod fere quaternis libris plus reddit panis quam far aliud. Populum Romanuni farre tantum e rrumento CGC annis usum Verrius tradit.

Nunc ex his generibus[frumenti], quae Romam invehuntur, levissimum est Gallicum^, atque Chersoneso advectum : quippe non exccdunt modii vicenas libras, si quis granum ipsum ponderet.

1. Cf. XVIII, 68.

[I"s.ap.J.-C.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 'J

14. I*"" siècle.

Froment gaulois.

Pline, XVIII. 8.5, 88.

Slliginem proprie dixerim tritici delicias candore sive virtute, .sive pondère, (^onvenicns uniidis tractibus, quales Itall.T sunt et (ialliir coinatiP, sed trans Alpes in AUo- broi'i'um tantum Remoriiniqne agro pertinax, in caîteris

ibi partibus biennio in triticum transit E siligine

lautissimus panis pistrinarumque opéra laiidatissima

Siliginea' farin.v modius (îallic;e XX libras panis reddit, Italien' duobus tribusve anipiius in artopticio pane. Xam lurnaceis binas adjieiunt libras in quocunique génère.

15. l""" siècle.

Vin transporté de Gaule en Italie^. Coiiimcllc, I. 20; dans SS. ici rustiae latini de Schneider, III.

Vindemias condimus ex insulis Cycladil)us ac regionibus Bieticis Gallicisquc.

16. I" siècle.

Mélange de la pair avec le i'in. Columollo. XII, xxiii.

Pix corticata appellatur, qua utuntur ad condituras Allo- broges. Ea sic conficitur, ut dura sit, et quanto l'acta est vetustior, eo nielior in usu est. Nam onini lentore misso, lacilius in pulverem resolvitur atque cribratur. Hanc ergo conteri ut cribrari oportet : deinde cum bis mustuni defer-

1. Cf. n" 8.

10 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [I"s.]

buerit, quod plerumque est. intra quartum diem, quam de lacu sublatum est, dili^enter manibus expurgatiir, et tune demiim pra'dictio picis sextans et semuncia in sextarios quinque et qnin([uaginta adjicitur, et rntabulo ligneo per- miscetui-, nec postea tangitur, dum conlervescat : quod tamcn non amplius diebus quatuordecim a conditura patien- duni est. Nam oportebit post hune numeruiu dierum confestini vinutn emundare, et, si quid lecis aut labris vasorum aut latenbus iuba^sit, eradi ae sufï'rieari et pio- tinus operculis impositis oblini. At si ex eadeni picc totam vindemiam eondire vohieris, ita ne gustus picati vini possit intelligi, sat ent ejusdein picis sex scripula in sextailos quinque et quadraginta tum denium miscere, cum mustum delerbuerit, et fèces expurgata' luerint. Oportebit auteni salis decocti contritique semunciam in eumdem modum miisti adjicere. Nec sohim hnic nota vini sal adhibendus est, verum, si fieri possit, in omnibus regionibus omne genus vindeniia hoc ipso pondère saliendum est : nam ea res mucorem vino inesse non patitur.

Plularquo, Syniposion, V,3. Ex TV^ç Tcspl Bicvvav FaXaiia;; b TJ.zGiTr,ç, cîvcç '/.aTaxoy.iÇe-ai,

17. I*"" siècle.

Falsification du vin de la Narhonnaise.

Pline, XIV, 68.

De reliquis [vinis] in Narbonensi genitis asseverare non est : quoniam offîcinam ejus rei fecere tinguentes fumo, utinamque non et herbis, ac medicaminibus noxiis! Quippe etiam aloe mercator saporem colorenique adultérât.

,*

[I" s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 11

18. !*"• siècle.

Commerce de la Gaule ronuiine.

Josèphe, Guerre des Juifs. II, 372.

[0'. Ta,\x~T.] Tac Tr,Yâ?, d>^ av tic e'ÎTto:, 1%^ cJca'.[j.ov{aç iiZi'/Mp'.c-j: 'iyzv-.tz '/.:l<. tsTç ayaOoTç Syreciv 'dAr,v âK'.y./xJçOVTîç t'J;v ot/,sj;j.£vr,v, xvr/cvTai Poj|j.a(ojv izpiGCoz^ yr.t: v.x: tx;mî'js;j.£vci T:a.c xjtwv -rrv c-.y.îîav îj$a'.;;.;v(xv.

19. I"' siècle.

Teinture . Les Transalpins tirent des jj/a/ites, et non des eofjiii/fa^res, les substances colorantes ; les teintures ainsi obtenues ne résistent pas à l'usage.

Pline, XXII, :j-'k

Transalpina (lallia herbis Tyriiim atquc concliylluni tingit, et onines alios colores. Nec qua'ilt iu proriindis imiiices, seque objiciendo cscam, tliini pia-ripit, belluis marinis intacta etiam ancoris scrutatiir vacla. Stans et iii sieco carpit, quo linges modo : sed eidpaiit ablui usu : alioqui lidgeiitiiis instriii poterat luxuria, certe innocentius.

20. I" siècle.

lùaniui^e. Son emploi. La c/Y/c d'Alise et les Bituriges s'i/ distinguent '.

Pline, XXXIV, 1(52-163.

Album [plumbum] incoqiiitur .ereis operibus, Galliarum invento, ita ut vix discerni possit ab argento, eaque incoctilia

1. Cf. Bapst, L'Ktain, p. 51 et suiv,; Desjnrdins, Géographie de la Gaule roiiKiine, I, 423,

12 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIKE [H s.]

appellant. Deinde et argentiim incoquere simili mood cœpere equonim maxume ornamentis, jumentonimque ac jugorum, Alesia oppido, reliqua gloria Biturigum fuit. Cœpere deinde et esseda sua colisataque ac petorrita exornare simili modo...

21. P' siècle.

Fahi-ication du ^>erre.

Pliue, XXXVI, 194.

Jam vero et in Vulturno amne Italite, arena alba nascens, sex m. pass. littore, inter Cumas atque Litenium, qua mollissima est, pila molaque teritur, Dein miscetur tribus partibus nitri pondère vel mensura, ac liquata in alias for- naces transfunditur. Ibi fit massa, qutTe vocatur hammo- nitrum ; atque h<ec recoquitur, et fit vitrum purum, ac massa vitri candidi. Jam vero et per Gallias Hispaniasque simili modo arena temperatur.

22. P"" siècle.

Fahricatîon du sai>on. Son emploi pour teindre les che^'eiix.

Pliue, XXVIII, 101.

Prodest et sapo, Gallorum hoc inventum rutilis capillis. Fit ex sebo et cinere, optumus fagino et carpinco, duobus modis, spissus ac liquidus, uteique apud Germanos majore in usu viris qnam feminis.

23. P'" siècle.

Fabrication du sel.

Pline, XXXI, 82.

Facticii [salis] varia gênera. GallL-e Germania^qne arden- tibus lignis aquam salsam infundunt.

1

[I"-II-s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 13

24. 14h37ap. J.-C.

Les non tes parisiens.

Mowal, Bulletin éjjigraph. de In (uiule, I, 40'.

Tib[erio] Cresare || Aug[usto], Jovi {)ptum[o] || Maxsumo [Su]m[mo?] |{ Nautae Parisiaci [[ Publiée posieiiin[t].

25. 120 ap. J.-C., avant le 11 août-'.

Nantes du lihùne. Statue é/ei'ée par eux a Hadrien, ii Saint-Jean-de-Muzols Ardèelie).

Allmcr, Inscriptions aiilitiues de Vienne, 1'"' parlie, t. F. |>. 5't.

Iiupeiatori Civsari , divi |j Trajaiii Pailhici |j lilio, divi Neru.T II nepoti, Trajano |j lladriano Auguslo || pontifiei inaximo, trilniiiieia \\ potestate III, eoiisuli III |j nautae Rhodaniei [j indulgeutisslnio || principi.

26. 11^^ siècle (?) 3.

Nantes de la Moselle.

Hoberl cl Cagiiat, /J/)iffrai>liie gallo-roin. de la Moselle. part., p. 115, art. IX.

M. Publicio Sec[iin]d[i]ano nautaiu[m] MosolIicor[um] liber[to] tabulario, sevi[rol Augustali.

1. L'autel sur lequel se lit cette insrriplion est, on le sait, conservé au musée de Cluny.

2. Conjecture de M. .\llmer, I, 58. Dans le catalogue des inscriptions de Lyon (I, h'-V), le même épigraphiste place cette inscription en 119.

.3. Ce fut principalement sous .\ntonin et .MaroAurèle que se consti- tuèrent les collèges des naviculaires. Pigeonneau, llist. du coiiini., I, Append., L'annone romaine, p. 10.

14 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE f[P s]

Nantes de Valence.

Allaier el Tei-rebassc, Inscript, antitfues et du moyen âge de Vienne, l't^ partie, t. II, p. 22'i.

M. Masviiinio Marcellino, dunniviro jure dicundo coloni.T Viennensium, nautarum Rhodanicorum et Araiicorum Luir- dunicorporatorum, item naviculariorum maritimorum Valen- tinorum 1 patrono. M. Masvinnius Marcellus filius patri pientissimo ponendum curavit et sub ascia dedicavit.

Naviculaù-es maritimes d' Arles.

Corpus inscriptionum Latinaruiu , XII. Gallia Narbonensis , 672.

Coniinio j] Glaud[io] Bo. .i. . || Agricola[e] [Anrjelio || Apro pr.nef[ecto] cohor[tis] j| tert[i<Te] Bracaraugiistano[ram] || tri- bun[o] •leg[ionis I] Adjut[ricis] procur[at()rie] [[ Augustorum ad annonam || proviticifie Narbonensis |j et Liguri.-e, pr.-e- f[ecto] a[lre] miliaria* [[ in Mauretania Cresariensi || navi- c[ulariorum] marin[ovuni] Arel[ate] |j corp[ora] qiiinq[ne] patron[o] optimo et innocentis |] simo.

27. IP siècle (?) 2.

Nantes du Rhône nai'iguant sur la Saône et membres de la corporation des charpentiers; marchands de saumures'^.

Allmer et Dissart, Inscript, antiq. du musée de Lyon, 166.

Diis Manibus et meinoiine etern;e [| M. Primii Secundiani, scviri Aug [j [ustalis] c[olonia] C[opia] C[laudia] Aug[usta] Lug[uduni], cui-ator[is] ejusd[em] corp || or[is], naut.ne Hho-

1. Ces naviiMilaires naviguaient dans les lag-unes voisines d'Arles. Cf. l'inscription suiv.

2. Voir p. \6, la note 3 sur l'épocjuc de la création des collèges de navi- culaires.

3. C'est le seul monument épigraphique qui lasse mention de l'industrie des saumures.

[Il" s.] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 15

danic[i] Ararc na [| vigant[is], corporat[i] inter (abros || tign[iiarios] Liig[uduni] consist[entcs] negot[iatorisJ muria- r[ii;j [| M. Primius Augustus, fil[ius] et hères, patri |j karis- sim[o] poncnd[um] cur[avit] et sub asc[ia] ded[icavit].

28. 11'-' siècle (.')'.

Piailles de la Ditrance et utriciihiiies - de Saint-Gahrivl . Corpus inscript. Lut.. XII, n" 982.

D. M. Marco Frontoni[o] Euporl[o], j| [se]viro Aug[ustali] col[o- nia] Julia [[ Aug[u!;ta] Aquis Sextis, naviciilarrio] j[ mar[ino- niin] Arel[atensium], curat[orij ^j ejusd^eni] corp[oris] , || palrono nautar[um] Druen || ticoruni et utricIarioi[iini] || cor- p[oris] Ernaginensum ' j Julia Nice uxor [| conjugi carissimo.

Ulriciihiircs de Vienne.

Alliiier cl Terri-basse, Insrripl. fititlrfues cl du ni. /i. de Vienne, \.'<' parlie, t. Il, ii'> 212.

('icnioet llonori iitriciarioruni Aiirelius Eutvches et Anto- nius Pelagms imimuies dono dedcrunt et restitiiit f.iicius iNlariiuis. Locus datus decreto ntriclarioiiim.

29. Date inconnue.

Pdlron de phisienis corpitrnlion.'i.

AlliiiLT cl Dissard. fnscripl. antif/. du musée de Lyon, 129.

L. Besio [Su]perior[i] |[ Viromand[uo] e[q]uiti Romano,

1. Voir la noie .i. p. 13.

2. Sur les utriculaires, voyez nolammont Schwarz, De collegio iitricula- rioriim, dans ses Opuscitia acadcmica. Nuremberg, 1783; le mémoire de Calvct sur le moiiuincnl des utricularii de (Javaillon; Liebemann, /f«/' Gcsch. II. Orq. des rùm. l'cicini\'r.<icns ; Lejay, Inscriptioiii< de la Côle-d'Or; Lenlheric, Les (îrccs et t'Orient en l'roi'ence.

3. Sic. Einngiiiuni csl aujourd'hui Sainl-Gabriel, entre Ailes el Tarascon.

16 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [11° s.]

omnibus honor[ibus] || apud s[uos fij]n[cto], || patrono nauta- r[um] Il Araricor[uni] et Rho || danicorum, patron[o] |j [C.Jon- d[eatiujm ' et [A]r[c]arionini Liiguduni || consistentium, || allect[ori]. aïk.ne Galliar[um] - |j ob allectui"[ain] fideli || ter [a]dm[inistrata]ni || [t]re[s p]rovi[ncia^ GallJi.T.

30. Date inconnne.

Statue élevée par les négociants en fin de Lyon à an négociant en vin, patron de la cor [jora lion et de plusieurs autres.

Allmer et Dissnrt, Inscvipt. unti(/. du musre de Lyon, 171.

Minthatio, M[arci] fili[o] [| Vitali, neootiat[ori] vinario || Luoud[unensi] in kanabis con || sist[enti], curatura ejusdem corpor[is] bis fiinet[o], item qninquennali ; || nautae Arare navig[anti] || , patrono ejusd[em] corporis || ; patron[o] eq[uiti] R[omano] sevirorum, ntr[i] || clar[iorum], rabror[um] Luoiid[aniJ con jj sist[entium], cui ordo splendidis [| simus civitat[is] Albensium || consessum dedit, || negotiatores vina- rii [Lugudunenses] || in kanab[is] consist[entes] pat[rono]. || Ob cujns statua' ded[ica] [j tione[m] sportul[as] denarios... [singulis] Il dédit.

31. Date inconnue.

Préséance des corporations.

Corpus inscvipt. Lat., vol. XII. Gallia Narbonensis.

N[autis] Atr... et Ovidis^ loca n[umei-o] XXV || d[ata] d[ecreto] d[ecurionum] N[emausensium]; n[autis] Rhod[ani- cis] et II [A]rar[icis] [loca] XL d[ata] d[ecreto] d[ecurionumj N[emausensium].

1. Voir le commentaire d'Allmer et Lieberaann, op. laiid., 82.

2. Receveur du trésor des Gaules.

3. Nautes de l'Ardèche et de l'Ouvez.

à

[146-14U] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. l7

32. 146-211 :ip. J.-C.

Situation juridique et privilèges généraux des collè<^es.

Callistr;itus, libi-o primo de cognitionibus. Dig., L, vi, 6.

Quibiisdam coUegiis vel corporibus, quibiis jus coeiindi legc permissiim est, immunitas tribiiitui- : sciliceteis collegiis vol corporibus, in quibus artificii sui causa unusquisque adsumitur, ut l'abrorum corpus est et si qua eamdeni ratio- nem ori<^inis habcnt, id est idcirco instituta sunt, ut iicccssariani operam pubhcis utihtatibus exhibèrent. Nec omnibus promiscue, qui adsumpti sunt in his coUegiis, immunitas datur, scd artificibus duntaxat. Nec ab omni a'talr allcgi possunt, ut divo Pio placuit, qui reprobavit prolixîe vel imbecillaî admodum a?tatis homines. Sed ne quidcm eos, qui augeant ("acultatos et munera civitatium sustinere possunt, privilct;iis, (pi;e tenuioribus per coUegia distributis concessa sunt, uti posse pUirilariam constitutum est. Ros, qui in coiporibus allecti sunt, qua' immunitatcm pra'bent navicularioium, si honoiem decurionatus agnove- rint, compcllendos subire publica munera accepi : idque etiam confirmatum videtur rescripto divi Pertinacis.

33. 149, ['' octobre.

Don d'u/i patron à une corporation .

Corpus inscript. Lat., XII. 't393.

Sex[to] Fadio P[apio] || Secundo Mu[s3e] [| omnibus ho[nori- bus] Il in colonia N[ar})o] |[ nensTi fujncto |[ primo jj novi Nar- bo[ne] Il l'abri suba'dia[ni] Narbonenses || patrono ob mérita Il ejus II l[ocus] d[atus] d[ecreto] d[ecurionum].

Excmplum cpistuloe || Sex[ti] Fadi Pap... Secundi Musw

Il in verba infra scribta || [Fadijus Secundus collegio fabruni

Carbone II siuni salutem || [et (?)] plurimis et adsiduis erga

Faoniez. Documents rctulifs a l'histoire de l'industrie et du rommrrrr. 2

18 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [149-190J

me nieritis vestris referre graliam || [qiiamjqiiam cliffîcile est quo tamen amori vestro gratissimuni sciani || [fore] modo largitionis inter libères et clarissimum nepotem Juciiiulum Il [sester]tia sedecem millia nummum V k[alendas] Maias primas die natali meo || [ar]cre vestr<e inferam eaqiie die usiiras totius anni computatas || [ass]e octono pernumerabo quo vel gratins sit munusculum meiim || [porro] a pietate vestra peto ut usuras ejus summ.x^ ea die || [liones]tissimo habitu inter pra?sentes et epulantes in perpetuum || [divi]- datis neque ea summa in uUum alium usum convertatur j| [cum et] ha[c] epistula caveam et de[i]nceps tabulis meis cauturus || [sim ut] si condicio [supra scripta(?)] mutata vel oniissa fuerit || [ea pequnia ad... per]tineat vel si in petenda peqvunia || [ii difF]erant ad fiscum maximi principis. ||

[Hanc vo]luntatem meam si modo probaveritis et vestram Il [assen]sionem uti arrête tabulîc inscalptam ante a^dem || [publiée (?)] proponatis et in basi statua? quam mihi posuistis Il [latere de]xtro scribatis impensissime peto || [quo cer]tior futurœ observationis in desiderio meo probatio sit. ||

[Deinde(?)] manu Fadii Secundi subnotatum erat || [(?) Acta it]a e mandato. Scribsi kalendis Octobribus Orfito et || [Prisco c]o[n]s[ulibus] epistulam pro perfecto instrumcnto retinebitis || [Val]ere vos cupio domini optimi et karissimi mihi. Il [Hujus liber]alitatis in perpetuum conseivanda* et Il [celebr]andœ gratia l'abri suba^diani Narboneses || [exem- plum cu]m tabula ;ierea conlatum ante ;iedem loco || [celeber- r]imo ponendum censuerunt.

34. 190.

De/idroj)/iorcs de Lyon.

AUraer et Dissart, Inscript, antùj. du musée de Lyon, 6.

[Pro sainte imperatoris M. Aurelii || Commodi Antonini Augusti] Il numinibus Aug[usti] totiusque || domus divinae et situ colonia3 Copiœ Claudia* || Angustœ Lugdunensinm || ,

[190-211] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 19

tauriboliuni fece [| runt tlendiophori || Luguduni consisten- tes II XVI kalendas Julias || iniperatoie Marco Aurelio Com- modo Antonino Angusto VI], [| Marco Siira Septimiano II consulibiis ex vaticinatione || Pusonii Juliani, archi || galli; sacerdote [| ^lio Castrensc, || tibicine Flavio Restituto. || Ilonori omnium [! Claudius Silvanus, perpétuas || quinquen- nalis, inpen II dium hujus arre remisit. || Locus datus decreto decurionum.

Dendropliore augiislal '.

Allmer et Dissart, ihid . , 169.

Diis Manibus jj et quieti ;eternre || L[ucii] Sabini Cassiani, Il dendrophoro Au || gustali , q[uœstori] corporis e jj jus- d[em] du[)licario ex || conscnsu univer || sorum , omnibus lio [j noiibiis apud eosd[em] jj functo, homini op || tumo et incompara || biii Flavia Livia || conjugi karissi || mi exempli et II Priscius Eustochus || colliberto sanc || tissimo inscri- ben II dum curaverunt || et sub ascia dedi || caverunt.

35. 198-211.

Fabri exempts- de la tutelle.

Callistratus, libro quarto de cogriitionibus. Dig., XXVII, i, 17.

Eos, qui in corporibus sunt vcluti fabrorum, immunitatem habere dicimus. Etiam circa tutelarum exterorum hominum administrationem habebunt excusationem, nisi si lacultates eorum adauct;o fuerint, ut ad cetera quo([ue munera publica suscipicnda com[)ellantur : idque principalibus constitntio- nibus cavetur. Non omnia tamen corpora vel collegia vaca- tionem tutelarum habent, quamvis muncribus nuinicipalibus obstricta non siut, nisi nominatim id privilegium eis indul- tum sit.

1. Ce dendrophorc avait débuté dans les dignités de la corporation par celle de questeur et les avait ensuite toutes obtenues.

20 DOGliMEjNTS RELATIFS A L'HiSTOiRE [ÎPs.]

36. IV siècle.

Condition de légalité des collèges.

Gaius , libro tertio ad edicttim pj-o^'inciale. Dig., III, iv, 1.

Neque societas neque collegium neqiie hujusmodi corpus passim omnibus habere conceditur : nam et legibus et sena- tus consultis et principalibus constitutionibus ea res coer- cetur. Paucis admodum in causis concessa sunt hujusmodi corpora : ut ecce vectigalium publicorum sociis permissum est corpus habere vel aurifodinaruni vel aro-entitodinarum et saHnarum. Item collegia Roma> certa sunt, quorum cor- pus senatus consultis atque constitutionibus principalibus confirmatum est, veluti pistorum et quorundam aliorum et naviculariorum, qui et in provinciis sunt.

37. IP siècle.

Situation juridique et privilèges généraux des collèges.

Gaius, libro tertio ad edictum provinciale. Dig.. III, iv, 1.

Quibus permissum est corpus habere collegii societatis sive cujusque alterius eorum nomine, proprium est ad exemplum rei publicae habere res communes, arcam com- munem et actorem sive syndicum, per quem, tanquam in re publica, quod communitcr agi fieriquc oporteat, agatur fiât.

38. IP siècle.

Situation juridique et privilèges généraux des collèges.

Tarruntcniis Paternus, libro primo militarium. Dig., L, vi, 7.

Quibusdam aliquam vacationem munerum gravioruni con- dicio tribuit, ut sunt mensores, optio valetudinarii, medici, capsarii, et artifices et qui fossam faciunt, veterinarii,

[II» s.] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 21

architectus, gubernatores, naupegi, ballistrarii, specularii, fabri, sagittarii, a^rarii, bucularum structores, carpentarii, scandularii , gladiatores , aquilices, tubani, cornuarii, arcuarii, plumbarii, ferrarii, lapidarii, et bi qui calceni cociint, et qui silvam infindunt, qui carbonem Ciiedunt ac torrent. In eodem numéro haberi soient lani, venatores, victiniarii , et optio labricfe, et qui legris praesto sunt, librarii quoque qui docere possint, et horreoruni librarii, et librarii depositorum, et librarii caducorum, et adjutores corniculariorum , et stratores , et polliones, et custodes armorum, et praeco, et bucinator. Ili igilur omnes intcr immuncs jubontur.

39. II« siècle.

Brodeur si/rien sih'ir aii^nis/a/.

Allmer et Dissait, Inscvipt. nntui. ilu musée do Lyon, 160.

D. M. |! et memoriiii aeternae || Constantini ^Equalis, ho II minis optimi, artis barbari || cari;e, seviri Augustalis colonia Copia Claudia Aug[iista] || Luguduni, civis Germani

Ijciani', qui vixit annos XXXXVI || menses III dies XII Pacatia |j Servanda conjugi karissi || mo et incomparabili et

Il sibi viva || et Constantinii Servat[us] || et .Equalis^?) et Constantius || fdii patri piissimo ponen || dum curaverunt et siib '1 ascia dedicaverunt.

40 Fin du IT' siècle.

Travaux exécutés aux frais des corporations. Allmer et Dissart, Inscript, antiq. du musée de Lyon, 16.

Curante Fulvio - II .Emiliano, clarissimo viro || loca -^ quœ .lulius Janu || arius rei publicre donaverat || centonari suo impen |1 dio restituerunt.

1. Germanicia, ville de Syrie.

2. Fulvius était curateur impérial de la colimic sous Septime Sévère.

3. Places au cirque de Lyon.

22 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [II's.]

41. Date inconnue.

V exploitation des mines de fer mise en adjudication^ . Corpus inscript. Lat.. XII, Narho 4398.

D. M. |[ Tib[erii] Juni Eudoxi || navicul[arii] Mar[ini] [| c[olonitT?] J[uli<ie] P[aternce] C[laucli;e] N[arbonis] M[artii] Il Ti[berius] Jun[ius] Fadianus [| [sejvir aug[ustalis] || c[olo- niae] J[uli0e] P[aterna'] C[laiidi?e] N[arbonis] M[artii] et |j cond[uctor] ferrar[iarum] || ripœ dextrre || fratri piiss[imo].

42. Date inconnue.

Epitaphe d'un potier de terre appartenant à la corporation

des fabri.

Allmer et Dissart, Inscript, antiq. du musée de Lyon, 170.

D. M. Il et mémorise seter || nae Apricli Prisci || ani con- sistentis |] Lugduni perti || nentis ad coUegi || um fabrorum redem || ptos honor[es] qu8estor[ios] exserc[entis] art[em cretariam- || fecit sibi vives et Ti... || [Licjpiolœ con || [jugi carissijmne et.. .

43. Date inconnue.

Epitaphe d'un charpentier, préfet du collège des negotiatores cisalpins et transalpins.

Allmer et Dissart, Inscript, antiq. du musée de Lyon, 188.

D. Î\I. Il M. Senni Metili Trêve || ri negotiatori || corporis splendi || di.ssimi Cisalpine || rum et Transalpine || rum

1. Cf. Desjai'dins, Géographie de la Gaule romaine, I, 414, 2.

2. Ars cretaria, fabrication des poteries de terre. Ceux qui exerçaient cette industrie ne formant pas à Lyon une corporation, Priscianus s'était fait recevoir dans celle des fabri. Il avait été exempté de Vhonorariiati que devaient à la caisse du collège ceux qui obtenaient la questure. C'est proba- blement ainsi qu'il faut entendre redernptos honores questorios. Voy. le com- mentaire des éditeurs.

J

[III's.] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 23

ejusdem cor || poris pr.Tefecto fabro tig [| nuario Lug. et Scrlni.-e j[ Sulhie coiiJLigi ejus dul || cissime vivne pareil j| tibus merentissimis \\ fili heiedes f. c. j| et sub ascia dedic.

44. Date inconnue.

Epitnp/ie diiii oi/vrù'r d'élite.

Corpus insrript. I.al., XII, 722.

Q[uinto] Candidi Benigni fab[ri] tig[narii] c || orp[oiati] Ar[elate] ars ciii summa fuit || Fabrice studiiini doctrin[a] [| pudorquc qiiem niagni [| artifices semperdixsere || magistruni doctlor lioc ne j| nio luit potnit queni vinc || ère nemo organa qui nosse || t lacère aquaiuni aut duce || re ciirsuni hic cov- viva fui II t dulcis nossct qui pasce || re amicos ingenio studio [| docilis aniinoque beuig || nus Candidia Quintina || patn dulcissinio et Val[eria] Maxsiniina eonjugi kar[issimo].

45. Date inconnue.

Epitapli(' d^ un apprenti bijoutier.

Spon, Mise, antiff.. p. 210.

Quicumque es puero lacrimas efFunde viator. Bis tulit hic senos prim.ievi germinit [.■^ic] annos Deliciunique fuit domini, spes grata parentum Quos maie deseruit longo post fata dolori. Noverat hic docta fabricare monilia dextra Et molle in vai'ias aurum disponere gemmas. Nomen erat puero Pagus at nunc funus acerbum Rt cinis in tutnulis jacet et sine nomine corpus.

24 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [III' s.]

46. III' siècle.

Conditions de /é<?a/ité des col/è"es.

Ulpiauus, De officio pvoconsuUs. lih. VI. Dig., XLYII, xxii, 2.

Qiiisquis illicitum collegiiim usurpaverit, ea pœna tenetur qiia tenentur qui hominibus armatis loca publica vel templa occupasse judicati sunt.

Marcianus, lib. Il judicioriiiii piibl. '. Dig., XLVII, xxii, 3.

In summa, nisi ex senatusconsulti auctoritate vel Cfesaris, collegium vel quodcumque taie corpus coierit, contra sena- tusconsultum et mandata et constitutiones collegium célébrât.

Collegia si qua fuerint illicita, mandatis et constitutio- nibus et senatusconsultis dissolvuntur sed permittitur eis, cum dissolvuntur, pecunias communes si quas habent divi- dere pecuniamque inter se partiri.

Servos quoque licet in collegio tenuiorum recipi volen- tibus dominis, ut curatores horum corporum sciant ne invito aut ignorante domino in collegium tenuiorum reciperent et in futurum pœna teneantur in singulos homines aureorum centum.

Ibid., XLVII, XXII, 1.

Mandatis principalibus pr?ecipitur prîesidibus provin- ciarum, ne patiantur esse collegia sodalicia neve milites collegia m castris habeant. Sed permittitur tenuioribus stipem menstruam conferre, dum tamen semel in mense coeant, ne sub prastextu hujusmodi illicitum collegium coeat. Quod non tantum in urbe sed in Italia et in provinciis locum habere divus quoque Severus rescripsit. Sed reli- gionis causa coire non probibentur, dum tamen per hoc

1. Les ouvrages juridiques d\'Elius Marcianus ont été composés après la mort de Caracalla (217). Teuffel, Gescliiclde der romischen Literatiir, '.i^ édit., g 378, 2.

|in«-IV"s.] DK L'INDUSTRIE KT DU COMMERCE. 25

non fiat contra senatusconsuitum quo illicita coUegia arcen- tiir. Non licet aiitem anipliiis quani unum collegium licitum habere, ut est constitutum et a divis Iratribus : et si quis in duobus luerit, rescriptum est ellgere eum oportere, in quo magis esse velit, accepturum ex eo coUegio, a quo recedit, id quod ei competit ex ratione qu.T communis fuit.

47. III"" siècle.

Loas aux col /è" es.

Paiilus, lih. Ail nd l'inutium. Dig., XXXIV, v. 20.

Cuin senatus temporibus divi Marci pcnnisfrit collegils legare, nulla dubitatio est quod, si corpori cui licet coire legratum sit, debcatur: cui autem non licet si leoetur, non valebit, nisi singulis legetur : lu enini non ([uasi collegium sed quasi ccrti boniines aibnittcntur ad legatum.

48. lirsi.-cle.

Sitiuilioii jml(li(mc des collèges.

\l\^ii\ny\s, lib. XXIV ad edictum. Dig.. X, iv, 7, 3.-

Municipes ad exhibenduni convcniri possunt quia lacultas est lesfiluendi nani et possidere et usucapeie cos posse constat. Idem et in colbgiis cetei'isque corponbus dicendum eiit.

49. 315, i*^' juin.

Solidarité des iia%>iciilaiies et des boulangers.

Code Théodosien, éd. Hœnel, XIII, v, 2.

Inip. Constantinus A. ad Volusianuni A, Amabiliano piivlecto annona\ Navicularios ad consortium pistorum

26 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [315-326]

urbicorum nominatos iieque iiUa hereditatis successione pistoribus obnoxios, absolvi ab hoc munere oportebit. Quod si hereditarlo jure forsitaii pistoiibus teneantur, facultatem habeant, si forte malucrint, ob vindicias pistorum, heredi- tates eidem corpori reddere, aut quibuscumqtie proximis deluncti cedere, ut ipsi a pistorum consortio liberentur. Quod si hereditatem amplectantur, necesse est, successionis ratione, pistorii muneris societatem eos suscipere et ex pi'opriis facultatibus onera navicularia sustinere, V. C. Pf. urbi super hac re videlicet disceptante. Dat. kal, Jun. Treviris, Constantino A. IV et Licinio IV coss.

50. 319, 13 août.

Les boulangers ne peuvent cdiupper à leurs obligations en vendant leurs biens.

Code Théod., XIV, m, 1.

Inip. Gonstantinus A. ad Profuturum Pf. annonœ. Cunctis pistoribus intimari oportet quod, si quis forte possessiones suas ideo putaverit in alios transferendas , ut postea se, rébus in abdito collocatis, minus idoneum asseveret, tan- quam in locum ejus alio surrogando, nihil ei hcTec astutia nec detestabilia commenta profutura sunt sed in obsequio pistrini sine ulla excusatione durabit nec ad ejus jura revocabuntur, si quas emptiones transscripserit. PP. id. Aug. Constantino A. et Licinio C. coss ^

51. 326, 18 septembre.

Privilèges des navicitlaires. Code T/iéod., XIII. v, 5.

Navicularios omnes per orbem terrarum per omne a'vum ab omnibus oneribus et muneribus, cujuscumque luerint

1. Cf. XIY, m, 8.

[326-333] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 27

loci vel dignitatis, securos vaciios imniunesque esse praeci- nlmus, sive deciiriones sint, sivc plebeil, seu potioris alte- rius dignitatis, ut, a coUationibus et omnibus oblationibus liberati, integris patrimoniis navicularium munus exerceant., Naves quoque eorum, quant;ecunque fueiint, ad aliud munus ipsis invitis teneri non convenit, ad quodcunque littus accesserint; littorum custodibus et vectigalium prœ- positis, exactoribus, decurionibus atque rationalibus et judicibus scituris, quod, qui hanc legem violaveiit, capite punictur. Datum XIV. kal. Oct. Constantino A. Vil et Constantio C. coss.

52. 326.

Les biens des naficii/aires morts intestats et sans Iiéritiers sont dévolus au collège.

Code Justinien, VI. l.xii, 1.

Imp. Constantiiuis Mastichiaiio pi.Tlecto annonœ. Si quis navicularius sine teslamento et liberis vel successoribus defunctus sit, hereditatem ejus non ad fiscuni, sed ad corpus naviculariorum, ex quo latali sorte sul)tractus est, deferri pnecipimus. Pp. W. kal... Lastronie Constantino A. VII et Constantio C. coss.

53. 333.

Malversations des procurateurs du domaine privé, des directeurs de gynécées et de teintureries.

Code Théod., I, xxxii, 1 ; Code Just.. XI, viii, 2.

Imp. Constantinus A. ad Felicem. Procuratores rei pri- vat.T , baphii et gynoocii, per quos et privata nostra substantia tenuatur et species in gynneciis confectie cor- rumpuntur, in baphiis etiam admixta temeratio nrevum adducit inquinata' adluvionis, sufFragiis abstineant, per

28 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [333-355]

qu.T niemoratas administrationes adipiscuntur vel, si contra hoc fecerint, gladio feriantur. D... k. Nov. Aquil. Dalmatio et Zenophilo coss.

54. 337, 2 août.

Gens de métiers exempts des fonctions publiques. Code Théod., XIII, iv, 2; Code Just., X, lxvi, 1.

Imj). Gonstantinus A. ad Feliceni A. ad Maximum... Artifices artium brevi subdito comprehensarum, per siii- g'ulas civitates morantes, ab universis muneribus vacare praecipimus, si quidem ediscendis artibus otium sit accom- modandum, quo magis cupiant et ipsi peritiores fieri, et suos filios erudire. Dat. IV nonas Auof. Feliciano et Titiano coss.

Architecti, laquearii, allearii, tignarii, medici, lapidarii, argentarii, structores, mulomedici, quadratarii ', barliari- carii-, scasores, pictores, sculptores, diatritarii 3, intesti- narii^, statuarii, musivarii, a?rarii, ferrarii, marmorarii, deauratores, fusores, blattiarii^, tessellarii, aurifices, specu- larii^, carpentaiii, aquae libratores, vitriavii, eburarii, t'ul- lones, figuli, plumbaiii, pelliones.

55. 355, 6 juillet.

Agrègatio7i par le mariage à la corporation des boulangers. Les chefs d'établissements exempts d'autres fonctions.

Code Théod., XIV, m, 2".

Imp. Constantius A. ad Orfitum Pf. U. Si quis pistoris filiam suo conjugio crediderit esse sociandam, pistrini con-

1. Tailleurs de pierre.

2. Brodeurs.

3. Ouvriers qui perforaient les perles.

4. Menuisiers.

5. Teinturiers de pourpre. G. Miroitiers.

7. Cf. XIV, m, \k.

[355-364] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 2'J

soitio teiieatur obnoxius; sed familiae pistoris annexas, oneribus etiam parère cogatur. Et cjuoniam necessariiim corpus fovendum est, patrones pistoribus constitutos ad altéra l'unctionis officia prohibeo devocari, caudicarioruni corpori minime de cetero copulandos ut, aliis necessitatibus absoluti. eam tantummodo t'unctionem libéra* mentis visibus exsequantur. Dat. prid. non. Jul. Mediolano, Arbetionc et I.olliano coss.

56. 364, 8 janvier.

Hérédité dans les hou/aniieries .

Code Thôod.. XIV. m, h.

Inipp. Valentinianiis et Valons AA. ad Svmmachuni PI. U. Filios pistorum, qui in parvula oetate relinquuntur, usque ad vicesimum annum aîtatis a pistrini sollicitudine defendi jubemus. Sane periculo totius corporis surrogari convenit pistores idoneos pro pupillis, sub hac videlicet conditione, ut post emcnsum vicesimum annum ictatis, paterni muneris nccessitatem subire cogantur, nihilo minus permanentibus pistoribus his, quos in locum eorum constat substitutos. Dat. VI. id. lan. Naisso, divo .loviano et Varrouiano coss.

57. 364, G juin.

Boulangers dèc tirions.

Code Théod.,Xl\, ni, ^.

Impp. Valentinianus et Valens AA. ad Symmachum Pf. U. Optio concessa est his, qui e pistoribus facti sunt senatores, ut aut studio facultatum aut s|)lendidissinio ordine seoreoati sint. Quod si luerint cupidi dignitatis, in tantam paneficii substantiam idoneos de suis surrogare cogantur, quantam ipsi exhibuere pistores. Dat. VIII. id. Jun. Naissi, divo .b)viano et Varroniano coss.

30 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [364-365]

58. 364, 8 octobre.

Retraite des chefs des boulangeries après cinq ans d'exercice.

Code Théod., XIV, m, 7.

Impp. Valentinianus et Valens AA. ad Viventium Pf. U. Post quinquennii tempus emensum unus prior e patronis pistonim otio et quiète donetur, ita ut ei, qui sequitur, officinam cum animalibus, servis, molis, fundis dotalibus, pistrinorum postrenio oninem enthecam tradat atque con- signet. Dat. VIII. id. Oct. Altino, divo Joviano et Varro- iiiano coss.

59. 365, 11 janvier.

Les navicnlaires ne peuvent échapper par des fonctions publiques à leurs liens ai>ec les corporations.

Code Théod., XIII, v, 11.

Impp. Valentianus et Valens AA. ad Svmmachum PI. U. Quisquis ex naviculariorum corpore, defugiens solita niunia, ad honores indebitos venit, in corporis sui consortia rever- tatur, etc. Dat. III. id. .lan. Mediolano, Valentiniano et Valente AA. coss.

60. 365, 28 ()cto])rc.

La cléricature interdite aux boulangers.

Code Théod., XIY, m, 11.

Impp. Valentinianus et Valens AA. ad Symmachum Pf. U. Hac sanctione generaliter edicimus, nulli oinnino ad ecclesias, ob declinanda pistrina, licentiam pandi. Quod si quis ingressus erit, amputato privilegio christianitatis sciât se omni tempore ad consortium pistorum et posse et debere revocari. Dat. V. kal. Oct. Aquileia Valentiniano et Valente AA. coss.

[369J BE LINDL'STRIK KT DU COMMERCE. 31

61. 369, 25 février.

Le collège res[)onsable de la désertion de ses membres.

Code Théod.. XIY, viii, 2.

Impp. Valentiniamis, Valcns et Clratiaïuis AAA. ad Olv- brium PI. U. Ne qiiis ex centonarioruin corpore subtrahere se possit ad ciiriam; pœna eideni coipori proposita, nisi illico de oju.s abscessu queielain deposuerit. Dat. V. kal. Febr. Treviris, ValentiniaiK» NB. P. et \ ictore \ . G. coss.

62. 369, P^-- juin.

Biens du collèi^e et des nit'mhres du collège.

Code Tln-od.. \IV. m, l;j.

Impp. Vaientinianus, Valeiis et Gratianus AAA. ad Olv- briiiin 1^1. U. Non ea sola pisfiiiii sint vel (uisse videantur, (pi;i' 111 (ui^iiii'in adscnpfa corpori (lotis noinen et speciem etiani luinc retentaiit, sed etiam ea, qua) ex suece.ssione pistoriiin, ad beredes eoriiin, vel quos alios, devoluta noscantur, ({uo eorum quoque distractio inhibita cvidentius oernerctur. In bis vero solis liciti contractas eidem corpori reserventur, qua* ad ipsos non hereditario pistoruni nomin<;, sed privatorum institutione, liberalitate vel dote aut quo- libet titnlo j)robantui' esse transfusa, et si qua ipsi ex privata munilicentia consecuti, in rébus humanis agentes, in ali([uem ex sociis, id est in pistorem alterum transtu- lerunt. Ceterum si ba'c quoque in successione propria reli(juere, etiani eadem dotis nomine et titulo nuncupamus, (pua pistrino proficere convenit, quod apud pistorem eo vivente permansit. Servavi ig;itur de cetero ordinem consti- tutum, ut, si vel donationc pistoris rem pistrino hereditatis successionisvc merilis obligatam (juicunque ex privatis a pistoribus fuerit consecutus, sciât corpori obnoxium vendere et alienare non posse, sed in sua caussa et pistoruni nomine

32 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [369-3/2]

ac jure residere. Dat. kal. Jiin. Treviris, Valentiniano NB. P. et Victore coss.

63. 369, 3 et 18 juillet.

Monopole des inannfaciiircs iiupcriales.

Code Tfiéod., X, xxi, 1.

laipp. Valentinianus et Valens AA. et Gratianus A. Arche- lao comiti sacraruni largitioniim. Auratas ac sericas para- gaudas auro intextas tam viriles quam muliebres privatis usibus contexere confieeieque prohibemus, et in gyn.ieceis tantum nostris fieri pva^cipimus. Datum V. non. Jiil. Nebio- dumi. Ace. XV. kalendas Augusti Martianopoli, Valentiniano NB. P. et Victores coss.

64. 372, 6 avril.

Aliénation de biens-fonds de collèges.

Code Théod., XIII. vi, 6.

Imppp. Valentinianus, Valens et Gratianus AAA. ad Pro- vinciales Afros. Fundi omnes ad naviculariorum dominium pertinentes, et ad aliorum jura translati, fisco vel rei publicae' vel naviculario vel quolibet alio distrahente, sive douante, vel ad fdios vel propinquos vel extraneos translerente, etsi ad navicularios translati sint, reddantur dominis, actione in rem et persecutione concessa, nisi maluerint lii, ad quos res pervenerint, onus agnoscere, cui erat ille obnoxius, cujus nomine vindicatio competit evectlonis ac melioratae rei perceptorumque fructuum inspectione habita, etc. Datum VII. id. April. Treviris, Modesto et Arintheo coss.

1. rcpiib/ica , Godcfroy.

[380-390] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 33

65. 380, 6 février.

Les ndi'irti/dires élevés éi l'ordre é(/iies(rc. Code Théod., XIII. v, IG.

Iinppp. Gratianns, Valentinlanus et Theodosius AAA. corpori navicularioruin. Delatain vobis a divo Constantiiio et Juliano principibus .neternis equestris ordlnis dignitatcm nos fiiinamus. Dat. VIII. id. Febr,, Treviris, dratiaiio et Tiieodo.sio coss.

66. 386. 20 avril.

lin m unité des ncn'iciihiircs.

Code Théod.. XIII, V. 17.

Imppp. ("iiatiaïuis, Valeiitiiiianu.s et Theodosius AAA. ad Priiicipiuin PI. 1*. Oinnes navicularii per omne .vviim ab omnibus oneribus et nuineribus et collationibus et obla- tionibus subleventur, eujuscunquc loci l'uerint vel diçrnitatis. Et (piicunque contra istani leccrit legenî, seu custos Httorum, seu vectigalium pr.xpositus, seu exactor vel décurie, seu ratioualis vel judcx cujuscunque provincia-, exhibitus, sublatis universis l'acultatibus suis, capitali sententiio subju- getur. Dat. XII. kal. IMaii, Aquileia, Ilonorio NB. P. et Evodio coss.

67. 390, 8 septembre.

Les obligations des naviculaires passent a leurs héritiers.

Code Théod.. XIII. v, 10.

Imppp. Valciitiiiianus , Theodosius et Arcadius AAA. Tatiano PI. P. Qu;e de naviculariis et curialibus ordinasti, mancant illibata atque perpétua; sint perpetuo navicularii, quia qui merito esse debeant providisti. Ac si, cum obie-

Fagmez. Documents relatifs ii l'Iiistuire de l industrie et du commerce. 3

34 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [391-398]

rint, sobolem non relinquent, quique ille^ in eorum faculta- tibus qualibet ratione successerit, auctoris sui munus agnoscet ; manebit vero in ordine curiali, et ei fllius in ofTicium curiale succédât. Nihil hic surripiendum decerpet ambitio; ipsa denique, si quoquo modo annotatio ehcita fuerit, excludatur^. Datuni VI. id. Sept., Verona?, Valenti- niano A. lY et Neoterio coss^.

68. 391, 18 juillet.

Jet inaritiine ^.

Code rhéod., XIII, ix, 4.

Imppj). Valentinianus , Theodosius et Arcadius AAA. Tatiano Pf. P. Qute in naufragiis pereunt nolumus nobis cum possessoribus, vel senatoribus vel privatis, esse com- munia, si quidem naulragii detrimentum fiscus agnoscat; quod interdum non grandis dispendii esse monstratur, si vexatam fluctibus navem levis jactura defendat, quam si pondère suo gravatam pelagi unda submergat. § 1. Ubi vero non est testis periculi, restituantnr damna naufVagii, et dispendia prosecutoris fraudibus interantur; ut ad eorum injuriam retorqueatur, qui minus idoneos nominaruut, non ad eos redeant, quos semel constiterit fuisse devotos. Dat. XV. kal, Aug., Constantinopoli, Tatiano et Symmacho coss.

69. 398, 15 décembre.

Les ouvriers des manu factures impériales sont marques au bras.

Code Théod., X, xxii, 4; Code Jiist., XI, x, 3.

Impp. x\rcadius et Honorius AA. Osio magistro officio-

1. G'esl-à-dire : quisquis ille sit qui...

2. C'est-à-dire : si la brigue obtient une dérogation à cette loi, que cette dérogation soit non avenue.

3. Cf. Code Théod., XIII, vi, 8.

4. Cf. no80.

[IV» s.] DE L'INDUSTRIE El DU COMMERCE. 35

runi. Stigmata hoc est nota publica, fabricensium ' brachiis, ad iniitatlonem tironum, infligatur, ut hoc modo saltem possint hititantes agnosci : his, qui eos susceperint vel corum liberos, sine dubio labriccTe vindicandis, et qui sur- reptione quadam declinandi operis ad publicic cujuslibel sacramenta militia' transierunt. Dat. XVIII. kal. Jaii., Constantinopoli Ilonorio A. IV et Eutychiano coss.

70. l\' siècle.

Prospérité commerciale de Narbonne et d'Arles.

Ausone, Ordo urbium nohilium, v. 12i-127. 73-80.

Te ' maris Eoi merces et Hiberica ditant /Equora, te classes Libyci Siculique profundi : Et quidquid vario per fluinina, per fréta cuisu Advehitur, toto tibi navigat orbe cataplus.

Pande, duplex Arelate, tuos blanda hospita portus, Gallula Roma Arelas, quam Narbo Martius et quam Accolit Alpinis opuleuta Vicnna colonis, Pr;ccipitis Rhodani sic intercisa Ihientis, Ut niediam facias navali ponte plateam, Per queni Romani commercia suscipis orbis \ec cohibes, populosque alios et mœnia ditas, Gallia quis fruitur gremioque Aquitania lato.

71. 400, 29 juin.

Membres des collèges fiii;i(ifs. Dissolution des collèges à la suite de la misère j)ubli(jue.

Code Théod., XII. xix, 1.

Impp. Arcadius et Honorius AA. Vincentio Pf. P. Gal- liariim. Destituta; ministcriis civitates splendorem, quo

1. Ouvriers des manufactures d'armes.

2. Celle aposlrophe s'adresse à Narbonne.

36 DOGUxMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [V» s.]

pridem nituerant, amiserunt, plurimi si qiiidem colleg-iati cultum urbium deserentes, agrestem vitam secuti, iii sécréta sese et dévia contulerunt. Sed talia ingénia hujusmodi auctoritate destruimus, ut, ubicunque terrarum reperti fuerint, ad otîicia sua sine ullius nisu exceptionis revocentur. De eorum vero filiis, qui tamen intra hos proxiine quadia- g'inta annos docebuntur fuisse suscepti, ha^c lornia serva- bitur, ut inter civitatem et eos , quorum inquilinas vel colonas vel ancillas diixerint, dividantur, ita ut in ulteriorem gradum missa successio nuUam calumniam perhoirescat... Dat. III. kal. Jul., Mediolano, Stilicone et Auieliano VV. ce. coss.

72. Commencement du siècle.

Fabriques d'armes impériales. Notifia dign. Occ, éd. Sceck. Berlin, 1876, 8, p. 144-146.

Sub dispositione viri illustns magistri officiorum :

Fabrica? in Galliis :

Argentomagensis armorum omnium. Mati.sconensis sagittaria. Augustodunensis loricaria, balistaria et clilia- naria. Aug-ustodunensis scutaria. Suessionensis... Remensis spatharia. Triberorum scutaria. Triberorum balistaria. Ambianensis spatharia et scutaria.

73. Commencement du V siècle.

Ateliers de brodeurs et gynécées en Gaule. Notifia dign. Occ, p. 148, 150, 151, 152.

Sub dispositione viri illustris comitis sacrarum largitio- num :

Prpepositi branbaricariorum sive argenlariorum Arela- tensium. Praepositus branbaricariorum sive argentario- rum Remensium. Préepositus branbaricariorum sive argenlariorum Triberorum.

['t03-412] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 37

Procuratores gynoccionirn.

Procuiator gyiia*cii Arelatensis, provincial Viennensis. Procurntor gvii;ecii Lugclunensis. Procurator gyn.ipcii Remcnsis, Belgiciic* secuncla\ Procurator gyn.Tcii Tor- nacciisis, Belgic.ie secundip. Procuiator gynfecii Tribc- rorum, Belgicte prinicT. Prociiratoi- gyna'cii Aiigiisto- diiiu) translati Mettis.

74. 403, 8 mars.

Mri/iaisos en dehors du ro/lèi/e.

Codo Tlu'od., XIV, III. 21.

Im|)|). Arcadiiis et llonorius AAA. Vltali Pf. aniion;i\ Xidli pistori, nec posteris eiiis in piivalas personas vel thyinolicas vel eas, qucT aurigandi studio detinentur, liceat coniugii societate transire, etiamsi huic facto omnium pisto- rum accédât assensus, etiamsi nostra elicita fuerint aliqua surreptione rcscripta. Quod si quiscpiam in hoec vetita adspirare tentaverit, sciât se verberilnis adectum deporta- tionc puniendum, fncultatesque suas paneficio sociandas. (^uod si non statim ollicium gravitatis tua* in ipsis inceptis occiirrerit, sed in snggeslione cessaverif, in singulis familiis lihiiiiiim auri dcccm muleta feriatur : ita ut ha* quoque ptTsoua' cum patrimonio ad debitum olficium revocentur, qu;c per huius modi nuptias in simili consortio fuerunt. Omncs igitur, qui filias pistorum in consortium sortiti sunt, vel ex tlivuicdicis vel aurigis, vel universis privatis, pistorio corpori illico deputentur. Dat. YIII. id. Mail., llavenna, 1). N. l'heodoslo A. I. cl Runiorido V. C. coss.

75. 412, 18 mal.

Conditions pour entrer dans les arsenaii.v de V Etat . Code T/iéod., X, xxii, 6. Tmpp. lïonorlus et Tlieodosius AA. Anthemio Pf. P.

38 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [413]

Si qiiis consortium fabricensium crediderit eligendum, in ea urbe, qua natus est, vel in qua domicilium collocavit, his, quorum interest, convocatis, primitus acta conficiat, sese doceat non avo, non pâtre curiali progenitum, nihil ordini civitatis debere, nulli se civico muneri obnoxium, atque ita demum gestis confectis, vel apud moderatorem provinciœ, vel, si is absit, apud defensorem civitatis, ad militiam, quam optaverit, suscipiatur. Quod si absque liac cautione quispiam ad fabricensium consortium obrepserit, sciât se ad ordinis, cui debetur, patri;eqne suje munera esse revocandum, ita ut nulla eum nec temporis nec stipen- diorum prœrogativa defendat. Dat. XV. kal. Jun., Constan- tinopoli, Honorio IX, et Theodosio V. AA. coss.

76. 413, 21 mars.

Les nipnihres des coflèi^es élevés au rani^ de consulaires.

Code Théod., VI, xx, 1.

Impp. Honorius et Theodosius AA. Prisciano Pf. U. Hi, quos aut vulgaris artis cujuslibet obsequium, aut operis publici cura temporalis injuncta, aut reruni publicarum procuratio levis commissa adeo commendarit, ut comitivoe primi ordinis dignitate donentur, sciant se inter eos, qui consulares fuerint, amoto oflicio, quod susceperant, nomi- nandos, nisi forte emolumentis contenti, quœ tempore militire ' perceperunt, spreto nomine ac dignitatem con- sularis viri duxerint respuendam, ne collationis onus susti- neant, vel frequentare senatum aliosque hujuscemodi conven- tus, qui honoratorum frequentiam flagitant compellantur... Datum XII. kal. April., Constantinopoli, Lucio V. C. cons.

1. C'est-à-dire au temps ils exerçaient leur profession. Le service rendu par les membres des collèges était appelé militia.

[438] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 89

77. 438, 4 novembre.

Ouvriers des arsenaux.

Novellx Tlicodosii, II, vi ; Code Jusf . XI, x, 5.

DE liOMS FABRICKNSIUM.

Iinpp. Theodosius et Valcntinianus AA. Aureliano coiuiti R. P. Fabricensium corpus invenit nécessitas dura bellornni, ..... hoc cnini armât, hoc nostrum ornât exercitum. 1^ I. Hiiic jure provisum est, artibus eos propriis inservire, ut exhausti hiboribus immoriantur cum sobole profession!, cul nati sunt. *^ 2. Denique quod ab uno committitur, tolius delinquitur periculo numeri, ut, constricti nomina- tionibus suis, sociorum actibus quandam speculam gérant, el unius damnuni ad omnium transit dispendium. Universi itaque, velut in corpore uniformi, unius decoctionis, si ita rcs tulerit, responderc coguntur. ut viri ilkistris alque luagiiilici magistri olTicioium suggestio nostra* clementiœ patefecit. *j 3. ()y\,v cum ita sint, pra'senti sanctione per- peluo valitura b^gis in morcm decernimus, ut, quis(|uis fabriconsium sine liberis vel légitime herede decesserit, non condito tostamento, cjus bona, cujuscuncpie summa* sinl, ad eos nutu noslra^ mansuetudinis pcrtinere, ([ui vekit creatores decodentium attinentur, cpii (isco pro inler- cepto rospondore coguntur. Hoc enim pacto conlingit, ut et rci pubbca' ratio salva permaneat, et labriccnscs coUe- garum suoruni sobitiis perfruantur, qui damnis ac detri- mcntis tcnenlur obnoxii : omni in j)oslerum ab eoium facullatibus, ab eorum patrimoniis petilione cessante, Aure- lianc, fraler carissime atque amantissime. ,^' 4. liluslris igitur auctoritas tua post banc legem nulHus petitionem admittat, vel inslruclionem fieri patiatur super bonis labri- censis defuncti. Quod si ulla processerit instructio, non sacra annotalio, non divina pragmatica habeat locum contra generalem nostri numinis sanctionem. Quinquaginta etenim auri libras officium palatinum fisci viribus inferre cogetur, si postquani susceperit bujus modi divinum oracnluni, vel

40 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [YI' s.]

instriictioneni dare tentaverit. Dat. pricl. non. Nov., Constan- tinopoli, ipso A. XVI. et Faiisto V. C. coss.

78. Avant 506.

Prêt à la s; rosse.

Lex Romnna Visigothoruni, II, xiv. De usuris; éd. Hœnel.

Tiajectitia pecunia dicitur qua» in navi,utad transniaiina deferatur, deponitur; quia maris periculo conimiltitur, in qnantas convenerit usiiras hanc pecuniam dare creditor potest ^.

79. Avant 506.

Juridiction consulaire. Lex Rovuina Visig., XI, m, 11.

Ut transmarini negotiatores suis et telonariis et legibus andiantur.

Dum transmarini negotiatores inter se causam hahuerint, nullns de sedibus nostris eos audire présumât, nisi tan- tumniodo suis legibus audiantur apud telonarios suos.

80. Avant 506 '.

Jet maritime ^.

Ex Aniani interpretationilnis ad Paiili recepias senfentias, II, vu; Ad legem Rhodiain de jactii dans Recueil des lois maritimes, p. p. Pardessus, I, p. 149.

Si quorumcunque res, pro sublevatione navis, manibus

1. Cf. Modeslinus ap. Digeste II, xxii, et aussi 101 du recueil.

2. Date de la proniulg^ation du Bréviaire d'Alaric. Nous avons donner aux fragments des jurisconsultes romains qui ont passé dans les lois bar- bares, non la date de leur rédaction originale, mais celle de la rédaction ou de la promulgation des lois barbares qui les ont adoptés et leur ont donné une nouvelle sanction.

3. Cf. n" (58.

[VI'-VIF' s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 'il

iii iniiii jiutatie fueiint, ois ([iioruni res fuisse noscuntur, iil) liis omnibus qui in navi fuciint, icstauiiiuclif sunt.

81- Comnionceinent du VI' sièck' milieu ilii A II''.

Si'rfs artisans. H<\spo/isahf/ilr dit luoilre.

Lex Roinana Jiurgundionum. II. 6. Perlz, Leges, III.

Si vero scvvus cujuscumtjur occisus (iicril al) ingcnuo et ii)se honiicida ad ecclesiani i-onvolaveiit, sccunduni servi (jualitatem infia scripta domino ejus procia eogatur exsol- veie. hof est pro actore cenluni sol., pro minlsteriale sexa- ginta sol., pro aralorc aut pro poreario aul hirlucario aul aliis servis ti'iginta, pro aurifice eleclo lOO, pro lahio ier- r.irio 50, pro earpentario (juadraginla sol. inlerantui'. Hoc ex pr.Teepto domni régis eonvenit observari.

Lex Gundehada Burgundioiiuni. X, xxi, 2.

Si (uiis seivum nafione baibaiiim occulrrit leclum mini- sterialem slve expeditionalem, sexagenos solidos iulcrat : niulta* autem nomin(> sol. 12.

QuieuiKpie vero servum suum aurificeni, argentariuin, ferrarium, fabrnm .Trariuni, sarloreni vel sutoreni, in publi- cum adtiibutum artificium exercere p<'rmiserit, et id cpiod ad l'aciendam operani a quocunupic suseepit, lortasse ever- terlt, dominns ejus aut pro eodem satislaciat, aut servi ipsius, si malueiit, faciat ecssionem.

Lex Alninannorum, f.X.WI. '», 5, 6, 7. Mémo recueil.

Si mariscalcus cujusque qui super duodeciin cal)allus occiderit, 40 solidos conponat. Si coeus qui juniorem babet oeeidatur, 40 solidos conponat. Si pistor, simili- ter. Fabcr aurifex aut spatarius. ([ui publiée piobati sunt, oecidantur, 40 solidos conponat.

42 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [623]

82. 623.

Aventure de Sanw.

Fredogarii CJiron.. IV, cap. 48, éd. Krusch ; Moniun. Germ. hist., Script, rerum Merovingicarum , II.

Anno XL recrni Chlotharioe, homo, no m en Samo, natione Francos, de p^igo Senonago pliires secum negutiantes adcivit, exercendiim neguclum in Sclavos, coinomento Winedos ' perrexit. Sclavi jam contra Avaris, coinomento Chunis, et regem eorum Gagano ceperant revellare. Winidi befulci Chunis fuerant jam ab antiquito ut, cum Chuni m exercitu contra gentem qualibet adgrediebant, Chuni pro castra adunatum illorum stabant exercitum : Winidi vero pugnabant : si ad vincendum prevalebant, tune Chuni predas capiendum adgrediel^ant : sin autem Winidi supera- bantur, Chunorum auxilio luhi virebus resumebant. Ideo befulci vocabantur a Chunis, eo quod dublicem in congres- sione certamine vestila priliiie facientes, ante Chunis pre- cederint. Chuni iamandum annis singulis in Eschtvos veniebant : uxores Sclavorum et fdias eorum strate sume- bant; tributa super alias oppressiones Sclavi Chunis solve- bant. Filii Chunorum, quos in uxores Winodorum, et filias generaverant, tandem non subferentes maliciam ferre et oppressione, Chunorum dominatione negantes, ut supra memine, ceperant revellare. Cum in exercito Winidi contra Chunus fuissent adoressi, Samo neo;ucians, quo memoi'avi superius, cum ipsos in exercito perrexit, ibique tanta ei fuit utiletas de Chunis facta ut mirum fuisset, et nimia multitudo ex eis gladio Winidorum Irucidata fuisset. Winidi cémentes utilitatem Samones, eum super se eligunt regem, ubi triginta et quinque annos regnavit féliciter. Plures prilia contia Chunis suo regimine Winidi initerunt : suo consilio et utilitate Winidi semper Chunus superant. Samo duodecim uxores ex génère Winodorum habebat, de quibus viginti duos filius et quindecem filias liabuit.

1. Ln-A Wfiicles habitaient la Dohùiiie, la Moravie, l'Aulriche, la Carinthie.

I

[629] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 43

83. 629, 30 jiiillot.

Da<wbert I^^ crée sur la <rrancr route de Paris à Saint-Denis, au lieu dit Pasellus Sancti Martini, un marché (jui s'ou- vrira le 9 octobre et durera (juatre semaines. Il cède à l'abùai/e de Saint-Denis les tonUeu.v et tous les autres droits perçus à l'occasion dudit marché K

Pertz, Monumenta Gerin. Diplomata. Spuria, n^ 2;J.

Daool>eitus rex Francoriim viris inlustribus Leuthone, Vulfione, Raucone, comitibus et omnibus agentibus nostris, vicariis, centenariis et cetciis ministris rei publiée nostre. Cognoscat solicitudo et prudentra vestra qualiter volunuis et constituinuis in honore domni et gloriosi patroni uostri Dionvsii niereatuni eonstiueiulo ad inissa ipsa que evenit seplirno idus Octobris semel in anno, de omnes négociantes in regno nostro consistantes vel de ultra mare venientes, in illa strada que vadit ad Parisius civitate, in loco qui dicitur Pasellus Sancti Martini. Et sciatis nostri inissi ex hoc mercato et omnes civitates in regno nostro, maxime ad Rothomo porto et Wicus porto, qui veniunt de ultra mare pro vina et melle vel garantia emendum et isto et altero anno seu ante sit ipse theloneus indullus us([ue ad tcrtium annum. Et inde in postea de unaquaque (piarratla de melle persolvaut partibus Sancti Dionvsii solidos duos et unaquaque quarrada de garantia similiter solidos duos, ri illi Saxones et Wigarii et Rothomenses et ceteri pagenles (le alias civitates persolvant de illos navigios de unaquaque (piarrada denarios duodccim, et vultaticos, et passionaticos

1. Le doute ([tii plane i^ur raulhenlieitc de ce diplùine ne pouvait nous niipèchor de l'admettre dans notre recueil. Il est bien possible qu'il ait été tabiiqué pour être produit dans le procès que l'abbaye eut à soutenir en 759 contre Gérard, comte de Paris, et elle obtint gain de cause (voy., n' 87, le placite de Pépin le Bref), mais, dans ce cas, on a se servir, pour le rédiger, de données historiques exactes et peut-être d'une analyse du diplôme perdu. La vér'ié diplomatique est une chose, la vérité historique en est une autre. Cettt dernière seule importait ici. L'authenticité a été contestée par Le Cointe, Germon, et, de nos jours, par W'aitz ; il faut joindre, on l'a vu, à ses adversaires, l'éditeur des Diplomata de la collection Pertz, qui l'a classé dans les Diplomata spuria. Elle a trouvé pour défenseurs Mabillon et, dans les temps modernes, Jacobs.

44 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [VIPs.]

per omnes successiones et generationes illorum, secundum antlqiiam consuetndinem. Jiibenius etiam ut ipsc mercadus per quatuor septimanas extendatur, ut illi negotlatoies de Longobardia sive Hispanica et de Proventia ac de alias regiones iiluc advenive possent. Et volunius atque expresse precipimus ut nullus negociator in propago Parisiaco audeat negociare, nisi in illo mercado, quem in honore Sancti Dionysii constituimus vel ordinamus, et si quislibet hoc fecerit, bannum nostrum pro hoc persolvat ad partem Sancti Dionvsii. Precipimus denique et expresse vobis mandamus, et omnes agentes seu juniores vel successores vestros pré- sentes et venturos, ut nullo unquam impediniento pars Sancti Dionysii de ipso mercado habeat ex parte nostra et vestra, neque intra ipsa civitate Parisius, neque ad foras in ipso pago, de ipsos theloneos vel navigios, pontaticos, rivaticos, rotaticos, vultaticos, themonaticos, chespetaticos, pulveraticos, foraticos, mestaticos. laudaticos, saumaticos, salutaticos, omnia et ex omnibus, [sed] quicquid ad partem nostram vel fisco publico de ipso mercado ex ipsa merci- monia exactare potuerit, pars Sancti Dionvsii vel sni agentes imperpetuo habeant per hanc nostram indulgentiam et auctoritatem. Et ut hec nostra preceptio ad ipso sancto loco nostris et futuris temporibus firmior habeatur, manus nostre subscriptionibus eam subter decrevimus roborare et de anulo nostro sigillare jussimus. Dagobertus rex sub- scripsi. Dado obtulit. Datum sub die III. kal. Augusti, anno secundo regni Dagoberti, Compendio Féliciter, in Dei nomine. Amen.

84. VIP siècle.

Industries et arts wonastiques.

Vita sancti Eligii, episcopi No\-iomensis, aiictore sancto Audoeno. Ghesquicrius, Acta sanctorum Belgii, 111,212,.

Habentur ibi ' et artifices plurimi diversarum artium

1. Monastère dp Suliffiiac en Liiuousin, dont saint Eloi était abbé.

[VU» s.] DE L'INDUSTRIE DU COMMERCE. 45

perlti, qui, Christi timoré perfecti, semper ad oljedientiam siint pnrati.

85. VII" siècle.

Origine de la fortune de saint Eloi.

Vita s. Eligii auctore s. Audoeno. Glies([uii'rius . Actti sanctorum lielgii . III, 202.

Post alifjtiod auteni toiuporis iiitervallum pervenit ad notitiam (llt)larii Fraiicoruni régis hujiismodi ex causa. \ olcbat enim idem rex sellam urbane auro gemmisque fabricare, sed non inveniebatur in ejus palatio qui hujus- modi opus, sicut mente conccperat, posset opère perficere. (>um seiret ergo pra-fatus régis tliesaurarius Eligii indu- striam, rœpit eum explorare si (|iu)niimis opus optatum j)Osset perficere, et cum facile id apud eum fieri intellexisset, ingressus ad principem indicavit ei invenisse se artificem iiidustriiim, ([ui dispositum sine cunctamine aggrederetur ejus opus'. Tune rex mente gratissima iiadidit ei copiosam auri impensam, sed et ipse nihiloininus tradidit Eligio : al ille acceptum opus cum cclerilate inchoavit, atque cum diligcntia celeiiter consummavit. Denicpie qnod atl unius opilicii acceperat usum, ita ex eo duo composuit, ut incre- dibile foret omnia ex eodem pondère fieri potuisse : nam absque ulla fraude, vel unius etiam siliqua^ imminutione commessum sibi paravit opus, non cacterorum fraudulenliam sectans, non mordacis lima? fragment culpans, non foci edacem Hammam incusans, sed omnia fideliter complens geminam féliciter meruit felix remunerationem. Opus ergo perfectum defert protinus ad palatium, traditque régi quam donaverat sellam, altéra pênes se quam gratuite fecerat, reservata. Cœpit tune princeps mirari simul et efferre tantam operis elegantiam, jussitque illico fabro tribuere mercedem laboris dignam. Tune Eligius, altéra ex occulto

I. Alias : operis artificium. '1. Alias : fragmina.

46 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [721]

in niedio prolata ; « Quod superfuit, inquit, ex auro ne negligens perderem, huic operi aptavi. » Confestini stupe- factus Clotarius. et majori admiratione detentus, sciscita- batur opificem si cuncta ex eodem penso facere potuisset, et cum conséquente!' juxta id quod fuerat sciscitatus respon- sum accepisset, ingenium ejus sublimi favore attollens : « Ex hoc jam, inquit, etiam in maximis credi poteris. » Porro hoc fuit initium, necnon et testimonium in palatio régis, honorandi credendique Eligium : ex hoc nempe ad altius consurgens factus est aurifex peritissimus, atque in omni fabricandi arte doctissimus, invenitque gratiam in oculis régis, et coram cunctis optimatibus ejus, Dominoque juvante roborabatur in fide, et a rege provocatus crescebat quotidie in melius.

86. 721, iO novembre.

Tennrcs grc^'ées de certains travaux: et de certaines fournitures.

Diplôme du roi Thierry IV pour l'abbaye de Saiut-Bertiu. Folquin, Cartulaire de Saint-Bei'tin, p. p. Guérard, n^ xxvii.

Theodericus rex Francorum cognoscat magnitude

ac utilitas vestra, venerabilem virum Erkenbodum, abbatem de monasterio Sithiu , per missos suos clementl;e regni nostri detulit in notitiam, quod tritavus noster Theodericus

per preceptionem suam^ antecessori suo Bertino,

quondam abbati, vel predicto monasterio Sithiu, taie bene-

ficium concessisset quod de fisco nostro comparatum

habebat praeter illam terram unde opéra carpentaria -'

exeunt, hoc habuisset indultum, ut nulla judiciaria potestas nullos redditus tei-r.ne nec nullos functiones publicas eidem, ob hoc, exigere aut exactare vel requirere non deberet.

1. Précepte de Thierry III pour Saint-Berlin du 23 octobre 682. [Cart. de S. Berlin, ix.)

2. Même clause dans un diplôme du 23 avril 743, avec cette variante : prseter illam terram unde opéra carraria exeunt (n" xxxi).

J

[759] DE LINDUSTRIK ET DU COMMERCE. 47

87. 751.), 30 octobre.

Jiiiieiiicnt du roi Pépin, reconnaissant le droit de Fabbarje de Saint-Denis sur les lnnli''iix perçus à l'nceasion de la foire de Saint- Denis.

Monuments liisiorit/iies. Cartons des rois. p. p. Tardif. Additions, 11'^ 57 bis ', d'après l'orig.

PRECKPTU.M PU'PIM IlEfilS UK MERCATO SAXCTl DYONISII

Pippiniis rex Fi-anconiin vlr inluster. Venientes agentes Sancli Dionisio et FoUeiado abbate, Aderullus et Rodega- rius, Coinpendio, palacio piiblico, sub die decinio kalendas Xoveml)ris, anno octavo lejrni nostri, iibi nos ad universo- lum causas audiendas et lecta judicia determinandum rese- derenius, ubi visi sunt intei'pellasse Gerardum comitem, eo quod malo ordiiic recontendebat et retinebat tolonee infra Parlsius ex uavibus, et pontis volutaticos ac rotaticos, (picin ab ipsa die missa Sancto Dionisio seniper ab antiquo accipiebant agentes Sancti domni Dionisio. Unde priedictus Geraidiis cornes dédit in responsis, quod ipsuni teloneuni aliter non contendebat nisi (juoniodo antecessores illius, qui comités fuerant ante illum, id ipsum ad suani partem retinebat. Supradicti auteni agentes Sancti Dionisii ita contra eum intendebant et ostendebant pr.eceptum Dago- berti régis-, qualiter ipsuni inavcatuin stabilisset in ipso pago, et postea ipsuni cum oinnes teloneos ad partem Sancti Dionisii delegassct ac firmasset. Et ipse domnus rex Fip- |)inus adfirmabat, quod semper a sua infantia ipsos telo- neos partibus Sancti Dionisii habere et colligere vidisset. Sed Gerardus comes hoc nuUo modo consentiebat, et tune lalem placitum statuerunt, ut iteruin simul ad noctes légiti- mas convenirent in eodem palatio, et ante jam dictum dom- num Pippinum ipsam intentionem deffiuire debuisscnt,

1. Th. Sickel, Acla ifgum et iinf/crutorurn Karotinorum, 2. Theil : l'rkiin- (Icure^eslen, P. 16. Buhmei'-Muhibacher, Regcsla, n" 87.

2. Vov. ci-dessus, 63.

48 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [794]

sicut lex edocebat. Denique venientes jam dicti missi et advocati Sancti Dionisii, Adrulfus et Rolgarius, ad con- dictum placitum, quarto kalendas Novembris, taies testes ibi pifesentaverunt, qui ipsos teloneos in Parisius acceperunt cum omni eorum integiitate ad partem Sancti Dionisii. Tune illis judicatuni fuit a Vuidone, Raulcone, Milone, Helmgaudo, Rothardo, Gislehario, vel reliquis quamplures, seu et Yuicberto comité palatii nostro, ut pars Sancti Dio- nisii, vel supradicti advocati, hoc coniprobare debuissent, quod et de pr.nesente visi sunt fecisse. Prœdictus nanique Gerardus cornes ita dédit in responsis quod aliter non volebat facere, nisi quomodo lex erat et domno rege place- bat ac suis fidelibus qui ibi residebant. Unde et ipse Gerar- dus ex pricdictos teloneos se exituni dixit coram eis. Quapropter tune illis oportunum fuit et necessarium talem notitiam ex hoc facto accipere debuissent, ut ab hodierno tempore et die pars Sancti Dionisii, vel agentes ipsius, de ipsos teloneos securi et quieti residere valerent, et sit inter ipsos in postrnoduni onini tempore quieta et subita causatio. Signuni Y gloriosissimo domno Pippino rege. Ejus jussus recognovit et subscripsit.

Datum tertio kalendas Novembris, anno suprascripto. In Dei nomine, féliciter.

88. 794, juin.

Prix maxiininn du grain et du pain.

Synodus Francofurlensis.

Boretius, Capitularia regam Francorum, I, n" 28;

Monum. Germ. historica. Legiim sectio II, in-i.

4. Statuit piissimus domnus noster rex, consentienti sancta synodo, ut nullus homo, sive ecclesiasticus sive laicus sit, ut nunquani carius vendat annonam, sive tempore abundantiœ sive tempore caritatis, quam modium publicum et noviter statutum. De modio de avena denario uno, modio

Vlll'-IX's. DJ: L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 49

oïdii denariiis duo, modio sigalo denarli très, modio fru- inenti denarii quatuor. Si vero In pane vendere voluerit, duodecim panes de frumento, habentes singull libras duas, pro denario dare debeat, sigalatius qulndecim ?equo pon- dère pro denario, ordeaceos viginli similiter pensantes, avenatios viginti quinqut» similiter pensantes. De vero anona publica domni régis, si venundata fuerit, de avena inodius II pro denario, ordeo den. I, sigalo den. Il, fru- mento modius denar. III. Et qui nostrum habet beneficium, diligenlissime pru'videat, quantum potest Deo douante, ut nuUus ex mancipiis ad illum pertinentes beneficium famen nioriatur, et ([iiod superest illius familiie neeessita- tem, hoc libère veudat jure pricscripto.

89. 800 (.M av;int '.

Personnel cvciidiil les arts nn'cani(jiics clans les \\\\,v inipéridies.

Boretiiis, Copitiilario iri^iim l'rftncoriini . I, Karoli Ma^ni capitiihtria.

n'> Àl.

CAIMTI I.AItl. I)K VIII.IS I.MI'KlilAMIil :S.

''i.'). Ad genitia nostra, sicut institutum est, opéra ad tem- pus dare taciant, id est linum, lanam, Avaisdo, vermiculo, Avarentia, pectinos lanlnas, cardones, saponem, unclum, vascula vel reliqua minutia ([u.t ibidem necessaria sunt.

'i5. Ut unusquis<pie judex in suo ministerlo bonos habeat ;irllfices, id est fabros ferrarios et aurifiées vel argentarios, sutores, tornatores, carpentarios , scutarios, piscatores, aucipites, id est aucellatores, saponarios, siceratores, id est cjiii cervisam vel pomatium sive piratium vel aliud quod- ciMiKjuo liquamen ad bibendum aptum fuerit facere sciant, pisforos, qui similam ad opus nostrum faciant, retiatorcs, (pii retia facere bene sciant, tam ad venandum ([uam ad piscandum sive ad aves capiendum, necnon et reliquos ministeriales quos ad numerandum longum est.

1. Voir sur la date les observations de Borelius qui précédent le texte.

Fag.mez. Documents relmifs « l'hisluire de l'injusiiie et du commerce, i

50 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [805-822]

90. 805, à la fin de l'année.

Itinéraire des coniniercants qui se rendent ehez les Slaves et les Avares, et villes frontières oii ils trouvent la proteetion des mi s si.

Boretius, Capitularia regum Francorum, I, Karoli Magiii capitularia,

44.

CAPITULARE MISSORUM IN THEODOXIS VILLA DATUM SECUNDUM

GENERALE.

7. De negotiatoribus qui partibus Sclavorum et Avarorum pergunt, quousque procedere ciim suis negotiis debeant, id est partibus Saxoniœ usque ad Bardnenowic ^, ubi pr?evi- deat Hredi, el. ad Schezla^, ubi Madalgaudus proevideat; et ad Magadoburg3 pr.nevideat Aito. Et ad Erpesfurt^ prjievideat Madalgaudus, et ad Halazstad^ prœvideat item Madalgaudus. Ad Foracheim ^, et ad Breemberga ', et ad RagenisburgS prpevideat Audulfus, et ad Lauriacum '' War- narius. Et ut arma et brunias non ducant ad venundandum. Quod si inventi fuerint portantes, ut omnis substantia eorum auferatur ab eis, dimidia quidem pars partibus palatii, alia vero medietas inter missum et inventorem dividatur.

91. 822.

Ateliers niojuistiques.

Statuta antiffua abbatife Sancli Petii Cor/jeiensis. Guùr-.wd, Polyptique d'Inniiion, append.

Brevis quem Adalhardus senex, ad Corbeiam regressus, anno Incarnationis Domini DCCCXXII, mense januario.

1. BardoNA'ick.

2. Schessel, près de Celle.

3. Magdebourg-,

4. Erfurt.

5. Hallstadt. Cette ville, qui n'existe plus, était située près de Bamberg-,

6. Forchheim.

7. Pfreimt.

8. Ratisbonne.

9. Lorsch.

[827] DE LLNUUSTHIE ET DU COMMERCE. 51

indictione quinta décima, imperii vero gloriosi Chludvici Augusti VIII°, fieri jiissit.

Item de laicis : Matricularii duodecim, laici triginta. Ad piiniiiiu eaineiiim sex, sutores III, cavalarii II, fullo I. Ad seeiindiini camernm deceni el scplem Ex his ad canieram unus, labri grossarii sex, auiifices duo, sutores duo, scutarii

duo, pargaminarius I, saminator I, fusarii très ad por-

tam Sancti Albiul... carpentarli quatuor, mationes quatuor; niedici duo; ad casani vasallorum duo. Isli suut iufra inona- stcriuui.

Lib. II, XV, 53'i.

Hoc tanieu scieuduui, (juod omuem paueiu, (juantuui ad poitani ueeessarium est, ipsi pistores domiuici coquere debeut ; siuiilitcr ac oniiies cervisas bratsai'e bratsatores dominici.

92. 827.

Œuvres se r if lies.

Ansegisi Capitulai ium , lib. I. Boretius, Capitulavia regiim Francorum. I.

Ir). De nperibus servilihus, qiiae diebus dominicis non sii/il ai^eiida. Statulmus quoque, secundum quod in legc Dominus priccepit, ut opéra servilia diebus dominicis non agaulur, sicut et bon;v memoriie genitor meus in suis sino- dalibus edictis mandavit, (juod nec viri ruralia exerceant nec in vinea colenda nec in campis arando nec in metendo vel lœuum secando vel sepem ponendo nec in silvis stirpando vel arbores caidere vel in pétris laborare nec domos struere; nec in horto laborent nec ad placita con- veniant nec venationes exerceant. Sed tria carraria opéra licet fieri in die dominico, id est hostilia carra vel victualia et si forte necesse erit corpus cuiuslibet duci ad sepulchrum. Item teminie opéra textrilia non faciant nec capulent vesti-

52 DOCUMENTS RFÏILÂÏIFS A L'HISTOIRE [852]

tos, nec consuant vel acupictile laciant nec lanaiii carpere nec linum battere nec in publico vestimenta lavare nec berbices tondei^e habeant licitum; ut omnimodis bonoruin lequies die dominico persolvatur. Sed ad missarum sol- leinnia ad ecclesiam undique conveniant et laudent Deuni pro oiniiibus bonis quœ nobis in illa die fecit.

93. 852.

S/dlKfs d'IIincmar, ai-c/u'i>('(jiie de Reims, rèprinuint les ahiis dont les eo/ifyé/ies étaient l'oecasinn^ .

Sacrosancta Concilia, éd. Labbe, YIII, 572 2.

Ut de collectis, quas geldonias vel confiatrias vulgo vocant, sicut jam veibis monuitnus et nunc scriptis expresse pr.Tcipiniiis, tantum fiât quantum ad auctorilatein et utili- tatem atque rationem pertinet. Ultra auteni nemo, neque sacerdos neque fidelis quisquam, in parochia nostra pro- gredi audeat. Id est in omni obsequio religionis conjun- o'antur; videlicet in oblatione, in luininaribus, in oblatio- nibus mutuis, in exequiis defunctoruin, in eleeinosynis et ceteris pietatis oificiis, ita ut qui candelam ofïerre voluerint, sive specialiter sive generaliter, aut ante missam aut inter missam, antequani evangelium legatur, ad altare delerant. Oblationem autein unam tantummodo oblatam, et offerto- rium pro se suisque omnibus conjunctis et faniiliaribus ofFerat. Si plus de vino voluerit in butticula vel canna, aut plures oblatas, aut ante missam aut post missam, presbytero vel ministro illius tribuat, unde populus in eleemosyna et benedictione illius eulogias accipiat, vel presbyter siipple- mentum aliquod habeat, Pastos autem et commessationes, quas divina auctoritas vetat, ubi et gravedines, et indebita:* exactiones, et turpes ac inanes laetitioc et rixae, sœpe etiam, sicut cxperti sumus, usque ad liomicidia et odia, et dissen-

1. Cf. n" 119.

2. Cf. le canon XV du concile de Nantes. Ibid., IX, 472.

IX» s.] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 53

sloiies accidere soient, adeo penitus intcrdicimus, ut qui de cetero hoc agere pia'sumpserit, si presbyter fuerit vel ({uilibet clericus, gradu privetur; si laicus vel feniina, usque ad satisfactioneni separetur. Conventus autem taliuni confratrum, si necesse fuerit ut siniul conveniant, ut si forte aliquis contra pareni suum- discordiam habuerit, queni reconciliari necesse sit, et sine conventu presbyteri et ceterorum esse non possit, post peracta illa qu.T Dei sunt, et christianœ religioni conveniunt, et post débitas adnionitiones, qui voluerint eidogias a presbytero accipiant, et panem tantum frangentes singuli singulos biberes acci- piant et nihil amplius contingere pnesumant et sic unus- ([uis(jue ad sua cum benedictione Doniini redeat.

94. IX'' siècle.

Iravail des nit'ldit.v />/•<'( irii.v.

Ms. fie hi IjihI. (Mpiliiliiirc ilc la catliédralo de r.iU'(|uos<.

I)i: PETALO -' AIU.ENTI.

Pelall argciili iii niodum auri battantur.

DE PETALUM STACNEfM.

Quoniodo |)etaluni stagneuin fier! debeat r ■'> IL; balte lamina longa et gracile et recide ea per pensum us(pi<' ad ([uinque vices et suventium cum divide.

DE FILA AUREA FACERR.

Quoinodo petaluin fiet ad fda anrea. Auro bonuni sicut metrum, batte lamina longa et gracile. Quando per longum battis, plica eam super unum; et sic cas battes, sod pla-

1. Le traite technique d'où est tiré ce passage a été publié par Muralori, An/ii/ii(litt^:i. III. Le texte que nous avons suivi nous a été fourni par une copie du nis. dont nous devons la communication à AL Giry. Ce nis. a été écrit au i.\° siècle. L'ouvrage ne peut donc cire postérieur à cette époque; c'est tout ce qu'on peut dire de la date de sa composition.

2. Feuille.

'A. Ce signe doit probablement s'interpréter sesciincia.

5'f DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [IX«s.]

catoras non battis. Et postea aperis aurum per médium, et amba capita non battuta in medio veniant ; et batte et cum ala eum divide. Et post debeas adploiiare cum matiola lignea, et de solum unum debeas facere III pelalas. Et post toiles forfices bonus subtilissimas longas et graciles ; et circina illut usque ad sanum et plica unum cota unum petalum et continua illa cum contena afferea. Et tota sic similiter fieri débet. Et toile carbones minutos. Adprehende illos in focario. Et debeas mifetere tota petala intro modico et sabata, et quale ut tota scadata fiât. Et habes aquam paratam; et bersa super ut adluminentur ipse petala. Et post toile tragantum munduni : et diligenter pista illud in mortario et sal , equis ponderibus ; et frica cum aceto extemperasce, indue per petala de ambis partibus eqiialiter cum pinna, et in focarium scalda per modicos. Sic coloratur aurum. Et cum aquam munda laba; et divide eum et adsueca et post capela pila. At XII tremisses pensent ad aucupi- scude et ad aurum textum cracile, ut XV tremisses pèsent. Et ipsa fila longa palmi III et petala sic esse debent.

95. IX* siècle.

Création d'une ville.

Johaunis Longi Chronica Sancti Bertini. Pertz, SS., XXV, 768.

Posthoc ad opus seu nécessitâtes illorum de castello ^ ceperunt ante portam ad pontem castelli confluere merce- manni, id est cariorum rerum mercatores, deinde tabernarii, deinde hospitarii pro victu et hospicio eorum qui négocia coram principe, qui ibidem sepe erat, prosequebantur , domus construere et hospicia preparare, ubi se recipiebant illi qui non poterant intra castellum îiospitari ; et erat verbum eorum : « Vadamus ad pontem » ; ubi tantum

1. Il s'agit du château de Bruges (Brugis) construit, ainsi que la ville, par Baudouin Bras-de-Fer, comte de Flandre, qui épousa, en 8G2, Judith, fille de Charles le Chauve. Même chron., supra.

[X's.] DF: [/industrie ht du commerce. 55

accreveriint habitaciones, ut statim fieret villa nia^na, que adinic iii vulgaii suo nomeu pontis habet, neiupe Briiiis;he in coiiini vulgari poiitem sonat.

96. X" siècle.

Fabrication du scn>on .

Mappre clavicitla. .Ms. du x^ siècle à la bibl. de Sclilestadl. Cf. Wav, Arclueologia ar iniscellaneous tracts... publi.shed tjy the society of antiqiiarics of Lonclon, XXXI, el Giry, Notice sur un traité du moyen âge intitulé « De coloribus et artil)us Ronianoruin », dans les Mélange.s Duruj, Bihl. de l' Ecole des Hautes études.

(M OMODO riAT S.\I>0 V.\ OI.EO VEL SEPO.

CCLXXX crali buticie cb' miniitulis virgulis sive spisso ri forti colatorio supersterne bene arsuni cinerem de bonis lignis et super liincle leviter aqiiam calefactam, ut guttatim Iranseat, et le.xivani subtiis niundo in vase recipe, et secundo vel tertio par eundem cinerem cobi, ut fortis lexiva fiat et colorata ; et b.oc est prima lexiva sopanarii, quam, cum bene dcpuraverit, mitte co(|uere, et cum diu bullierit et spissari ccperit, addito oleo suflTicienti move optime. Quod si cum calce facere vohieris, mille il)i modicuin calcis bona"; et si sine calce esse volueris, sola predicta bnllicc permitte, donec excocta sit lexiva et in spissiludine rcdacta, et post in loco apto refrigerare permitte ([uicquid ibi lexiva; vel atpiosum remansil : que depuratio secunda lexiva saponarii dicitur. Postea [)er II vel II! vel llll dies, spatula exagita, ut bene coliereat et exaquetur, repone usui. Si vero de scpo facere volueris, eadem eril actio sed, loco olel, mittas sepum j)ecorinum bene contnsum et adicies de simila ad estima- lionem, et coquentur ad spissitudinem, ut predictum est. In secunda vero lexiva, (piam dixi, mittes sal et coques donec exsiccetur, et lioc erit allronitrum ad solidaturam.

56 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [.V S.-103G]

97. Fin du X'' siècle.

L)('C()i-atii>n diiin' ci^lisc.

Folcuini Ciesta abbatum Lobieiisinm. Pcrlz. .S'.S\, IV, 70,

Ecclesin, quia per se satis elegans erat, ut in ornamentis elegantior redderetur operam dédit', quam de pulehra feeit pulcherrimam Cujus altaris tabulam, quia nulla erat, fecit argenteam; doinum ipsani altaris et laquear ipsius apprime- pinxit; pulpitunique Evangelii tali modo l'ecit, ut essent quatuor emicedia altrinsecus e regione in nioduni crucis posita, quae ex œre ductilia et ad libitum artificis per loca scalprata et deaurata, postibus undiquesseous deargentatis, in septemtrionali parte fusilem habent aquilam optime deaurataai, quiv interdum alas stringit, interdum alis extensis capacem Evangeliorum eodici locum pandit, col- loque quasi pro libitu artifîciose ad audiendum retorto^, immissis prunis, fragrantiam superimpositi thuris emittit. In occidentali autem parte ejusdem ambonis versus populum lecit altare in bonorem Sancta^ Crucis et omnium sancto- rum, cui et tabulam argenteam anteposuit, et desuper vivi- ficam illam Domini imaginem, quam nostris adhuc terris incomparabilem ipse quendam ut faceret magno pretio locaverat, erexit.

98. 1036.

Tarif (hi IoiiUpu de Saint-VaasI d'Arras.

Cartiilnire de labhnje de Saiiit-Vaast d'Arias, rédigé par Guiniiinn. ;m xii"" siècle, p. p. Yan Drivai, p. 165.

CAPITULUM DE COXSUETUDINIIÎUS THELOXEI,

Consuetudines et juia tbelonei Atrebatensis, tjue pro

1. Il s'agit de Notker, «-vèque de Lièg-e, de 972 à 100/

2. optime, éd. Achery, II, 740, col. 2. '■\. n-ldito l'I ilinnin reducto. ibid .

^\<)m] DE LINDUSTRIK ET Dl COMMKRCK. :.:

ri'niedio ;minie suo et j)i() aniiiuibiis predecessornm siicces- soniinqiio suorum inclytiis rex Francie Theodericus ' ecclesie oonfessoris Christi Vcdnsti, ad iisus (Vatriini ecclesie inibi Deo servientium in eleeniosinam contulit.

Omnes illi debent theloneum qui tnaiient extra terminos istos, sivc sinl de censu sancti Vedasti sive non, scilicet idtra ponteni de Biez, ultra pontem de Wendin-, ultra ponlem d'Ognies-^ ultra pontem de Salchi^, ultra Denpree, ultra le Transleet in Aroasia, ultra Miralmout, ultra Petro- sam que est juxta Monchv, ultra les Kscaniinels en Ternois. ultra a(juam de (^hokes'; et omnes illi (|ui nianent iufra hos terminos, tani clerici quam laici (|ui suiit mercatores, debent tludoneum sanctc) Vedasto, nisi sint de censu Sancti Vedasti, vel Sancte Maiif tb' <i\itafe tani (jui vendit (piani ([ui émit :

De j)annis «'t majoribus mer- De libra iiij den.

caluris ibeloneuni de sin- De (juincpie solidalis iilen.

^ulis viointi solidatis iiij De ([uatuor solidatis i den.

denar. et de ^ vel de iiij De tribus solidatis iobol.

solid. idcn. De duobus solidatis i obol.

De inarca vj den.

i)i: l'isciiius.

De sturione iiij den. bus, quatuor i)i'o cbarro,

Del porpais ij dru. pro temone v den.

De salmone i den. Cbarrus annonc, iiij den.

Pensa alarum ij den. tantum modo,

(diaretee barengonim vel Ontum de alosis iiij den.

de |)laiz vel de moluel Centum Trusta macre carnis

i den. balene iiij den.

Si (bai rus oinistus sit pisci- l'nus sulceus balene i den.

1. Thierry III.

2. Puiit ;'i-V('iidin (Pîis-dc-CaUiis, canton de Le n s . •'{. Oipiiies 'P;is-de-Ca'ais, ciiiitoii de Carvin).

4. Sailly-en-Oslrevant (Pas-de-Calais, canton de Vitry .

.■>. Chocques (Pas-df-{]alais, arrondissement et canton de Béthnne).

58 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1036]

DK OIVHUSIS liKIîUS.

Omnes stalli super quos ven- Chairus salis pro theloneo

duntur victiuilia iii foro de- iiij den.

bent iinoquoque sabbato, pro sesteragio ij den.

vel venalis sni obolatum Et semel in anno, niencal-

i obol. dum salis i den.

Charetee annone ij den. Unde debemus comitl duos

Charetee omnium fructuum modios salis per annum

ij den. Charetee vini ij den.

Charetee de waisde ij den. Charrus vini ix den.

Charetee cinerum ij den. Si venditur vel emitur vi-

Charetee vasorum ligneo- num, ad exequationeni id

rum ij den. est probationem, de uno

Charetee salis pro theloneo quoque tonello débet ven-

ij den. ditor ij den.

et pro sesteragio i den. et emptor ij den.

DE BESTIIS.

De equo ij den. De porca cuni porcellis lac-

De vacca i den. tentibus i den.

De asino i obol. Tria sunt, que si, quis vendi-

De ove i obol. derit vel enierit, a theloneo

De ariete i obol. nullatenus liber erit, sive

De capra i obol. sit de censu sancti Vedasti,

De porco i obol. sive non, scilicet anrum,

capra, servus, vel ancilla.

DE MACELIJS.

De bacone i den. carnis que de foris addn-

De uncto i obol. citur i den.

De quinquc solidatis salse

DE STALMS ()Vl St'NT IN lORO.

Stalli pannoruni linoorum, veteruni, in niense

laneoruni, novoruni vel i den.

103G| DK L'INDISTRIE ET DU COMMERCE. 59

Stalli cordariim in mense De corio tanato i obol.

1 don. De corio recenti i obol.

Stalli ciiltellorum i ciitelliim Taka corioriim ij den.

per anmim. Mensuva niellis iiij den.

Stalli ceiariorum iij solid. Suninia olei si non mensura-

per aniuini, sive iimis sit tiir iiij den.

stallus, sive plures. Suinnia olei si niensuralur

Slalhis uniuscujusque fabii, iiij den.

in lesto sancti Remioii Suinma annone i obol.

iiij den. Surnnia pisciuni i obol.

Do oarba ferri i obol. Suinnia fructuuni i obol.

Do aailja d acier i obol. Ciarba ferri vol acier i obol.

Faber qui vendit falcillas de- Quinque solidatc lane i den.

bet per anniim i falcillam. Ouincjue solidate fileti i den.

l'aber qui vendit feriuin pa- Quincpio solicbite salse - car- la ru ni débet per annum i nis i obol. ferruni pale' et qui vendit Stallus cordaruni in inense manubria palaruin débet i obol, per annum i manubr. pal. Stallus cerarii in niense

Qui vendit hastas, i per an- i obol.

num. Majus pensum lane, lileti,

Stallus del escobier in (oro, uncli,butyrl, casei an^lici,

unoquoque sabbato de theloneo iij den.

i obol. si vendit. i den. pro tonagio ab hiis

Centuni pelles agnine (pii theloneum debent; ab

iiij den. illis vero <[ui non debent

Penna agnnia vel j)cllicia i obol.

iden. Pensum casei llaniengi

Grisia vel varia iiij den. ij den.

De catis vel coninis ij den. De tbeloneo et pro tonagio

De corio cervi i den. ab omnibus i obol.

A ponte Knardi us([ue ad pedem atrii Sancle Marie liabet Sanctus Vedastus dimidium theloneum et episcopus dimi-

1. Après [talc on lit dans l'édition de .M. l'abbé Van Drivai les mots : lanuhrium pale qui ne sont k leur place que plus loin.

2. Edit. : sasse.

60 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1036J

dium; atrium Sancte Marie liberum est. In omnibus aliis locis qui sunt infra bannileugam, si mercimonium exerce- tur, integrum theloneum Sancto Vedasto debetur.

Si quis autem in aliam terrain negotiationem exercuerit, si in hac civitate ei ipsa negotiatio deliberata fuerit vel si in hac urbe eniptor negotiaverit aut pretiuni peisolverit, dimi- dium theloneum dabit.

Potest etiam Sanctus Vedastus capere theloneum suum et arrestare mercaturas illorum qui nolunt solvere theloneum tam in civitale Atrebatensi quam extra, sine justitia etseabi- nis, et sequi illos qui lurtive asportant theloneum suum usque Duacum. usque ad pontem de ^^endin, usque Bas- seyam ', usque Bethuniam, usque Musdinium-', usque San- ctum Paulum^, usque Currierum ^, usque Ancram', usque ad Truncum Berengeri in Aroasia '' et usque castrum Scluse"; et illi, qui sic deprehenduntur et ai'restantur, theloneum saneti Vedasti furtive asportando, tenentur solvere sancto Vedasto sexaginta solidos par. pro emenda forelacti, ea conditione quod, si ille qui est arrestatus fuerit de terra comitis, cornes débet habere medietatem illius forefacti. Si vero de terra saneti Vedasti fuerit, totum forefactum ecclesie saneti Vedasti débet esse. Omnes illi qui sunt de censu saneti Vedasti sunt liberi a theloneo et omnes illi qui non sunt de censu debent theloneum, si fuerint mercatores. Qui- cunque voluerit probare se esse de censu saneti Vedasti hoc débet probare per jurainentum suum et per sex viros et mulieres sue originis ex parte sue matris.

1. La Basséc.

2. Houdain. ,

3. Saint-Pol-siir-Ternoise.

4. L'ordre topographique dans lequel ces diverses localités sont éniimcrées ne permet guère d'identifier Ctirrievuin avec Courrieres.

5. Ancre, auj. Albert.

6. Le Tronc-Bérenger, auj. Arrouaise. Lieu dit, dans la forêt d'Arrouaise, sur l'emplacement fut élevée en 1090 l'abbaye d'Arrouaise, au finagc du TransloY, canton de Bapaume.

7. Léchise (Nord), canton d'Arleux.

J

103»J] DE L INDISTRIK ET DV COMMERCE. 61

l'I'.lVII.liCilLM Li:UUI.M AlilîATlS 1)K IKIÎMINIS Er COXSU ETC UIM BL S

CKXSUS ET thelom:i.

In iioinine saïu'te et individue Trinitntis l^atris el Filii et Spirilus siuicti. Amen.

Qui;i vitii humana hi'evi subsistens tempoi'c per assumptani sarcinain fragilis carnis moriendo déficit, visum est pruden- lihiis viris cominodum et utile esse, ut possessiones eccle- siarmn propter vitaudas contentiones seii dissensiones scriptis consijrnarent, cpiibiis vcritatem presentihiis atqiie futuris fidelibus indiil)itanter representarent. Ciijiis rei ineinor e<ï;() Leduiiiiis, abl)as inonasterii Saiicti Vedasti, et siu'cessuris ecclesie mec fîliis (ideliter prospiciens, nuituc vicissittidinis dilectione cuni domno (icrardo, ecclesie Came- racciisis et Attrebatensis episcopo, ciim Lietberto archi- diacono ncpote cjus, ciiin advocatis eliani Rotberto Fascicido et llelgoto, Albiico vero castellano. (|ni(l juiis et rectitii- diiiis theionei ecclesie niee erat diliociitcr discuticiis, illis milii iiisiiniantibiis et bene asseiitienlibus, implens ctiam miiltiiiii vohintalis (loiniii cpiscopi, rci^iones et aiïinitates (piaiiini rentes (pio mercatuin fre(jiipiitabaiit, emebant et vciidcbaiU, et theloiieiiiii debebanl, expresse et nominatim sic divideiulo distiiixi. Omncs a loto ipii iiomiiiatur Pctrosii iillcrius inanentes, sive saiicli \edasti lueiiiit sive non fiieiint, theloneum debout. Siniiliter al) afpia Fontenellis. AI) Sanclanis en rernoiz. Ab arpia Calonne que curiit Betluiniam. A ponte del Biez. .\b liunung-estrata. A ponte de \\ iudino. A fossato Bolainriu'. A ponte Donieul-. A ponte de Salgi in Ostrevant \ Ab aqua Marchium ^. A duobus pratis. Al) introitu Aride (^lainantie, et infra sylvam et ultra nianentes. In hac aulem civitate manentes, (pii sancti Vedasti fuerint et (pii sancte Marie Atrebatensis, theloneum non

1. L'cditoui' n imprimé Bolamiriu. Le Boulenrieii, cours d'eau absorbe au XVII' siècle par le catial qui joint la Dcule à la Scarpe, dans les environs de Bouvines.

2. Edit. ; Douieul.

3. Sailly-en-O.itrevent (Pas-de-Calais, com. de Vitry). 'i. Le .Marcq, affluent de la Deule.

62 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1036]

dabiint. Qiiod si theloneariiis vel minister abbatis super aliquem de civitate clamorein fecerit quod theloneum suuni injuste retinuerlt, si se debere negaverit, per originem suani derationabit. Homo ex qualibet potestale qui se sponte sancto ^ edasto sive sancte Marie dederit omni vita sua theloneum dabit. Mulier, ancilla, vel libéra si se sponte dederit, tune beredem babens cum se dederit, ambo the- loneum omni vita sua dabunt. Hères autem qui post datio- neni illam ex eo nascetur, liber erit. Homo si de ultra svlva Arida Gamantia * se tradere voluerit, si castellanns eum priiis acceperit, albannis erit, nec amplius se donare poterit. Quod si in donando se prevenerit, castellanns nihil habebit in eo. A ponte Enardi nstjue ad pedeni atrii sancte Marie habet sanctus Yedastus dimidium theloneum et episcopus dimidium. Atrium sancte Marie liberuni est. In omnibus vero aliis locis qui sunt infra banni leugam, si mercimoniuni exercetur, integrum theloneum sancto Vedasto debetur. Si quis autem in aliam terram negotiationem exercuerit, si in bac civitate ei ^ ipsa negotiatio deliberata fuerit, vel si in bac nrbe ejusdeni negotiationis pretium persolverit, dimi- dium theloneum dabit. Presbiter sive clericus, si mercator fuerit, emerit aut vendiderit, theloneum dabit. Quod si ad equitatum suum vel ad carrucam suam palefridum emerit, et hoc verum esse légitime probare poterit, inde theloneum non dabit. Similiter de vestura sua et de victu suo. Omnis homo, sive liber sive non, si emerit aut vendiderit aurum vel servum vel ancillam vel capram, theloneum débet. De ceteris negotiationibus.

De marca vj den.

De libra iiij den.

De quinque solidis i den.

De quatuor solidis i den.

De tribus solidis i obol.

1. La foret d'Arrouaise, au sud-est de Bapauine.

2. Édit. : in. Voy. p. 60.

De duobus so

lidis

i obol.

De sturione

iiij den.

Del pozpaiz

ij den.

De saltnone

i den.

Pensa alarum

il den.

Il036] DE L'INDUSTRIE ET DU COM.MKKCE. 63

Ontiini (le iilosis iiij den. Careta pisciuin ij den.

Siilcciiin ' balene i clcii. Careta Iructus ij den.

Centiim niacre carnis balene Careta vasorum li^ncoruin

iiij den. ij den.

Carrus piscium v den. Careta cineruni ij den.

Seilicet pro rôtis iiij den. Careta de ^vaisde ij den.

et pro temone i den. Careta vini ij den.

Carrus annone iiij den. Carrus vini ix den. Careta annone ij den.

Si venditur aut eniitur vinum ad exa<[ualu»iieni id est |)rol)ali(>noni, de uno qu()([ue tonello débet eniptor duos denarios, et venditor duos denarios. Xec debenl probari nisi tantum ad niensuram sancti Vedasti. Caretee salis pro ihelonco ij den. et pro sexteragio i den. Carrus salis pro theloneo iiij den. et pro sexteragio ij den. et semel in anno i manealduni salis, unde debemus comiti duos modios salis per annuui. Triginta - uiancaldos de manu nostra aceipit, et pro (hi(d)us habet reddituni ollaruui.

De oattis vel coniuiis ij tien. De corio cervi i den.

De corio recenti i obol.

De corio tanato i obol.

Tacha coriorum ij den.

Suninia niellis ij den.

Mensura niellis ij den.

Su 111 nui olei si non niensura- tur ij den.

Centuni olei si niensuratur iiij den. Sumnia annone i obol.

Sumnia piscium i obol.

Summa Iructuum i obol.

Gaiba ferri vel acier i obol.

1. Ou sithcii.s. \'<iy. Du Gange, v" sulccus.

2. Edit. ; triginler.

De

caballo

ij den.

De

vacca

i den.

De

asino

i obol.

De

ove

l ()bol.

De

capra

i obol.

De

porco

i obol.

De

porca ('

um

[xtrcM

dlis lac-

t

entibus

i tien.

De

baeone

i obol.

Do

vuncto

i obol.

Ce n tu m pc

■lies

agnine

iiij tien.

Penna agnina

vel

pellicea

i tien.

Grisia vel v

aria

iiij den.

64 DOGUMEiNTS RELATIFS A L'HISTOIRE [103(i]

Quliique solidate lane 1 clen. Stallus corda ru m in mense Quinqiiesolidate fileti i den. id

en.

Quinqiie solidate salse ' car- Stallus cerarii in mense nis i den. i den.

MaJLis pensum lane, fileti, uncti, casei anglici, iij denarios pro theloneo et i denarium pro tonagio ab his qui theloneum debent : ab his vero qui non debent theloneum, i ob. pro tonagio. Pensum casei flamingi duos den. pro theloneo et pro tonagio i ob. ab omnibus.

Stallus fabri in anno iii j den. bato i oIjoI.

Stallus cultellorum '-* in anno Stallus divitis mercyer in

i cultellum. anno iilj den.

Qui veiidunt hastas in anno Stallus pauperis mercyer

i hastam. sabbato i ovum.

Qui facillas-^ vendunt in anno Stallus sutoris vacce in men-

i facillam. se i den.

Qui ferrum palarum in anno Stallus tacones vendentis

i ferrum. i den.

Qui manubria palarum in Stallus pannorum lineorum

anno i manubrium. vel laneorum novorum vel

Stallus escoirs si vendat sab- veterum in mense i den.

Omnes stalli vel carete sive véhicula super que victualia vendantur singulis sabbathis, i obolum vel sui venalis obolatum; sed et pondéra et stateras, lances et mensuras vini, mellis, olei debent custodire cellerarius et thelonearil [aut?] servientes ejus.

Hec sunt jura Attrebatensis thelonei quod, cum rex Theodoricus ecclesie nostre inter alia donaria dederit et, ne quis mutare, minuere, pervertere vel auferre presumeret, beatum Vindicianum excommunicare fecerit, tamen ego, cum fratribus nostris et predicto episcopo Gerardo et ejus clericis et idoneis laicis ante corpus Beati venlens, ipsum

1. Edit. : A-rt.;<'.

'2. Edit. ; <artrlli>riiiii .

3. Edit. : fucillus.

[XI' s.] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 65

episcopuni,iie C|iiis[in]postcium reinovdere auderetvel tenip- taret, excommunicare feci, ubi testinioniiim fucrunt' istl :

Letbertus aichidiaconus; de monachis ; Hugo capellamis; Albi'icus decanus; Raibertus capellamis; Hugo preposilus; Hugo ostrelanus -; Aldullus capellamis ; Rogevus cateliis [.sic) ; Ricilimis canlor; Abbo Laiidricus; Robertiis scliolasticus ; Bertiilfus; Guide Gunfridiis et imilti alii thesaurarii nostri.

De laicis etiam inteilueiuiit isti :

Bcrnerus de Ymericurte. Guallerius de Haicicurl.

Slephamisdedominicacurte. Odo Ploieinuul.

Gualleriis de Gov. Geiricus Hicliiiiiiebem.

Achaidus fiatei- ejus. Stcphanus Bêchez.

Actiim auteni est hoc in ecdesia beati N'edasti, reirnaiite Hcnrico regc in Francia, lîalduino pulclire bai'be hoc idem scriptuni concedente et corroborante, coniite existenle in Flandria, me auteni Leduino peccatore et indigno abbati- zante in Atrebatensi ecclesia, anno Incarnationis dominl nostri Jesu Christi niillesimo trioesinio sexto, indictionc V.

99. Vers lOr.2.

/{cdci'ances consisUint en produits imliisti-icls.

A. do Coursou. Carlulaire de Redon, appond. f^XI. Cf. plus loin, n" 128.

(^ensus hujus villa* quam sancti Salvatoris^ monachi debent habere, non ante ex toto illis reddebatur, quousque Conanus conies gubernncula Britanni;e sumpsit et vigorem regnandi invasit. Tune monachi videntes atque sentientes cpiod eorum villa illis debitum non redderet, indignati snnl super bac re et supradictum adierunt comitem qui in promptu erat, nam forte tune Roton venerat, et cum

1. sic. Lisez : fecerunt ? i. Sic. Lisez : ortolanus. 3. Suinl-Sauvcui" de Redon.

1*'agniez. Documents relatifs a l'histoire de l'industrie et du commerce.

66 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XI- s.]

siimma diligentia ei siiam innotaverunt querimoniam. Qiios contra instabat viilgiis totius vllloe, repugnans ne fieret snb tributo. Cornes autem, tune omnes optimates qui cuni eo vénérant convocans, pra'cepit ut ha'c animaclverte- rent, et rectum inde judicium tenerent. Optimates vero, auditis cahiinniis utrorumque, monachorum videlicet et laicorum, judicaverunt, comité présente, ut amplius villa hœc et ejus habitatores sancto Salvatori et monachis ejus redderent débita, sicut et nonnullœ aliœ villae totius patri.e. Itaque, sedata contentione, statuerunt quœ débita amplius htiec villa redderet, et insuper ob memoriam jussit saq:)e- dictus comes ut ha'c cartula illa contineret débita in se scripta, qua ab ofiicialibus cunctis hujus villa amplius exigerentur. Impriniis ergo, jubente comité atque nobilibus ejus judicantibus, quidquid negotii intra burgum fuerit, hoc est, de pane, de carne et de aliis rébus omnibus vena- libus, monachorum telonarius suum jus sancto Salvatori recipiat ; vinum, si vénale fuerit, ibi de moclio uno lagena una sancto recipiatur Salvatori. Similiter de medone, de selegia et de pigmento, si fuerit; de illis etiam qui pannos vendunt ante Natale Domini, tunica una cum aliis ledditibus per annum. De cordonibus vero duodecim nummi et subta- lares in Natale Domini et in Pascha. De sutoribus veryecum vel agnorum similiter et uterque illorum ante Natale Domini et Pascha, si forte opus in monasterio fuerit et abbas jus- serit, operentur ea qua sibi injuncta fuerint a fratribus. De sellariis et lora facientibus sellam unam in Pascha et alte- ram in Natalibus Domini. Factum est autem hoc coram his testibus : Conanus cornes, qui hoc statuit ; Almodus abbas, in cujus tempore hoc actum est, testis; Vitalis, abbas Sancti Gildasii, testis; Robertus, princeps de Vitré, testis; Alan, Eudon et alter Eudon, vicecomites, testes; Judicael, filius Juthael de Hudgnant, testis; Maenkiou, filius Guethenuc, testis; Rodait, filius Alan de Reus, testis; Herveus, filius Fredgor, testis; Cariou, magister Conani (omitis, testis; David etiam testis cxisto, qui, comité imperante et abbate jubente, hac lecensui.

XI- s.] DE L INDUSTRIK ET DU COMMERCE. 67

100. Entre 1081 et 1095'.

Aclivilé (irtistifjne dans les i'i^liscs.

l'ulc|iiiii. Cai tdl/iire dr Suint-Bertin, éd. (JuciMid. p. 2(l7. ii" XXXIII. Cf. préf. , L-I,I1.

I)K QLlIiLSUAM KACTIS IHtM.M .lOIIANMS.

rJf^iicas quoqiie duas vnuigines, auro ar<>eiil()(jiu' ciiin lapidilnis fabrili acte siipertectas, de.xtra levaque capitanee ciiicis statiiit ; c'apellaiiujiie saiictc Marie iniia varielate plcture (lecoloratam Innclavit. In ciijus australi diverticulo, opère sumptnoso, diversis yconiis superficie tenus insculplo, foiinarn sepuleri Domiiil suhliniavit; illiidf|ue illis dedi- caluni, nativitatis doniinice, passionis, resurieclionis et ascensionis pigneribus insignivit. Nunc teniporis autem predictorum nihil oculis patet.

Refectorium etiam et clauslruni, uL su[)ra di.xinius, ex integi'o reparans, claustrum quidem mire arte scuiptoria (Icroravit, oeteraque omnia, ex inaxima parte, sublimavit et ampliavit. Per que liquido patet, eundem bone nieniorie pastoreni Domini domus et servorum decorem dilexisse.

Codices nicbilominus non modice appreciationis con- seribi fecit; quorum titulos, ad comniendanduin ejus stu- (liuuï, breviter subnectere non pignit : libruiu Veteris Testamenli, ab exordio Geneseos usque in Reguni; libruin Omeliarum tocius annualis circuli, in duo voluniina divisum; libruni Effrem vol Pronosticorum ; librum collationum Patruin; libruni Augustini super Jobannem; Passionalem quoque, iniinensi ponderis, ex integro digestos, suis posteris derelicpiit.

1. Dates extrêmes de radininislratioii de Jean I"' , abbé de Saint-Berlin.

68 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XP-XII" s.]

101. XP siècle. Piêt à la grosse.

Exceptioaes leguin Romanorum magistvi Pétri *■//■/ sapientissinii ' ,

II, XXXII. De usiiris.

Pardessus, Collection des lois maritimes, I, 154.

Sin autem detur inutuum nt ultra mare portetiir vel in aliquam partem longinquam, potest pra'stare per duplum, triplum.

102. 1080-1107'^.

En"ai}eiiicnt de travail à vie.

Bibliothèque de l'École des Chartes, 2*= série, t. III (1846-47), 271, d'après Marchegay, Bulletin de la Société d'Angers.

Quidam homo nomine Fulco, pictoris arte imbutus, venit in capitulum sancti Albini, ante Girardum abbatem et totum conventum, et ibi fecit talem convenientiam. Pinget totuni monasterium illorum et quicqiiid ei preceperint, et vitreas fenestras faciet. Et ibi frater eorum devenit, et insuper homo abbatis liber factiis est; et abbas et monachi unum arpennum vinee dederunt ei in feuviim, et unam domum ; tali pacto ut in vita sua habeat, et post mortem ejus ad sanctum redeant, nisi talem habuerit filium qui sui patris artem sciât et inde sancto Albino serviat. Huic facto inter- fuerunt isti laici : Raginaldus Grandis, Warinus Cellerarius, Calvinus frater Roberti, Warinus Villanus, Gualterius Avis, Rainerius Gaudinus.

103. Après 1129.

Fournitures et services dus par les corporations de Strashouri:; à l'évêque de cette ville.

Premier coutumier municipal de Strasbourg. Wiegand, Urkundenhuch der Stadt Strassburg, I (1879), 616.

44. Ad ofïicium burcgravii pertinet ponerc magistros

1. Coinpilalion du xi'^ siècle. Voir Viollet, Histoire du droit ciril français, 19. Cf. n" 78.

2. Dates extrêmes de l'administration de Girard, abbé de Saint-.\ubin d'Angers au moment cet engagement a été conclu.

XII'' s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 69

oiiiiiiiim ollicioi uni ferc in urbe, scilicet sellariorum, pelli- icnni, c\ rotheciiiioi-um, siilonim, fabroruni, molcndina- rit)ium et eoiiini (jui (aciunt vasa vinaria et picarios, et qui |)iiroant oliidios, et qui vendunt poina, et cauponum. Et de cisdeni habet potestateni judicandi, si quid dellquerint in olliciis suis.

102. Inler pellifices (hiotlcciin sunt. qui cuni expensis episcopi lacère debent pelles et pellicia, f[uantuni episcopus babuerit necesse. Iloiuni inateriani magister pelliHcum, assuniptis secutn quotquot lueiint necessarii, de hiis duo- decini, eniet de arg'ento episcopi vel Maguntie vel Colonie. Si dampnuni aliquod in via accepeiint tani in rébus fpiani in captivitale, episcopus débet eis restitueie. W.i. Fabroruni jus est, (piando episcfqius ieiit in expeditioneni iniperatoris, quod (juilibct laber dabit equoiuni ItMianienta (piatuor euni elavis suis, de ([uibus dabit episcopo burcgravius atl viginti (piatuor ecpios, reliqua sibi retinebit. 105. Preterea fabri debent oiiinia lacère, que necessaria babuerit episcopus in ])alacio suo, sive in januis sive in lenestris sive in jaiiuis vasorum, que de inateria Terri fieri conveniat, data eis luateria Icni et niinisfiata iiilerini Vivendi expensa. 106. Si castrurn alitpiod episcopus obsederit vel ei obsessum liierit, trccentas sagittas dabunt. Si pluribus eguerit episco- [)us, de sumptibus suis et expensis sufïicienter adniinistra- l)unt. l()7. (llausuras et catbenas ad portas civitatis obse- raiidas, datis sibi de re publica sumptibus et expensis, lacère debent. 108. Inter sulores octo sunt, qui episcopo cunti ad curiam vel expeditioneni iniperatoris tlabunt thecas candelabrorum, baccinorum et cvpliorum. Reliqua omnia, (juecunque necessaria fuerint ad predicta vel ad ol)sidiones castroruni, sive in bulgis sive in biislris sive in quacunque conveniente predictis negotiis suppellectile de nigro corio lacienda, de sumptibus et expensis facient. 109. Quatuor inter cyrotbecarios eiinti episcopo ad curiam vel expedi- tioneni dabunt, qtinntumcunque fuerit necessarium de albo

70 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII« s.]

coreo ad tliecas candelabrorum, baccinorum et cyphoriim. Reliqua omnia, quantumcunque (uerit necessarium ad pre- dictas res et ad castrorum obsidiones, de albo coreo faoient de sumptibus et expensis episcopi. 110. Sellarii episcopo eiinti ad curiam duas sellas soumarias dabuiit, ad expedi- tionem imperii quatuor. Si pkiribus eguerit, de sumptibus et expensis episcopi facient. 111. Episcopo euntein expe- ditioneui vel ad curiam, qui gladios poliunt, debent purgare gbidios et galeas vicedomini, marscalci, dapiferi, pincerne, camcrarii et omnium, qui necessarii et cotidiani sunt ministri episcopi. Preterea purgabunt venabula episcopi, si necesse fuerit. 112. Becberarii omnes becharios, quos- cunque necessarios habuerit episcopus vel in curia sua vel imperatoris, cum eum adierit, vel proficiscens ad curiam impei'atoris, de sumptibus et expensis ipsius facient. Magister auteni cupariorum dabit materiam lignorum. Preterea coti- die dabit ligna becherariis episcopi. 113. Cuparii, data materia lignorum a magistro suo et circulis ligaminibusque datis a cellerario episcopi, facient omnia, quecunque neces- saria habuerit episcopus domi existons vel imperator vel imperatrix, cum présentes fuerint, ad balnea sua et preterea ad coquinam et ad opus pincernarum. Similiter et, cum vadit ad curiam, eadem omnia prebebunt cum sumptibus et expensis episcopi. Preterea omnia vasa vinaria parva et magna episcopi ligabunt cum sumptibus et expensis ejus. 114. Cauponum jus est singulis diebus lune purgare neces- sarium episcopi et granarium, si liabere voluerit. 115. Molendinarii et piscatores debent episcopum in aqua vehere, quocunque voluerit, inter Rust superius et Velletor inferius. Quibus thelonearius prebebit naves, quotcunque fuerint necessarie. Ipsi enim cum remis suis intrabunt et reducent eas ad pomerium episcopi, unde et duxerunt, cum expensis ipsius. Dabunt autem piscatores duos viros, molendinarii tercium virum. Si de sua negligentia naves perdiderint, solvent; si vi fuerint eis ablate, episcopus restituet. 116. Piscatores debent piscari ad opus episcopi inter nativitateni sancte Marie et festum sancli Michaelis

[1134] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 71

sin«iilis ;iniiis tribus diehiis et tribus noctibus cuni omuibus suis iustrumentis, cuiii aqua plus fuerit icionea, inter Vel- letoi' iiifjM'ius in Keno et Rust- superius, in Alsa usque Kbershoini '■, in Bruscha ' usque Mollesheini ^, in Sehutlura^ usque Merburo-^, in Kintsika '^ usque KinzdorlT' cum expensis episc()j>i. Inlra teiininos hos nullus eos excludere audeat ab ali([ua a(pia, nisi que sub claustris coarctata est... 118. C.arpenlai'ii singulis diebus hine debent in opus episcopi ire ciMii expensis ipsius. Cuni suninio niane veneiint ante palaciuni. non audeant recedere ante sonituni cainpane, que ad niissarn mane pulsatui'. Si intérim non fuerint in opus episcopi assuinpti, liberi ea die recédant. \on sunt cogendi ire in alieujus opus allerius nisi episcopi.

104. 1134.

J>()iili(iii<'s données jjnr Louis VI à rahhayc de Monlniaitro^^.

Lasleyrio, Curtulaire df Paris, n" 255. Cf. A. r.nchaire, Louis VI If Gros. Il" 5.'{G.

In noniine sancte et individue Trinitalis. Amen. Ego Ludovicus, Dei misericordia in reireni Francorum sublinia- tus. Xoluni fiei'i vohinius cunclis fidelibus, tani futuris quam presentibus, quod, pro remedio anime nostre et predecessorum nostrorum , et prece et consilio karissinie uxoris nostre Adelaidis regine, ecclesiam et abbaliam in monte qui Mons Martirnm appfdlatur, actore l)eo, cou- struximus. Cui videli<'et ecclesie et sanctimoniaiibus ibidem

1. Dans le voisinage de Stollhofcn.

"2. Au-dessus de Kenzingen.

•5. Au nord-est de Sclilcsladt.

'i. La Bruche, affluent de l'ill.

."). .Molsheim sur la Bruche.

fi. .Vffluent de la Kinzig au sud de Kehl.

7. .Vu sufl d'OfFcnburg.

8. .\fnuent du Rhin, y. Près d'Offenburg.

lu. ConfiiMnation par Louis VII 'entre novembre 1137 et 2 avril 1138). Voir Barthélémy. Recueil des chartes de l'abbaye royale de Montiiiarlre, p. 71 ; Luchaire. Catalogue analytii/tie des actes de Louis VII, fi.

72 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII« s.]

Domino famnlantibus hec que subscripta sunt, imperpetiuini habenda et possidenda, de rébus et possessionibus nostris, annuente Ludovico filio nostro jam in regem sublimato, donanius et coneedimus :

domuni preterea Guerrici et stationes et fenestras ibi constructas et ejusdem terre vicariam prœdictis sancti- nionialibns, liberani prorsus ab omni consuetudine et quie- tam, perpetuo habenda[m] dedimus. Oninii^us siquideni inno- tescere vokimus quod Guillehno Silvanectensi, cujus erat illius terre vicaria, pro eadeni vicaria statum inter veteres status carnificum et fenestras duas, ex alia parte vie Pari- sius, in commutationem donavinuis

Actuni Parisius in pahicio nostro publiée, anno Incarnati Verbi M.C.XXXIIII. regni nostri XXYII, concedente Ludo- vico filio nostro, jani in regem sublimato anno III. Astantibus in palacio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa : Signum Radulfi, Viromandorum comitis et dapiferi nos- tri. Siixnum Guillelmi buticularii. S. Hueonis constabu- larii. S. Hugonis chamerarii. Data per manuin Stepbani cancellarii.

105. Vers 1140.

Di'corntiofi des portes de /'église de Sainf-De/iis K

Sngci'ii, Dr rehiis in (lâministratione sua gestis, éd. Lecoy de La Marche, p. 188.

Valvas siquidem principales, accitis fusoribus et electis sculptoribus, in quibus passio Salvatoris et resurrectio vel ascensio continetur, multis expensis, multo sumptu in earum deauratione, ut nobili porticui conveniebat, erexi- mus. Necnon et alias in dextera parte novas, in sinistra vero antiquas sub musivo, quod et novum et contra usum hic fieri et in arcu porta^ imprimi elaboravimus.

1. La nouvelle église fut consacrée en ll'iO.

fll'»0-1148] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 73

106. Vers 1140.

Travaux cV orfèvrerie coniDiaiidcs par Suger.

Sugerii, De rehus in adiuinistratione sua gestis, même éd., p. I*J4,

196. 197.

Hlnc est quod preciosarmn nuugiuitainin gemnuuiiiiKjiie C()|)iam c'U'oiiiiu[ii;K[iie pei- nos et per nuncios nostros ([iia-ri- tantes, <|uain pr;eciosiorom in aiiro et geniniis tanto ornatui materiam invenire potuirmis pi;i'paiantlo, artifices peiitiores de diversis paitihtis convocavirniis.

De aiiro \v\u uhi i/o, ciicilci' (pialiM' viginti niarcas nos posuisse, si bene reeoi(l(»r, ineiniiiiinns. Pedeni vero (pia- tnor Evangelistis coni[)luni, et coluniiiani eui sancta insidet imago, suhtilissinio opère smaltitam, et Salvatoris liistoriam cuin antiqua; legis allegoriarum lestiinoniis designatis, et eapitello superioi-e inorteni Doniini cuni suis iniaginihus aniniirante, per plures aurifabros Lotliaringos, quandoque ([uinque, <|uan(lo(|n(' septeni , vix diiol)ns annis perleelani hab«M(' potiiinnis.

Ulteriorein vero tabulam', niiro opère sunipliKjue pro- fiiso, (|uoniani barbari et profusiores nostratibiis eraiit arti- fices, tani lorma quam niateria mirabili, anaglifo opei-e, ut a quibusdatn dici p<tssit a niateriain siipiMabaf opns » extii- linuis.

107. [1148?].

l{edev<inces payées à rabhaije de Saint-Vaasl d'Arras par des eharUcs de Mèdeis.

('(filiilaire de lalihaye de Snint-Vanst d' hras. rédii^é j)iii- (Juiiiuimi au xii" siècle, p. p. Van Diival. p. 191.

DK CAlilT.VTIUrs MKRCATOHU.M KT UIVIiHSOIMM MIMSTKR lOIt UM .

Siint quedam in ecclesiis bénéficia et consuetudines

1. Il s'ag-il (lu rctalilp du mailrc-anlel de Saint-Denis.

7'i DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1149]

que proprie ac specialitev caritatis nomen retinent, ut sunt ille que dicuntur ministerialiuni, quibus de sua devotione obligant caritates, quia siugulis debent annis sancto Vedasto de sua caritate et confrateruitate parmentarii quatuor soli- des, sutores decem, qui utrique suum debitum solemniter ad altare sancti Vedasti deferunt. Porro sfuilda mercatorum débet vigiuti quatuor sobdos, qui dicuntur de caudela, quos scabini solvunt, quando mercatores ad suam consident eari- tatem. Si cellerarius vel tbesaurarius illuc niittunt, uterque ex consuetudine débet babere dimidium vini sextarium, in caritate vero nionetariorura tbesaurarius dimidium vini sextarium.

Multe fuerunt bujus modi caritates; sed quod in aliis refrixit in bis viget.

108. 1149.

T/iibaiid, comte de B/ois, dénonce à Snger fa spoliation dont certains marchands ont été çicti/nes de la part de Benaiid de Courtenay.

Recueil des historiens des Gaules et de la France, XV, 511'.

Sugerio, Dei gratia abbati s. Dionysii, aniico suo caris- simo, Tbeobakbis Blesensis comes, sakitem et dilectionem. Notum vobis fieri vok), quod Reginaldus de Cortiniaco maximum dedecus intuHt régi et vol)is , qui custos estis terr.ne ipsius, nam mercatores régis, qui pedagica sua Aure- lianis et apud Senonas et in terra régis omnes consuetu- dines suas dederant, cepit et sua eis abstulit. Quamobrem mando vobis, ut ei ex parte régis et vestra mandetis, ut mercatores regfis cum rébus suis ex toto deliberet et reddat.

o

Quod si facere nobierit, si ultionem de eo accipere vobieri- tis et super eum cum exercitu ire, mandate mibi, et ego ero vobis in auxiHum, ad ultionem de eo accipiendam.

1. Cl. iiiènie recueil, XV, .->03, une pièce lont, à fait analogue.

[1150] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 75

109. HoO.

Police (le la navi^dlion a Arles.

Statuts d Arles. Piirdpssus. Coll. des lois iiiarit., W, 251.

I)('\utir, pour tes pécheurs qui amarrent dans le <^/-aii, de se parle/' seeof//\s.

Cnp. (^V. De piscalorihus i a.vta ij^radiini.

Itoni statuimiis (jiioil (jiiilihet piscator rjui jii\t;i f^raduin moraiii (aciet causa piscaruli, toncatiii' senu'l juiaic in anno curie Arelatis, lignum (piodlihct lioniiuis Arelatis quod pro gradu exiet vel intrahil juvaic siio posse, si periclitaverit ; et si contifjjerit lioiiuni vel lionn puti naidVagiuin, (juod Dcus avertat, tenealur siniililtM- liiinuni et res ejusdein liiini sal- vare suo posse, et de omnibus hiis que salvaverint habeant pio (pialibet libra diiodeciin diMiarios et pro labore suo de lignis extraueoruin accipiaiit duos S(didos tantum.

Fixation par écrit des pédij^es et des droits de />ai>i<^alion.

Cap. CXXII. (Jiiod usatica et pedagia anti(pia scrihantur in re^istro coniniiinis.

Item statuimus (jUod consules Arelatis teneanlur lacère redigi vel scribi pcr notarium publicum Arelatis in registro communis omnia usitata et pedagia antiqua que solita sunt accipi in ripiet'a Rodani Arelatis, ita quod ab omnibus legi et sciri possint, et quod consules Arelatis vel eorum curia leneantur in({uirere veritatem pedagiorum et usaticorum per instiumenta vel testes ydoneos, secundum juris ordineni.

Les navires chargés peuvent prendre dans les ports de la rivière d'Arles la place des navires vides.

Cap. CXXXIÏI. De navigio oneralo.

Item statuimus quod, si navigium venerit oneratum per liodanum et voluerit applicare in aliquo portu ripiere Are-

76 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1150]

latis, quod homines illliis iiavigii onei^ati possint removere sua autoritate propria et alil)i ligare, sine aliqua contra- dictione, navigia vacua et sine onere que essent in aliquo porta ripiere Arelatis et navigium oneratum sive navigia onerata applicare in portu in locuni navigiorum vacuornm et sine onere; et quod in navigiis vacuis quilibet possit aurire aquam sine contradictione illius cujus fuerit navi- gium; et quicumque prohihuerit, in duobus solidis punia- tur, quorum medietas sit communis, alia vero accusantis : appellatione autem navigiorum volumus contineri ligna.

Police des balCd/LV pour le Iranspojl des çoyageiirs. Cap. CXL. De iiavibus transfrelandis.

Item statuimus quod consules Arelatis teneantur exigere et cabere^ ab illis qui naves vel navem habebunt in Arelate vel ejus tenemento causa transfretandi peregrinos ultra mare fidejussores l)onos et ydoneos vel pignora ydonea ut dicti domini navis vel naviumtvansferantvel transferri faciant peregrinos suos, prout eisdem peregrinis convenerint dicti domini navis vel naviuni, bona fîde et pro singulis navibus ; et quod marinarii eorumdem tractent peregrinos et res eorum custodiant bona fide, et pro singulis navibus afFe- rant vel afiFerri faciant unam balistam cornu obtiniani de torno communi Arelatis, in reditu cujusiibet navis : veruin si non reddiret vel non reddirent naves, ut consuetum est, consules exigant et recipiant a fidejussoribus vel de pigno- ribus habeant tantum unde emant et emi possit unam bali- stam cornu obtimam de lorno ad opus communis Arelatis ; et quod nullus dominus navis vel alius pro eo possit vel debeat tenere tabulam in Arelate nec poncre in Arelate vel ejus tenemento ; et tenementum comprehendimus Arelatis quoad lioc statutum, totum illud quod est ab Arelate usque ad portum de Bocco-, et etiam ipsum portum : et si cives

1. Leçon du ms. des archives niiinicipalcs d'Arles. Le ms. de la IJiblio- thcque nationale sur lequel l'éditeur. Pardessus, a collationné le pi'eniier, porte habere.

2. Le porl de Bouc.

[1151] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 77

Arelatis hubeient navem vel naves paratas vel paratam transfrotantli causa [vel] portaiuli pcrcgrinos, possit primo onorari de peregrinis anteqiiani naves hominuni extraneo- nini possint nec debeant recipere pcregiinos in Arelate vcl distiiclii Arelatis, et quod nullus cargator possit reci- pere aliquem peregrinuiu ad sua victualia.

Les i'iiuipa^es des navires retenus dnns le grau par le nuiu- vais temps sont tenus de faire piloter eeu.i (jui \>eulenl ij entrer.

Cap. CXLIV. De lignis.

lleni statuimus (juod, si aliquod lignum vel Hgni fuerit vel (uerint iii aradu et steterit vel steterint ad stricam ' vel ad nioiandain de Passono, propter ventum contrarium, (piod nauta vel naute illoruin lignorum teneantur mitlerc har- cham vel harrhas suas cuni inarinariis in suhsidiuni lioni vel lignorum qui intrare voluerint inlVa giadum. I^t ([uili- l)et marinarii, qui ad mandaluni naulc vcl nautarum iie nolucrint, in viginti solidis pro qualihcl vice punianlur, et hoc idem dicimus de omnibus porlubus marinis (pii sunt in tenemento Arelatis.

110. 1151.

Tluernj, comte d'Alsace, donne aux bourgeois de Saint- Omer la halle communale ou «gildlialle ». Il en fait un lieu d'asile et le seul oii les marchands étrangers pourront^ en dehors du marché, se livrer au commerce.

Giry, Hist. de la ville de Saiiit-Oiner et de ses institutions, pièces justif., V: cf. VI.

Ego Theodoricus, Dei pacientia Flandrie cornes, consensu uxoris mec Sibille, terram in qua Gildhalha apud sanc- tum Audomarum in foro sita est, burgensibus ejusdem ville hereditario jure possidendam et ad omnem mercatu-

1. Ms. de la Bibl. nat. : stacam.

78 DOCUMENTS RELATIFS A LHISTOIRE [XIP s.]

ram in eo exercendam tradidi. Hanc quoque libertatem eis concessi ut, si quis in eam venerit, undecumque reus fuerit, in ipsa donio, judici in eum manum mittere non licehit. 111e autem suh cujus custodia Gildhalha tenetur, animonitiis a judice, nisi reus fidejussore se defFenderit, usque ad limen Gildhalhe renm conducens, in presencia diioiuni scabinorum vel plurium euni judici tradat. Judex vero eum in potestate sua liabens, secundum leges et consuetudinuni proprietates, eum eo aget. IlUid quoque addidiinus quod alienus nego- ciator niisquam nisi in predicta domo vel in foio merces suas vendendas exponat aut vendat. Solis autem burgensi- bus in Gildhalla, in foro seu magis velint in propria domo sua vendere liceat. Quum autem hiimana omnia ex rerum et temporum varietate senescunt, sigilli mei auctoritate et sub- scriptorum testimonio hoc confirmavi, Gislcberti castellani deBergis, Galteri castellani sancti Audomari, Henrici castel- lani de Brocborc, Rogerius scouthete de Cortric, Radulfi Brugensis castellani, Ernoldi comitis Gisnensis, Gervasii de Vincbroc, Balduini de Bella, Baldevini Botel, Hugonis de Ravenesberc, Christiani de Aria, AValteri Gonella, Eustachii de Grimma, AYillelmi dapiferi, Rogeri dispensatoris. Actuni est hoc anno Domini MCLI.

111. Milieu du XIP siècle.

Fabrication ilti petit calice.

Theophili Schedula divevsarum artiuin, lib. III, cap. xxvi, éd. Ilg.

DE I-AIJRICAXDO MINORE CALICE.

Cumque cœperis percutere, qufere meditullium in eo, et fac centrum eum circino, et circa eum (acies caudam qua- dram, in qua pedem configere debes. Cum vero sic attenua- tum fuerit, ut manu plicari possit, fac interius circulos cum circino a centro usque in médium, et exterius a medio usque ad oram ; et cum rotundo malleo percute interius secundum circulos, ut inde profunditatem capiat, et exte-

[XII* s.] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 79

rius cum mediocri super rotundnm incudem secundiim cir- ciilos us(|iie ad oram, lit inde strictiiis fiat; et hoc tanidlu fac donec ei lorinani et amplitudinem secunduin arcçenti quantltateni acqtiiias. Qiio facto rade interius et exterius ieque cum lima, et circa oram, donec .l'Cjuale per omnia fiât. Deinde residiiam medietatem argent! sicut supra dividc in duo, et al) uiia parte aufer pondus sex nummorum, et adde alteri, in f[ua pedetn faciès, quod postea inde limando auferes et su;e parti reddes. Sicque fiinde et percute pedem sicut vas, usque duni attenuetui-. exce|ito (piod caudam non faciès in eo. Qiio attenuato prolunditatem dabis ei cum malieo lotnndo interius et exterius, incipiesque notlum for- maie cum mediocri mallco super rotundam incudem, et inde super lonoam ex utraque paite, donec collum tain gracile faciès sicut volueris ; hoc diligenter procurans, ne plus in uno loco percutias quam in altero, ne forte nodus se in aliquam p irteni inclinet, sed in medio stet, ex omni parte «xque spissus et aeque latus. Deinde pone cum super carbones et impie cera, et, cum refrigerata fuerit, tene ipsum pedem in sinistra manu et in dextcra ferrum unum ductile ac tenue ; et fac puerum sedere juxta te, qui percutiat cum parvulo malieo super ferrum in quocunque loco illud posue- ris, et inde designahis anulum, qui inter nodum et pedem in circuitu tlehet ess*-. C)uo dosiffnato edunde ceram et rococto pede iterum impie, ut anulum profundius percutias sicut prius ; sic([ue facias donec eum ivqualiter cum suis granis pr;epaial)is. Deinde lima nodum et rade et circa jx'dem interius, et oram ejus ; sicque faciès in medio nodi loramen quadrangulum secundum quantitatem cauda* supe- rioris vasis, et in eo pt)nes spissam partem argenti, rotun- dam, eodem modo perforatam. Faciès quoque anulum sin- gulaiiter qui stare débet inter nodum et vas superius, eadem (piantilate et specie sicut est ille, quem ductili ferro for- masti su!) nodo, et accipiens ferrum obtusum fabrlcabis' illud super cotem anjualem, deinde super lignum querci-

1. l'iicabis, éd. Hendrie et Escalopier.

80 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XIP s.]

neiim, imposito ei carbone trlto, et cum eo polies ipsum v;is interius et exterius, nodum et pedem et anulum, sicque (lical)is cum paiino et creta subtiliter rasa, donec omnino lucidum fiat opus. His ita peractis, fiude caudam vasis in qua- tuor usque in médium cum lima tenue, et eversa illud super incudem rotundam ita ut .nequaliter ^, et in dextera ferrum ductile mitte in nodum et fac superius percuti cum malleo mediocri donec configes firmiter. Postea funde argentum, cjuod limasti et rasisti cumeo quod residuum est, et percute rotulam cum circino îequatani tanta^ latitudinis quanta est altitudo calicis a pede inferius usque ad oram superius, et modice amplius, et sic percute cavum inferius secundum latitudinem vasis superius, ita ut requaliter in eo possit jacere. Et si volueris, fac circulos duos interius cum circino, et pertrahe cum subula obtusa in medio similitudinem agni, slve dexteram quasi de cœlo descendentem et signantem, et litteras inter illos duos circulos, atque cum ferro fosso- rio subtiliter fode, poliens ad cfFectum sicut calicem.

112. Milieu du XIP siècle.

Uèinaillcrie cloisonnée.

Theophili Schedula dh'ersaruni artiuin, lib. III, cap. lui et liv, éd. Ilg.

DE ELECTIiO.

Quo facto toile partem auri tenuem et conjunge ad oram vasis superioreni, atque metire ab una auricula usque ad alteram, quœ pars tantse latitudinis^ sit, quanta est grossi- tudo lapidum, quos imponere volueris; et collocans eos in suo ordine, sic dispone, ut in primis stet lapis unus cum quatuor margaritis in angulo positis, deinde electrum, juxta

1. Léd. d'IIeiidrie intercale ici les mots suivants : pendcat, et supcrponc ci anuliun, cl iii fora mine nodi caudaiu, f)ar(iculasi/iie tjua: iiiest desiiper et tcncns ha>c cum sinistra manu foiliter et leqiialiter.

2. lon^itudinis, ms. de la bibliothèque impériale de Vienne, 2527.

(MI^s.î DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 81

fjuein' lapis cum margnritis, riirsiimque clectrum, sicqiie ordiiiabis ut juxta auriculas seniper lapides stent, quoruiii domunculas et canipos, easque domiinculas, in quibus elec- tra ponenda sunt, coiiipones et solidabis ordine quo supra. Et in altéra parte vasis similiter (acies. Si vero volueris in medio ventris gemmas et margaritas ponere, eodeni modo (acies. Quo facto conjunges cas et solidabis sicut auriculas. Post liicc in omnibus domunculis, in quibus electra ponenda sunt, coaptabis singiilas partes auri tenues, conjunctasque dilioenter eicies, atcpie cuni mensura et i-egula incides cor- riolani- auri, quod aliquanlulum sit spissius, et complicabis eas circa orani uniuscujuscjue partis du[)liciter, ita ut intcr ipsas corriolas^ subtile spalium sit in ciicuitu, quod spa- tium vocatur limbus electri. Doinde eadein mensura alque riga* incides corriolas omnino subtilissimi auri, in (piibus subtili forcipe complicabis et Cormabis opus quodcunquc volueris in electris facere, sive circulos, sive nodos, sive flosculos, sive aves, sive bestias, sive imagines, et ordinabis particulas subtilitcr et diligenter unamqiuunque in suo loco, atque l'ermabis buinida farina super carbones. Cumquc impleveris unam partem, solidabis eam cum maxima cau- tela, ne opus gracile et aurum subtile disjungatur aut liqué- fiât sicque bis aut ter faciès, doncc aliquantulum singuhe particula' adhfcreant. Hoc modo omnibus electris compositis et solidatis, accipc omnia gênera vitri, quod ad hoc opus aptaveris, et de singulis partibus parum confringens, col- loca omnes fracturas simul super unam partem cupri, unamquamque tamen partem per se ; mittens in ignem com- pone carbones in circuitu etdesuper, sulïlansque diligenter considerabis si «nequaliter liquéfiant : si sic, omnibus utere ; si vero aliqua particula durior est, singulariter repone. Accipiensque singnias probati vitri, mitte in ignem siiigil- latim, et, cum canduerit, proice in vas cupreum in quo sit

1 . ifiiod , éd. Hciulrie.

2. cnrrlf^iolam, éd. Hondric.

:}. coniglohis. ms. de la bibliothèque impériale de Vienne, n" 'llyïl i^'iiincii/as, éd. Hendrie. 'i. rt'gula, éd. Hcndrie.

F.vo.ML/. Dovumeiils relatifs » l hisluiic de iiinliistric et du cummcrce.

82 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XI^ s.]

aquii, et statim resiliet minutatim, qiiod mox confringas cum rotiindo malleo donec subtile fiât, sicque lavabis et pones in coucha munda, atque cooperies panno laneo. Hoc modo slngulos colores dispones. Quo lacto toile unani par- tem aiiri solidati, et super tabulani tnequalem adhferebis cum cera in duobus locis, accipiensque pennam anseris incisam gracile sicut ad scril)endum, sed longiori rostro et non fisso, hauries cum ea unum ex coloribus vitri, qiialem volueris, qui erit humidus, et cum longo cupro gracili et in summi- tate subtili rades a rostro pennae subtiliter et implebis quemcunque flosculum volueris, et quantum volueris. Quod vero superfuerit repone in vasculum suum et cooperi, sic- que faciès ex singulis colorij^us, donec pars una impleatur, auferensque ceram cui inh.-eserat, pone ipsam partem super ferrum tenue, quod habeat brevem cauclam, et cooperies cum altero ferro quod sit cavum in similitudinem vasculi, sitque per omnia transforatum gracile, ita ut foramina sint interius plana et latiora, et exterius subtiliora et hispida, propter arcendos cineres, si forte superceciderint ; habeat- que ipsum ferrum in medio superius brevem annulum, cum quo superponatur et elevetur. Quo facto compone carbones magnos et longos, incendens illos valde; inter quos faciès locum et «nequabis cum ligneo malleo, in quem elevetur fer- rum per caudam cum forcipe ; ita coopertum coUocabis diligenter, atque carbones in circuitum compones et sur- sum ex omni parte, acceptoque folle utrisque manibus undi- que sulïlabis donec carbones tequaliter ardeant. Habeas etiam alam integram anseris sive alterius avis magnœ, qua? sit extensa et ligno ligata; cum qua ventilabis et flabis for- titer ex omni parte, donec perspicias inter carbones ut fora- mina ferri interius omnino candeant, sicque flare cessabis. Kxpeotans vero quasi dimidiam horam discooperies pau- latim donec omnes carbones amoveas, rursumque expectabis donec foramina ferri interius nigrescant, sicque elevans fer- rum per caudam, ita coopertum pones rétro fornacem in angulo donec omnino Irigidum fiât. Aperiens vero toiles elec- ti'um et lavabis, rursumque implebis et fundes sicut prius.

\\\l' s] m: L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 83

sicque faciès donec liquefactuni aeqiialiter per oninia plé- num sit. Hoc modo leliquas partes compones.

DE POLIENUO ELECTRO.

Quo facto toile partem cer.-e ad longitudinem dimidii pol- licis, in quam aptabis electrum ita ut cera ex omni parte sit, per quam tenebis, et fricabis ipsum electrum super lapi- dem sabulcum ;equalem diligenter cum aqua, donec aurum ;e(jualiter appareat per omiiia. Deinde super durain cotein et iv([ualem fricabis diutissime donec claritatem accipiat; sic- <pie super eandem cotem saliva humidam fricabis partem lateiis, qua' ex anti([uis vascuiis fi-act;e inveniuiitur, donec saliva spissa et rubea (ial ; quam linies super labulam phiin- beam ;equalem, super quam lenitcr fricabis electrum usque dum colores ejus translucide et clari fiant; riirsumque fri- cabis laterem cum saliva super cotem, et linies super corium bircinum, tabula' lignea* ;equaliter alHxum ; super quod polies ipsum electrum donec omnino fulgeat, ita ut si dimidia pars ejus humida liât et dimidia sicca sit, nullus possit considerare, quae pars sicca, quœ humida sit.

113. Milieu du XIP siècle.

hdhrictitioii d'un encensoir fondu.

Tlioopliili Scliedtiln diversavuiu (itiiiiin, lib. III. cap. l.\, éd. Ilg.

DE THUUinULO 1-USILI.

Toile argillam fimo mixlaiu et bene niaceratam, et fac siccari ad solem, siccatamque comminue et diligenter cri- bra. Deinde cribratam aqua commisce et fortiter macéra, et exinde compone tibi duas massas ad magnitudinem (piain vis thuribulum habere, unam inferiorem, alteram superiorem, qu;e altior erit; qua? massfie vocantur nuclei. Quos statim perforabis ligno in longitudine in quatuor costls tcqualiter inciso, sicque siccabis ad solem. Post ha?c

84 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII= s.]

transduces eis (erriim, quod dicitnr toinatile, longiim et mediocriter gracile, quod sit in una summitate gros- sius et in très oostas percussuni œqualiter, ac inagis niagis- que gracile deductim usque in finem, in cujus grossiori parte iniponetur aliud ferriim brève et curvum, sive lignuni, cum quo possit circumverti. Deinde habebis duas colum- nellas ligneas super scamnum fixas et ab invicem sejunctas secundum longitudinem Terri, quie singuhe habeant in ante- riori parte singulos clavos siniiliter ligneos, ad mensurani palmi longos, et ad similitudinem gradus incisos; super quos ponetur li.num aliud rotuudum, ita ut possit propius et longius removeri, super quod requiescat manus tornan- tis. His ita compositis, inter duas ipsas coluninas pone fer- rum tornalile, quod nuclos continet, et corani te adLievam manum sedente adjutore, qui circumvej-tat illud, tornabis lerris acutis et latioribus ex omni parte usque ad tequalita- tem, sicque formabis nucleos illos ut sibi conjungantur œquali latitudine et spissitudine in medio. Intercides vero inferioreni partem a medietate inferius, ita ut latitude supe- rior duabus mensuiis inferioreni superet, in qua (ormabis et pedem. Eadem quoque mensura intercides superiorem partem, cujus tamen altitudo tanta erit, ut ter intercidatur ad similitudinem lignei campanarii, ita ut quœlibet incisura sursum magis magisque gracilis sit. His ita tornatis, eice fer- rum, et cum cultello incide in latiori limbo superioris nuclei quatuor angulos usque ad incisuram, quœ ei proxima est, ita ut in crucis modum formetur, et ununiquodque cornu aequales babeat latitudines in tribus parietibus, sed altitudo contineat mensuram et dimidiam latitudinis : in qua etiam pinnacula ad similitudinem tectorum formabis ; faciès quo- que in proxima turri ocio costas, quatuor latiores et qua- tuor strictiores, quas etiam rotundas faciès, ita ut anguli latioium promineant et strictiorum cavi sint, ut sic rolun- ditas appareat; in quibus ad mensurani suam tecta conve- nientia formabis. Turrini vero penullimam eodem modo formabis, sic tamen ut rotundœ costic super inferioris latas formentur, et inferioris lotundœ sub superiorum latis apten-

[XIP s.] DE LINDUSTRIF KT DU COMMERCE. 85

tur. Superior vero turris ooto costis .Tqualitcr latis et abs- qiie tectis fornietur. Ha^c eiit superior pars thmil>iili.

Inferioi-is partis autemlatior linibus, incisis angiills simi- liler in oriicis modum forni;ibis, ut superiori c(»aptetur et inferior liuibus in rotunduni fini;itur. His taliter aptatis, toile duo ligna ad longi udinetn pedis et grossitudinem unius digiti, et attenuabis ea ad spissitudinein, qua ceram habere volueris, aliudque lignum tant.T longiludinis rotun- dum et grossuni ut liasta lanceoe ; et habebis ascellam latani longitudine pelis et duabus ulnis longam et valdc .Tqua- lem, super quam configes pr;edicta duo ligna, ita ut a se spalio diniidii pedis disjuncta lignum contra lignum ;equa- liter aptetur. Deinde toile ceram puram quam igni apposi- tam fortiter macerabis, sicque calidam inter duo ligna super ascellam collocabis prius aqua subposita ne adha'reant, et illud rotundum lignum madefactum utrisque manibus forti- ter superdueens secundum s|)issitudinem lignorum attenua- bis. Et cum multas partes ;equales cera* paraveris, sedens juxta ignem incide eas particulatim secundum spatia, qua; in argilla thuribuli incidei'as, et uniciiique spatio suam |)ar- ticulam modiee calelactam aptabis, atque cum lerro ad hoc opus apto et calelacto circumsolidabis. (himque hoc modo totum luicleum exterius c()o|)eruer;s, atci|)<' Icrrum t'-nue c\ utracpie parte acutum in modum gracilis sagitta', cum parvula raiida ligiieo manubrio mlixum, et cnin illo ex omni parte circumcides, et cum buxeo ligno eodem modo lor- mato planabis, et ut in nullo loco cera spissior sit sive tenuior (piam in alio, procuiabis. Deinde pertrahe m singulis fron- tibus singulos arcus, et in obliquis parietibus similiter, et sub singulis aicubus ex utratjue singulas valvas, ita ut una- quîcque valva cpiartam partem spatii .contineat, et dua^ par- tes in medio rtMnancant ; in quibus spatiis pertrahes sub unoquo([ue arcu singulas imigines apostoloium, qua' singula* teneant singulos brèves in manibus, efligie qua volueris, ([uorum nomina scribes m limbo circa arcus. In spaliis vero triangulis, qui tectorum pinnas sustinent, ("ormabis simili- tudines duodecim lapidum, disponens unicuique apostolo

86 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII» s]

convenientem lapidem, secundum significationem nominis sui, quorum nomina scribes in inferiori limbo ejusdem spa- tii, et in singulis angulis juxta lapides faciès singulas fenet- stellas. H.iec erit siniilitudo de qua propheta dicit : Ab Oriente portae très, et ab Occidente portoe très, et ab Meri- diano port;e très, et a Septentrione portae très. In quatuor auteni angulis, qui snnt inter divisiones portarum, formabis in cera singulas turriculas rotundas, per quas catenop transi- bunt. His ita dispositis, faciès in proxinia superiori turri singulas imagines angelorum intégras m quadrangulis spa- tiis, cuni sentis et lanceis suis, quasi ad custodiam muro- rum stantes, et in rotundis turriculis formabis columnellas cum capitellis suis et basibus. Eodem modo faciès in penul- tima turri, qua^ brevior est, dimidias imagines angelorum et pari modo columnellas. In superiori vero turri, qua^ g'"^" cilior erit, lacies fenestras lungas et rotundas, et in summi- tate turris propugnacula in circuitu, in quorum medio foimabis agnuni, et in capite ejus coronam et crucem, et circa dorsum ejus brevem arcum, in cujus summitate sit anulus, qui imponatur média catena. Hœc est superior pars thuribuli cum opère suo.

Inferiori vero parte simili modo cooperta cera, formabis in singulis spatiis singulas imagines prophetarum cum suis brevibus, et aptabis unicuique apostolo convenientem pro- phetam, ut testimonia eorum, quœ brevibus sunt inscri- benda, sibi concordent. Circa prophetas vero non faciès portas, sed tantum spatia earum sint quadrangula, et in limbis super capita scribantur eorum nomina. Faciès quo- que in angulis quatuor turres in quibus catenre firmentur ut superioribus coaptentur. In inferiori vero rotundo spatio faciès circulos quot potueris, vel volueris, in quibus forma- bis singulas imagines virtutum, dimidias specie feminea, quarum nomina scribes in circulis. Ad postremum autem in fundo formabis pedem et tornabis, et omnia spatia circa imagines superius et inferius erunt transforata. Deinde uni- cuique parti suis infusoriis atque spiraculis impositis, cir- cumlinies diligenter argillam tenuem et siccabis ad solem,

[XII» s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 87

rursiimqiie et toi-tio Aicies slmiliter ; quiie partes jani vocan- tur fornue. Qiias oninino siccatas pones ad ignem et, cuni calefact.i' fuerint, cerain liquescentem luncle in aquam, rur- sunique ponc ad ignein, sieque faciès donec cerani oninino elcias. Post Iiu'C in loco apto et .Tquali pones carbones gros- ses et frigidos, snper quos stabilibis formas foramlnibiis inferius conversis, et circunipones eis lapitb:'s duos qui lesi- lire non possunt ad cab)rem ignis, et ordinabis eos lapideni super lapideni in similltudineni mûri abstjue tcmpcramento siccos, ita ut inlcr lapides multa foramina et parvula renia- neant. Quibus ita compositis, allins aquam (orni;c sint spa- tio dimidii pedis, circumfunde caibones aidentes, ac deinde frigidos us([uc ad summum, et cave ut tanti spalii sit inlcr formas et lapides, quod carbones capcre possit. Cumque carbones onines incanduerint, interduni cum gracili ligne movendi sunt circum([uoque per foramina inter lapides ut se conjungant, et calor ex onini parte ivqualis sit. Et cum in tantum descenderlnt ut formas videre possis, iterum impie frigidis carbonibns usque ad summum, sieque tertio faciès. Et cum vidcris formas exterius candescere, pone vas in ignem cum auricalco quod fundere volueris, et prinium niodice, deinde magis magis([ue sulllabis, donec oninino liquéfiât. Quo facto cum curvo feri-o et ligno inlixo diligen- ter commove, et vas in latus aliud couverte, rursumque auricalco impie et litpiefac, sic<[ue faciès donec vas plénum fiât. Quo facto cum curvo ferro denuo commovebis, et a car- bonibus purgabis, et sufïlatore fortiter flante cooperies magnis carbonibus. Deinde amotis lapidibus formas eicies ab igné, et argillam abundanter aqua perfusam atqne in modum fecis attenuatam cum panno diligenter circumlinies, sieque juxta fornacem, in quam fundis, fessa facta fermas impone et terrani circumquaque exaggera , et ligno inferius a'quali crebrius inpengendo diligenter comprime. Statini- que panniculuni multipliciler complicatum et fisse ligne impositum pr;c manibus liabeas, ejectoque vasculo ab igné cum forcipe curvato rostre, et panniculo apposito, qui sor- des et favillas defendat, dilififenter infunde. Hoc modo for-

88 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE . [1162-11631

mis iitrisque fiisis sine sic stare, donec infusorium supe- l'iiis nigrescat; deinde remota terra et a fossis extractas repone in tuto loco donec omnino frigeant, cavens sumnio- pere ne calidis forniis aquam superjacias, quia interiores nuclei, si humorem persenserint, statini inflantur et omne opus disrumpetiir. Clinique per se refrigeratisargillam remo- veris dillgenter circumspice, et si quid per negligentiam vel casu defuerit, locum illuni circumliniando attenuabis, et apposita cera, nec non argilla superaddita, cuni sicca fuerit, calefacies, sicque superl'undes, donec rivo in partem decur- rente, quod superfundis adha>reat. Quod cum respexeris, si minus fuerit firmum, cum combustione vinitrea; petra*, et liniatura ex mixtura argenti et cupri, sicut pnescripsimus, solidabis. Post htec diversis Hmis quadrangulis, triangulis, atque rotundis campos omnes primo translimabis, deinde fcrris fossoriis fodies et rasoriis rades; ad ultimum sabulo cum lignis in summitate modice conquassatis undique pur- gatum opus deaurabis.

114. liG2-l!63i.

Inslitiitioji du past et de /'aboivrement et attribution de In /iiridirtion à la coj'poration des houlaiigeis de Pantoise.

Liichaire. Catalogue analytitjiie des actes de Louis VII, n" 463. Actes inéflits, p. 419^.

In nomine, etc. Eoo Ludovicus, Dei g-ratia Francorum rex. Notum facimus universis presentibus et futuris nos con- cessisse bolengariis Pontisare quod nullus in villa faciat panem ad vendendum, nec molendinarius, nec fullo, nisi talis homo qui sit legitimus bolengarius et qui propria manu sciât facere panem et album et bisum. Hac autem de causa constitutum est quod unusquisque eorum, in vindemiis, dabit noi)is unum modium vini et in cellarium régis illud

1. Entre le 8 avril 1162 el le 2.S mars 1163.

2. Cf. un renouvellement de Philippe-Aug'uste de novembre 1217, dans Orilorni., XI, 308. Cf. L. Delislc, Calai, des actes de Pliillppe-Aiigiiste, n" 1779.

I17n-1189| DF: L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 89

Iratlet taie vimini (jiiod sit bonum et legitiniuni. Et si ser- vions noster promiiitiaverit viniim non esse leo;ale, ipse qui (lal)it vinuni leoitimutn in fide sua asseverabit et sic absolu- fus i-ecedet. Qui auteni intrabit in hoc ollicium potal)it bolengarios et singulis dabit gasteUuni unius oboli. Et ille ((uielum habebit ministeiiuni qui de reddendo vino nostro submonebit alios. Pro voluntate vero nostra providebimus eis magistrum, cui respondeant, et pro quo justicient se, et j)i(» nulle alio, neque pro populo, neque pro serviente aliquo, salvis redditibus prepositure nostre et salvo jure Anscufi de Senortio. Quod ut ratum, etc.. Actum Parisius anno Domini M" LXII". Data per manuni Ilugonis can- cellarii.

115. ll7l)-US9'.

Henri II , rot (C Angleterre, oi/ant égard (iiix .sen'iee.s f^iie lut rend leur industrie, eonfirme la "lii/de des tanneurs de liouen, son monopole et ses usasses.

('.Ii('nifl. ffisl. (le lionrn pendant I l'ixujiie mniniiinnlc. I. p. .'54,

note 2.

llenricus, Dei oratia rex Auolia', dux Xornuinniic et A(juilania' et conies Andegavia', coniitibus, baronibus, justi- ciariis, viceconi itibus, ininistiis et omnibus fidelibus suis salutem. Sciatis me concessisse et hac mea carta conlir- masse tanatoribus meis de Rothomao-o aildam suam et tanum et unctum suum, et omnes consuetudines et rectitu- dines gilda> sua' libère et (juiete, plenarie et honorifice, et c|U(hI nullus operetur de odicio eorum in Kothomago nec inlia Icuealam Hothomagi nisi per eos, pro servicio quod ipsi tanatores mihi faeiunt. Quare volo et firmiter pi;eeipio (|U()(1 nullus eos vexet nec disturbet nec in placitum pouat (le ollicio eorum nisi coram me. Testibus Egidio Ebroicensi

o

episcopo et Xicliolao d'Estotevilla ; apud Arquas.

1. Gilles du Perche, qui figure dans cette pièce en qualité de témoin, a ncrnpô le siog^c épispnpnl d'Evrrnx de 1170 à 1189.

90 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1180]

116. 1180.

Accord entre Raiiuond-Bèrenger IV, comte de P/-oçence, et Guillai/rne le Gros, vicomte de Marseille, réglant les con- ditions d'exploitation d'une mine de plomb argentifère sise dans le territoire de Toulon.

Arch. dos Bouches-du-Rhône, B 289. Blancard, Essai sur les monnaies de Charles /«>■, p. 34, n" 1.

Anno ah Incaniatione Domini jM° G" LXXX" facta fuit hujusmocli convenlio inter R[ayniuiuhini] Berengarii, Dei gratia comitem Provincie et \V[illelmum], vicecomitem Massilie, super argentariis Toloni, videlicet quod illi qui fatiunt incile, quicquid invenerint latiendo incile, piopiium débet esse illoium, una vero argeutariorum, ubicunique fuerint, prêter Tolonum et cumquambium plunibi, argeuti et emptiones et venditiones in tribus paitibus dividi debent, quarum unam habebit cornes, aliam Willehinis dominus Massilie, aliam factures cave. Justicie vero tantuni in duas partes dividi debent : medietatem habebit cornes, aliam W[il- lelmus] dominus Massilie et omnes predicti reditiis debent venire in manibus predictorum factorum cave et per manus illorum partiri délient. Et sciendum est quod predictus cornes Tolonum cum suo territorio, qualenus monstratum est, et omnes euntes et redeuntes tena marique' ad argen- tariam et ubicunque fuerint in Provintia, occasione predicte argentarie, defendere promisit. Preterea sciendum est quod, ubicumque factum fuerit argentum vel plumbum de predicta argentaria, apud Tolonum deferri débet et hoc totum, sicut supra scriptum est, Willelmus dominus Mas- silie, suo nomine et Iratrum suorum, cum uno milite, sacra- mento finnavit. IIoc idem et comes duobus militibus jurare fecit .

1. On lit dans le texte ; morir/iie (erre.

1182-83] DR L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 91

117. F.ntie le l^"" novomliro il<S2 et le 10 avril 1183.

Anciennes eotiliinies des hn/ic/ie/'s de la i^rande lioiiclierie à

Paris.

OidniuKiiices des rois de l'iancc, III.25'.t. Cf. L. Dclislc. Cataloi^Ke des actes de Philippe- Au f;uste, n" 68.

In noinine sancte et individuc Tilnitatls. Amen. Philipus Dei gratia Francoruni rex. Noverint univers! présentes pari- ter et futuri, quoniain oarnifices nostri Parisienses nostram adierunl presenliain, re({iiirentes ut anti(|uas eoruni consue- tudines, sicut pater et avus noster I.iidoN icus boue niemorie et alii predeeessores nostri reges Francoruni eis concesse- runt et in pace tenere perniissernnt, ila et nos eis concede- remus et in pace tenere pcrniitterenuis. Ad (piornni preces, consilio eoriini cpii nobis assistebant, concessimus, veriim quoniam consnclndines ille in carta qnam a pâtre nostro habejjant. non erant scripte, eas scripte mandari et sigillo nostro conliiinari jirecipimus. Snnt ant(>ni hec consneUi- dines.

1. (oarnifices Parisienses possnnt vendere et eniere bestias vivas et moitnas et cpiecuinque ad carnificium pertinent, libère, sine omni consuetudine et sine pedagio dando, inira banlugam Parisiensem , undeciimque res ille reniant aut quocnnique etiani dncanfur, si forte eas aliquo duci contin- gcrit. Pisces maris et pisces aque dulcis simili modo ven- dere possnnt et emere.

2. Xemo potest esse carnife.v Parisiensis, quin alii car- nifices habcant sua jura, scilicet pastuni et potum , nisi spontanea voluntate perdonare voluerint.

3. In octabis Natalis Domini, dabit nobis singulis annis unusquisque carnificnm duodecim denarios, in octabis Pasche et sancti Dionisii tredecim denarios illi qui id a n«d)is fenet in feodum.

4. Quisqiie carnificnm singulis diebus dominicis quibns sciderit carnes porcinas sivc bovinas, débet preposito

92 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1187]

nostro obolum de stallagio; et quisque cainificiim débet nobis singiilis annis unum haubentutn viiii in vindeniils.

Que omnia ut perpetuam obtineant firmitatem, paginani sigilli nostri auctoritate et regii nominis caractère inferius annotato cominunivimus. Actum Parisiis, anno ab Incarna- tione Domini millesinio centesimo octogesimo secundo, regni nostri anno quarto. Astantibus in palatio nostro, quo- rum nomina supposita sunt et signa. Signum comitis Theo- baldi dapiferi nostri. Signum Guidonis buticularii nostri. Signum Matbei camerarii. Signum Radulphi constabularii. Data per manum [Hugonis cancellaiii].

118. 1187, août.

Pn\>i/èi;vs accordes par Raiinond F, comte de Toulouse , au.v maîtres de pierre de Nîmes.

Layettes du Trésor des chartes. I, n" 350.

Anno ab Tncarnatione Domini MCLXXXVII, in mense augusti, nos per Dei gratiam R[aimundLis], comes Thoiose, dux Narbone et marchio Provincie, bona fide et sine dolo, laudamus et concedimus tibi Durando et B. Bligerio et R. de Veranicis et omnibus magistris lapidum qui modo sunt vel in antea fuerint cobabitatores urbis Nemausi, feudum hujusmodi, quod ab antiquo vobis concessum audi- vimus, scilicet ut non detis justiciam, nec faciatis expensas in causis et placitis que habueritis in curia nostra Nemausi, nisi tantum in judice, et ipsas cum moderamine justo, pro qualitate et quantitate negotii ; excipiuntur homicidium et proditio. Et pro hoc feudo, singuli, una die et singulis septimanis, cum edificavero in Nemauso, debetis operari sine loquerio, sed de curia debetis habere victualia, et in ceteris diebus victum et loquerium, sicut quilibet alius. Item, cum exieritis in exercitu nostro, debetis exire cum (erramentis vestris, et ego debeo vobis habere bestiam ad ferramenta vestra vehenda, et victum prestare, et pro sin-

[118y-90] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. <J3

^iilis castellis diruendis c. solidos. Hoc laudanientum fuit factiim apiid Carnaz, in presentia R. Milonis, R. de Bocheto, et Rascaon, et Pétri B de Anglada, W. Ricardi, Poncii Fiiicria et multoruni aliorum. Pctriis Petiti, mandalus ah iitraqiie parte, scripsit.

119'. 1189.

Inlcrdictloii des ronfrrrics.

Coucilf provinciiil tenu à Rouen le 10 févrici- II89, sUilul xxv. I). Bessiu, Concilia liotumagensis piDvincix (1717|, p. 07.

Stiiit ([uidain, tani cleiici (jiiam laici, luijusmoJi societa- teni iiuHintcs, ut de cetero, in c|uil)uslibet causis vel negotiis, mutuuiu sibi pra'stent auxdium, certani in eos pœnain statuentes qui contra hujusinodi veniunt constitutionem. Et ([uoniani hujusmodi societates seu fratrerias circa personas utiiusque ordinis canonica detestatur Scriptura, eo quod earuni observantia quosdani etiam usque ad criinen perjuiii perducal, ne amodo fiant, aut, si factic (iicrint, ne observen- tur, sub interminatione anathematis piohibenuis.

120. I l'.'O, entre le ."i avril et le 31 octobre.

(\>nimcrce du vin à Paris.

Trésor des chartes, reg. .1.1, 211, fol. 18. Cf. Catalogue des actes de Philippe-Auguste, p. p. Delisle, n" 372.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Amen. Philip- pus, Dei gratia Francoruni rex. Noverint universi présen- tes pariter et futuri, quoniam, propter increnientum ville Parisiensis et buroensium nostrorum, ad peticioneni eorum- dem burgensium, concedinuis et volumus, quod nullus qui

1. Cr. plus haut n-Oa.

94 DOCUMENTS RELATIFS A LHISTOIUE [1193-y4'

viniini addiicat Parisius per aquam, possit exonerare ad terram Parisius, nisi fuerit stacionariiis et residens Parisius, testimonio ' proboriiiii honiinum Parisiensium ; sed licet homini ciijus vinum luerit, vendere in navi, vel in taberna vel in grossum. Verum si aliquis extraneus enierit vinum illud in navi, accipiet vinum illud de navi in quadiigam et ducet extra l)aillivam Parisius, sine exonerare ad terram. Quod ut perpetuam obtineat stabilitatem, sigilli nostri auctoritate et regii nominis karactere inferius anno- tato presentem paginam precipimus confirmari. Actum Silvanecti, anno Incarnati Verbi M. C. nonagesimo secundo , reç>ni nostri anno tertio decimo. Astantibus in palacio nostro quorum nomma supposita sunt et signa. Dapifero nullo. Signum Guidonis buticularii. Signum Mathei camerarii. Constabulario nullo. Data vacante cancel- laria.

121. Entre le 1^' novembre 1193 et le 9 avril 1194. Sauf-condiiit accorde aux uiarchaïuh d'Ypres.

Archives du Nord, B 1561. Premier cartulaire de Flandre, pièce 608, 165 vo. Warukoenig et Gheldolf, Histoire de la Flandre, t. V (1864), p.330,d'apr.rorig. scellé aux Arch. d'Ypres. Cf. L. Delisle, Catalogue des actes de Philippe-Auguste, 392.

In nomine sancte et individue Trinitatis. Amen. Philippus, Dei gratiaFrancorum rex.Noverint univers! présentes pariter et futuri quod nos niercatores de Ypra cum rébus suis in protectione et conductu nostris recipimus in terra nostra reddendo pedagia que debuerint, hoc modo quod nec ipsi aut res eorum pro pecunia quam comes Flandrie aut alius debeat arrestabuntur , nisi illi qui arrestabuntur debitores fuerint aut fidejussores, aut nisi ad presens forefactuni ratio- naliiliter capti fuerint, neque ipsi advocabunt alienam pecu-

1. Vidiiuus de 1315, dans Oi duniiunccu, .\V, 51 : Icstimoniis.

[1194-95] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 95

niam pro sua. Si vero inter nos et cloniinum suum allqiia emerserit contentio, non arrestabinuis eos aut pecunias eoniin iiilVa (juadraginta dies, sed habebunt spatium quadra- ginta (lieriitn ad les suas de terra nostra educendas, et si ipsi aut res ipsoruni capti fuerint in terra nostra aut arrestati inde- bite, nos exinde tantuni faciemus quantum de burgensibus nostris I*arisicnsil)us. Quod ut firniani perpetuauKpie obti- neat stal)ilitateni , sioilli nostri auctoritate et reiiii noininis karactere inferius annotato présentera paginam precepinius confirniari. Actum Parisius anno Incarnati Verbi niillesimo centesinio nonagesimo tertio, regni nostri anno (juinlo decimo. Astantibus in palatio nostro quorum nomina suppo- sita sunt et signa. Dapifero nullo. Signum Cluidonis buti- cularii. Siunuiu Malhei eanierarii. Siunum Droeonis consla- buhirii. Data vacante cancelhiria.

122. Ilntre juilb'l ll'.Ki et mais 1195.

Les iiiiilwrcs prcinirrcs du c/ii /jc/n'c/it être l'niplonct's su/i.s donne/- lien à la perception des droits sur r industrie.

Eiu(uèle dans un débat entre le chapitre et la communauté des haijilaiils de Chartres.

Caitttlaire de Notre-Dame de Chartres, p. p. l-épinois et .Merlet.

I, 2'i0.

(jaulridus Salvus, serviens, juratus, dixit tle Morello

tonellario fpiod uxor ejus, pannificans, tracta fuit in

causam violentia Clementis. tune prepositi Carnotensis, sed decretum fuit, in episcopi Josleni curia, astante Clémente pre- posilo, quod de hma oviuni suarum pannificare poterat, et, si ([uid ad perfectionem panni deesset, supplementum pote- rat conij arare sine consuetudine, totumque vendere inimu- niter, sed pannum integrum de lana emptitia non licebat ei (aecre vel vendere. Hoc etiam de immunitate pannificandi testatur niauister Erembertus. Addidit etiam Gaufridus predictus quod vidit Fulcaudum fullonem, prius talliabilem

96 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1197j

coiiiiti, postea In servicio Roberti, tune decani, uh omni exactione immunem.

123. 1197.

Histoire crime construction.

^^'ilhelmi C/tionicon Aiidrensis inonasterii ' ; Mon. Geini. hist. SS.,

XXIV, 724.

Eodeni anno- cloiiiiniis abbas Iteiiiis a siibditis suis est admonitus et post niultas admonitiones ad hoc inductus, ut doniuni ad opus infirmorum construeret ab orientali parte dormitorii et claustrum interponeret. Videbant enim magnam pecuniam ex provisione domini Pétri abbatis huie loco dimissam magna ex parle nunc utiliter nunc inutiliter defluxisse, et sunimo affeclu hoc opus desiderabant perfici ex illo residuo, quod adhuc sciebaut superesse. Acquiescente abbate, circuniquaque invitati sunt artifices et cimentarii, cesores lapiduni et alii operarii. Ut autem aptior inveni- retur construende fabrice locus et a dorniitorio aliquan- tuhini remotus, domus columbarum lapidea et quadrata solo tenus deicitur. Domus infirmorum lionea funditiis evertitur, diversi generis arbores radicitus eveUuntur, et in prolundis terre visceribus fundamenta constituuntur. Ceptum opus brevi tempore elapso surgit in altuni, et famis angustia totam afïligens patriam urget et accélérai opus sumptuosum. Nani multos hic operari vidimus non nummis conductos, sed solo pane et tenui ceivisia contentos, et pro adjectioue alicujus pulmenti satis exhibiratos. Denique de Tornacensi civitate ad claustri coustructionem magna strues marmorum per flumina et per terras hue advehitur a nemore Sancti Vulmari de Nemore'^ major strues lignorum in curri- bus et quadrigis adducitur, plumbi et stagni copia magno pretio comparatur, et sic infra biennium totuni opus mirifice consummatur.

1. Abbaye d'Aiidres, dioc. de Thérouanne, puis de Boulogne.

•1. 1197.

3. Samer-au-Bois.

[XII' s.] DE L'INDUSTRIE KT DU COMMERCE. 97

124. 1198 (n. s.), 25 mars.

Prn'ilèges des Flamands à Cologne.

Archives du Nord, Chambre des comptes, B 10, a" 210. Wariikœnig, Histoire de la Flandre, II, pièces justif , n" VIII.

Notiini sit oniiiihus qiuxl burgenses Colonienses et Flan- drenses in eo convenerunt qiiod, dirm ali([uis Flandren- siuni per terram vel aqiiain paratus fiierit ad recedeiidum, si qiiis ab co debitum repetit, iiiide testes habuerit, secun- dnin jus Colonicnse eum convincere débet, et ainplius eum non retardabit; quod si testes non Iiabiierit, ille (|ui impe- titur siniplici juraniento sola manu, sine interceptione quod bi/vanc est et abscpie dilatione, prestito se purgabit et liber[av]erit. NuIIus de terra eorum apud nos ad duellum p!Ovocari potest, vel ad judicium (juod vulgo ordeil dicitur, nisi forte homicidiuni fecerit aut alicui vulnus dederit sive de falsa moneta deprehensus fuerit vel pacem violaverit, Nichil repetatur ab eis pro debito alterius, nisi illud proprio ore reddere promiserit vel fidejussores fuerint. Acta sunt hec anno Dominice Incarnationis MT." XC YII". Datum Coloniae VIII kaleiidas Aprilis.

125. 1199, 21 mai.

Jean sans Terre accorde aux bourgeois de Rouen des privi- lèges commerciaux et civils déjà accordés en partie par Henri m.

Vidimus de Jean Salvaing. bailli de Ilouen du 27 novembre 1445.

Arch. municipales de Rouen *. Chérucl, Hist. de liouen pendant

l époque cnwmunale, pièces justif. , n" iv. Cf. (iiry, Etaldisseinents de Rouen., I, 20 et II, p. V; Fréville, Mémoire sur le commerce maritime de Rouen, II, n" vu.

Johannes, dominus Anglie et Ybernie et dux Nor-

1. Cette charte est en réalité une confirmation de la commune de Rouen, d'où nous avons extrait les clauses relatives au commerce. La charte de Henri II, de l'année 1150 ou environ, est publiée dans Chéruel, oui', cit., p. just., 1.

2. L'original de cette charte est perdu depuis longtemps. M. R. de

Fao.mez. Doruments relalif.i à l'histoire de linduslrie et du commerce, î

ys DOCUMENTS RELATIFS A LHISTOIRE [XIP s.]

mannie et Aquitanie et cornes Andegavie, arcliiepiscopis, episcopis, comillbus, baronibus, vicecoinitibus, baillivis, minislris cl omnibus fidelibns suis citra mare et ultra sahi- tem. Sciatis nos concessisse et presenti carta mea confir- masse civibus Kotboniagi, libertates et quietancias suas

13. Item quod ipsi cives Rothomagi , ubicunque venerint in terra nostra cum mercaturis suis, (piecumquî sint, eas pacifiée et quiète vendant ad detallagiuni vel alio modo ad libitum suum, et carcant eas et decarcant, et portant et reportant ubicunque voluerint, salva prisa nostra vinorum suorum quam habemus apud bondonias ad opus nostrum, ad Ijibendum et donandum ubi nobis placuerit, et non ad vendendum, scilicet de unaquaque navigata vini duo dolia, unum antc niustum et aliud rétro mustum, ad electlonem nostram et ad advenantum, quod alia vina illius navis vendita fuerint et quod pretium illorum vinorum quod babebinuis, intra quindecim dies intègre reddat ir. Et volumus quod prisa illa fiât intra octo dies, postquam illi qui vina illa adducent, scire facient b;iillivo nostro, c[ui prisam nostram faciet apud Londonias : Et nisi infra ^ istum terminum ita fiât, extunc predicti cives* de eis facian' quod voluerint , absque licentia ab aliquo capienda.

14. Item ipsi cives Rotbomagi habeant apud Londonias portum de Danes^ate-, sicut babebant in tempore Edw. rdi régis, tali cousuetudine quod, si in portu illo aliquam navem invenerint, undecunque sit, piecipient eam inde auferri et expectabunt unum fiuctum et unani cbbam, et, si navis inde ablata non fuerit, cives Rotbomagi coi- das navis illius rescindent si voluerint, et eam sine cla- more et forisfacto inde depellent, et , si navis illa pcriclita- l)itur ex illa de[)ulsione, nemini inde respondebunt.

15. Item c|uod nullus mercator transeat Rotbomagum cum mercatura sua per aquam Sccan;r, asccndendo vel

Beaurepaire a bien voulu collalioiiner pour nous le (cxto donné par Chéruel sur le vidimus, d'après lequel il a été publié et qui est aujourd'hui la rédaction la j)lus ancienne et la plus autorisée.

1 . iniid, (Chéruel.

2. Downgalo, port sur la Tumi?e dans la lilé de Londres.

[XII« s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 99

iiclviiliiiulo, nisi civis mancns jipiid Rothomaguin fiiorit. IT). Item luillus, nisi sit mancns in Rothomago, potest vinum discarcare in colario vel in domo.

17. Itom qnod ipsi cives sint quieti a pasnagio et pastii- ragio pcr omncs forcstas et terras nostras.

18. Item ({uod ipsi cives Rothomagi, et navcs et homincs sui, cum averiis et pecuniis suis, ascendant et advalent, et transeanl pcr cheminnin aqiiae nostrae Secane, in quam- cumque partem vohierint, et |)()ntes et perças, ahsqiie ali- cnjiis licentia, si eis necesse liierit, levant et iterum roficiant.

lîl. Item qnod nulla navis de tola Xormannia débet eschipparc ad Hiherniam nisi de Rothomago, excepta una sola, cni licct eschippai'c de Gesarishnrgo semel in anno, et quecumqne navis vcnerit de Ilibcrnia, ex quo capud de Gernesio ' transierit, Rothomagum veniat, unde nos liabe- bimus de unaquaque navi unum tymbrum de martrvna'-' aut decem libras Rothomagi, si navis mercatores jnrare poterunt quod illas marlrinas non invenissent emendas ad portum in quo carcaverunt, pro consuetudine nostra auferenda, et vicecomes Rolhomagi habeat de unarjuaque navi viuinti solidos Rotliomatfcnses, et camerarius Tancar- villa' unam aucipitrem aut sexdecim solidos Rothomagenses.

20. Item nullus extraneus mercaturas illarum navinm vel aliarum que vcncrint de ultra mare emat, nisi per manus liominum Rothomagi. Si quis autem hoc fecerit, medietas de tali misericordia cum cives Rolhomagi judical)unt, erit nostra , et alia civium Rothomagi j)ro forisfacto.

21. Item consuetudines Deppe similes sint consuetudini civium Rothomagi in thelonio.

22. Conccdimus ctiam et confirmamus eisdem civibus Rothomagi communiam suam cum omnibus libertatibus suis et jnstitia sua sicut unquam eam melius habuerunt.

23. Volumus ctiam et firmiter precipimus quod nullus miles, dum guer|r]am nostram habemus, nioram laciat in

1. L;i j)oinle de l'île de Giicrnesey.

2. Une certaiuo quantité v. frnnr. timbre) de peaux de martre.

100 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII« s.]

civitate Rothomagi magis qiiam per unam uoctem, nisi per pveceptum nostrum, vel pro corporis sui infirmitate.

Testibus Rol)erto comité Mellenti, Willelmo Marescalco, AVillelnio de Kreon , Gerardo de Foiir/iiva/, Rogone de Saceio, ^YiIlelmo de Pratellis, Willelmo de Cantelou, Johanne de Bracestria , Willelmo fdio Alani. Datum per maïuim Roscelini, tune agentis vices cancellarii nostii apud Dieppam, XXI=* die Maii, anno ducatus nostri primo, Matheo Grosso tune majore Rothomagensi.

126. Seconde moitié du XIP siècle.

Histoire iViiiic conslriiction.

Wilhclmi Chrunicoii Andreusis; Mon. Germ. hist. SS.. in-fol. XXIV,

710.

DE CONSTnuCTIOXE HtUlS F.CCLESI.T: ^ SLB AlîBATE PETRO.

Pace tandem temporis adepta, sopitis guerriset variis sibi illalis injuriis, dominus Petrus ad ecclesiam antiquam semi- rutam et minantem cotidie ruinam renovandam totus accin- gitur. Lapidum, calcis et sabuli grandis ad hoc strues et materia preparatur; lapidicina inter montem de FicI/ies- et Aiitingehein'-'' sita, unde ecclesia antiqua cum edificiis prio- ribus fuit extructa, pro eo quod adeo remota fuit, deseritur, et in parrochia de Campanies * citra montem à^Mas a domino Petro, indagatore sedulo, alia lapidicina satis vicinior invenitur. Tam hieme quam estate ibidem operi insistitur. Aperta terra, nions lapideus cavatur, vêtus et ruinosa eccle- sia fundltus evertitur, recens et decens inchoatur; durior quoque lapidum materia in fundamento locanda ad bases, columpnas et capitella cum maximo sumptu de comitatu Boloniensi hue adducitur. Intérim in capitulo cantatur, acceleratur opus, et in brevi spacio chorus, cum turri et

1. Abbaye d'Andrcs au diocèse de Boulog'ne.

2. Fiennes, Pas-de-Calais, ar. Boulogne.

3. Aulingues, Pas-de-Calais, ar. S'-Omer, c°" Ardres.

4. Campagne-lez-Wardrecqucs, Pas-de-Calais, ar. et c"" Saint-Omer.

IXII- s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 101

duabus crucibus ei anaexis, auspice Christo, consummatur. Quo opère leliciter ad finem perdiieto, parrochiani onines, lam nobiles qiiam alii, doniini Baldiiiiii' comitis consilio anlinali, ad exemplar operis incepti navem ecclesie ad opus suuni ab abbate peiTicI petlernnt et ceutum ei marcas ad hoc agen(Uiin unanliniter proiniseriint ; qiias tamen teplde, remisse et negligenter persolveriiiit. Xam lebetes, (dhis eneas, caldarias et trepetes ferreas ex eis tandem, déficiente promisso, cxtoiqueri oportiiit, et totum (ère pondus operis abbati perficiendum incubuit. Ipse vero in solo Deo spem oonstituens et })eate Rotrudis- auxlliiim die et nocte depos- cens, prêter spem omnium, opushipideiim mira paucos annos consummavit, lignis de haia Gisnensi luic adductis fabii- cavit, pkimbo cooperuit. Xun(iuam tamen pr;vdicatorem pro pecunia questuose acquirenda, ut quibusdam ecclcsiis et monasteriis mes est, hinc emisit ; nunquam a principibus et potentil)ns subsidium mendicavit, et tamen, opère per- fecto, se solito ditiorem invenit.

127. Seconde moitié du XII'' siècle''.

()f)('ra(i()//f! subies par le lin et le c/ki/h'/'c.

Moriz llaupl, Zcitschrift fur Di'utscht's Alteriliiim. 1859, XI. p. 215.

.VLTEHCATIO OVIS KT I.IXI.

Oi'is, Quis queat in quantas rapieris dicere paenas, Femineis manibus vulsa solo penitus ?

1. Baudoin II, comte de Guines.

2. Patronne de l'abbaye.

.3. Si ce poème devait être considéré comme l'œuvre d'IIcrmann de Reiche- nau surnommé le Contrait^ mort en 1054, il faudrait nécessairement le repor- ter à une époque antérieure à cette date mais cette attribution, acceptée par Edelesland Du Méril 'Pocsies populaires latines (intérieures au XII' siècle, D. 381) et même par Haupt {Zeitsch. f. D. A.. W), n'est rien moins qu'établie ( «v'^attenbach, Deutschlands Gescliic/iisr^uellen iiii. M. 6' éd. II, 44) et nous avons cru, dès lors, devoir adopter l'opinion de Quicherat {Aotes mss. sur l'his- toire de la draperie) qui nous a paru, à raison de sa compétence dans l'his- toire des industries textiles, un arbitre autorisé sur cette question chronolo- gique.

102 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII» s.]

Piorsus ut inteieas untlisque soluta putrescas,

Xigi'os triiiica prius perpetiere lacus. Post lougiim tempus ab aqua transibis ad œstiis,

Ut possis minui sicca labore levi Riiricolas validos, fortes contusa lacertos

Prorsus lassabis tritaqiie malleolis. Cum jam perdideris quod habebas ante vigoris,

Ibis femineo dedita ludibrio. In ligno tensiim, quod talem servit in usnm,

De ligno tactis te ferient gladiis. 0 quoties structam jaeulis ex mille coronam

Transibis, quoties prœtereundo gemes! Per tam terribiles rapiens tua viscera dentés

Te violenta nuinus mille trahet vicibus. Cum nil restabit in te quod prendere possit

Istud supplicium, tune patiere novum : Astringit solidas panno pix illita setas,

Compositas œquis exterius stimulis : Ha> scrutando tuas penitus penitusque medullas

Consument totum si <|uid erit reliquutn. Herba modo vlridis (frustra tumefacta superbis)

Tune tôt trita modis nil nisi floccus eris, Ventis ludibrium, levé pondus in aéra raptum.

128. XU'^ siècle.

Concours cnthotisiastc des populations aux constructions

religieuses

Gesta abljatuin Trudoneiisitiin, éd. Kopke. Mon. Gerin. hist. SS. in-IoL X, lib. i, 234.

Tnterea abbas Adelardus secundus-, sollicite aofens ne tantus eleemosinarum fructus otio totus cederet et luxui, monasterium quod neque vetustate, neque rimis aliquam ruinam videbatur niinari, non sane passus est prtesumptuo-

1. Cf. n- 132.

2. Adelard II fut élu abbé en 1055. Celle partie des Gesta a été rédigée par Rodolphe, qui fut élevé à la dignité abbatiale en 1108.

[XII» s.] DE L'INDUSTRIi: ET DU CO.MMERCi:. 103

sorumhominiim, tam monachorumquanilaicoium, lemeiitate dirui, secl amplitiidinc latitudineque majus satis ordinatum nuiro flnnissimo, coliiiuiiisqiie spcctabilihus, pulclu'niiiio tandem opère, sed expensis inestiniabilibus reparaii. ^ ideie erat niirabile, et relatu erit inciedibile, de quain b)noe quanta hominurn multitudo, quaiitoqne studio et la-tilia lapides, ealcem, sabulum, ligna, ac (juiecumque operi eianl necessaria, nocte ac die, plaustris et curribus gratis, pro- priisque expensis non cessarent advehere. Ipsi <juo(|ue lapides maceriales, atque in fundamento grandes atque giavissiini positi, fideliter hoc possunt attestari, (|ui lu tota Hasbania cuin non possint reperiii, de alienis partibus comprobantur apportati. Coluninas autein de Guorniatia * per Renuni Coloniam uscjne navigio deductas , atque aliunde alias plaustrisque invectas, tamquam a Colonia usque ad nos per terram vehendas populus vicatim, funibus plaustris injeetis, ardentissinio studio ra[)iel)at, et sine onini l)ouni jumentorunique adniiniculo, per ipsuni quo(|ue fundum Mosîc sine ponte trajectas catervatim ad nos yni- nisonis vocibus perducebant. Quid plura.' nuiro vidit con- summatum et tecto totuni pêne obunibratuni, excepta parte aliqua, qu;r inter niajorem turrini et arcuin grandem ante- posituni continetur.

129. XIl-^ siècle.

Vt'fc/in'nls et antres objets littir>j(i(iiics.

Gesta al)bntuni Trudonensium, lib. V[ -. Mon. (lerin. liist. SS.. in-l'ol. X. 256.

Ad missîe saœ ornamentuni reponendum scriniola duo tali operi convenientia fecit, suoque studio amictum inagno aurifrigio et longo ornatuni, albainque Uujueuni a colio aurifrigio factum, et noduni unde alligebatur ex auro et margaritis pulchi'e habentem compactum, in eis acquisivit.

1. W'orms.

'1. Celte partie des Gesta a été également rédigée par Rodolphe, élu abbé en 1108.

104 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII« s.]

Similiter et cingulos duos, iinum de nlgro bonoque pallio latum satis, aurifrigio latitudinis trium digitorum in fine decoratum, alium de pallio varii coloris valde bonum, a nodo ante ventreni cingentis eum, fdis aiireis iisque ad siimniitatem operose multum crasseque nndique contextum. Sed et balteiim et caliceni eum patena argenteum, intus et circa oras exterius deauratum, pixidem argenteam, similiter et argenteam acerram, vasque argenteum ad vinum, trium firtonum ' pondus habens; thuribulum quoque de cupro deauratum, catenulas argenteas babens; pelviculam simu- lacro besiola- caudatam de cupro factam ad suscipiendam aquam manuum lavandarum, intus babentem imaginiolas argenteas fusili opère cadatas ; tresque tuellas, unam sternen- dam super altare, aliani sub lll^ro, tertiam ad tergendas manus. Crucem quoque eum crucifixo et pede quatuor Evangelistarum imaginibus operoso, utrumque de cupro sed deauratum, Columbam etiam cupream, auro tamen superius argentoque variatam, continentem aquam ad opus manuum. Casulam de nigro pallio circa coUum et a collo usque ad pedes ante ventrem aurifrigio lato ornatam ; cappam similiter de nigro pallio paene eodem, circa collum, et super cristam capitii aurifrigio ornatam, ante pectus habentem plus quam palma* unius longitudinis, aequa lon- gitudine et latitudinc aurifrigium neque tantum auridigiuni quam rem fdis aureis desuper solidissime contextam, in medio habentem cfcmmulam bullula circumclusam. H;t>c omnia ad oflicium misscC sure, et ad ornamentum ."vcclesise proprio studio de novo acquisivit. Redemit quoque cappam unam alla pallii valde bonam, thuribulum quoque argenteum appendens septem marcas, quod postea eum prestitisset arcbidiacono cuidam nomine Alexandro eum pallio uno optimo, quod ipse quoque emerat, et calice argenteo, nun- quam rehabere potuit, quae ita usque hodie nostra œcclesia perdidit. Pallium quoque unum, quod sufllîcit ad majus altare cooperiendum, émit totum novum, et de spisso pallio pur- purei coloris, palleiitis tamen, in grandiusculis rôtis ima-

1. En franc, fierton ou ferlin.

[XII» s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 105

f^inihus bpstianim variatiiin. Hoc hodie quoque pênes nos habetur.

130. XII'^ siècle.

Ghilde iiuirch(nidc.

Pagart d'Hormansart, Les anciennes communautés d'arts et métiers de Saint-Omer, dans Mrm. de la Société des antir/uaires de la Mori- nie, XYII (1880), 5-10.

H.EC SUNT CONSLETLOINKS (;iLDF. MKIlCATOni K .

1. Si qiiis niercator nianens in villa nostra vel in subnrbio in oildam nostram intrare voluerit et pergens alicubi dotnr- baliis liierit vel res snas amiserit vel ad diielluni fuerit piovocatus, omnino nostro carebit anxilio.

2. Si quis gildani non habens aliquam waram ' vel corri- gia vel aliud hnjusniodi la.xaverit et aliquis gildarn habens supervenerit, eo nolente, niercatoi-^ quod ipse taxaverat émet. Si quis vero gildam habens mercatum aliquod non ad victum pertinens valens V gr. s. ^ et suprataxaverit, et alius gildam habens supervenerit, si voluerit, in mercato illo porclonem habebit, quod si forte taxator supervenienti porcionem con- tradixerit et coram decano tcstimonio duorum de gilda convinci poterit quod porcionem contradixent, duos solidos emendabit.

3. Advenionlc tempore potacionis. jus est ut decani capi- tulum suum submoneant ipso die adstari potacioni ibique precipiant ut hoia noua ad sedem suam pacifiée veniant, et quisque erga alium pacem habeat de veteri ac novo facto.

4. Statutum est autem si quis aliquem ad potandum secum adduxerit vel filium vel nepotem vel famulum, de uno- quoqueXll d. dabit;ab hac sententia magistros cxcludimus.

5. Si quis vero non habens gildam ad potacionem vene- rit et ibi latenler bibens deprehensus fuerit, Y gr. s. dabit, vel in momento gildam emat ; inde clericos, milites et mercatores extranoos excipimus.

1. Nous n'avons pu détorniiner le sens de ce mot.

2. Après le mot nolente il faut suppléer : in mercalo illo porcionem habere et remplacer mercator par emptor.

.3. grosses solidos.

10(1 DOCUMENTS RKLATlFS A L'HISTOIRE [XII» s.]

(). Si quis scacchas aiit patiiios iii gildalla attulerît, diml- diam unciani argent! dabit vel X denarios.

7. Si quis stulte contra decanos locutus fuerit, diias uncias aroenti dabit.

o

8. Si quis contra alium stulte locutus fuerit, duobus audientibus, dimidiam unciani dabit.

9. Si quis aliquein pugno vel pane vel lapide percusse- l'it, non enim intersunt alia arma, duas uncias dabit.

10. Si quis a sede sua iracundia contra alium surrexe- rit, unam unciani dabit.

11. Si quis, audito tintinnabulo, clanioreni lecerit vel se erexerit, dimidiam unciani dabit.

12. Si quis cyluni cum potu extra gildallam absque licen- cia portaverit, dimidiam unciani dabit.

13. Si quis ad capitulum suuni prima puisante non vene- rit, XIl d. dabit ; qui vero absque licencia i-ecederit, non infirmitate cosente, XII denarios dabit.

14. De omiii stullicia que agitur infra duos dies potacio- nis in facto vel verbis coram decanis respondendum est nec coram alio judice ; sic enim definitum fuit tempore Gulurici Rdbel castellani ' ac divisum inter Guluricam et burgenses.

15. Constitutum est ut decani vinum et ea que ad gildani necessaria sunt procurent quousque de acquisitis sua reci- piant.

1(). In potacione nostra custodey poriarum portas levan- tes burgensibus ad potacionem vel ad capitulum existentibus quisque unum lotum, quisque propinatorum ununi lotum singulis noctibus , quisque liostia custodientium unum lotum ; si quis de gilda infîrniatur et cognitus sit a vicinis suis, singulis noctibus uiiuiii lotum. Si quis extra regionem fuerit, uxor ejus singulis noctibus unum lotum liabebit. Si vero in nuptiis fuerit, nuUi de vino suo respondendum est. Sacerdotes vero omnes ad vesperas existentes quisque singulis noctibus unum lotum; ideo omnes quorum diver- sorum parrochiani sunius. Custos Sancti Audomari qui primam sonat per quam ad capitulum nostrum adunamur et

1. Oiivi'v Rabel, châtelain de Suiiil-Oiicn de 1072 à 1083 ou envii'oii.

fXII* s] DE L'INDUSTRIK ET DU COMMERCE. 107

nobis rcliqiiiiis acconimochit singulis noctibus uiuiin lotuin. Itleo quatuor plegii sumuntur ut si unus illoruin vixoiit intègre persolvet unus [quasi] omnes plegii exstiterint '. Dehitore vero mortuo omnes plegii liberi sunt.

17. Si ([uis giltlanj emerit juvenis vel senex, priusquam in cartula ponatur, II d. notario. decanis vero duos denarios.

18. Jus vero decanoiuni est ut, duobus diebus ante pri- niam, cum notario su[()j comedant de coninnini in thalaino gildalle et vinuni lune habeant, ali([uod si lieri non potest ali(pio oecupali negotio, quisque deeanoruni ad hospitiuui suuin per eapitulum diniidiuni sextariuni habeat ; notarius auteni ununi lotuni pro niatutinali prelibacione. Singulis vero noctibus, prout justuni est, oi'dinatis ac distributis, (juisqiu.' deeanus ad bospitium suuni ununi sextarium babeat, notarius veio diinidium sextariuni babeat. Si quis ouin arniis portas intrare volucrit, a custodibus arma deli- neantui- quous([ue redeat vel ([uousque ab liospite suo aut ab alio sibi noto pacificus esse testetur. Finita potaeione et pci'solutis expensis omnibus, si quid remanserit, (;ommuni tlelur utilitati vel ad plateas vel ad portas vel ad ville muni- eionem, poslea autem omnes posteros in Cbristo monemus ut paupcruni ae le[)rosarum misercantui'.

131. XII" siècle.

Serfs cvcrcéfi dans certains /nélicrs.

Vitn (ichefuiidi episcopi Constantiensis in Suevia. Mon. (icrni. Iiisl. SS., in-fol. X. 588.

Post ba'c , convocatis servis suis -, cleait ex eis optimos (juosque et constituit e.\ cis coquos et pistores, cau[)ones et fullones, sulores et hortulanos, carpentarios et sinfîularum artium mau-istros, et constituit cis ut, eo die ([uo fratribus deservirent, de annona (juoque Iratium in pane rebcerentur, ([uia dignus est operarius cibo suo. Ut autem bono animo suis ministrarent domiiiis, buiusmodi donario ipsos cumulavit, scilicet ut, cum quis pr;esentium

1. Nous avons substitué exstiterint à e.rstiterunl à cause de >/uasi, que nous avons cru devoir suppléer.

2. Il s'agit de Gebhard, évêque de Constance, de 980 à 995.

108 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE rXII« s.]

vel eorum successornm, (|iu de progenie illorum esset, moreretur, exuviœ de eo non sumerentiir, sed haeredes rolictam htereditatem indivisam possiderent ; si vero de alia progenie aliquis accessisset *, ab hoc donativo alienus exsti- tisset.

132. XIP siècle.

Concours de la population à la construction des églises'.

Sugerii Libellus de consecratione ecclesix et translatione corporum

sancti Dyouisii.

Recueil des historiens des Gaules et de la France, XIV, 313.

Locus quippe quadrari;e admiiabilis prope Pontisarani

castrum molarum csesoribus sui qiuiestuni ab antiquo

offerebat, nihil egregium hactenus proferens, exordium tanta^ utilitatis tanto et tam divino nedifirio, quasi primitias Deo sanctisque niartyiibus, ut arbitrabamur, reservabat. Quotiens autem coluninoe ab imo declivo funibus inno- datis extrahebantur, tam nostrates quam loci affines bene devoti, nobiles et innobiles, brachiis, pectoribus et lacertis, funibus adstricti, vice trahentium animalium, educebant, et per médium castri declivium diversi offîciales , relictis ofïiciorum suoium instrumentis , vires proprias itineris dilTicultati ofTerentes, obviabant quanta opérant ope Deo sanctisque martvribus obsequentes.

133. Vers le XIP siècle.

Glaçiire plombifère de poteries.

Recueil de recettes à la suite du Metricus liber Eraclii de colorihus et de artibus Romanorum , p. p. A. Ilg dans Quellenschriften fur Kunstgeschichte , IV 3.

QUOMODO VASA FIGULI PLUMBEAXTUR.

Accipe terram figulorum quantum fortem poteris invenire

1. Var. successisset.

2. Cf. 128.

3. Nous avons tenu compte, pour l'établissement du texte, des variantes relevées par M. Giry. Voir sa Notice sur le traité d'Eraclius, dans les Mélanges Duruy. Bibt. de l'Ecole des Hautes Etudes, fasc. 35, 1878.

[XII'-XIII' s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 109

et in fiimo cum aliis vasis mitte, ubi tantum lento igné coques, vel in alio igné, quousque tota sit rubea. Quando frigida fuerit, mitte eam in quodani vase, et tanidiu tere, quousque tota sit quasi pulvis. Deinde accipe aquam. et misée cum ea, et in alio vase cola, et usque ad alium diem sic eam dimittes. Postea illain aquam proicies foras. Deinde accipe illas fèces, et cum alia teria que sine sabulo est misées, cum duabus partibus illius fortissime terre supra- dicte. Postea tere eam cum malleo. Deinde qualecunque vas volueris faciès. Postea accipe illam fccem quam sivisti quiescere, et cum oleo misées, et illud vas quod fecisti, antequam coquatur, per totum Imies. Deinde pones eum in secreto loco quoadusque totum sicceUir, et ne ventus ei contrarius sit. Si vero eum plumbeum lacère volueris, accipies farinatn de Irumento et ni oilam huUire eam faciès, et refrigerari permittes et de ipsa a([ua eam per totum in circuitu linies. Postea accipe plumbum bene solutum. Si tamen viride eum volueris facere, accipe cuprum vel auri- calcum, quod mclius est, et cum pluinbo misée sic. Accipe plum])um et in vase cum optime funde. Quando totum liquefaetum fuerit, circumvolve manibus tuis illud in vas uscpie duui pulvis fiât et ita VI partes auricalci limature cum eo misées. (Àmi vas dlud de aqua l'arine bumefactum fuerit, statim pulverabis de plumbo. Si vero vis ut croceus sit, de puro plumbo et sine limatura pulverabis. Deinde in majori vase intus vas illud repone, et in furno mitte ut sit plus splendidum et pulcruni, lento tamen igni, ut non nimis fortiter nec nimis flebililer.

134. Fin du XIT' commencement du XII P' siècle.

Métier à drap.

Alex. Xc'ck.iin, De no mini bu s utensiliuni, dans Lexicographie latine, p. p. Scheler.

Textor teirestris eques est, qui duarum streparum adni-

110 DOCUMENTS RELATIFS A LHISTOIRE [1200]

tens apodiameiito, eqiuini admittlt ' assidue, exili tamen contentuni dieta. Scansilia autem, ejus fortune conditioncni rcpresentantia, mutua gaudent vicissitudine ut, dum unum evehitur, reliquuni sine nota livoris depi'imatur. Trocleam - habet circumvolubilem, oui pannus evolvendus idonee pos- sit maritari. Cidulas "' etiam habeat trabales, colunibaribus '^ distinctas et diversa regione sesc respicientes, cavillis-^ ad moduni pedorum '^ curvatis, trabibus tenorem tele anibien- tlbus, licia' etiam tam tenils^ quam fimbriis^ apte soclantur. Virgis in caputio debitis intersticiis insignitis stanien deducat tam supponendum quani superponendum. Trama autem Ijeneficio navicule transeuntis transmissa opus con- solidet, que pano'O ferreo vel saltem lingneo muniatur inter fenestrellas". Panus autem spola vestiatur. Spola autem ad modum glomeris penso cooperiatur. Ex hoc penso materia trame sumatur, dum manus altéra textoris naviculam jacu- lelur usque in sociam manum , idem beneficiuni manui priori remissuram.

135. 1200 (n. s.), 15 février.

Lettre de cluinae.

Bhmcard, Documents inédits sur le commerce de Marseille au moyen âge, t. I, p. 3.

In nomine Domini nostri Jhesu Christi. Amen. Anno alj Incarnatione Ejusdem MH^^LXXXXnilII", indictione III» , XV die mensis febroarii. Ex presentis seripti série mani- festum sit omnibus ipsum legentibus et audientibus quod

1. Des gloses traduisent par : lot cuir, d/a-sc/ici.

2. Glose anglaise : windays.

3. ' Latc.i. '». pertiiz. 5. tiii'iles.

fi. baculus pastoruni, croce,

7. files.

8. fren^es. y. urlcs.

10. broche, checii.

1 1 . fesléres ?

12(t(tl DE LLNDUSTRIi: ET DU COMMERCE. 111

nos Bartoloineus Macellariiis , de Massilia, et Petrus Vita- 11s, iino consensu et comimini voluntate, accepinius imifuo, in url)e Mossanc, a te Stephano de Mandulio et Gnil- lelnio Benlivenoa, M VI G tarenos ' auri ad pondus Mes- sane, in fortnna Dei et maris, qui sunl uncie TJII et tercia ; de quibus, ex firnio contiactu, conveniinns vobis nos daturos esse vobis in Provincia , pro unacumque unoia, LV s. regalium Massilic coronatorum : sunima[m] CXLVI 1. et XIII s. et IIII d. liane nïonetani debeinus et tcnemus vobis reddere et aquitare, in pace et sine molestia, usque ad unum menscm postquani navis incoriata -, in qua navi- ganius, venerit Massiliam vel ad alinni portutn salntis, in Provincia, ad discarganduin ; et, ad niajorem seeuritatem vestrani, ol)lif(amus vobis in pifynore, in eadeni nave inco- riata, CXLI baconos (jui sunt coinnnes inter nos duos; et preterca ego Petrus Vilalis obligo vobis in j)ignore de nieo proprio IIII saccos de galla qui sunt ([uintaria II de Accon minus XXVII rotulis, et VI faisos liquiricie-^ qui sunt ([uintaria III de Accon minus tercia. Ego Bartolonieus addo pignus, de nieo proprio, V faisos becunarum, scilicet pelles (XCXXIIII, et VIIII faisos liquiricie qui sunt VI quintaria Accon minus XVIII rotulis; quod magis valent ista pignora (luam debitum vestrum est, erit ad resecum nostium- relicpuim. ad resegum vestrum. Hodem tenipore, ego pré- lat us Bartolonieus accepi mntuo a te predicto Stefano de Mandulio VIII uncias auri, de quibus medietas est l'oonis \ ivaldi, pro ([uibus debeo dare vobis, m Provincia, XXII 1. de predicta moneta, ])ro cpiibus mitlo vobis in pirriiore XX\ baconos et 1 ([uintarinm li(piiiici<\ ad pesum Accon, <'t X et N'III lolulos. Si moneta essct abatnta predictorum regalium vel deteriorata in lege vel in pondère, debemns (lare vobis maicam aigenti fini pro LVII s. donec totum (Irbitum persolvalui-. Ista vobis attcndeniu.s sicut pretaxata sunt, sine fraude et malo ingenio, salva existcnte nave vel majore parte lerum navis. Acta sunt bec in urbe Messane,

1. Monnaie apnlifniip et sicilienne.

2. Nous ig-noi'ons le sens de ce mot. Faut-il corriger : inciiricafa? ■i. Botelettes de bois de réglisse.

112 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1204-1205]

aniu), niense et indictione pretitulatis, coram istis testibus : -j- Ego Ugo Akloardus testis suiu; -]- ego Bonus Vassalus de Turribus idem testor; j ego W de Petralata tester; 7 Ego Petrus R. de Narbona testor; -j- ego W. Vigorosus testor; j ego Petrus Multonus de Crista testor. Ego magister Raiinundus, qui liée scripsi, testificor.

Au revers : Bartolomeus Macellarius et P, Vitalis debent B. de Mandolio et G. Bellivenga M DC tarinos (sic) auri.

136. 1204-1205, du 25 avril 1204 au 9 avril 1205.

Tisserands cT Êtainpes.

Ordonnances des rois de France, XI, 286. Dom Fleuicau, Les antiquités de la ville et duché d'Estampes, p. 132. Cf. Delisle, Catalogue des actes de Philippe-Auguste , n<* 807 .

In noniine sancte et individue Trinitatis. Amen. Philip- pus, Dei gratia Francoruni rex. Noverint universi pra;- sentes pariter et futuri quod nos, amore Dei, quittavimus omnes textores manentes et mansuros Stampis, qui propriis manibus texent, tam in lineo quam in lana, ex omnibus con- suetudinibus quîe ad nos pertinent, scilicet, tam de collecta et taillia quam de omni demanda et introitu ministerii , salvis iis quod ipsi dabunt nobis rectum teloneum nosti'um, et salva sanguinis effusione, quod probari possit per testi- monium legitimorum testium, et salvo exercitu nostro et equitatione nostra.

Propter banc autem liberationem quam eis concessi- nîus, ipsi dabunt nobis viginti libras singulis annis, scilicet X libras in crastino festi sancti Remioii et X libras in crastino Privicarnii.

Omnes autem textores ad horam rectam incipient et ad horam rectam dimittent opus suum.

Hi vero ad voluntatem suam eligent et constituent, quo- tiescunque voluerint, quatuor de probis ministerialibus illorum, per quos ipsi se justificabunt et emendabunt ea qu.-e eruut emendanda.

[12O4-1205J DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 113

Ili ([iiittuor ministeriales fidelitatein domino régi lacient et |)i;e()(>sito, et jurabunt eonservarc jus suiini, et levabunt pru'dietas XX libias,

Hi etiain ([iiatuor custodiciit quod drapeiia sil lidelis et hona, et, si ibi foiisfactuni fiierit, enieiida eiit iioslra.

(^oneessiimis etiain iis quod reddituni isluin extra maiiimi iioslrani luittere non possumus.

(^iiod ut perpetuain obtincat slabilitatein, sigilli nostri auctoritale et regii noniiuis caiaeterc inferius annotato presentem paginam pr;ecepinius couniiiian. Actuin Parisius, aiino Inearnati Verbi MCCIV, regni vei<» uoslri annoXXlV. A^tantibiis in palatio nosti'o, ([uoiinn noniina supposita sunl l't signa. Dapifei'o nullo. [Signuni] Guitbinis Imticnlarii. Siunuur Matba'i canuMarii. [Siii'nuni] Dioronis eonslabn- lai'ii. Data vacante caneclhiria, per numum Iratris (iuaiini.

137. 1204-1205.

Vdliditè des i^c/ifcs et jxirùcipaditii des tiers a/i.c inarclu's.

Consueludines et libertnles ville MontispessuUiiil. T/u/l'iiiius panus. Moiit()<lliLM-, IS'iO, p. 'i6 et 62.

1" pars. (^1. Einplio vcl vcinlilio non valet sine palniata, vel sine sohitione [)ieeii, parlieuhiri vel universali, vel sine ici tradieione.

CAl. Ariis datis, penitens eas aniittit ; accipiens penitens eas in tlupluni lestituit.

2"' pars. VI. Si aiiquis in Montepessuiano aliquod nierca- tnni feeeril, et alii honiines babilatores Montispessulani pré- sentes fuennl in (b)nu) vcl in loeo ubi illud nieicatuni (aetuni Inerit, si tune dieant se velle ibi habere [)arlein, ille qui nicreatuni reeepeiit tenetur cis partent dare in illo niercato. Veruni tanien illi quibus partes in illo niercato date fuerint, li'iientur facere ut venditor elaniet quittum illuni qui nierea-

l'AG.MEZ. Documents lelntifs a l'histoire de lindiisliio et du commerce, 8

114 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [12u8]

tiim lecepei'it, arbîtrio boni viri, pro latlone partium que date sunt eis in illo mercato. Et postquani aliquis petierit partem, ille qui mercatum fecerit potest euni cogère ut hanc j^ai'tem in illo mercato habeat. In his auteni que aliquis émit ad suum usum vel famille sue non tenetur alicui darc partem. Nec home Montispessulani tenetur dare partem homini extraneo de aliquo mercato, sed tenetur extraneus dare partem habitatori Montispessulani et alii homini extraneo.

138. 1208, 13 juin.

PrU'ili'ge honorifique des pelletiers de Lyon. Obituarium Lugdunensis ecclesùe, p. p. C. Guigue, Lyon, 1867.

In nomine sanctœ et individuie Trinitatls. Sequitur forma ritus, secundum privilegium pelleteriorum civitatis Lugduni in ecclesia Sancti Joannis civitatis praefatœ, per nos Rey- naldum, Dei gratia primtie Lugdunensis ecclesiae archiepi- scopum, approbatade voluntate et consensu insignis capituli et dominorum canonicorum comitum Lug-duni.

Cum capitulum et domini canonici comités Lugduni ec ego Reynaldus, ecclesiae prfenominalœ minister humilis, cognoverimus quod ab antiquo et a tenqjore cujus contrarii non existit memoria, magistri pelleterii civitatis pr?efata^ Lugduni sint in possessione et saysina privilegii processio- naliter incedcndi cum faclbus accensis et accedendi singulis annis, in festo sancti Jt)annis Baptista-, ad ecclesiam Sancti Joannis de Lugduno, et quod ibidem existentes in quadam platea, qu.e est ante fores ecclesiae, duo ex antiquis de arte pelleteriorum dictae civitatis cavalcantes super mulas albas, in signum munificenti;ie et donationis fundi eccleslte amore Dei factœ ab antiquo per quendam pelleterium amore divino impuisum, recipi debcant cum ceremonia et vestibus sacer- dotalibus et cum cruce per dominos canonicos et comités Lugdunenses et introduci, post cavalcadam factam in platea, in ecclesiam Sancti Joannis, in ordine decoro, ubi dicti

[1208] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 115

mafristri pelleterii ofrerunt et rocipiiiiil paneni benedictuni per maïuis iiniiis canonici ot oomitis I^iiodunensis, qui tune per capitulum mittitur, in recompensam et comniemora- tioneni donationis de fundo ecclesiîe antiquitus fact?e ; idcirco nos Reynaldus, ecclesifi* Lugdunensis minister huinilis, rcquesta* sive supplicationi niagistrorum pelleleiioruni civitatis Lugdunensis, per Petruni Adalberti, eoruni syndi- cuni, nobis prœsentataî dévote, annuentes seu quasi consen- tientes, concedimus seu confirmamus per prœsenles, de voluntate et expresso consensu capituli et dominoruin cano- nicoruni coniitnni Faigduni, c[uod dicti magistri pelleterii, seu duo ex antiquis de arte ipsorum pelleteriorum, juxta serieni sui anti({ui privilegii, possint et valeant libère, quiète et pacificc ritum et cereinonias |)rii'ratas facere singulis annis, in festo sancti Joannis , scilicet processionaliter incedere cuni facibus accensis, et accedere usqne in plateam Sancti Joannis cuni duobus magistris pelleteriis super mulas albas cavalcantibus antc fores ecclesia* Sancti Joannis, et debeant post<;a recipi in ordine decoro cuni cerenionia et vestibus saccrdotalibus et etiam en ni crucc per dominos canonicos et comités Lugduni et introduci, post cavalcadam l'actam in platea, in ecclesiam Sancti Joannis, et ibi obérant singuli pelleterii et recipiant panem benedictum per manus unius de dominis canonicis et comitibus Luî^duni rationlbus pr.x'tactis, et b.iec omnia ipsis magistris pelleteriis et libi Adalberto, syndico pranominato, sic annuimus pro parte ipsorum et confirmamus pr;vtactum privilcgium pro pricsciiti cl futura iclate; et in signum praMnissorum sic concessoruin, pra'cipinuis tii)i Arnaldo de Capraria notario banc cartam scribere. Testes fuerunt : Petrus Odolrici, legum doctor, Arlaldus de Podio, capellanus mei Reynaldi, Berengarins Avmarii, liconliatus, Uostagnus Pellicerii, capellanus, et jilurosalii. Rgo Havnaldus lioc signum lecit y. Ego Arnaldus de Capraria snbscripsi et apposni signum meuni in fulem prccmissorum, Lugduni, idibus Junii, anno Domini niille- simo dncentesimo octavo.

116 DOCUMENTS UELAÏJFS A L'HISTOIRE [1210J

139. 1210 (n. s.), janvier.

Socièlé de coiiuncrcc entre les hoiiri^eoia de Paris et de Rouen.

L. Delislf, Cartulaiie norinand , p. 296. Cf. Calai, des actes de Ph.-Aug., u" 1185.

Philippus, Dei gratia Fraiicoium rex. Xoveiint universi présentes pariter et fiituri, qiiod super contentione sacra- nienti de societate mercature, (jiie erat inter burgenses noslros Parisienses et burgenses Rothomagenses, pax luit coinposita inter eos, assensu utriuscjue partis, coram nobis apud Gisorciuni, in hune moduni.

Si niercator Parisiensis vokierit habere societatem mer- eature euni burgensi Rothomagensi vel burgensis Rotho- magensis eum burgensi Parisiensi, sive serviens ejus pro ipso, si jnercator voluerit habere sacramentum socii sui, quando convenient, ipse vocabit duos probos homines mercatores, quales voluerit, ad sacramentum societatis mercature caplendum, et ille a quo requiretur sacramentum, tenetur facere sacramentum de societate mercature, scilicet quocl fidelem societatem fiiciet socio suo de mercatura illa. Dicti autem burgenses adinvicem creantaverunt , quod quicquid servientes eorum facient de societate mercature, stabile erit et firmum ; non tamen ideo remanebit, quin mercator teneatur ad faciendum sacramentum socio suo, sicut dictum est. Actum apud Gisorcium, anno Domini mil- lesimo ducentesimo nono, mense Januarii.

140. 1210 ^n. s.), 22 mars.

Contrat de eoniniandite.

Blancard, Documents inédits sur le commerce de Marseille, l. I, p. 6.

In nomine Domini. Anno Incarnationis ejusdem M"CC"VII11", indictione XIP, XI kalendas Aprilis. Notum sit cunctis quod ego Petius Vitabs confiteor et recognosco

[1210] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 117

mo li;i})iiisse et récépissé in comanda a vobis Stephano de Mandoil et Beinardo Balbo XX^ 1. rej^aliuni coronaforiim, que siint tniituate III bisantios et qiiaita pio Hbra sairace- natos 111 Aeoneni persolvendos, rennntians ex certa seientia exception! non numerate pecnnie ; cuni qiia comanda ibo ad laboranduni in boc itinere nltiemaris, in nave de Oliva, ad vestrum pritficunni et nienni, ad fortunarn Dei et ad usuni maris; et totnm lucrum et capitale conveniinus et promi- timus re(bicere in polestatcm vestrl vel vestrorum fubditei', et veritatem inde vobis dicani ; et ita bec nie observaturuni in mea l)f)na fide per stipulationem proniito; et in onini Incro quod Dens ibi tlederit, debeo babere et accipere quartum denarium. Actuni est boc ante domnm Amatoris. Testes, ad boc rogati et vocati, fuerunt : Bcrtrandns Ooni- bertus, Stepbaniis Barreria, Petriis Tabarcas. Kt ego Januarius, pnblicus notarins MassiUe, bis inlerfni cl nian- (bito uliiusqiie partis banc cartam scripsi.

.1// revers : E aisi a n' Ksleve de M[and]eill \ I. ollra la compainnia.

141. 1210, aont.

(ihilde iiKirchdude . \\';iutrrs, l.ilierlës conniiiinalcs, ])roiivcs 07. f>8.

Ego Rcginaldiis, conies Bobmie et Ida, uxor mea, Bolonie comifissa, notum fieri volumus tam presentibiis (piam futiiris ([nod nos scabinos de viUa nostra de Kab'is et probos bomines nostros de eadem villa et omnes infra banleucani de Kaleis habitantes, a comniunitate aliorum boniiniini nostrorum de terra de Mei'c separavimus, ita qnod jura sua et libertates suas, sicut eas habebant antequam a predicta conimunitate separati essent, possidebunt. Si autem scabini vel queremanni super se judiciuni babuerint quod dicere nesciant et diflinire, apud Mcrc de judicio illo suam lacient inquisitionem ; et si apud Merc super boc docti esse non poterunt, judiciuni illud inquirent apud Breborc.

118 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1213]

Concessimus etiam predictis burgensibus quod , quando assisiam siiam facient, quod de omnibus cotallis que inlVa banleucam suam erunt. que per aspectuni(?) scabinoruni debebunt assederi, assisiam suam faciant. Dedimus igitur et concessimus sepedictis bnrgensilius quod infia banleucam suam babeant gueldam mercatoriam, adeo libère et (juiete ut illam babent illi de Merc. Actum apud Kaleis, anno ab Incarnatione Domini M** CC" decimo, mense Augusto.

142. 1213, 30 novembre.

Socit^tô (fassistance mutuelle et de pai-trii^e des hènèpces, constituée par les armateurs de Bayonne.

Pardessus, Collection des lois jiiaritivies, lY, p, 283. Ballasque et Dulaurens, Etudes historiques sur la s'ille de Bayonne.

l. I, p. 439.

CONSTITUTIO SOCIETATIS XAVIUM RAIONENSIUM.

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Amen. Régnante illustrissimo J[obanne] rege Anglie lelicis memorie, anno quo xVssius de Navallis fuit electus in episcopum Baionensis ecclesie, in festo beati Andrée apostoli, rectores et naute navium Baionensium constituerunt inter se societatem, que dicitur Societas iia^'ium Baiouensii/m, de assensu et voluntate totius populi Baionensium, ad bonorem Dei et béate Marie et omnium sanctorum, salvo jure et fidelitate domini sui régis Anglie et suorum heredum, et, cnm fuerit^, ad eorum inimicos infestandos. Hanc quidem societatem concesserunt et asse- curavcrunt tenere et observare inviolabiliter pro bono pacis et utilitate navigii, sicut inferius est subscripta. Quam qui- cunque servare noluerit, non débet juvari ab aliis, cum indiguerit in necessitatibus navis sue; immo quicunque prestaret ei vel imv'} sue auxilium punietur in X libris Morlanorum- erga societatem.

1. Peut-être faut-il suppléer ici opiis.

2. Morlanensihus dans les deux édition.s.

1213J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 119

1. Hec est ioitiir constituciosocietntis navium, quod nullus rector vel naiitaiiuni présumât affretare naveni suani nisi primo boglata fuerit. Si vero due vel très vel plures boglate fuerint, possunt afî'retare. Bollon -^ dcsiiiat pro duobus solidis Turonensium, si fuerit hominis advene. Trosellum de lana IIII"'" quintallorum pro tribus solidis; trosellum de curanio^ proHIP'' solidis. Saram'' de Cf»ra pro tribus solidis. Tracam^ de coriis philosis'' pro XVlll denariis. Tracam de coriis tanatis pro duobus solidis. Milliarium de cuUo^ hominis adveue pi"o V solidis et erit propriuin portitoiis''. Cavallum, ninluni, runcinum, mulaui pro XX solidis et erit proprium portitoris. Trosellum de cordubanis XVIIl, duo deuarios pro TÏII'"" solidis. Tiosellum de staminé^ 1111 quintallorum, solidum. Trosellum de lun» IIII quintallorum prc» tribus solidis. Malindum de cuxo"^' pro Vl denariis et sit proprium p(trlitoi'is. Ouintallum de vuccuris " pro VI denariis. Quin- tallum de cepo pro VI denariis. Quintallum de (eno pro sex denariis. Trosellum de eanapi pro III solidis. Trosellum de cordatis '- IIII peciarum et diinidie pro III solidis. Quintal- lum de olemandis^-^ et fie ficubus pro IX denariis. Milliare de licno '^ pro III solidis. (>arcam de carnibus bovlnis pro III solidis.

2. Cum autein naves luerint parate ad siglandum apud Puttam '•', siglent et tia\ igciit (piotquot fuerint parate. Si tune alifjua remanerct , relique ({ue siglavennt non faciant

1. Prêta recevoir la cargaison. Voy. Pardessus 284 n. 2 et Jal, Gloss. nau- / If/ lit', Biitk.

2. Acquit dti droit prélevé sur les marchandises composant la cargaison. Pardessus, n. -i.

3. Espèce de cuir. Pardessus, 285, n. 1.

't. Mesure non encore déterminée. Ibid., n. 2.

.}. Dizaine de cuirs.

fj. PoiM- pilosis : cuirs crus ou verts.

7. Nous ne pouvons donner aucune interprétation satisfaisante de ce mot.

8. Il appartiendra au percepteur de déterminer si l'expéditeur est étranger.

9. Laine destinée à la chaîne du drap.

10. Nous n'osons proposer aucune interprétation de ce mot.

11. Nous n'en hasarderons non plus aucune pour ce mot.

12. Synonyme de cordis. Pardessus, 28.5, n. 12.

13. Amandes.

l'i. Les deux éditeurs ont imprimé lieno, tout en proposant, après Lap- penberg. de lire licno ^=.llgno (bois).

1."». La Pointe, embouchure de l'Adour (Balasque et Dulaurens, I, l'i2, n. fi.)

120 DOCUMENTS RI-LAÏIFS A L'HISTOIRE [1213]

partem illi. Si autem pro nialo ingenio vel ex industria remaneret, débet egressis partem lacère et egresse niin- quam ei, nisi egressiis ejus impederetur inpetu aut taliter aut veterl defectu ne posset ciim aliis navigare. Quod si sic remanserit, débet esse socia cum egressis de nanlo aut freto quod sumpserint. Res quoque et mercandise, que aflVetabuntur in navibus que debent navigari in Rupellam vel Burdeofalam vel Roianuin vel Oleronem aut intor duas teiras, esse [debent] de societatc.

.'}. Item [quando] uavis, que ad navigandum in Flandriam adVetabitur, lacère débet de rébus alfretari iu Rupellam partem, relinquimus sibi : relique nullam faciant sibi poreionem ^.

4. Item navis, que aflretabitur de Rupella in Flandriam, de freto quod exinde babuerit, nulli laciat poreionem.

5. Sciendum est pr?eterea, ([uod trosellus, qui Baionum apportatus fuerit de Rupella, solvet pro freto vel naulo VI donarios morl. INlilliare de cupro 1111°'' sol. Milliare de allecibus XII den. morl. Milliare de stagno IIII sol. Milliare de plumbo duos solidos et VI den. Quintallum de borra VIII morl. Honus vel carca anguillarum II sol. Filum de canapi VI den. Miliare de congruis'^ VIII sol. Miliare de marlicio"' III den.

6. Item naves queinveneriut sein Flamperra^, si de eadem aiffada vel mareia'' siolaverint, in veniendo Baionum vel Empelle*"', debent esse socie freti sui. Si tamen aliqua illarum baberet pênes se res vel mercaturas, quas posset ostendere affrétasse in pannis in finibus", antequani alie naves ibi applicuerint, debent intègre esse sue; sed de residuis faciet aliis poreionem. Porro naves Baiouenses, ubicunque luerint, debent se juvare et auxiliari adinvicem iu suis negociis

1. Le navire, qui chargera une partie de son fret à La Rochelle, ne par- ticipera pas aux bénéfices de l'association. Voy. Pardessus, p. 28fi, n. i).

2. Congres, anguilles de mer.

3. Merluches.

4. La Flandre.

U. Ces deux mots veulent également dire marée.

G. Lisez : Rupellam.

7. Draps de belle qualité. Pardessus, 287, n.'fi.

[121.S1 DE L'INDUSTRIF ET DU COMMERCE. 121

et necessitalibus pro eu jusque eornmotlo, et honore et exnltatione doniini sui, régis Anglie et suorum viriliter et potenter.

7. Item navis qui in Yspanniam navioabit, possidehit intè- gre quod portahit. Si autem in aliquo poitu Yspannie alique nhves congregate luerint, debent esse socie quolquot insi- niul luerint, de Faro ' usque ad Sanctum Sebastianum, ad navigandum in Enpellam ^ vel Burdegalani vel Baionum. Si tum ea que primo applicuerit aliquid acceperit, suum erit, si de eadem aigada siglaverit vcl mareia.

8. Item si aliqua navium de paratis siglare apud Punctam siglaveiit et postea redierit ex inpiosperitate temporis vel aure. si rémanentes aliquid Ireti intérim receperint, débet inde particeps esse.

9. Item SI aliqua navium, que ad navigandum m Flandrinm afTretaverit vel aliquid pactum de reditu super se proinde retinuerit, punietur in X libris moil. si poterit inde probari.

10. Denique omnia ista sposponderunt observare et tenere ail lionorr'm, firniitatem et conservationem (idelem domini sui, régis Anglie, et suorum. (^)uod quicunque non fecerit in X libris morl. punietur.

I 1. Xaves autem <[ue \enienl antc poitum l'uncte oum turpi tempore, debenl ingiodi |»()rtnm quam citius poterunt. Quai'um ea que primo mtraverit. exj)ectet aliam quam eito (uerit iiida |)oitum. Si de mane intraveiit, expectet usque ad noctem, si necesse fuei'it. Si de vespere, expectet per spacium unius marerie vel aigade ante cabanas de Puiuta.

12. Va ([uelibet navis faciet navi socie compotum, infra triduum ex quo i'uerit exhonerata, de omnimoda societate.

Ii5. Si lorte aliqua navium luerit necligens vel deficiens in hiis pactis ab inde probata luerit, statim in C solidis punietui'.

14. Et si proinde placitavcrit et dcvicta luerit, in X libras, sive omnia condampnetur.

1 . Kérol on Galice.

2. Lisez : Riqiellam.

122 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1213]

15. Sane si aliquis rectoruni navium vel nautarum dedi- gnaverit instituere computatorem vel talllatorem in freto recipiendo, ab aliis del)et poni.

16. Insuper caveat sibi, ne super couvicinis vel eorum mercimoniis ponatur aliquid fon ^ ab aliquo, nisi quod com- mode ab eis halieri poterit.

17. Debent quoque se coadunareubique, tani in mari quani in terra, pro suo commodo et honore domini sui, régis Anglie, sublevando bona fide et pro l)ona intentione.

18. Nec pretermittendum est, quod, si aliqua navis veni- ret ante portum Puncte, que auxilio indigeret, rectores et naute navium debent illico srpiipare unum batallum vel duos, vel quotquot erunt necessarii et debent festinare in adju- torium dicte navis pro eadem et rébus in ea contentis salvandis. Sed sumptus perinde factos debent solvere merces navis. Que si tenues fuerint, navis juvet cas in sumptibus secundum arbitrium custodiendis.

19. Quicunque autem rectorum vel nautarum, ex quo ei iussum fuerit a custode, renuebit, reetor in VI, marinarius in III solidos condempnetur, si tune rectum et justum exonium pretendere non valeret. Et quicunque banc penam solvere noluerit vel pignora defenderit, pro duplo débet pignorari.

20. Ceterum si quis hujus societatis socius fuerit alicubi impeditus, alii ei auxilientur et valeant, prout commodius poterunt, sine suo magno dispendio et gravamine.

21. Statutum est etiam ne quis reetor navium ducat sècum marinarium, nisi sit de hac societate. Si tamen advenam voluerit habere, poterit, dummodo habeat eum in juramibus- ut alios, universa quorum rectores navium 3. Quicunque pote- rit, habeat immunicionem lerream; et quilibet marinarius, quicunque fuerit custos vel dominus duodecime partis navis,

1. Péage. Pardessus, p. 288, n. 1.

2. Sic. Si l'on corrigeait : jitraminibu^ , le texte n'en deviendrait pas meilleur.

'.\. Sic. On se rapprocherait probablement du texte, évidemment altéi'é et mutilé, en modifiant ainsi celui de Lappenborg reproduit par Pardessus : (. alios univoi'sits quorum rectores navium habent gubernationcm. »

[1213] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 123

hiibent iminicioneni ierream. Et ;ilii qiiiciinque potenint Ijono modo, vel ad minus piirpiinctum et capellum de (erro, lit possint defendere ab inimicis et eft'us^are hostes domini siii, rci^is Anoflie, si tempus grueirc inçfriierit. Taliter débet et quilibet lectorum navem snam allVetare, ne naiite siii suam admittanf ' caritatem ; quod si faeient, rostitiii débet eis.

22. Item rectores délient cavere sumnio opère, ne in loca- lione naviiim suarum ponat aliquis- malum"^ forum dolosum vel cavillosum, unde sibi vel soeiis suis possit infaniin j^^ene- lan, cpiia (juicuncjue hoc laceret, in X libris turonens. pnnie- tiir.

23. Et quoeienscunque preco ville erit eis neeessarius pro neufotio societatis et naviofii, débet eis dari a majore. Et (piieuncpie de dicta societate eum audieiit, débet statim accedere ad locnm quem preco nominabit ; si non, rector in XII, vel nauta in VI denariis punietur.

24. Siquisvero de coneivibns Baionensibus et domini sui, régis Anglie, fidelibus, hane societatem nondum assecura- verit qiium Baionum venerit, vel alicubi, (pio duo vel très de custodibus societatis liierint conLfre«;ati , ostendatur ei societas et modus ac materia ; qui si voluerit esse de con- soitio aliornm, stat par aliis et de consortio sit unus. Sin antem, rcdigatur in scriptis et nuncietur aliis ipsius pro- tervitas et despectus. Cui nullus socioium preboat auxillum vel consilium in necessitatibus navis sue, quousque socie- tatem, sicut alii, assecuraverit observare. Quod quicunque lecerit, ex quo notuerit, in X libris niorl. punietur. Item quilibet rector, qui aifretabit navem suam, débet oam alTretare salvis societatis conventionibus sive pactis, et quod possit auxiliari sociis, sicut ex prius est expressum.

2."). Statuerunt etiam inter se, quod si quis rector indi- guerit festinanter carpentario ad opus navis sue, eum accipiat de quacuiupié labrica aliarum navium de societate voluerit.

1 . Pour amItlaïU.

2. Alit/iiitl dans les deux éditions. ■\. Molnm dans les deux éditions.

124 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1218]

dummodo ejiis amarem ^ retineat et suum salaiium leddat ei. Gui si quis de soeietate contradixerit vel carpentariuni ire cuni eo non permiserit, marcam- solvet custodihus.

26. Si quis rector de soeietate esset in aliquo portu, quod non posset naveni ad suum libitum afTretaie, quod affretaret eam prout posset melius de consilio rectorum aliorum presentium.

27. Caveant quoque tam rectores quani marinarii neve pasciscantur aut promittant nec vestem, marcham-^ nec calcia- mentum, nec unus ahquis cuiquam ma<i^istro vel operario pro (abrica navis sue, nisi tantum modo diurnum salarium, quod dari eis consuevit; quia qulcunque hoc faceret in marchia puniretur.

Quia vero proceres civitatis Baionensis viderunt et reco- gnoverunt quod istud est ad profectum et bonum totius ville Baionensis et utilitatem olFicii navigfandi et honorem et exaltationem domini sui, régis AngHe, duxerunt ])rescns sioijlo sue communfile roborandum.

143. 1218, de mai au 31 octobre.

Banalité de moulin à tan.

B. N. mss., Collection Dnchesne, 77, fol. 32, v", copie. Collection Fontanieu, 34. fol. 223, copie.. Cf. Delisle, Catnl. des actes de Philippe-Auguste, 1827.

In nomine sanct.ne et individurc Trinitatis. Amen. Philip- pus, Dei gratia Francorum rex. Noverint universi pr;v- sentes pariter et futuri quod, cum [inter] dilectum et fidelem nostrum Guidonem buticularium Silvanectensem ex una parte et tannatores communi.-v Silvanectensis ex altéra contentio verteretur super molendino ad tannum, tandem de consensu et communi voluntate partium amicabilis

1. Outil fie charpentier, peut-être marteau. Pardessus, 289, n. 2.

2. Dans le texte : mararaiit. Voy. Pardessus, n. 3.

3. Nous ignorons le sens de ce mot.

[121'.>] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 125

inlfivenit compositio coiiim nobis in luiiic modiiiu videlicet (jiioJ dicliis Ciiiido faciet de siio proprio quoddain molen- diiiuiu ad laiiiuiin apud Aviliaciim ', ad quod tannatores nianciites in t-ivitate Silvanecteiisi et in snburbio civitatis ejusdcni tcneljuntnr vcnire pro tannis suis conterendis successive, ita (piod ad aliud niolendimiin non ibunt pro tanno coiUerendo, et de singidis niodiis tanni contriti reddenl domino biiticulario et heredibus suis XII dena- rios. Actuni apud Gonesiani, anno Doniinicye Incarnatio- nis MCCXVIII, legiii vero nostii XXXIX. Astantibus in palatio noslro quoiuni noniina supposila sunt et sio;na. Dapilcro nidlo. Signuni Guidonis buticularii. Si«;num liailholonuei cainerarii. Siununi Malhiei coiistabidaiii. Data

o

vacante canccllaria.

144. 1219, 24 juillet.

Tnii'lc de commerce et de navigation entre Marseille et le comte d'A/npi(rias.

Layetti-s du Trésor des chartes p. p. Ti-ulct. 1, n" l.'J52.

In noniine Doinini, anno Incarnacionis ejusdein M'CC'XVIir, indictione VI, VIIII" kalendas Augusti. Sit notuni omnibus, tani pi-esentibus quam futuris, ([uod nos rcctores Massilie, videlicet Stephanus Ritçaldus, Mai- liiuis Castaneti, Willelmus Marinus, Arnaldus de Podio, Durandus Amelius, \Villelnuis Vinaldus juvenis et Oto Capra, per nos cl omues socios et successores, nominc universitatis Massilie, ville viceconiitalis, super his habito plcniori et deliberato consilio, ad sonum campane rongre- l^ato, consiliariorum, ca[)itum misteriorum et aliorum (juani- phirium proborum virorum, donanuis et concedimus in per- petuum vobis, domino Ilugoni comiti Ympuiiarum et

1. .\villy, hameau de la commune de Saint-Firmiii (Oise, arr. et canton de Sentis), à si.v kilomètres en aval de Sentis, au bord de la Nonnelte.

126 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1219J

vestris, ut de cetero vos et vestri et omnes liomines vestri et siiiguli et de terra vestra sive districtu, seu de jurisdic- tione vestra, secure semper possitis apud Massiliam venire et in districtu Massilie sive jurisdictione, et inde exire sive recedere, cum lignis et sine ligiiis, dum tameu ligna illa essent vel erunt ligna de riparia, honeratis et exhoneratis, honerandis et exhonerandis, cum mercibiis et sine nierci- bus, ubique vos et vestri et honiines vestri predicti, omnes et singuli, possitis et possint emere, vendere, permutare et negociari, si vobis vel vestris vel dictis hominibus vestris vel de terra vestra seu jurisdictione placuerit. Excipimus tanien illam personam et personas que aliquem vel aliquos Massilienses personaliter ofTendisset. Que quidem apud Massiliam venire non possit, nisi voluntate et beneplacito dicte persone Massilie offense. Et hec predicta vos et vestri ac homines vestri et de terra vestra sive de districtu et jurisdictione facere possitis sine datione vel exactione aliqua vel usatico aliquo, excepto usatico antiquo et excepta dacita tabule Massiliensis de mari, talis monete videlicet cujus LVI sol. regalium coronatorum valeant marcham argenti.

2. Item nos supradicti rectores , per nos et socios ac successores nostros omnes, et nomine dicte universitatis Massiliensis, donamus et concedimus in perpetuum vobis predicto comiti et vestris quod unam navem, que sit vestra vel vestrorum hominum, scilicet in terra vestra vel districtu seu jurisdictione perpetuo liabitancium, et non gratia salva- tarie vel ad tempus, vel que navis sit vestra et hominum Massilie ville vicecomitalis, possitis apud Massiliam hone- rare peregrinis, causa eundi ultra mare, quotiens volueritis et peregrinos habere poteritis vel alio a portu Massilie cum dicta nave navigare, vel eam in aliud navigiuni mittere, videlicet apud Alexandriam vel Bugeam vel Septam, vel in ([ualibet [sic) aliud viagium vobis placuerit. honeratam et exhoneratam ; et pro dicta nave possitis apud Massiliam tabulam tenere vel teneri facere, prout Massiliensis vel Massilienses aliqui pro suis navibus apud Massiliam tabulam

[1219] DE L'INDUSTRIE DU COMMERCE. 127

teiiebuiit pro tenipore, et dlctam navem in poilu Massilie possitis rcclucere, et ibi tenere et portum fiicere, ipsam([iie recolligere, sive reponere honeratam et exhoneratam ; et hec similiter facere possitis, vos et vestri, in perpetuum, ut dictuni est, sine datione et exactione aliqua et usatico aliquo, excepto usatico et excepta dacita tabule Massiliensis de mari*, ad quam tabulam dicta vcstra navis pro tenipore, pro qualitate et quantitate ipsius navis solvat, sicut navis alic[ua Massiliensiuni.

3. Verumptamen si forte contingeret qiiod devetum- ali- quod, unum pluraque, fieret vel fièrent navibus Massiliensi- bus, illud devetuin et deveta semper dicta vestra navis adeo observare, attendere et adiiuplere teneatur, sicut navis ali- qua Massiliensis ipsum dcvetuni vel deveta observabit, et sub eadeni pcna que iniposila fuerit pro dicto deveto vel dévêtis observandis et atteudendis. Quam penam rectores Massilic, qui pro tenipore fuerint, ellicaciter exliigero possinl et accipcre a dicta vcstra nave , sine contradictioiie vestra vestr()ruin([ue et omnium personarum pro dicta nave; et pena exacta, predicta omnia et subsef[uentia, et omnes coii- venciones et promissiones, et obligaciones et pacta iiiter nos et vos havita, universa et singula, in suo robore nichilominus semper firmiter perdurent.

4. Supradicta omnia et subsequencia universa et sin- gula, et supradictam coiicessioneni et donacionem, nos pre- nominati rectores, per nos et omnes socios et successoies nostros, et nomine dicte universitatis Massilie, piomittinius vobis supradicto comiti et vestris, soUempniter per stipula- cionem in per[)etuum, rata et firnia habere et tenere, atten- dere et conplere in integrum, et nuUatenus contravcnirc nec impedire nec substrahere aliqua racione vel exceptione, vel occasione, vel aliquo jure, vel juris vel facti subtilitate.

5. Et insuper vos et vestros et homines vestros, omnes et singulos, semper et ubique pro posse nostro, bona fide et

1. Table de nier, di'oit de douane.

2. Interdiclion.

128 DOCUMENTS KELATIFS A L'HISTOIRE [l'219J

sine fraude, et maxime in terra Massiliensi et jurisclictione sive districtu, personis et rébus salvare, custodire et defen- dere et non imponere nec exigere aliquam dacitam sive exactionem aliquo modo, aliqua racione vel occasione, ali- quo tenipore vobis vel vestris vel hominibus vestris, nisi pro usatico antiquo ut dictum est. Recognoscentes ex certa sciencia et confitentes nos predieti rectores omnia supra dicta et subsequentia et singula facere pro commodo et utilitate nostra et civitatis Massiliensis sive dicte universi- tatis et omnium et singulorum in ea habitancium et in districtu Massilie sive jurisdictione, et non ad lesionem nec jacturam ejusdem universitatis, videlicet eo quia vos, dictus dominus cornes, per vos et vestros dedistis et concessistis atque remisistis, et donatis atque remittitis in perpetuum nobis predictis rectoribus, recipientibus nomine dicte uni- versitatis et omnium civium et singulorum INIassilie et in ea habitancium et de districtu sive jurisdictione Massilie, nau- fragium omnium navium ceterorumque lignorum, cujus- cumque generis sint vel fuerint, per totam sive in tota terra vestra seu districtu et jurisdictione, in terra mariquc. 6. Item quia per vos et vestros concessistis atque donastis et remisistis, et donatis et remittitis, nobis predictis rectori- bus, recipientibus nomine nostri et dicte universitatis Mas- silie et ejusdem universitatis, et omnium et singulorum civium Massilie et ejusdem universitatis, et omnium habi- tancium in civitate Massilie sive districtu seu jurisdictione ejus, plenariam potestatem generalem ac liberam et licen- ciam omnimodam honerandi et extrahendi bladum, cujus- cumque generis, cum navibus et lignis aliis cujuscumque generis et sine lignis per terram et per mare, in tota sive per totam terram vestram, sive quacumque parte terre vestre vel jurisdictionis seu districtus vestri, nobis vel hominibus Mas- silie vel de districtu seu jurisdictione Massilie placuerit, nisi maxima et evidens caristia bladi esset in tota terra vestra, et talis et tanta quod nec vos nec vestri homines nec aliqua alia persona extranea, de terra vestra sive juris- dictione seu districtu, bladum aliquod extraheret, non

11219] DE LEXDUSTHIE ET DU COMMERCE. 129

obstiinto nobis vel uostris, sive homiiiibus Massilie vel de jurisJiclionc seu districtu, deveto aliquo sive interdicto vestri vestroriiiiiqiic vel alicujus persoiie. Et bec prope- dicta iiobis et prediotis bomitiibus Massilie et babitatoribus ejus et de districtu sive jtuisdictione liceat facere sine datii»ne vel exactioiie alicpia, excepto iisatico anticpio ([iiod est de (piolibet iiiodio friiinenti septeiu solidos lîarsilonenscs, et de (piolibet inodio ordei qiiin([iie solidos Barsilonenses, (pioruin (piinquaginta solidi valeant marcbaiu argenti.

7. item, ([uia prornisistis nobis et promittitis recipieii- tibiis et stipulanlibus iioniine nostii et dicte universita- tis Massilie et omnium et singulornm ejusdem universitatis Massilie et in ea babitancium et de districtu Massilie sive jiirisdictione, et debetis onines bomines Massilie et sin- gulos, et habitatores Massilie, et omnes bomines et sin- gulos de districtu Massilie sive de jurisdictione ad terram veslrani accedentes, personis et rébus, semper et ubique pro posse vestro, per vos et vestros, salvare, custodire ac defendere ab omni persona et personis.

S. l^t prornisistis et concessislis ut in terra vestia el per totani terram vestram et districtum sive jurisdictionem, dictos bomines Massilie sive habitatores ejus seu de districtu sive jurisdictione libère et secure veniant, stent et inde redeant, eniant, vendant, permutent et ([U()cum([ue alio modo voluerint negocientur, sine datione vel e.vactione aliqua, excepto usalico antiquo.

9. Item, ([uia ({uedani alia concessislis et donastis et remisistis, atque donatis et rcniitlitis et conceditis atque [)romittilis nobis rectoi'ibus recipientibus nomine noslri et nomiiie dicte univeisitatis Massilie et omnium et singido- iiini cjiisdcin univeisitatis, et omnium et singulornm in Massilia babitancium et in districtu Massilie sive jurisdic- tione, prout in instrumento publico conlinetur inde facto per manum Rostagni l'avni, publici notarii Massilie, reuun- ciantes in omnil)us supratlictis et singulis omni juri scripto et non scripto, legali et canonico ac consuetudinario, con- lecto et conficiendo, competenti et competituro, })er quod

Fagniez. Documents lelttlifs « l'histoire de l'industrie et du commerce. 'J

130 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1219]

pi'edicla vel aliquid de predictis infringere vel revocare vel contravenire posseinus aliquo tempoie, aliqua racione vel jure, et renuncianias specialiler auxilio sive beneficio [in] inlegrum restitucionis, et dupli decepcionis et induciis XX dierum et quatuor mensium.

10. Item convenimus nos dieti rectores et promittimus per nos et omnes socios et successores nostros, et noniine dicte universitatis, vobis predicto coniiti quod, postquam civitas Massilie sive universitas fuerit absoluta et relaxata a sentencia sive a sentenciis excommnnicacionis vel interdicti, qua vel quibus nunc tenetur astiicta et innodata, si vobis vel vestris placuerit, quod omnes concessiones predictas, donaciones et remissiones atque promissiones et sacramenta et renunciaciones et omnia predicta et singula renovabinius et reiterabimus vobis vel vestris, vel alicui recipienti nomine veslri vel vestrorum, et quod faciemus fieri exinde cartam sive instrumentum ad cognitionem et arbitrium sapientis viri.

11. Et ut predicta omnia et singula attendantur, obser- ventur et conpleantur a nostra parte in integrum , nos predicti rectores mandavimus Cambavariam, carum con- civem jNIassilie, in animabiis nostris et omnium hominum et singulorum dicte universitatis predicte ad sancta Dei evan- gelia corporaliter jurare.

Et ego predictus Cambavaria, mandato et jussu predicto- rum rectorum, et in animabus suis et omnium et singulo- rum dicte universitatis, ut dictum est, corporaliter ad sancta Dei Evangelia juro. Actum in capitulo rectorum Massilie. Testes interfuerunt : Ancelmus Férus, AVillelmus Vivaldus, Mosquetus, Karolus de Mari, etc. K Et ego Rostagnus Paynus, publions JNIassilie notarius, qui hoc, mandato pre- dictorum rectorum et rogatu dicti comitis Ympuriarum, presens instrumentum composui et signum meum apposui, et insuper, ad majoiem omnium predictorum firmitatem, et ad omnem inde tollendam dubietatem, et ne de cetero

1. Suivent ving-t-cinq noms.

[1219] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 131

super pretlictis aliqiiis possit oiiri scriipulus ([ueslionis, presens instiumentuin hiillo pluinhee capiliili reclorum Massilie imininiinc, jussu predictorum rcctoruiii, loboravi.

145. 1219, aoùl.

Les corporalloiiH font des acqnisiliuns iniinobilières.

\.c Roux de Lincy. Titre l'elatif à la corporation des drapiers de Paris, dans fii/jl. de l'École des Chartes, Ir»- sôrie, V (1843-44), 477.

lu noiniiie sancto et iiulividue Tiiuitatis. Aiucn. Kgo Kadiilfus de Plesseio notum facio universis prescntilnis paritei- et liituris fjuod ego, de assensu et voliintate Aaliz, lixoris mee, vetididi mercatorihiis coiilVattibus de drapeiia Parisius domum ineani, cuni toto poiprisio, quarn habebam Parisius rétro niacerieiii Parvi Pontis, que fuit Bartholoniei de Furcosa, et triginta solidos et duos denarios censuales, capiendos in doniibus sitis circa domum et porprlsium confratrie diclorum mereatorum, imperpetuum possidenda, pro eentum librls et sexaginta solidis Parisiensibus, duode- cim deiiariis censualibus, quolibet anno, michi et heredibus meis peisolveudis. Si vero confratres supradicti in jam dicta ceiisiva aliquid emere, vel domum cum poiprisio ad eensivam tiare vohierint, bene licobit eis emere absque con- tradictione alifjua, in censiva domus et porprisii et in cen- siva pecunie mcmorate, dummodo persolvant vendilioiics. Aaliz ctiiim, uxor mea et Odelina, mater mea, quiltaverunt dotem suam et ([uietjuid juris habobant in rébus prenomina- lis, fide corporaliter prcstita, ([uod contra istam venditionem nichil de cetero attemptabunt. PretereaRobertus de Plesseio et Guillelmus, fralres mei et Pctronilla, soror mea, Stepha- nus Parmarius, Guillelmus de Villa Kscoublain et Gilo de Nosiaco dederunt fidem suam de recta guarantia facienda, tali conditione quod, si aliquis de parentela infra annum veniret, qui venditionem istam retraheret, ipse persolveret viginti libras Parisiensium, pro pena, confratribus supra-

132 DOCUMENTS RKL\TIFS A L'HISTOIRE [1222]

dictis et insuper onines expensas bona fide factas eisdem conlVatribus resarcirent. Quod ut perpétue stabilitatis robur obtineat, preseiitem paginam sigilll mei muniinine roboravl. Acluin anno Iiicariiationis Dominice iiiillesimo dueentesimo noiio decinio, mense Auofusto.

146. 1222, 5 juillet.

Etati.r concèdes en fief héréditaire.

Layettes du Trésor des chartes, p. p. Teulet, I, u" 15'il.

Noverint universi, lani présentes qnani luturi, quod domi- nus Ramundus, Dei gratia dux Narbone , cornes Tolose, marchio Provincie, dédit ad feodum omnibus probis homi- nibus macellariis de banquis majoribus de civitate illa, sci- licet qui modo ibi sunt, et qui de eorum génère fuerint, et omnibus illis qui de eorum génère uxores habuerint, et omni progeniei que de illis uxoribus exierint, tallivum et venditionem in ipsis banquis majoribus de civitate. Tali pacto dédit eis hoc leodum jam dictus dominus cornes quod ullus banqus de carne non possit esse ullo tempore in civi- tate Tolose, nisi isti predieti banqui, et banqui de Dalbata i, et banqui qui fuerunt juxta domum Pétri Urseti qui (uit, et quod nemo possit carnes in istis predictis banquis majoribus scedere (sic), nisi fuerit de eorum génère, et illi qui uxores habuerint de eorum génère, et illi qui exierint de illis mulie- ribus ; et quod nemo possit scedere carnes récentes in civi- tate Tolose nisi in istis jam dictis III banquis, scilicet in istis banquis majoribus et in banquis de Dalbata, et in ban- quis qui fuerunt juxta domum Pétri Urseti qui fuit. Et pro hoc feodo ipsi macellarii debent credere domino comiti et suis vicariis sive bajulis pro eo carnes 1 mensem, et ven- dere eis illas cum XIII° denario de lucro. Et si de illa venda inter se discordabant, debent se inde concordare pro

1. Les élaux de l'église de la Dalbade à Toulouse.

[1222] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 133

cogiiitioiie II probonim hominum de ipsis banquis vel do Ilir*'. Fa si forte ad capiid illiiis mensis dominas cornes, aut stii vicarii, aiit sui Inijuli, pecuniam de illa credentia eis persoliitam non habuerlnt, ([iiod deinde non teneantur ei credentiam lacère donec sint paccati. Et ad coniunes exerci- tus istius ville Tolose, vel in quacuni([ue parte dominas cornes faerit in Tolosano, in obsidiono vel in tala, quod debent ibi ei adducere carnalagia, scilicet de bovibas et vaccis et de arietibas et porcis et debent similiter ei cre- dere carnes I mensem postqnam ipse dominas cornes faerit recessas ab obsidione illa vel a tala, vel [)ostqaam dominas cornes et exereitas fuerit i-eversas in bac villa Tolose. Rt si ad capnt illias mensis dominas conies anf sai vicarii aul sai bajali non babnerint eis persobilam peccaniam de illa credenlia, ([aod deinde non ttMieantnr ei eredenliam faceie donec sint paccati. Kt <[aod do omni bove et vacca, qae sit de saa propria laboransia. at bonio possit illam vel illam addacere vivnni nsfpie ad capad de istis ban([ais majoribas, (jaod (b'bent dare domino eoiniti. vel snis vicaiiis vel sais bajalis pro eo, de carnes nniascajascjae illaiiim animaliam Ilir"" sol. Tolosanos. Et cain istis jam diclis censibns et usibas, sibi et sais beredibas lelentis. dictas dominas comes mandavit firmiter et (onvenit jam dictis probis bomi- nibas macellariis, vel scilicet qni modo ibi snnl et (pii île eorain o('iiere faerint, et illi[s] qui axores babnerint de eornm génère, et omni pr.ogeniei que de illis nxoribus exierinl, ([nod predictnm feodnm nec predictas convenienlias nllo tenipoK' non removeat, nec aliijnis beres ejas, nec etiain ab ali(jao vel ab aliqna removeri permittat. Et insaper ipse dominns comes pro se et pro sais beredibas promisit et débet ac convenit eis facere bonam et firmam guirentiam de omnibus hominibns et feminis qai vel que in his que supcrius scripta sunt ali([uid nllo lempore presumeient removere. Hoc feodum fuit ita dalum die in introitu men- sis Jiilii, régnante Pliylippo rege Francorum, et eodem Raimando Tolosano comité, et Fulcone episcopo, anno ab Incarnalione Domini M" CC^XX" II". IIujus rei sunt testes :

134 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1222]

Beitranclus de Montibus et Arnaltlus d'Escalquencis et R. d'Escalquencis et Ugo Johannes et Bernardus Signarius et Bernardus Caraberida et Poncius Grimoaidus et Petrus Stephaniis de Fenulleto et Arnaldus de Galeciano et Petrus Gitbertus et Bonus Puer judeus et Ugo Pictor, qui hanc cartam scripsit.

147. 1222, décembre.

Fournisseurs de Fès'êqite de Paris.

Transiiction entre le roi de France et l'évèqiie de Paris au sujet

des droits de juridiction.

Cartulaire de Noire-Dame de Paris, p. p. Guérard, I, 122 '.

Vohimus et concediinus ut episcopus Parlsiensis et

successores sui Parisienses episcopi habeant apud Parisius uniim draparium, unnm cordubanarium , ununi ferronem pro fabro et ferrone, unum aurifabrum, iinum carnificem in Parviso, unum carpentarium, unum cercularium, unum bolengarium, unum clausarinm, unum pellipirium, unum tannatorem, unum speciarium, unum cementarium, unum barbarium et unum sellarium, gaudentes libertate quam ministeriales episcoporum Parisiensium bactenus babue- runt, et unum prepositum qui eandem babebit libertatem, quamdiu erit prepositus episcopi. Episcopus autem, quando dictos assumet ministeriab's ad servitium suum, dicet, in fidelitate quam nobis vel successoribus nostris fecerit, quod eosdem assumet ministeriales bona fide, sine mescapere versus nos; et nos non gravabimus in talliis ministeriales illos, post mortem episcopi, occasione serjanteriarum pre- dictarum ; ac ministeriales taliter assumptos débet episco- pus nominare nobis vel preposito nostro Parisius vel lacère nominari

1. Cf. Delisle, Catalos;ii(' des actes de Philippe- Auguste. 2180.

[1223] DE LINDUSTRIF ET DU COMMERCE. 135

148. 1223, l'"-aoùt.

Mesures cnriserça/oires prescrites aux exécuteurs testa- mentaires des commerçants de Montpellier morts à r et ranimer.

Statuts consulaires de Montpellier. Germnin, Histoire de la commune de Montpellier, I, pièces justif. . lY.

XIX. Si niercator aliqiiis Moiitispessulani fecerit vianinm causa negoolandi per mare vol per terrain, et ipsiini mori rontinoerit in ipso viagio aliciihi extra Monteinpessnlamim ; si testainenfum vel aliquain ultiniain dispositioiiein feeerit et fradialoreni vel gadiatores sive coinmissarios staliierit, qiii- biis res ([lias defiilerit vel eartim eiistodiam coinmiflat vel rommendet, illc gadiator vel f^adiatores slatuti a mercalore defuiieto, aiilc(|iiain res defiineti moveaiit \el attinsfant. vocent ad niinus quiiKjue testes notos, leoalcs et vdoiicos, proiit eis ineliiis videbitur ïxma fuie, qui sint de Montepes- sulauo, si ihi reperiaulni', aliotpiiii de loeis vieinioribus Montispessulaiii, si reperianlur. eorain ([uihus res et merces defuueti reoofrnoscant, et iude, facto coniputo et sunima, eos uomiiKitim in eorumdem presentia in scriptura redigant, oui scripture quilihet illoruin (piinque testium sigilhim apponat, et ejus scripture transcriptum retineat et haheat cpiilibet eorum quinque testium. (^uo facto ille gadiator vel gadiatores res et merces defuncti , vel, illis hona fide distractis ab eis, earum implicaturas, in primo passagio vel reditu de illo viagio vel saltem in alio proximo sequenti, déferre vel reducere, vel per aliquem vel per aliquos ydo- iieos, prout sibi bona fide melius videbitur, mittere ad villam Monlispessulani teneantur. VA becomnia faciant ad rcsci^nte^ et periculum et expensis illorum ad quos res et merces ille pertinebunt, et lucri facti in illo viagio cum illis rébus et mercibus babeant octavam partem gadiatores prefati. Si autem ultra dicta tempora illi gadiatores res et merces

1 . Au risque.

13e DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1223]

dcfnncti ab eis habitas et receptas cum forma prefata distii- lerint déferre, rediicere vel remittere, ab eo tempore in antea sint ad periciiliiin et resegue dictorum gadiatorum.

Et quia testamentiim extra Montempessulanum factiim seniper per septem testes probari non potest, suHlciat si per cpiinque testes ydoneos probetur. Si autem niercator decesserit intestatus alicnbi extra Montempessulaniini, et ibi sint quinque niercatores Montispessulani vol phires, prestito ab eis corporali sacramento, eligant unaniiniter bona fide nnum vel duos ydoneos, prout eis nielius videbi- tur. Qui electus vel electi, prestito ab electo vel electis sacramento de custodicndis et reddendis rébus bona fide, cum dicta forma recognoscant et recipiant res et merces defuncti. Et in eo electo vel electis in omnibus et per omnia observetur idem et obtineatur quod supra dictum est in gadiatoribus a defuncto statutis.

Si vero non sunt ibi quinque mercatores INIontispessulani, illi qui erunt ibi de Montepessulano, sive sint mercatores sive non, evocatis quinque testibus ydoneis de Montepes- sulano, prout eis videbitur, vel de locis vicinioribus Montis- pessulani, si reperiantur, res et merces defuncti cum scriptura inde facta et quinque sigillis roborata lecogno- scant. Et illius scripture translato a singulis illorum retento, res et merces defuncti, facto inde computo etsumma, si sunt in terra Sarracenorum, in duana deponant, si sunt in teri'a Cbristianorum, in aliquo loco tuto, secundum cpjod eis nielius videbitur bona (ide. Sub tali tamen forma fiat dcpo- sitio rerum et mercium defuncti, quod reddantur cuilibel deferenti litteras apertas cum pendentibus sigillis consulum et curie Montispessulani continentes quod ei reddantur. Et ille qui sub predicla forma res restitueril sit pcrpeluo libe- ratus.

Si vero aliqui res et merces defuncti mercatoris testati vol intostati attingerint, ceperint vel receperint nisi cum forma predicta, sint periculo et rcsei^uc eorum.

[1223] DR L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 137

149. 1223, octobre.

Marché pour la ronsd-iiclio/t dit cliàtcaii de Dnnncmarclie

à Dreux.

Inslnictions du comité des travaux historit/iics. Littérature latine et histoire du moyen iige, par L. Delislo. Documents, 26.

Sciant omnes quod taies sunt conventiones inter Rober- tum, coniiteni Drocensem, et matristrum Nicholaum de 1>('II() Monte Rogeri, de Castro suo laciendo in loco qui dicitur Du m'/na rche juxta Drocas. Dictus magister faciet ibi tiirrini tab'in qualis est turris Novigenti, de omni opère cementario et de puteo '. Et balliuin - quod ibi incepturn est perficiet de eadem latitudine de qua est et altius duobus pedibus, et desiiper scutuniet qucrnelliim. Et perficiet très tmiieulas ibi ineeptas, et quartam lacitH talein ([uales sunt très alie jam dicte; et grossitudo tnrrieulai uni chicetur ad rasum quernelloiuin murorum ; et dcsuper taciet sculuni et querneUuni. In latere vero ex parte ville faciet duas turri- culas, babcntes de croso deceni pedes, et rnurus erit infe- rior duobus pedibus quani alius murus. Muruin vero (pii incipit a donio llugonis (>iassi. tendeiitein usque ad doniuin Ciuillelnu de Alneolo, laeiet altuni de sex pedibus. et de latitudine eompetenti ad eundum super murum, et desuper scutuni et queinelluni. Dictus siquidem magister débet omnes predictos muros intabulare et proficere '^. Et tenetur faeere fossatum prolundum circa turrim de quatuor tesis et dimidia; et tenetur dictuni (ossatum quirare de opère firmo et stabili ; et débet faeere pontem competentem ad turrim per desuper illud fossatum, Comes vero adducet in plateam petram, sabulum, calcem, aquam et boscum ad faciendum csrhafdiiz et c/aiccs, que magister faciet ad coustamentum suum ; et hec, opère perfecto, comiti remanebunt. Et propter hoc opus faciendum, donat comes dicto magistro mille cen- tnm sexaginta et quindecim libros parisiensium et duo paria

L F"ouiIle, terrassement.

2. L'enceinte, le bayle. Ce mot désigne à la fois la muraille cl la roiir qui s'ouvre derrière. C'est dans le pi-omier sens qu'il est employé ici. :{. Ed. : porferire. Voy. Du Cang-c, v" Iidabiilare 2.

138 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1224]

robarum. In cujus rei testinioniiim, per assensum dicti magistri, presenteni paginam sigilli mei munimine confir- mavi. Actum anno gratie CC° XX° IIÏ°, mense Octobris.

150. 1224, juin.

Tissage domestique.

Archives nationales, K 930, n" 1.

Pierre, parla grâce de Dieu abbé de l'église de seint Denys et Mabieu, sire de Monmorenci et connestable de France à toiiz cens qui ces présentes lettres verront saluz en nostre Segneur. Nous fesom asavoir que, come contenz fust entre noz bourjois de la terre seint Denys et de la terre seint Marcel d'une part et noz toisserrans de la terre seint Denys et de la terre seint Marcel d'autre part seur ce, ce est asavoir que les bourjois voloient avoir en leurs mesonz niestiers de toisserrans com- munément et alouer ouvriers de toisserrans communément sanz contredit, ausint comme leur devanciers bourjois avoient eu devant, si comme il disoient, à la parfin lesdites parties, selonc les coustumes anciennes et les us premiers euz entre eus, se mistrent seur nous et compromistrent en nous; et nous, l'inquisition feite diligaument seur les choses desus dites et l'us et la coustume, et oies les confessionz des parties, comme par la leal enqueste et par la confession des parties nous fu feite soufisaument foi que li dit bourjois qui voloient avoient eu eu leurs mesonz de l'ancienne cous- tume mestiers et ouvriers sanz difFerense et sanz contredit ausint comme li toisserrant, par le consel de preudes hommes, deismes nostre dit, que li devant dit bourjois qui voudront avoir les devant diz mestiers et les ouvriers, les aient sanz contredit aussint comme li toisserant, selonc l'an- cienne coustume et que nus des bores en avant n'ose aler encontre l'ancienne coustume et la communité deuant dites, ou minioire de laquele chose nous seelasmes ces présentes lettres de noz seals. Ce fu feit l'an de grâce mil dcus cens et vint et quatre, ou mois de juing.

[1224-1228] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 139

151. 1224, 22 novembre.

Fi-anchise accordée à des indiistiiels ce/ins de /'élran^er.

Arrh. départementales du Nord. B 22.

Ego Johiinna, Flandrie et Hannoiiie coinitissa, notum fieri volo omnibus tam presentibus quam futuris quod ego et siiccessores mei a quinqiiaginta viris qui ad opevanduni lanam ab hac die in antea vcnient manere apud Curtracum ncqiic talliam neque exactionem aliquas extorquere poleri- mus née dcbemus, quamdiu vixerint, ita tamen quod here- des eorum, post decessum patiiini siiorum, mihi servicnt, sicnl alii mei burgonses. Datum ajMid Curtracum anno Dntiiini M" CC° XX" quarto in dio sanclc Cecilie'.

152. 1228, novembre.

Marché passé entre l'évéfjiie de licainuiis et forfè^'re feffé de lé\'éché.

fiislructions du comité des trasaux Instoviijuos. f.itlérdtine latine et histoire du moyen âge. par L. Delisle. Documents. 27.

Milo, Dei gralia Belvaccnsis episcopus, omnibus ([ui pré- sentes litleras viderint, in Domino sahitem. Ad noticiam omnium volumus pervenire quod nos dedimus et eoncessi- mus magistrct Ivoni aurifa})ro, civi lîcdvacensi, quoddam feothim quod in manu nostra habebamus, quod vocatur iVo- dum des Meigiiiens, jure hereditario possidendum; et ipse reddet nobis annuatim in Natali Domini pon<Uis auri coeti quod tantum equiparalur ponderi oboli Belvacensis monele ; et débet resarcire cyphos mazilinos-, de suc filo argenti, de domo nostra, si opus fuerit. Preterea dedimus ei (hios

1. Srcaii en cire blanche représentant la comtesse Jeanne sur tine haque- née, le faucon an poing. Contre-sceau : écu au lion de Flandre avec la légende : secretuni tiieuni.

2. De madré.

140 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1228]

niodios bladi annuatim in festo sancti Remigii, in aumentum feodi, et ipse pro aumento illius feodi débet resarcire vasa donuis nostre, in hune niodum : scutellas resarcire aut de novo facere, si opus fnerit, usque ad sex per annum ; et bachinos resarcire et duos novos pianos facere per annum, si opus fuerit ; et cypbos et cupas resarcire quotienscumque opus fuerit; et débet facere très pedes novos in cyphis de mazilino, et très virolos in tribus cutellis ; et anulos repa- rare, si opus fuerit, et sex novos facere per annum, si opus fuerit ; et reparare coi'rio;ias, et transmutare de corio in corium, si opus fuerit; et bracularia ^ reparare, et unum novum facere, si opus fuerit ; et débet facere merellos pkinibeos, et reparare omnia ilhi que pertinent ad capellani nostram ; et débet reparare vascula nostra de cristallo in quibus sunt sanctuaria nostra. Et bec omnia supradicta faciet nobis de auro et argento nostro. Sciendum est pre- terea quod nos damus eidem Ivoni unum modium bladi de redditu thesaurarii nepotis nostri, et ipse débet resarcire thurribula de ecclesia beati Pétri, et reficere de novo catbenas, si opus fuerit ; et débet resarcire cruces et omnes libros tectos argenti vel auri, si opus fuerit ; et débet resarcire filateria- que dépendent ante altare, et urceolas argenti, et poniellos de capis pallei ^ ; et nos administrabi- mus ad hec omnia facienda aurum et argentum pro thesau- rario. Pretei-ea sciendum est quod, quando thesaurarius habebit redditus suos in manu sua, ipse tenebit conventio- nem istam, si voluerit. Nos vero, ne aliqua discordia inter nos et dictum Ivonem suboriri possit, présentes litteras sub cyrographo fecimus annotari, et partem Ivonls sigilli nostri munimine, salvo jure episcopali, communiri. Actum anno Domini M" CC vicesimo octavo, mense Novembii.

1. Manipules?

2. Reliquaires.

3. Pommeaux ou mors de chapes. Voy. Du Gange, PomcUtis. Nous ne nous expliquons ni la forme ni la présence de patlci.

[1228-12.}.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 141

153. 1228.

Banal lies scigiicnrialcs ; prisée des denrées alimentaires destinées à la eo/isoin /nation d/i seigneur; son monopole pour la vente du charbon.

Cliailc iiccordce aux Iiabit.uils do Saint-Dizicr par Guillaume (le DanipicrM'f. Hibl. iiat., Xouv. acq. fr., !}420.

Pictiiiuimus ... nobis infra leiicam bannatain furnos, molcndiiia, lialas. clociias et staulos et han- oniiiia eiiiiit hcunalia domino iifc ali(jiiis prteterqiiam nos iiilVa leucani haniiatam liinios, luoleiuliua, cloerias, halas habece vel laccie polerit, excoptis doeriis qua' temporc contcctionis liltcraiurn islariim mira Itmcain lactii' erant

In eailein villa lial)C'l)it iloniiiius aclpi-ccialores esi'armn suarutn sub eodcin tnodo quo conies Flaiulrensis iiabet in villa Ypiic et e.xpectabitur de debito siciit expectatur cornes il*, dicta villa.

Item honiincs dictic vilhc emeie non poteiiint carboneni nisi de neinoribus domini, de illa scilicet de quo dominas vendere voliierit, cpiamdin sibi nemora sua vendere placue- rit. Vanellus carbonis minuti vendetur quincpie sol. tan- tum et continebitin se duodecim vannos.

154. 12:^;^ 11) mai.

Société en commandite.

Blancaid, Documents inédits sur le commerce de Marseille, I, p. 50.

In nomine Domini. Amen. Anno Incarnationis ejusdem M°CC"XXX°1II", Indictione VI% XIIII" kalendas Junii. Notum sit omnibus hominibus, tam presentibus quam futuris, (piod nos David judeus, filius quondam Pesati judei, et Caufida judea, cjus nxor, nos ambo pariter, bona (ide et sine omne dolo, confitemur et in veiitale recognoscimus tibi Bernardo

142 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1233]

de Mandolio nos a te habuisse et récépissé mutuo XIIII 1. regalium coionatorum , in quibus renunciamus exoeptioni non numerate et non tradite nobis peccunie ; quas XIIII 1. vel ejus implicitas ego dictus David debeo portare et portabo in hoc presenti viagio, quod nunc facturus sum aput Ceptani^, in nave Puelle Gandulphi Arfure, vel alibi ublcunque Deus michi ordinaret, causa mercadarie, nisi tu dictus Bernardus esset aput Ceptam : tune enini facerem de predicto mutuo juxta voluntatem tuani ; pro quibus XIIII I. uterque nostrum in solidum promittinius tibi dicto Bernardo vel fratri tuo Jolianni, aut alteri vestrum, dare et solvere in pace et sine oinni molestia, in reditu dicte navis, LXX bisancios argenti, niundos de duana et omnibus avariis ; obligantes mde tibi omnia bona nostra presentia et futura, et, ad majorem caute- lam ut omnia piedicta universa et singula attendamus et com- pleamus, de nostro beneplacito tibi dicto Bernardo ad sanctam legem mosaïcam juramus, renunciantes inde induciis XX die- rum et IIII mensium et epistole divi Adriani et nove consti- tutionis beneficio De duobus reis. Et ego dicta Causida [sic), confitens dictam peccuniam in meani utilitatem fore versam, certiorata, renuncio juri ypotliecarum et legi Julie De fundo dotali et Vellelani senatusconsulti beneficio et omni alii muliebri auxilio et specialiter juri quo cavetur ne mulicr una cum marito suo valeat oblio-ari. Actum in domo dicti Ber-

o

nardi, in presentia et testimonio Pétri Peisonerii, Salvato- ris Corraterii, Raimundi Baliarini, et mei Pétri Roslagni, public! Massilie notarii, qui, mandato et rogatu partium, hanc cartam scripsi et hoc meo presenti signaculo comunivi. Au rei'ers : De David judeo confessio XIIII 1. facta Ber- nardo de Mandolio. M. 2 Bernardus de Mandolio.

1. Ceuta.

2. Cette lettre, comme celles qui précèdent, dans les actes de même origine, le nom de Mandiiel est celle sous laquelle l'acte est inscrit dans la liste des litres de cette famille de commerçants de Marseille.

[1233] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 143

155. 1233, 23 décembre.

Sur l'été en coninKindile. Blancard, Dociimenls inédits sur le comiuerce de Marseille, I, 58.

In nomine Doinini. Anno Incaniationis ejustleni M"CC"XXXMIP, iiulictlune VII^ , X" kalendas Januarii. Xotiini sit ciinctis qiiod ego Guillelnius Blanchaidus confi- teor me récépissé in comanda a vobis Bernardo de Mando- lio et .lolianne de Mandolio, fratribus, M et CXX I. rejjfalium coronatorum que sunt implicate in XIIII caricis aluminis parvis et in cordoano, renuncians exception! dicte comande non tradile miehi et non recepte ; cum qua comanda dicta ibo ad negociandum, ad vestrum meumque comodum et ad quartum denarium lucri, in hoc presenti viagio quod factn- rus sum ad has proxime venturas nundinas de Landico et [nominje scilicet a Landico; convenio et promitto vobis predictis fratribus, per stipulationem, me totam dictam comandam et totum hicrum [([uod ad] ipsas faciam, et ejus implicitas, fideliter et bona fide reducere in hanc terram et rasonare ' fideliter in [posse] vestro, capitale et lucrum, in primo redit u meo quem faciam in hanc terram de viagio supradicto [cum] dicta commanda et redeunte ad fortunam Dei, et ad usum maris et terre, et vestram ; obligans inde [vobis] omnia bona mea habita et habenda ; renuncians inde indnciis XX dierum et III l mensium et omni alii juri [per] (juod contra venire possem. Acta sunt hec Massilie, in domo Pétri de sancto Maximino, notarii, in presentia et testimonio Aicardi de Barrio, Jacobi de Avinione, Bernardii Sazii, (aiillclmi Sazi, et mei Pétri de Sancto Maximino, publici notarii Massilie, qui, rogatu partlum, hanc cartam scripsi.

.1// rei^ers . Guillelmus Blancart débet VI'"' 1.

C. Bernardus et Johannes de Mandolio.

1. Rendre compte.

144 DOCUMENTS RELATIFS A L'HfSTOIKE [1234]

156. 1234 (n. s.), jnnvier.

Les corporations prennent des biens-fonds à cens.

G. Faguiez, Etudes sur l industrie et la classe industrielle à Paris au A'III'^ et A7F" siècle. Append., n" II.

Omnibus présentes litteras inspecturis ollicialis curie Parisiensis in Domino salutem. Notum (acinuis quocl in nostra presencia constituti Philippus de Stanpis et Emelina uxor sua recognoverunt se dédisse communitati carnificum Parisiensium quamdam plateam, quam asserebant se hal)ere Parisius, in platea piscium juxta stalla carnificum Parisien- sium, in censiva domini Ade Harenc , ut dicebant, pro novem libris Parisiensium de incremento census persol- vendis dictis Philippo et Emeline uxori sue ac eorum heredibiis singulis annis a dicta communitate, medietatem videlicet ad quindenam Nativitatis Domini, et aliam medie- tatem ad quindenam sancti Johannis Baptiste, promit- tentes fide média quod contra istani acensationem per se vel per alios non venient in fulurum, et quod dictam plateam predicle communitati garantizabunt ad usus et consuetudines Parisienses contra omnes. Predicta autem Emelina quitavit penitus et expresse quicquid habebat vel habere poterat in predicta platea, ratione doarii vel alio quocunque modo, exccptis predictis novem libris, fide data spontanea, non coacta. De supradicto vero censu terminis superius nominatis solvendo annuatim jamdictis Philippo, Emeline uxori sue ac eorum heredibus, Odo, carnifex, magister carnificum, in nostra presencia consti- tutus, sexaginta solidos Parisiensium quos dicta commu- nitas carnificum habebat, ut dicitur, in quadam domo sita in vico in quo excoriantur boves de incremento census in censiva ejusdem Ade, <|uam Hugo Simus tenet, ut dicitur, in contraplegium, nomine dicte communilatis, obligavit. Recognovit eciam idem magister, nomine dicte communi- tatis, conventum fuisse inter partes in donacione dicti incrementi census quod, si sepedictus census non solveretur

[1236] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 145

dictis terminis supradictis Philippe, Emeliiie uxori sue ac eorum heredibus, predicta communitas reddere teneretur eisdem duodecini denaiios singulis diebus quibus ultra prefixos terminos cessarent a solucione dicti census facienda, pro dampnis et deperditis que incurrerent occasione solu- cionis minus facte. Voluit insuper dictus magister, nomine dicte communitatis, quod, si dcHceret in solucione census predicti, sepedicti Philippus, Emelina uxor sua et eorum heredes recursum habcrent ad predictam plateam et ad sexaginta solidos supradictos quousque super dicto censu et dampnis prcdictis esset eisdem plenarie satisfaetum. Hec autem omnia voluit et laudavit communitas predicta coram clerico nostro ad hoc a nobis specialiter destinato, sicut idem clericus nobis retulit viva voce. Actum ad peticionem parcium anno Domini M'^ CC" XXX" tercio, niense Januario '.

157. 123G (n. s.), 2U mars.

Sentence de iojficial de Cambrai^ condamnant les brasseurs de cette ville à payer au chapitre métropolitain le droit de maiere, et ledit chapitre à leur fournir le ferment, à raison duquel ce droit est dû.

Cop. inodcrue. Bibl. n;tt , Xouv. acq. fr., 3390, p. 134, n" 10.

Universis présentes litteras inspecturis, Gobertus, domini Cameracensis clericus et oflicialis, salutem in Domino. Nove- rit universitas vestra quod, cum ecclesia béate Marie Came- racensis cambarios de castello coram nobis traxisset in causam, petitionem suam contra nos edidit in hune modum, dicens quod, cum ipsa ecclesia dictis canibariis teneatur prestare maeriam -, et pro maeria dicti canibarii teneantur eidem ecclesie solvere pro primo brassino duos denarios Cameracenses, pro secundo duos similiter denarios et pro tertio unum mencaldum de brais boni et legitimi, sicut ipsa

t. Sceau de l'oflicialilé pendant à des lacs de soie verte. 2. Ferment. Voy. Du Cange, Maeria 4.

Fao.mez. Documents relatifs a l'histoire de l'industrie et du commerce.

14G DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1236]

clicebat, et dicta ecclesia parata sit prociirare maeriam eisdem cainljariis, pi'out dictiim est, petebat ipsa ecclesia a dictis cambariis ut pro quolibet brassino sibi satisfacerent sicut dictum est, videlicet pro primo super duobus denariis, pro secundo similiter super duobus denariis et pro tertio super uno mencaldo de brais, cum ecclesia, sicut dicebat, parata sit et fuerit semper providere eis de maeria. Petebat etiam dicta ecclesia predictos cambarios sibi condempnari in arreragiis que estimabat ad valorem centum librarum Parisiensium, cum dicti cambarii per quindecim annos elapsos dictos denarios et mencaldum braissi, sicut dicebat ecclesia, solvere cessavissent. Et bec petebat salvo jure

audiendi etc^. Lite igitur sollempniter contestata et

prestito calumpnie sacramento a procuratore dicte ecclesle habente spéciale mandatum jurandi in aniniam ipsius capi- tuli ex parte una, et a dictis cambariis ex altéra, posuit idem procurator quod credebat quod omnes cambarii in archidiaconatu Cameracensi manentes qui faciunt brassinos, tenentur ecclesie dicte pro brassinis singulis solvere reddi- tum qui dicitur maeria, dictis cambariis respondentibus converso quod, licet sint de arcbidiaconatu predicto, quod ipsi non tenentur ad solutionem dicte maerie et quod nun- quam solverunt maeriam dicte ecclesie vel nuntio ejus nec credunt quod illi de archidiaconatu dictum redditum solvere teneantur, ad quod probandum videlicet quod omnes cam- barii in archidiaconatu Cameracensi manentes qui faciunt brassinos, tenentur solvere capitulo Cameracensi redditum qui dicitur maeria, eidem capitulo dies assignavimus com- petenter. Testibus igitur super hiis productis, auditis et examinatis, eorum depositionibus publicatis, dictis testium et rationibus ^artium diligenter inspectis et consideratis, die ad dicendum in testes et dicta testium assignata, et tan- dem ad dilfiniendum préfixa, dictos cambarios ad hoc ut de prescripto redditu satisfaciant, scilicet pro primo brassino super duobus denariis, pro secundo item et pro tertio super

1. CeUe omission a été faite par le copiste moderne, qui a reproduit cet acte pour les monuments du Tiers Elatet à qui nous en devons connaissance.

[1237] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 147

uno mencalJo de brais boni et legitimi et sic de brassinis singulis, de peritornm consilio, prenoniinate ecclesie con- dcnipnaviinus per sententiam dininitivam et ipsa ecclesia tenetur dictis cambariis procurare maeriam, secundum quod in sua petitione confitetur, ipsos et canibarios absolvimus a satisfactione arreragiorum petitoruni ab ecclesia eo quod ipsa ecclesia valorem arreragiorum non probavit, condemp- natione expensarum factarum in lite nichilominus reservata. In cujus rei testlmonlum patentes litteras sigilli sedis Came- racensis munimine fecimus roborari. Actuni anno Domini M" ce* XXX" quinto, feria quarta post Annuntialionem béate Virginis.

158. 1237 (n. s.), 12 mars.

/{(f/jporls des corporations avec les églises.

Documents inédits relatifs à l'histoire de Belgique. Cartiilaire de Saint-Trond. p. p. Piot, I. 193.

Johannes, Dei gratia abbas, totusque conventus ecclesie Sancli Trudonis, universis presenlil)us et luluris bujus chyro- graphi paginam inspecturis ', etc. Ka propter notum facimus universitati vestre (juod fullonos oppidi nostri, de communi consensu et bonorum \ irorum consilio, in elemosinam pro- miserunt quod quilibet eorum inperpetuum persolveret, sin- gulis seplimanis, custodi ecclesie nostre, ad opus custodie, unum denarium Trudonensis monete. Similiter et rasores pannorum promiserunt quod quilibet eorum, ut predictum est, persolveret obolum Trudonensem, salvis tamen sibi proventibus unius donius ad opus infirmorum, qui de eorum fuerint olficio; quos proventus custos ecclesie nostre et unus fullo fide dignus sub duabus clavibus conservabunt. Volentes etiam dicti (uUones et rasores saluti aniniarum suarum plenius et salubrius providere, adjecerunt quod quicumque eorum sine uxore et liberis moreretur, omnia

1. Nous omettons ici une considération générale dénuée d'intérêt.

148 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1237]

bona sua, tam niobilia quam immobilia, deductis debitis et injuste acquisitis, ecclesie nostre ad opus custodie relinque- ret. In hujus autem rei perpetuum [sic) pvefati fullones et rasores singulis annis, in die beati Trndonis, ad altare ejusdem processionaliter veniant cum ol)lationibus suis publiée et solemniter. Ad hec autem omnia inviolabiliter observanda fide et juramento se obligaverunt sepedicti fullones et rasores, magistris eorum etiam jurantibus, quod ecclesiam nostram in omnibus supradictis fidellter promo- verent, nec aliquem de fullonibus secum operari permitte- rent, qui in aliquo modo predictorum fidem suam violare presumeret, nullumque ad officium magistratus accedere permitterent, nisi piius coram custode et aliis, quos custos vocare voluerit, juramentum prestat quod omnia supradicta, sicut ceteri magistri, fideliter observaret. Quod si aliquis ofïlcium magistratus contumaciter assumere voluerit et jura- mentum prestare contempserit, inhibebitur fullonibus sub prestito juramento ne in domo operentur. Nos autem volen- tes caritati eorum cbaritative respondere, concessimus eis participium omnium bonorum que fiunt et fient in ecclesia nostra. Et ut saluti eorum plenius provideatur et inter ipsos perpétua unitas et concordia servetur, unum eis sacerdotem, singulis annis de consilio custodis, assignabimus, a quo ecclesie jura suscipient. Cum autem aliquis eorum in infir- mitate laboraverit, cum necesse fuerit, custos vocetur, qui cum sacerdote ipsis deputato extremam unetionem infirmo de monasterio nostro exhibebit, Cum vero aliquis eorum obierit, custos omnes campanas monasterii nostri faciet compulsari. Posteavero corpus defuncti statim ad ecclesiam nostram deferetur. Custos autem cum juvenibus et pueris processionabiliter ante fores ecclesie nostre occurens, cor- pus defuncti ante capellam sancti Leonardi deponi faciet et ibidem pro defuncto divina celebrabit. Quibus expletis, corpus in cimeterio nostro sépulture commendabit. Die autem sépulture omnes fullones ab opère vacabunt quousque corpus fuerit humatum. In prima autem dominica cujusli- bet mensis, custos vel aliquis pro ipso ad ecclesiam sacer-

[1242] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 149

dotis ipsis deputati accedet, ibi termino convenient hora misse omnes fuUones et rasores pannorum de sainte et honestate eorum, mediante custode et suo presbitero, trac- taturi. Qui vero tali hora venire neglexerit, octo denarios ad opus infirmorum, ut prediclum, persolvere tenebitur, nisi se légitime excusare potuerit. Eligentur autem quatuor ex eis, de consilio custodis, qui de conversatione, vita et honestate ipsorum sub juramento fideliter inquirent et veri- tatem custodi et presbitero eorum assignata die ad conve- niendum intimabunt. Si quis autem accusatus fuerit quod inhoneste se gesserit, monitus primo, secondo et tertio, si se corrigere noluerit, a communione aliorum penitus amo- veatur. Item omnis controversia que inter ipsos fore con- tigerit, de consilio custodis et presbiteri eorum solvetur. Hujus autem testes sunt : Walterus et Clemens, scholteti, Damianus, Godescalcus milites et scabini : Egidius, filius démentis, Arnoldus, Walterus RufRis, Reinerus Grutarius et alii scabini et omnes jurati oppidi nostri; Christianus, advocatus, Willelmus de Montenaken et Henricusde Duras, castellani, et alii quamplures tam clerici quam laici. Hec autem ut rata et firma permaneant, presentem paginam sigillis nostris et sigillo magistri Marcunardi, archidiaconi, nostro necnon et decani consilii Sancti Trudonis fecimus roborari. Predicta omnia tune temporis custos ecclesie nostre procuravit 1111° idus Martii anno Domini M" CC° XXXVI".

159. 1242. Bordeaux, 7 octobre.

Lettres de inar<iiie contre la France accordées par Henri III, roi d'Angleterre, aux ha h liants d'Oléron.

Giry, Établissements de Rouen, I. 92, note 4.

Ballivi, probi homines et marinelli de Oleron habent licenliam gravandi inimicos régis per brève patens quod dominus rex eis mittit. Ita scilicet quod medietas lucri quod in guerra illa perquiretur ad opus domini régis custodiatur.

150 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1243]

160. 1243.

Entrepreneurs de maçonnerie et de charpente.

Reuouvier et Ricard, Des maîtres de pierre et des autres artistes

gothiques de Montpellier, Montpellier, 1844, in-i". Documents , n°V,

p. 116. Coutumes et règlements de la république d'Avignon, p. p. R. de

Maulde, dans Nouv. Revue hist. de droit, l'*^ année, 1877, p. .594,

601.

V

STATUTA PROBORUM VIRORUM AVENIONIS'.

Art. CXXIII. De magistris lapidum.

Item statiiimus qiiod magistri lapidum jurati de lis con- troversiis qufc coram eis venient, si steterint ibi usque ad tertiam, possint habere VIII den. quilibet inter utramque partem ; si usque ad nonam, XVI den. ; si per totam diem, II sol. et non amplius. Si autem audiverint controversias in diebus festivis, possint habere per totam diem XII den. et similiter pro rata diei, et hoc intelligimus sine dampno illius cum quo operantur, et predictas expensas victi in causis solvere teneantur.

Art. CXLV. Quod magistri teneantur operari cum illis cum quihus convenerint.

Item statuimus quod, cum quilibet magister lapidum vel lignorum vel quilibet alius magister seu carpentarius in arte sua convenerit operari cum aliquo, certa mercede sta- tuta ei vel non statuta, quod, die assignataad operandum illi cui convenerit operari, teneatur omnibus modis operari et inceptum opus, si dominus voluerit, adimplere nisi justa de causa magister se poterit excusare, et, si magister contra fecerit, pro singulis diebus quibus in hoc defecerit domino cum quo convenerit operari, in II sol. condempnetur.

1. Copie moderne de la bibliothèque du Musée Fabre. C'est par erreur que la date de ces statuts a été rapportée, dans le texte, à l'an 1221. [Note des premiers éditeurs.)

[1244] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 151

161. 1244 (n. s.), mars.

Règlements de fabrique de la draperie de Chdions. Bibl. de l'Ecole des Chartes, lY*" série, lonio III (1856-57), p. 55.

Far l'acort des borjois drapiers de Chaalons cist escriz est faiz et establis et dist ensi.

La laine en XX doit estre toute plaine III fiz mains, et, s'il en faut plus de III fiz, il est mettaiz, et, s'il en faut C fiz et plus, il doit estre ars et li mestiers et toz li luunès ausi.

La laine en XVIII, autretele. La laine en XVl, autre- tele. La laine en XII, autretele. La laine en X, autre- tele. — On ne puet faire nul drap, se loié non, en mains de XVl, par la raison qui est devant dite. On doitardoir les dras espaulez de 11 pars. On ne doit tistre nule traimmc qui soit pinié on estaint taint en cuve, et, s'on li tist, il doit estre ars, fors noire hrunete sanz lisière en noir taint en chaudière ou l)ien hrun pers retaint sanz lisière.

On doit ardoir pièces qui sont recloses ensamble, dont l'une vaut pis de l'autre. On ne doit faire vert, ne brunete, ne blo, ne camelin, se taint en laine non. On ne doit faire nul drap coe ne nul drap estroit, s'an point non de la verge, ou il ait plus de \ III aunes, se ce n'est forz chaperez por faire chape a eaue. On ne doit faire nul drap moillé respassez, qu'il ne soit au lei des autres. Les dras c'on respasse tenduz et cotenez ne met on em point de compe dou lei. Les dras l'ong change I peson ou II doit on faire coper par devant les maistres. On ne doit tistre nule pênes en drap ou il ait lisière, se ce n'est noire brunete ou roiez. Les dras vergiez ou roiez par mes- cheance doit on faire cuticier por faire noire brunete. On ne doit mettre nul drap en gage as useriers ne filei taint ne laine lainte. On ne doit faire nus dras fors de sa mai- son, ou nus ait part ne compaignie. On ne [doit] vendre point de laine dont on repraigne les dras por vendre a sa pile, ne prester deniers por le faire. On ne doit anvoier

152 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1244]

point de laine filer fors de sa maison. On ne doit prester point d'argent a filière, devant qu'il soit desserviz. On ne doit prester point d'argent a pinerreces avant plus haut de XII den., devant qu'il soit desserviz. On ne doit acheter ne vendre laine d'Aingleterre ne d'aillors qui li venderres ne la doie faire autretele com a la mostre, se li venderres ne l'amande a la raison de la mostre. Nus ne puet ne ne doit vendre laine nostrée por laine d'Aingleterre.

Nos avons pesons droiz a I point autel l'un corne l'autre.

Li pesons de YI en la pierre est de XLIII onces. Li pesons de VIII en \^ pierre, XXXII onces et I tresel. Li pesons de X en la pierre, XXVI onces le tierz d'un once mains. Nos avons pierres de XIII livres et un quarteron de XV onces, et ces pesons et les pierres dreçons nos par les livres et par les mars des changeurs de foire. On ne doit retenir ouvrier n'ouvriere qui soit en autrui covent. On ne doit vendre nus dras après foire faillie. On ne puet vendre dras ne mostrer, se dedans la haie non. On ne doit aporter point de feu en l'ostel la nuit qui foire faut, se li maistre non, n'avaler les sarpillieres, se par les maistres non. On ne doit mener nus dras en foire, s'il ne sont liié a droit liage. On ne doit vendre nus dras de vile en non de Chaaions. Les dras que nos vendons a Chaalons nos n'en menons nul en foire. Nos ne reprenons nus dras qui aient esté vendu en foire ; mais, s'il est mespris, on l'amande au los des prodomes. On ne doit vendre nus dras de Chaalons en maison la ou l'en vende dras de vile ne de chastel. Nus tainturiers ne doit taindre, s'en noeve cuve non, s'il non met en covent au coventer. Tuit tainturier qui teignent dras vers et brunetes doivent mettre VI livres d'alun au mains en chasqun drap de moison et chasqun II dras novele eaue et novele waudée. On ne doit faire nul drap, s'il n'est toz cotenez ou toz descotenez. Tuit li ordoir as dras de moison doivent estre d'un lonc. Qui reoigne drap de moison il meffait; et s'il i avoit home nul qui feist force as valiez qui portent la verge, ne as maistres qui sont establi por garder loiaument la draperie por faus

[1244] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 153

drap, s'il estoit tiovez sor lui, il ne doit estre compaing de l'ostel de Chaalons. Tuit li drap de moison doivent estre ordi de XXX aunes a waudequin , et qui le voet faire plus grant si le face. Li dras doit estre ploiez d'une aune de lonc. Et je maistre Simon de Maisons et Jehans de Pontoise, gardes dou regale de Chaalons, a la requiste de l'université des drapiers de Chaalons et por le bien de la coniniunité de la draperie, et por ce qui c'est li preu de la draperie, si com il dient, en ce présent escrit avons mis nos seaus, et por ce que des or en avant soit ferme chose et estable. Ce fu fait l'an de l'Incarnation noslre Seigneur Jhesu Christ M CC et XLIII,ou mois de marz.

162. 1244, juillet.

Entreprise de la monnaie de Lyon.

Guigue, Cartulaire lyonnais, Lyoo, 1885, in-4", tome I, n" 391, p. 478.

Nos Ay»nerlcus, divina permissione prime Lugdunensis ecclesie archiepiscopus, licet indiguus, notum facimus uni- versis présentes litteras inspecturis quod Johannes de Senua, civis Lugdunensis, vendidit, tradidit et concessit, precio quinquaginta quinque libris fortium Lugdunensium, Hugoni de RoclntaUié, civi Lugdunensi, medietatem totius juris quod habet et habere potest quacunque ratione in moneta Lugdunensi et in sculptura ferrorum; et vendidit etiam, sub predicto pretio, dicto Hugoni, tradidit et con- cessit dictus Johannes totam libertatem et franchesiam totius dicte nionete Lugdunensis, nichil juris sibi retinens in premissis rébus venditis. Devestivit autem se dictus Johannes de omnibus rébus predictis venditis, et nos dictum Hugonem investivimus de eisdem de mandato et volun- tate Johannis memorati. Juravit autem super sancta Dei evangelia coram nobis predictus Johannes numquam contra premissam venditionem per se vel per alium venturum ali- quo modo de jure nec de facto, immo, si quis veniret con-

154 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1244]

tra, dictum Hugonem vel suos molestando, conveniendo vel trahendo in causam super rehus predictis venditis, in parte vel in toto, dictus Johannes se opponeret pro dicto Hugone et suis, ad justitiam respondendo et indempnem penitus observando. Confessus etiam fuit corani nobis dictus Johan- nes de supradicto pretio a dicto Hugone sibi fuisse plenarie satisfactum, renuncians in hoc facto exceptioni non numé- rale pecunie et non tradite, doli in factum, rei minori pre- cio vel minus 1 dimidia justi pretii vendite subsidio, et omni alii exceptioni et juri canonico et civili per cjuod contra presens instrumentum sive factum posset obici quocpio modo. Nos autem ad quos dominium pertinet rerum vendi- larum prediclarum, recepto jure nostro, ipsas res venditas dicto Hugoni huidavimus et decretum nostrum seu auctori- tatem nostram presenti contractui seu venditioni interpo- suimus. Sciendum est autem quod hec est libertas et fran- chesia quani dictus Hugo et sui in libertate dicte monete sibi succedentes debent habere et habent in perpetuum nomine dicte emptionis : videlicel quod sunt immunes et exempti ab omni banno, clamore, leda, pedagio, adulterio, exercitu sive chavaugia, gaitia et quolibet usagio vel exac- tione et ab omni communia seu collecta ville sive civitatis, nec tenentur de aliquo delicto, forefacto vel clamore coram nobis vel successoribus nostris neque coram aliquibus judi- cibus Lugduni de se conquerentibus respondere, excepto homicidio, proditione et furto. Et si dicto Hugoni vel suis in libertate dicte monete sibi succedentibus aliquid debe- tur, ipsi possunt propria pignora debitoris capere et deti- nere ubicumque ipsa invenerunt, sine clamore pênes domi- num effundendo. Item quandocumque decetero monetam Lugdunensem fabricari contingerit, dictus Hugo vel sul dictam monetam debent facere fideliter et legittime et sine dolo vel fraude, et ex quo dicta moneta fabricata corani mandato nostro vel successoruni nostrorum ad hoc deputato examinata fuerit etitavibrata etliberata quod exieritde domo

1. Ed, ni'nius.

[1246] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 155

fabrice, dictus Hugo vel siii non tenentiir de aliquo vitio vel falsitate qnod in dicta moneta fabricata posset contingere vel modo aliquo reperiri, nec super hoc sunt ulterius inculpandi. Item sciendum est quod hec est libertas et Iranchesia operariorum monete Lugdunensis et eorumdem servientium : videlicet quod, quamdiu moneta Lugdunensis fabricaverit, operarii ipsius monete et servientes eorumdem masculi et femine sunt inmunes, liberi et exempti ab omni banno, leda, pedagio et quolibet alio usagio vel exactione ; non tenentur de aliquo forefacto vel clamore coram nobis vel successoribus noslris neque coram aliquibus judicibus Lugdunensibus de se conquerentibus respondere, immo coram preposito suo vel magistro monete tantummodo tenentur respondere et parère juri, excepto homicidio, pro- ditione et furto, et, si aliquis ipsorum con([ueratur nobis vol successoribus nostris de aliquo qui non pertineat ad monetam predictam, debemus sine niora, sine difficultate, sine gravaniino sumptuum eisjustitiam exhibere. Ad majorem autem firmitatom, de mandato et voluntate Johannis supra- dicti, presontcs littoras dicfo Hugoni Iradidimus bulle nostre muniminc roboratas in tostimonium veritatis. Datuni anno Domini M" CC" XL" 11 II", mense Julii.

163. 1246, 27 décembre.

Nomination du capitaine des niarrhands de Montpellier commerçant en France.

Germain, Histoire du commerce de Montpellier, Montpellier, 1861, in-8o, I, pièces justif. , xv.

Presentis scripti série sit omnibus manifestum, quod nos consules Montispessulani, cupientes providere honori et utilitati comunitatis mercalorum de Montepessulano et toti societati et comunitati mercatorum de Francia, prehabita diligenti deliberatione cum consilio nostro, soUempniter more solito convocato, ad instantiam et requisitionem mer- catorum pro parte nostra, et pro jure partis et societatis

156 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1246]

nostre, facimus, eligimus et constituimus honorabilem, fide- lem et discretum virum, multipliciter expertum, et in variis oflTiciis publicis comprobatum, Stephanuni Lobeti, concivem et in consulatu Montispessulani collegam nostruni, et capi- taneuni consulem de Francia et mercatorum in Francia utentium quocumque modo causa negociationis, et predicto Stephano Lobeti, per nos et per successores nostros, danius et concedimus plenariam potestatem et auctoritateni in omnibus et per omnia faciendi, ad honorem et comodum mercatorum et dicte societatis, quicquid dicte societati noverit expedire, secundum quod aliquis consul Francie dictum locum tenens plenius habuit et actenus est usus, precipientes omnibus et singulis mercatoribus nostris, et aliis ad societatem pertinentibus, ut obediant dicto Ste- phano Lobeti, et pro eo faciant plenarie, absque omni con- tradictione et defencione, sicuti unquam fecerunt aut facere debuerunt pro aliquo consule, dictum locum in Francia obtinente. Et quicquid per dictum Stephanum Lobeti con- sulem factum fuerit preceptum et ordinatum, gerendo ofiî- cium consulatus, et in hiis que ad ejusdem oflicium specta- bunt, ratum et firmum habebimus et ea per nos et nostros laciemus inviolabiliter observari.

Et ego predictus Stephanus Lobeti, consentiens predicte electioni de me facte, ad mandatum et requisitionem domi- norum consulum Montispessulani et totius consilii et mer- catorum Montispessulani, predicti consulatus olTicium, ad honorem Dei et ad honorem et comodum mercatorum et totius societatis predicte, recipio et juro super sancta Dei Euvangelia, a me corporaliter tacta, quod in dicto consu- latu et olTicio toto posse, sine omni fraude et malo ingenio, me habebo et honorem et comodum mercatorum societatis predicte bona fide procurabo, et dampnum et dedecus uni- versorum predictorum, dante Domino, totis viribus evitabo.

Acla sunt hec in domo consulatus Montispessulani, anno Dominice Incarnationis millesimo CCXLVP, sexto kalen- das Januarii, in presentia predictorum dominorum et totius consilii et mercatorum et plurium aliorum proborum viro-

[1247] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 157

rum Montispessulani ad hoc vocatorum. Et, ad majorem auctoiitatem et pereinpnem hujus rei memoriam, nos con- sules Montispessulani presentem paginam sigillo consnlatus fecimus comuniri.

164. 1247 (n. sO, mars.

Esgardeitrs des draps tondus.

Arch. de Douai, reg. AA 89. fol. 56.

ENCORE DES TONDEUR.S.

Et avoec tost cest atirement ki ci devant est devises ont li eskevin atiret par le conseil des marchans et des esvvar- deiirs de berjjoigne et des vallés tondeurs et des maistres tondeurs ke li vallet tondeur doivent prendre cascun an, ancois k'il issent del eswart, l maichant et li maistre ton- deur ausi l marchant et cist doi marchant seront eswardeur de le tonderie I an, et, quant il aront fianciet Teswart, si prenderont II vallés tondeurs ki seront eswardeur en totes les maisons des maistres tondeurs par toute le vile I an, et si prenderont ausi II maistres tondeurs ki seront eswardeur en toutes les maisons des markans de le vile I an, et ensi d'an en an; et avoec tout cou il ont atiret ke nus ne soit si hardis ki ait enconvent a tondre II fies drap de muison ne coverture ne tiretaine ne l)urel que il ne le tonge II fies bien et loialment et que on en laisse a le première fie II doie au listiel de cief en cief, se ce n'est au burel; et ki II fies ne le tonderoit, et il en estoit convencus par eswardeurs, il kie- roit en forfait de C s. de cascun drap u de cascune cover- ture u de cascune tiretaine et de cascun buriel ; et ki en covent aroit a tondre une fie de ces coses devant nomées, se il le rendoit sans tondre, il seroit a C s. de cascune pièce et ke nus maistres n'ait que l seul aprentic sor le forfait de C s.; et que il le tiegne II ans au mains sor ce meisme for- fait; et, s'il avoit descorde entre le maistre et sen aprentic, li eswardeur vallet et li eswardeur marchant le doivent

158 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1247]

faire amender, et a cou k'il en atieront H maistres et H aprentis s'i doivent tenir; et ki encontre seroit il kieroit en forfait de C s.; et si doivent li vallet eswardeur prisier l'aprentic dedens le demi an k'il venra a sen maistre, s'il est soudîsans, et, s'il n'est soulFisans, al plus tost compora sans engien, et, s'il avoit descort au prisier, li marchant eswardeur le doivent amender, et aprentis ne puet caïr en forfait ne ses maistres por lui sor le premerain cors deci adont k'il est prisiés; et, se li maistres requeroit as eswar- deurs vallés au cief de demi an auquel ses aprentis fust prisiés, il paieroit le forfait de sen aprentic dusques adont k'il seroit prisiés ; et, s'il avient que li vallet eswardeur voisent veir les oevres en le maison des maistres tondeurs et il truevent aprentic ki ne sont prisiés ki enverse malvai- sèment ne tonae malvaisement sorledaerain cor, et on tient al daeraln cor se on n'a laissiet II doie a tondre sor le listrel de cascune part et se celé oevre n'est amendée ancois k'ele soit sakie aval plus de III aines, li aprentis seroit a V s. de forfait, et ses maistres le doit paier por lui deci adont k'il seroit proisiés. Et se vallés prisiés faisoit oevre avoec apren- tic et on i trovoit malvaise oevre, li vallés prisiés doit paier le forfait l'aprentic, et ke nus maistres tonderes ne vallés ne soit si hardis ki oevre en le maison de marchant ne ailleurs puis k'il averoit conimenciet oevre a se maison dedens celui jor, ne k'il oevre en se maison puis k'il averoit com- menciet a ouvrer ailleurs; et ki cou trespasseroit, il kieroit en forfait de V s. de cascune fie. Et si ne soit nus si hardis, vallés tonderes ne laneres ne cotonneres, ki apareille drap ne coverture ne tiretaine ne buriel en le maison de maistre, ne li maistres ne le suefre mie, ne a le maison de marcant, ausi se ce n'est por lor viestir et aus et lor maisnies, u se li marchant ne lor font aparellier a lor jornées et en paient lor deniers; et ki onques cou trespasseroit, il kieroit en for- fait de cascune fie de G s. Et ke nus ne soit si hardis ki apareille drap en le maison de marchant a maistre sor le forfait de Y s. de cascun drap; et li marchans en cui mai- son on l'aparelleroit kieroit en autel forfait. Et si ont li

[1247] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 15?

eskeviii atiret par le couseil des marchans ke H maistre ton- deur doivent avoir por cascun drap aparellier que on tondera Il fies V s. d'Artois, et del drap (pie on tondera une fie IIII s. et IIII d. artésiens ne ke il art ne engien ne kerront por coi il en aient mains que deviset est, ne que nus ne quiere art ne engien por coi il en doinst mains et ki onques cou trespasseroit il kieroit el forfait de C s. de cascune fie; et H esAvardeur ne puent issir del eswart dusques adont que cil ki pris seroient por i estre eswardeur apriés aus averoient fianciet l'eswart; et ki encontre seroit del fiancier, il kieroit en forfait de C s. Et tout li forfait ki sont desousL livres si doivent aler a 1111 pars al bailliu, as eskevins, as marchans et as eswardeurs des tondeurs; et ki honte ne vilenie diroit ne feroit as esAvardeurs por l'okison del eswart de le tonde- rie, il kieroit el forfait de L livres, et avoec il seroit banis de le vile. Ce fu fait en plaine haie en Tan del Incarnation Xostre Segneur M CC et XLVl, el mois de march.

165. 1247.

Stdtiils faits par la conimune de Poitiers pour les boucliers (le cette i>ille.

Copies inod. Bibliothèque Dationale, Fonds latin. 18398 (Collection Fonteneau, XXIII), fol. 54. Fonds franc. Nouvelles acquisitions franc., 3'.12, fol. 36.

Cum carnifices seu universitas carnificum Pictavensium funderent indiferenter pro suo libito de consuetudine remi- sia ' sua et caperent pro suo libito cjllegium a novis vel extraneis carnificibus, et per certas horas non mortificarent vel portarent tam vendendi - carnes ad bancos, ac cons- piraciones et reddera '^ et alias illegitimas consuetudines seu pocius abusiones et corruptelas, contra communem'* utilita-

\. Suifs en v. fr. renies. Voy. Godefroy hoc ueibo.

■J. Sic. Nous proposerions de lire causa vendendi, Tabréviation de causa ayant pu être lue tam.

3. Heddera se rattache évidemment à redditus, mais le mot lui-même, en admettant qu'on n'ait pas affaire ici à une mauvaise leçon, nous est inconnu.

'i. Dans les deux mss., communiant .

160 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1247]

teni, tenerent et nos major et ceteri scabini Pictavenses inde questiones moveremus contra eos, ipsi carnifices seu ipsa eorum universitas super univeisis et singulis et eliam super aliis non nominatis casibus et articulis ordinatloni Ayn.e- rici Pouverea, Pétri de Caritate, Pétri Garnier et Guillelmi Morrail, alte et basse ^ se commiserunt et comproiniserunt, ac concorditer sponte supposuerunt oninimode qui taliter de preniissis et singulis aliis articulis et rébus ordinaver^nt quod de cetero iidem carnifices non fundant remisia in die- bus veneris et sabbatti, tanien diebus ebdomadequo malue- runt fundent, sed ceremia- sive efrellas non ardebunt seu fundent nisi de nocte.

2. Item ordinatum est quod propter collegium non habe- bunt de viginti libris inferius, nisi de libra catalli VI dena- rios adcollegium, de viginti vero libris et de plusagio, si plus habuerit, nisi qui debebit non dabit nisi decem snlidos, nisi forte sponte plus dare voluerit, sed ad plus non poterit cogi. Qui vero semel fecerit plénum collegium, ejus here- des ad collegium post eum minime imposterum tenebuntur.

3. Item quod iidem carnifices colligent et permittent ven- dere extraneos carnifices ad bancos Pictavis légitimas carnes et locabunt eis vacuos bancos, exceptis tamen inimicis suis, et ordinaverunt quod de cetero mortificet et vendet et por- tet carnes ad bancos quisquis voluerit quaque hora et die pro libito suo.

4. Item quod baccones, boves, porcos et ceteras carnes licite vendat quisquis carnifex Pictavensis vel extraneus, cujuscumque sint carnes civium Pictavensium vel extraneo- rum seu clericorum et bene venditor accipiat certam inde mercedem.

5. Item factum fuit quod quisquis fundit cremia et remi- sium aliter quam premissumest^, reddet decem solidos ville et majori pro pena. Actum, existente majore Guillelmo Gî'ossin, anno Domini millesimo ducentesimo quadragesimo septimo.

1. II y a dans les deux mss. alto et basso.

2. Créions, résidu des graisses. Voy. Du Cange : cremium.

3. Dans le texte : et.

[1247-1248] DE L'INDUSTRIE KT DU COMMERCE. l6l

166. 1247-1248, avril. Chariti' des barbiers (VArras.

Guesnoii, /in'entnire chronologique des chartes de la ville d'Arras, n" XXYI, p. 29.

Sacent tout cil ki sont, et ki avenir sont, ke li prieus des frères preocliceurs d'Arras, et li couvcns des treres devant dis ont otriié, de par l'autoiité del niaistre de l'ordene, as barbiers d'Arras une cai-itë a faire en l'oneur Dieu et Nostre Dame et mon sengneur saint Doininike. Et leur ont otriié trois messes cascun an perpetuelment a tous les confrères et consereurs ki i entenront et ki le carité niaintenront et ki eus morront. I.i première messe est le jour de le transla- tion mon sengneur saint Dominike, et les autres II sont a l'anniversaire des frères ki sont trespassé en l'ordene des preecheeurs, et a l'anniversaire de leur pères et de leur mères ki sont trespassé. Et leur ont otriié plaine compain- gnie et plaine participation en tous les biens ke on a fait et fera et jour et nuit en leur couvent d'Arras, et par tout leur ordene en sainte crestienté, pour les vis, ki en le carité seront, maintenir en grasse, et pour cels ki morront, acour- cior leur paines de purgatore, et haster leur repos parma- naule. A toutes ces choses devant dites acompaigne li prieus et li frère devant dit tous homes et toutes femes ki en ceste carité enterront par le maieur et par les eschevins ke li barbier i mêleront. Et pour ceste cose certefiier et faire estaule et creaule, li prieus et li couvens des frères devant dis ont seelée ceste carte de leur seaus. Ce fut fait en l'an del Incarnation Xostre Sengneur M" CC" et XL VII, el mois d'avril.

167. 1248 (n. s.), 16 mars.

Billet de change.

Blancard, Note sur la lettre de change à Marseille au XIII'' siècle. Bihliothèque de l'École des Chartes, XXXIX(1878), p. 12i. Musée des archives départementales, w'^^l^ planche xxxvi.

Ego Gaufridus de Verinhono confiteor et recognosco tibi,

Fagniez. Documents relatifs à l'histoire de l'industrie et du commerce. 10

162 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1248]

Gregorio de Nigrabono, de Placentia, stipulanti pro te et consociis tuis, me habuisse et récépissé, ex causa perimita- tionis seii cambii, a te, L libras et V solidos monete mlsciie nunc curribilis in Massilia, renuntians inde exceptioni non numerate et non tradite niihi pecunie ; pro quibiis L libris et V solidis dicte monete promitto tibi per stipulationem dare et solvere tibi vel consociis tuis vel cui mandaveris XXX libras Pruvinensium in nundinis de Bari proxime venturis, infra rectum pagamentum^, vel in termino dictarum nundi- narum si forte dicte nundine vaccarent, salvis tamen eunti- bus trossellis meis cordoani, quos inde tibi obligo in pignore pro dictis XXX libris ; qui trosselli dcbent velii ad tuum resegum et fortunam usque ad quantitatem dictarum XXX librarum ad dictas nundinas ; et generaliter inde til)i obligo omnia bona mea presentia et futura, renuntians induciis XX dierum et IIIP'' mensium et omni alii dilacioni et juii et exceptioni per que contra predicta venire possem.

Factum fuit inde publicum instrumentum.

Testes : Jobannes Quincalerius, Willelmus Pétri Salves, Poncius Dragonetus.

168. 1248, 19 mars.

Procura (io/i équivalant à F endossement actuel de la lettre

de cil ange.

Blaucard, Note sur la lettre de changea Marseille. Bibl. de l'Ecole des Chartes, XXXIX (1878), p. 127.

Ego Au])ertus Acua, civis Massilie, facio, constituo et ordino te Dodonum de Baldissono presentem meum certum et specialem procuratorem ad petendum, exhigendum et recipiendum a Ricavo Pisano, civi Massilie, CCL bisancios sarracenatos Acconis quos niichi débet, ex causa permuta- cionis seu cambii, dare apud Acconem, ex tenore cujusdam

1. Probablement, dans la dernière quinzaine de la foire, période pendant laquelle on payait les droits pour les marchandises non vendues.

'2'i8j DE LINDUSTRIE ET DU COMMERCE. 163

instrumenti inde facti per maniim Giraudi Amalrici, nota- rii ; quod instrumentiini tibi trado coram testibus infra- scriptis, dans tibi licentiam et libéra m facultatem quod dictiiin instrumentum possis restitucre dicto Rieavo, sobito tibi del)ito supradicto, et quictii cbimacionoin inde ci facere proniratorio noniine pro me, et agerc contra dictuni Rica- vum et excipere et replicare elc.

Et ego dictus Dodonus diotani procnracioneni recipiens, prornioto tibi dicto Auberto pcr stipubicioncrn dictani pro- cnracionem et ofliciinn dicte procuracionis me benc et fide- bler peractiirum, agencbi utilia et inulilia postponendo, et ([nicqnid ad me occasiont^ dicte procuracionis pervenerit, tibi lestituere bona licb-, obligans inde tibi et tuis oinnia bona mca prescntia et liitura. Testes Ristonetus de Cosalo, Guigo Lizacor, ^\ . Garuhi.

Factum fuit inde publicum instrumentum.

169. 1248 (n. s.), 18 mars.

Nolisscmenl . JJlancard, Ducumenls inédits sur le commerce de Marseille, I, p. 285.

Ego R. Merueis, bona fide et sine omni dob), k)co seu naulcio tibi Jacobo Ricomanni de FU)rencia, stipuhniti et recipienti nomine luo et nomine Jacol)i Pretorssi et alioruni consociorum tuorum, (juan(bim gab-am meam que dicitur Boreata, ad navigandum de Massilia apud Arehitcni et ad portandum res tuas et dictorum sociorum tuorum quascum- que vobieritis de Arebite apud Massiliam et de Massilia apud Pisis, inter duos pontes. Diclam vero galeam nauleio tibi ad scarefactum ' precio seu loquerio vel naulo CL 1. monete miscue nunc curribibs in INIassiba, quas confiteor me a te babuisse et récépissé, renuncians etc. ; promittens vobis per stipubuionem movere de portu Massilie ad tuam vohintatem

1. k forfait.

DOCUMENTS RELATIFS \ L'HISTOIRE [1248]

et mandatuiii et habere in di[c]ta galea L homines, ad dic- liim viaoium apud Arelateni faciendum, et CXVI homines marinarios bonos et sufTicientes, annatos de scutis et capel- linis, ad dictum viagium Pisis faciendum et cum XV garni- xionibus fervi et XX balistis cum carrellis. Item, promicto tibi per stipulaeionem te et consocios tuos et res vestras omnes pro posse meo defendere et salvare ab omni persona et personis et esse vobis fidelis et legalis, cum omnibus et per omnia, per totuni viagium supradictum et non immiteie res aliquas in dicta galea, de Arelate in dicto viagio Pisis laciendo, nisi res tuas, absque mandate tuo, et hec omnia til>i promicto per stipulationem sub pena L 1. ad curandum portum Massilie applicanda, (jiic pena comissa et exacta, rato manente pacto ; obligans etc. ; renuncians etc. Testes : Giraudus Alamani, campsor ; Dietaviva Albertus, Vassalinus deFinari, Pellerius de Pino, Bertrandus Soquerius. Factum fuit, etc.

170. 1248 (n. s.), 23 mars.

Nolisscment.

Blancard, Documents ifiédits sur le commerce de Marseille, I, p. 305.

Nos Raimundus de Cadio, l)ona fide et sine omni dolo, loco seu nauleio vobis Raimundo de Costa et Augerio Grosso et Petro Porcello, sabaterio, et W Gandulfo et Leoneto de Yicencia, quendam bucium ^ meum qui vulga- riter dicitur Girfalc-, ad scarefactum^, scilicet tibi dicto Raimundo de Costa unum quarterium et terciam partem allerius (juarterii, et voliis Augerio Grosso et Petro Por- cello duos quarterios minus tercia quarterii, et tibi dicto W Gandulfo unam octavam et tibi Leoneto de Yicencia

1. Navire assez grand appelé busse dans les vieux textes français.

2. Le Gerfaut.

3. Vov. n" 169, n.

[1248] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 165

unam selzenam ; dictiim vero bucium vobis loco seu nau- leio vobis predictis ad scarefactum cum omni sarcia' et apparatu suo, ut dictuni est, precio seu naulo vel loque- lio CFv 1. inonete iniscue modo eurribilis in Massilia ; de quibiis confiteor me a vobis habuisse et récépissé C 1., renuncians inde exceptioni non numerate et non tradite michi pecunie, et residuas L I. debetis michi dare et sol- vere in reditu vestro dicti viagii ; et est sciendnni ([uod vos debetis cum dicto l)iicio ire apud Xeapolitn et niovere de porta Massilie hinc atl niedinm menscni Apiilis pioxinie venturiiin, et redire de Neapoli apud Massiliain et niovere de portu Ncapolis infra X ebdomadas posttpiain applicave- ritis cum dicto l)ucio apud Xeapolim absque tanien justo impodinu'uto ; item, est sciendum cpiod vos debetis habere mariiiarios atl diclum bucium et eis satisfacere de bxpieiio suo et expensis et facere omnes cxpensas necessarias ad dictum lionum ducendum in dicto viagio, laai eundo quam redeundo. VA nos predicti U. de Costa et Augerius Grossus, et Pctrus Porcelli et W. Ciandulfus et Leonetus, quisque pro portionibus nostri^, admitentes omnia supradicta prout superius est expressum, piouiitimus tibi dicto Raimundo de Cadro tibi (hue et solvere dictas L 1. que til)i restant adhuc ad solvenchim do dicto naulo, in reditu nostro dicti viagii et tradere pignus apud Neapolim pro dictis L l. cuicumque maïuhiveris, et omnia supradicta tibi attendere et complere promitimus per stipulation! m, sub pcna CL 1. dicte monete, qua pena soluta et exacta nichilominus manente pacto, obligantes iiide tibi et tiiis, quisque pro portionibus nostris, omnia bona nostra presentia et futura, rcnunciantes induciis XX dierum. Testes R. Berengarius, Giraudus Bocados, Hugo Baudoynus, Ancelmetus Feri, filius W. Ancelmi quou- dam ; Pontius Dragoneti. Facta fuerunt inde duo instru- menta parlibus predictis.

1. Agrès.

166 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1248]

171. 1248 (n. s.), 23 mars.

Lettre de r/ia/i"e avee avaJ.

Blancard, Documents inédits sur le commerce de Marseille, I, p. 303.

Ego Hugo Champonus, civis Massllie, confiteor et leco- gnosco vobis Otoni Angossola et Girardo Amico me habuisse et récépissé, ex causa permutacionis seu cambii, a vobis CCCXL 1. monete miscue modo curribilis in Massilia, rcnun- cians ete. ; pro quibus CCCXL 1. promito vobis per stipula- cionem dare et solvere voliis vel consociis vestris vel ciii mandabitis CC 1, proviniensiuni, in nundinis de Bari pro- xime venturis, infra rectum payamentum, vel in termino dictarum nundinarum si forte dicte nundine vaccarent, ol)H- gans ete \ renuncians etc. Ad hec ego W. de Narbona con- stitue et obligo me vobis dicto Otoni et Girardo Amico debitorem et pacatorem in omnibus supradictis, obli- gans etc ; renuncians etc. Testes : Aubertus de Auria, Guido de Messana , Aubertus Champonus, Bernardus Sparverius.

172. 1248 (n. s.), 23 mars.

Lettre de voittire.

Blancard, Documents inédits sur le commerce de Marseille, I, 317.

Nos Henricus de Bonosohicio et Xicolaus Taverna confite- mur et recognoscimus vobis Bernardo Gasco de Condomio et Aicardo de Barrio, nos habuisse et récépissé a vobis un trosselos cordoani, causa portandi eos ad nnndinas de Bari proxime venturas, precio seu bxjuerio XV 1. Vianen- sium 1, quas confitemur nos a vobis habuisse et récépissé, renunciantes, etc. , quos trossellos promictimus vobis per stipulacionem, uterque nostrum in solidum, bene et fideliter [)ortare cum bestiis nostris, absque carretis, et tenere et custodire et dictos trossellos vobis reddere vel Elzardo

1. Sans doute pour Vienneasiuin.

[12'i8] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 167

Sarraceno reclpienti pro vobis, apucl Bare, intia minclinas cordoani, in vigilia Pasche Resurrectionis Doniini proxline ; obliffantes etc. Testes : Petrus de Bellovidere , Petrus Pego- lerius, Bern;iidiis de Bellovidere, Raiminulus de Melans.

173. 1248 (n. s.), 26 mars.

Socièlé en conimandite.

Blancard, Documents inédits sur le commerce de Marseille, I, 333.

Ego Petrus Anglicus, pellerius, confîteor et recognosco tibi Petro Pellerio. eivi Massilie, me habuisse et récépissé, in societate et ex causa socielatis, a te XV 1. regalium coro- natorum, renuncians etc. ; quam companhiam debeo tcnerc salvam in terra, infra Massiliam, hinc ad festum S. Michaelis proxime venturum, ad mcdietatem lucri quam inde habere debeo, et tu aliam ; quam companhiam promicto tibi per stipulacionem benc et fideliter tenere et custodire et cum ea mercari et negociari prout melius potero vel scivero, et to- tum capitale, scilicet XV 1. predictas regalium vel XVIIII 1. monete miscue, si tune tempore esset curribilis in Massilia, reducere in posse tuo cum medietate lucri ({uod Deus cum dicta companhia michi farcre permiserit, et singulis diebus inmittam denarios (jiios habuoio do implicitis meis, in (pia- dam capsia que est ad domum tuam, de qua ego habeo davcm, obligans etc.; renuncians etc., et ad niajorem cau- telam juro ad sancta Dei Rvangelia inde corporaliter manu tacta. Testes : Gaufridus Bla[nqui], Filionus de Finari, Johannes de Saissono.

174. 1248, 26 mars'.

Nolissement. Blancard, Documents inédits relatifs au commerce de Marseille, I, 335. Ego Filionus de Finari, bona fide et sine omni dolo, loco

1. Le style suivi parle notaire marseillais qui a dressé l'acte est celui de l'Annonciation.

168 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1248]

seii nauleio vobis maofistro Gaufvitlo de Sacere et Bruna- monte et Benevenuto de Luca et Gandulfo de Iscla et Bres- sono Manco qiiandam galeam que dicitur Negreta, ad navl- ganduni de Massilia apud Saidineain, in porta de Torre, vel ubi vos et alii mercatores concordaveritis et ad portandiim res vestras de Sardinea apud Massiliam vel usque ad Vara- gineni, quocunque loco vos et alii mercatores conveiieritis ; scilicet, tibi magistro Gaufrido LXXIIII quintalia et tibi Bru- namonteXXVIIIquintalia,ettibi Benevenuto de Luca XXXVII quintalia et tibi Gandulfo XXVIII quintalia, et tibi Bressono Manco XXXIII quintalia ; promictens vobis perstipulacionem dictam galeam bene munitam et paratam cum omni sarcia et apparatu suo et cum XXXV marinariis babere et portare vobis predicta quintalia de Sardinea apud Massiliam vel usque ad Varaginem, ubicunque major pars mercatorum una vobiscum concordaverit, precio vel loquerio seu naulo llll s. Januensium singula quintalia de Sacere, [sic] * scilicet carnium vel caseorum vel coriorum ; si vero alias res inmite- retis in dicta galea, pro rata dictarum reruni, secundum quod coiisuetum est. Item, promicto vo])is per stipulationem portare res vestras sine naulo de Massilia apud Sardineam et movere de portu Massilie ad dictum viagium faciendum hinc ad dlem dominicam proxime venturam, et movere de Sardinea infra XV dies postquam applicaverimus in Sardi- nea cum dicta galea; et bec omnia promicto vobis sub pena XXV 1. Januensium, que pena soluta et exacta nichilominus lato manente pacto ; obligans etc., renuncians etc. Et nos predicti onines predicta pacta admitentes, quisque nostrum pro porcione sua, sicut superius est expressum, promicti- nuis tibi dicto Filiono babere tibi dicta quintalia in Sardi- nea et caricare seu caricari lacère in dicta galea infra XV dies postquam applicaverimus cum dicta galea in Sardinea, et tibi dare et solvere 1111 s. Januensium pro singulis quin- lalibus predictis, apud Massiliam vel ubicunque dicta galea

1. Ce mot n'a aucun sens. Il faut lire, croyons-nous, havere, qui a le sens de marchandise. Ce mot se trouve plusieurs fois avec cette acception dans l'extrait du statut de Marseille sous le 181.

[1248] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 169

appllcaverit, causa discaricandi, in leditii dicti viagii Sardinee, et predictn oiiinia tihi pro uictimus per stipiila- tionem et sul) pt-iia X\\ 1. .I:iiiuensiuin que pena solula rato etc. \ reiiuiu-iantes , clc. Teste» : Hearicus de Bari, W. Gonterius, Petrus Piuelli. Factum fuit, etc.

175. 12^48, 28 mars.

Récépissé de dépôt payahle à vue au déposant OK à son ordre.

Bhincnrd, Documents inédits relatifs au coniiueice de Marseille, I, 361.

Ego Glraudus Ahunani, rainj)sor, civis Massllie, confiteor et recogiiosco tibi Petio Mazela de Basa me habuisse et i-ecepisse, ex causa depositi, a te X I. monete ni'scue modo ciirrihilis in Massilia, lenuncians etc.; (juas X 1. promicto tîl)i |)ei' stipulacionern tiare et solvere til)i vel tuo certo nuneio vel cui niandaveris, (juandocunque tihi placuerit ; obligans c/f. ; n'iuinrians <'/r. Tc^strs : Jacobus Tresniesallas, ("rausbertus de Bellovidere, IV'trus Isnardus P^ulcolinus. Factum fuit etc.

176. 1248, 31 mars.

Reconnaissance de dette liijpolliécaire.

Blancard, Docunie/its inédits relatifs au commerce de Marseille, I, 392.

Kgo Bernardus Rufï'us de Insula confiteor et recognosco [.Wn .lohanni Marino de Avinione me habuisse et récépissé, ex causa mutui, gratis et amore, a te XXV 1. Raimunden- sium, renuncians etc. ; quas XXV promito tibi per stipida- cionem dare et solvere in festo Pasce Resurreccionis Domini proxime venturo, et omnes expensas et dampna et gravamina que pro dicto debito petendo tu vel tui faceritis vel incurre- retis ultra terminum supradictuni promito tibi et tuis in

170 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1248]

soliduni ressarcire, credendo inde tibi et tuis vestro simplici verbo absque testibus et alia probacione, oblif^ans inde tibi in pignore quoddani operatorium meum quod babeo apud villani de Insula quod confrontatur a duabus partibus cum domibus fratris mai Giraudi RufTi, et generaliter inde tibi obligo omnia bona mea presencia et futura ; renuncians etc. Testes : R. RufFus de Avinione, R. Vitalis, W. Albinus. Factiim fuit, etc.

177. 1248, mai.

Echéances assignées aux foires.

Archives de Douai, Reg. AA 90, fol. 29 v".

CI PUET ON SAVOin QUANT LES FIESTES DE BORGOIXONE FALENT.

Il est asavoir que h\ fieste de Ligni est rendue l'en demain del aneenuef et celé de Bar le mardi devant mi quaremme et celé de Provins en mai le mardi devant l'Asencion et celé de Troies le plus procbain mardi après le saint Jeban en XV jours et celé de Provins a le saint Aioul le jour de le sainte Crois et celé de Troieces [sic: le jour des mors^.

BANS DES PAIEMENS C ON DOIT AS REPAIRES DES FIESTES.

On fait le ban que de tous les deniers que on devera paier en ceste vile as paiemens des repaires des fiestes, que chou que on devera au repaire de Ligni que on le pait le dioes - après mi quaremme, et del repaire de Bar le dioes devant Pentecouste, et del repaire de Provins en mai III jours devant le fieste saint Cristofle, et del repaire de Troies a le saint Jehan VIII jours apries le sainte Crois, et del repaire de Provins a le saint Aioul III jours devant le Saint Martin, et del repaire de Troieces III jours devant le vin-

1. Cf. Bourquelot, Etudes sur les foires de Champagne, 81-82.

2. Le dimanche.

I12i8-1>53] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 171

time jour dou novel et ki ne paieioit chou que il doverolt a ces repaires a ces termines deseure dis u feroit créant a ses" deteurs, on en poroit bien demander le loy de le vile puis que cils termines seroit passés. En l'an [M CCj XLYIII"™^ rn niay.

178. 1248-1253.

Çoncurronce faite aux foires par le eomnierce en hontif/nc.s.

F.. Uc'lisie, Arri'-ts et eurjurtes antérieurs aux Otim, dans Inseniaire des actes du parlement, I, 234.

Inquesta lacta de mandato domine Régine per dominum Pohiim de lOrnencuiia et St[eplianum";, dccanum Sancli Aniani .Vuiclianensis super conlencione mota inler ahhatem et inonachos Sancti Dvonisii, ex uiia |)arte, et diaparios Parisienses, ex altéra, ulrum dicli dra[)erii usilali siiit ven- dei'c Parisius fenestris aperlis tem|)()re P^dicll '.

Philippus Boucelli, campsor, juiatus, rcquisitus utnim alias vidcrit draperios Parisienses remanere de Kdicto, quod (pii volebat ire ibat et qui volebat remanere remanebat .' Dixit quod alias viderai quosdam ire et quosdan) remanere sed non vidit alias quod omnes remanerent. Requisitus utrum illi ({ui remanebant venderent fenestris apertis ? Quod sic, sicut soient non sedente Edicto. Requisitus utrum aliquos alias viderit compelli per mandatum l{e<ris ire ad Edictum? Dixit (juod non. Requisitus de ([uadam contencione que alias fuit inter nionachos Sancti Dyonisii et draperios et alios ministeriales Parisienses, qui remanserunt in halis tempore Edicti? Dixit quod vidit ipsos vendere in halis durante Edicto et contencione. Requisitus quomodo sopita fuit illa contencio? Dixit quod pax facta fuit et carta, ut crédit, sed non vidit cam cartam. Requisitus utrum post pacem iverunt ad illum Edictum? Dixit quod non crédit ([uotl ivorinl nec per coactionem nec per convencionem.

1. Le Lendit foire de quinze jours qui se tenait au mois de juin dans la plaine de Saint-Denis.

172 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1248-1253]

Dominus Matheus, capellanus capelle domini Régis, in verbo sacerdotis, requisitus dixit quod non recolit aliquem vidisse remanere nec fenestras apertas tempore Edicti. De omnibus aliis, dixit idem quod precedens. Requisitus de tempore? Dixit a quindecim annis et citra. De contencione et pace nichil scit.

Petrus Marcelli, draperius, juratus, requisitus utrum alias viderit draperios Parisius remanere de Edicto? Dixit quod non, nisi illos qui vendunt caligas, sargias, burellos et aliam minutam draperiam. Requisitus utrum illi venderent apertis fenestris ? Dixit quod sic. Dixit eciam quod quidam draperiorum tardius ibant ad Edictum et citius reverte- bantur quam alii. Requisitus [utrum] isti, antequam irentad Edictum et quando reversi erant sedente Edicto, vendebant Parisius fenestris apertis? Dixit quod sic. Requisitus utrum alias viderit aliquos compelli per mandatum Régis ire ad Edictum? Dixit quod non. Requisitus de tempore? Idem quod Philippus Boucelli. Requisitus de querimonia? Dixit idem quod ille Philippus. Requisitus de alia contencione, pace, carta et de reversione ? Dixit idem quod ille Philippus.

Johannes Mathei, campsor, juratus, requisitus utrum alias viderit draperios Parisienses remanere de Edicto ; utrum venderent illi qui remanebant fenestris apertis ; utrum aliquos viderit alias compelli per mandatum Régis? Dixit idem quod Philippus Boucelli. De tempore, dixit quod a viginti quinque annis et citra. De contencione et aliis questionibus dixit quod non est de tempore.

Andréas de Paciaco, pelliparius, juratus, requisitus utrum alias viderit draperios Parisienses remanere de Edicto, et de omnibus aliis questionibus, dixit idem quod primus, addens quod vidit transcriptum carte.

Petrus Mouton, campsor, juratus requisitus super predic- tis, dixit quod nichil super hiis sciebat.

Guillelmus Paon, draperius, juratus, requisitus utrum viderit draperios, etc. [sic], et de omnibus aliis questionibus suprascriptis, dixit idem quod primus. Droco Fauque, draperius, juratus

[1248-1253] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 173

Giiilleliiius de Auna, draperius, jiiratus

Johannes de Sancto Bcnedicto, niercator, juialus

Johannes de Bello-Monte, draperius, juratus

Alyaumus Maiipas, cantor, juratus

Gervasius Rufus, draperius, juratus , de se ipso dixit

([uod aliquando remansit, et socius suus ibat ad Ediclum, et ali({uando socius suus remausit et ipse ivit

Ilarcherius Pauetarius, draperius, juratus de se ipso

dicit quod ipse remausit alic[uando per octo dies post alios et vendebat fenestris apertis, et de Petro Sarraceui et aliis pluribus loquitui' siuiiliter

l'.wroinus de ^ alcucennis, nuMcalor, juratus de Petro

Sarraceuo, et Gervasio Piull'o et aliis divitibus l(>([uitiir (pii habchant inaf^uani draperiaui et habebaul de roba sua et ad lldictuni ri ad Parisius, qui xeudebaut apertis lenestris, sicut rccolit.

Gahîrauuus presbiter, in verbo sacerdotis

Petrus de Sancto Ger\asio, presbiter, in verbo sacer- dotis

Petrus Maugrinus, presbiter, similiter re(juisitus

Johannes, presbiter, dictus Parvus, similiter requisi- tus

Johannes de YtunviUa, clericus, juratus

Michael, magister bulengarie, juratus

Robertus de Asneriis, taillator, juratus

Johannes, tailhitor, juratus. Non recolit aliquem [drape- rium vidisse remanere, nisi fuerit in aliqua peregrinacione ; et tune, sicut recolit, non vendebant gentes sue

Robertus, caligarius, juratus

Berlrandus de Vigneio, cordubennarius, juratus

Robertus, taillator, juratui

174 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1249-1250]

179. 1249, 13 septembre.

Coalition.

Lcpiuois et Mcrlet, Curtulaire de Notre-Dame de Chartres, II, p. I'i2,

no CCXCY.

LlTTi:iiA DE CARMFICEBUS

In noniine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen. Nos Robertus de Curtiniaco, clecanus Carnotensis, per arbitrium sive per dictum nostruni arbitrando diciimis quod vos, Stéphane magister carnificnni, Johannes Pellipaiie et Petre Martini, pro vobis, et alii carnifices Carnotensis civi- tatis, pro quibus compromisistis in nos liant et bas, sub pena sexaginta librarnni Carnotcnsium, purgetis vos circa nobis in capitulo per sacramentuni vestruni quod non lecistis sacramentum inter vos vel colligacionem, pactum vel con- vencionem seu conimnniam vel appositionem pêne vel minarum, de carnibus vestris venalibus non vendendis ad credenciam capitulo Carnotensi, vel, si aliquid predicto- rum fecistis, revoeetis et emendetis in manu nostra née de cetero hoc servetis ; emendam vero taxamus hoc modo in scriptis, videlicet quod vos carnifices, très porcos, de precio triginta solidorum ', quorum unus, présente mandato nostro, tradatur elemosynarie Carnotensi, alius leprosis banleuge, tertius Filiabus Dei de Carnoto, bac instanti die dominica. Actum anno Doniini M" CC° XL nono, in capitulo Carno- tensi, die Veneris ante Nativitatem Béate Marie Virginis.

180. Vers 1250 2.

Police établie par la comtesse de Flandre^ dans les foires de Flandre.

Archives du Nord.B 1591. Cartulaire de Naïuitr, pièce 19. \Varnkônig, Histoire de Flandre , lr;id .Gheldoif, II,p. 184-185 et pièces jusl. , ii" .xx.\.

C'est li ordenance me dame le contesse d'endroit les

1. Il semble qu'il faille suppléer ici : tradclis.

2. Vidinius de Gui, comte de Flandre, fds de Marg-uerite, du 30 juin 12'J0.

3. Marguerite de Gonstantiiiople, comtesse de F'iundre de 12't4à 1280.

[1250] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 175

fiestes de Flandres ki furent mises sour li par Tassent des eschevins de Flandres. Au commencMiient dist me dame ([ue, wlit jourz devant fcste falie et Aviit jourz après, on ne puist vendre nul drap entir en nulles des villes de Flandrez, se ce n'est on Teste, sour paine de vint sols, cascun drap laint en laine et le burcel diis sols, de celui qui venderoit et de celui (pii acateroit autant, se ce n'est de ceaux qui mainent en une ville, dont li uns puet vendre et aceter a l'autre le draperie de leur ville. Et puis que on commencera a loyer pour aler as Testes en Flandrez, on doit clore toutes les h lies de Flandrez, et tenir dozes de celui jour que on commence a loyer dusqu'a wiil jours après Teste Tallie. Kt s'est a entendre que estrangc marcheant qui par mer vont ou viennent qui ne sunt arrestant en la terre ma dame pueenl acater et vendre hors de Teste la [ou] il leur plaira, mais on ne leur doit nulle haie ouvrir. Encore dist ma dame que vaire oevre, cuirs, cire et touz autrez avoirz de pois, fors laine, et tous autres avoirs qui coustumierement seulent venir a leste, ({ue, wiit jours devant Teste Tallie et viit jours après, on ne les puist vendre en nidle ville de Flandres, se ce n'est a fieste, Tors cil qui sunt manant en une ville cil les pueent vendre li uns a l'autre et estrano-e marcheant qui par mer vont ou viennent et ne sunt arrestant en le terre, et cil qui Teste ne voelent tenii-. Et cil qui Teste vodront tenir, il ne pueent vendre se en Teste non, ainssi comme devisé est, sour paine de LX livrez. Et si dist madame d'androit les laines que on n'en puist nulle vendre en nul lieu en Flandres, s'en Teste non, wiit jours devant Teste fallie et XII jours après, se ce ne sunt cil qui sunt manant en une ville, li uns al autre pour lor ouvrage Taire. Et qui contre ce iroit, il seroit en TourTait envers madame de cent sols pour cascun sac. Encore dist madame que quiconque acate avoir dedens Teste, quels avoirs que ce soit, il ne le puet mener Tors de le ville de ci ataiil (pi'il aura Tait gré a celui a cui il aura acheté ; et, se il s'en aloit et menast l'avoir sans gré [Taire], il est tenus pour Tuitiu, et, en quel lieu que on le treuve en Flandres, on le peut arresler et Taire

176 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

tenir, et li marchans a qui on devera le clebte doit faire se debte cognoistre par les eschevins de la feste la [ou] li avoirs sera vendus, et ce que cil esclievin en co^noistront et tesmon- gneront doit estre tenu, ne ne se puet cil aidier de le loy de le ville ou il sera arrestés ne d'autre par quoy li cognissance des eschevins de le feste ne soit tenue, et le doit me dame punir comme fuitiu. Encore dist madame que on ne puist vendre en nulle ville de Flandrez la feste est, tant que feste et paiemens dure, le lot de vin que IlII den., outre le commun fuer assis es villes de Flandres hors de feste sour paine de C sols le tonnel d'Aucerre et de France et de tel mui- son et de diis livres de Rinoys. Encore dist madame que d'en- droit les lîostex dont cil qui venroit as testes auront mestier, on les doit faire rewarder par Vprudomme dont cil de Bruges mettront un, cil de Gand un, cil d'Ypre un, chil de Lille un, cil de Douay un et par tel pris que cil V y asserront ou li plus grant partie des V en aura les hostex. Et qui encontre ce seroit, il seroit a X livres. Et pour ce ne demorroit mie que on lor livrast l'ostel. Encore dist madame que, se en ces choses deseure escriptes a aucune chose a esclairer ne a amender, elle en retient le pooir de l'amender par le conseil des bonnes villes de Flandres, et vielt madame que ces bans et ceste ordenance commencent a entrer a Messines.

181. 1253-1255.

Dei>oirs des consuls et des directeurs des fondiques dans les Echelles du Levant, table de mer ^, preuves en matière de commandite, gnges spécialement affectés dans la cargai- son à la garantie du commanditaire, commandes , nolis- sements, écrivains de navires, jet maritime.

Extrait d'un statut de Marseille de 1253 à 1255. Livre I, chap. xvii. Pardessus, Collection de lois maritimes, IV, p. 256.

DE CONSULIBUS EXTRA MASSILIAM CONSTITUIÎNDIS.

Constituimus ut amodo, quandocunque aliqui consules

1. Registre des entrées et sorties des navires.

[1253-1255] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 177

fient vel constituentur in viaglis Surie aut Alexandrie vel Cepte vel Bozie ', vel alicubi alibi extra Massiliam, quod illi eligantur a reetore communis Massilie et creentur et consti- tuantur similiter semper taies quod illi consules sint de melioribns facundia et discretione et probitate et honestate, ad honorem et utilitateni communis Massilie ex illis qui tune temporis ad dictas partes transfretarent, et quod illi fiant et constituantur cum fient a reetore Massilie qui pro tempore fuerit, cum consilio et assensu syndicorum et clava- riorum communis Massilie vel majoris partis eoruni ; et eodem modo dentur et constituantur eis consiliarii. Et dicti consules omnes, qui ad partes predictas ire debebunt vel sunt ituri, jurent ad sancta Dei Evangelia ([uod nullatenus meretriccs miltant vel mitti paciantur ab aliquo in fundico illius terre cui preeruut, stagiani ibi a dictis meretricibus faciendo. Kt quod vinum aliquonim non Massilicncium non lacienl nec permillent vcndi vol mitli in dictis fundicis, quandiu erit ibi vinum Massilicncium ad vendendum, et quod non conducent vel conduci permittent aut alias quali- tercunque baberi sustinebunt botigas alicpias extraneis, scilicet non Massiliencibus aliquibus, sine voluntate expressa et licentia babita dicti fundegarii lundici supradicti. Et (juod dicto fundegario non impedient vel imbrigabunt vel fieri facient aliquid vel aliqua que contraria sint liiis que dicto fundegario a reetore Massilie sunt vel erunt concessa vel conventa. Et similiter quod non compellent dictum fon- degarium a se vel aliis quibuscumque emere vinum aut res alias ali([uas niajori precio quam valcrent in ea terra vinum aut res ille aut res similes.

Item et quod bannum alicui non imponent nec aliquem condempnabunt illi consules sine consilio et assensu consi- liariorum -.

Si vero imposuerint bannum vel penam, vel condempna- verint aliquem cum consilio consiliariorum ^suorum vel majo-

1. Pour Bogie : Bougie.

2. Ed. : conciliatorium.

3. Id.

Fagniez. Documents relatifs à l'histoire de l'iiitliislrie et du commerce.

178 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

ris partis eorum, statuimus quod ratum habeatur et firnnim, eo salvo quod rector qui pro tempore fuerit in Massilia, infra mensem ununi post adventum illius vel illorum cui vel quibus bannum aliquod vel pena aliqua imposita esset vel fuerit, vel condempnatus fuerit, ut supra dicitur, si consul presens fuerit, et ille cui bannum imposituni est vel condempnatus est, conquestns fuerit, inde possit de dicto banno vel condempnatione cognoscere et dictum bannum vel condempnationem revocare, si rectori videbitur inique fuisse processum.

Consul vero, ex quo bannum imposuerit, nichil penitus relaxare vel immutare présumât sine consensu consiliario- rum suorum vel majoris partis eorum ; latam vero senten- ciam nullatenus valeat revocare. Et si forte contigerit quod alicubi sint X vel XV homines de Massilia vel plures ubi non sint consul vel consules statuti, ut supra dicitur, tune auc- toritate hujus capituli, liceat eis et possint concorditer, omnes vel major pars eorum aut illi qui ab eis vel majori parte eorum ad eligendos consules vel consulem electi fuerint, per se consules Massilie eligere, qui super eis et aliis Massiliencibus ibi advenientibus habeant eandem potestatem quam baberent alii consules, ut supra dicitur, a rectore Massilie constituti, donec alii consules in Massi- lia constituti, secundum quod predi<!tum est, ibi venerint et non ultra.

Verum si ipse qui electus fuerit consul a majori parte hominum Massilie recusaret vel nollet recipere consulaturn, puniatur in X libris regalium coronatorum nisi justo impe- dimento recusaretur. Verumtamen propedicti consules, qui in eo ofTicio eligentur, ut dictum est, extra Massiliam a Mas- siliencibus eligantur meliores facundia et discretione et honestate et dilectione et probitate erga commune Massilie de illis qui ibi de Massilia invenirenlur. Et illi qui sic electi erunt jurent coram aliis tune ibi presentibus quod bona fide et sine dolo et fraude, remotis inde odio et amore et timoré, prœce et pretio, predictum regant et teneant consu- latum, omnibus coram eis conquerentibus, pro posse suo, justiciam exibentes.

[125.'?-1253] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 179

Si qui autein consulum supradictoium omniutu aut ali- quis ex cis , qiiod absit , confra hoc vel aliquid horum, tenierai'io ausu, feceiiiit vel venire presumpserint, fideni SLiain ciica haec quam promiserint , négligentes, puniantur inde singuli horiini deliquent[i]iim a rectore Massilie in XXV libris retraliuin coronatoi'um.

Statuentes similiter observandiim inviolabilité!' amodo qiiod nenio Massilienciuin vel alius, undeeiin([iie sit vel fiierit,qui majori libertate vel franqiiisia gaudeat vel utatur in Suria vel alicubi alibi qiiain ceteri homines de Massilia foinniiiniter, nullatenus possit vel debeat nunquam lieri vel constitui consul in Syiia vel alibi ubi predicla libertate ute- retur, si tamen alius vel alii boni vel ydonei illuc euntes tune invenientur vel ibi essenl vel qui videantur tolerandi ad peragenduni olliciuni dicli consulatus. Sed nec magister ([ui vulgariter naucherius appellatur, vel aliquis dominus vel doinini major vel majores alicujus navis possint esse consul vel consules extra civitatem Massilie in illo viagio quo ibit, nec possit vel debeat unquam fieri nec constitui in Suria, si tamen alii invenientur in dicto oHicio tolerandi.

Similiter statuimus ne aliquis lundegarius vel nabetinus vel qui suuui vinum vendit vel vendi laciat ad minutuni, nec aliquis qui, prêter mercadariam, ministerium suum vel corra- tarlam exerceat in terra illa, possit fieri vel constitui illic consul. Sed et illud adjunginius quod qui consules sunl uno anno, in alio non sint consules nisi in Illo casu in ({uo alius non inveniretur sullîciens.

Adjicientes preterea observanduni quod, si aliquis funde- garius vel nabetinus vel aliqui quandocunque facient contra sacranientuni quod fecerint vel facient rectori Massilie in redenipcione dicti fundici, perdant incontinent! omue jus quod tune habent in dicto fundico, et ab inde non sint fun- degarii fundici supradicti.

Livre I. ch;ip. xviii (Pardessus, p. 259). DE CONSULIBUS EXTUA MASSILIAM COXSTITUEXDIS.

Ordinainus presenti capitulo ut consules extra Massiliani

180 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

coiistituti secundum formam capituli quod est supra de con- sidibus hujusinodi conslitnendis, in caiisis aiidiendis et examinandis hanc habeant dilio-enciam, ut secum assumant et habeant in earum examinatione et decisione duos de consiliariis suis melioribus et discretioribus , vel ununi ad minus, cum quorum consilio peragant universa, sed et quemdam notariuni publicum secum habeant ad acta omnia conscribenda et precipue notarium Massilie, si eum habere poterunt.

Si vero nuHum habere poterunt, habeant secum scriptorem navis qui spéciale subeat sacramentum de hiis que audiet cum fide et diligencia conscribendis ; ethabebunt consules cartularium in quo acta universa, scilicet peticiones, posiciones, reposiciones et testium et instrumentorum pro- ductiones, sentencie et mandamenta scribantur et alia omnia que pertinebunt ad causam ; sic tamen ut nuHum mandamentum proférant inter nolentes, sed inter eos dun- taxat qui gratis eorum se subjecerint mandamento ; inter alios vero jus dicant secundum quod eis videbitur cum suo consilio faciendum.

Sane que acta fuerint coram hujusmodi consulibus rata perpetuo esse volumus ac in curia Massilie facta essent ; salvo tamen adhuc beneficio mensis de quo fit mencio in proxime précède nti statuto.

Verum ne occasione justicie litigantes a consulibus per- graventur, statuimus quod de omni qiiestione que coram eis ventilabitur, si sit X bisanciorum vel supra, nomine justicie, ab eo qui succubuerit decimam partem tantum acci- piant; si vero infra X bisancios fuerit, tertiam habeant, jus- ticie nomine, ab eo qui succumbet et hujus justicie medietas sit consulum et altéra sit communis Massilie, nec liceat eis aliquid inde remittere. Et post redditum suum infra dies octo restituere teneantur communi Massilie medietatem ad dictam communem pertinentem et cartularium de actis causarum confectum ut dictum cartularium cum aliis actis curie servetur.

[1253-1255] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 131

Livre I, chap. xlii (Pardessus, p. 261). DE T.\BULA MARIS.

Ordinamus perpétue inviolabiliter observandiim qiiod tabula maris teneatur in domo clavarie commuais Massilie et illam expédiant clavarii, prout exigit eorum oificium. et quod sit ibi scriptor bonus, diligens et fidelis, qui omnia scribat fideliter et sit in davaria quotidie, ne mercatores, cum se expedire voluerint, retardentur et predicta expedicio fiat in dicta clavaria.

Addentes etiam huic capitulo quod nuUus expediatur nec juret super expedicione mercium seu quilibet rerum alibi quam in clavaria et nisi unus clavarius sit ibi presens ad minus et scriptor clavarie, et quod in presencia mercato- ris qui solverit, denarii reponantur in archa vel archis dicte clavarie.

Item statuimus quod omnes intrate et obventiones et redditus et aventure seu procassia civitatis et communis Massilie que erunt in denariis, incontinenti cum habite fue- rint et percepte, reponantur in archa clavarie predicte per clavarios vel per aliquom ex eis.

Livre II, chap. xvi (Pardessus, p. 263). DE FIDE INSTRUMENTOUL'M.

Verum quod societates et commande pluribus subja- cent periculis, in eis specialiter duximus statuendum quod, quamvis producatur contra rcum publicum instrumentum, liceat nichilominus reo, premissis non obstantibus, opponere et probare, non soluni infra très menses sed etiam infra légitima tempora, excepciones istas scilicet de amissione vel de oblatione commande vel societatis vel de fractura navis vel navium in quibus portabantur ; et hoc iiitelligimus de commandis que per mare portantur vel per terram extra civitatem Massilie et idem dicimus de vendicionibus vini quod portatur ad iortuuam Dei et usum maris.

182 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

Livre III, chap. v (Pardessus, p. 265). DE PIGNORE DATO IN NAVIBUS PRO ALIQUA PECUMA.

Constituimus quod, si quis alicui allquod mutuum fecit vel faciet portandum in aliquod viagivim ad fortunam vel resi- guniMpsius mutuantis, pro quo mutiio specialiter pignus a debitore sibi traditiim est vel evit, quo pignus suo signo signaverit vel signabit aut non, si forte pignus illud fortuito casu aut sine culpa debitoris in eo viagio amissum fuerit et navis in qua illud pignus est vel erit honeratum vel major pars reruni in eo viagio honerataruni salve ibunt ad locum ubi ex proposito ibant vel alibi ubi portum faciet dicta navis causa exhonerandi, tune predictus debitor nichilonii- nus de predicto mutuo vel de eo quod inde convenit dicto creditori vel alii, pro eo teneatur ; et boc quando convenit vel conveniet inter eos contralientes, debitorem inde teneri salva eunte nave vel majori parte rerum in ea honeratarum. Alioquin, si hoc non convenerit vel conveniet inter eos, sed actum aut dictum fuerit ab eis quod dictuni pignus eat in viagio ad fortunam creditoris, tune, amisso pignore, ut dictum est, debitor ille nullatenus tune de illo debito teneatur.

Si vero créditer ille nullum pignus, aut si etiam géné- rale pignus scilicet aliquarum rerum in nave aliqua hone- ratarum, vel simile, pro dicto mutuo recipit vel recipiet, et navis vel lignum illud in quo honeratum fuerit vel esset illud pignus générale vel alie res dicti debitoris vel major pars rerum ibi honeratarum in eo viagio casu fortuito perierunt vel peribunt, tune dictas debitor minime teneatur dicto creditori de dicto debito nisi pro ea parte duntaxat pro qua salvaret dictus debitor res quas in dicta nave vel ligne habet et haberet, vel que ad eum ibi pertinerent ; tune pro ea parte rerum, quocunque modo, a dicto debitore inde salvatarum illi creditori pro dicto mutuo teneatur.

Si autem navis vel lignum in predicto casu aut major

1. Aux risques.

[1253-1255] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 183

pars rerum ibi honeratarum salve erunt, siniililer dictum debituni totum tune salvuni sit predicto creditori.

Et similiter, si quando pignus spéciale salvatum esset, tune, amissa etiam nave illa, vel majori parte rerum in ea navc honeratarum, dictas débiter creditori predicto de suo dicto debito satisfacere de eo pignore speciali teneatur et non aliunde, nisi forte inter eos tune vel antea expresse aliter conveniret.

Livre III, chap. xix (Pardessus, p. 265). DK SOCIET.\TinL"S ET COMMANDIS.

Constituimus ut, si quis alicui pecaniam aut rem aliquam in societate vel commanda ad certum viaoium cuni ea faciendum ad aliquem locum nominafum dédit vel concessit aut dabit vel concedet, et ille qui talitor rccepit sine licen- cia vel consensu dicti socii vel commendatoris vel heredum ejus, antequam ad dictum locum veniat vel postmodum, alii tradiderit rem illam vel commandam seu illud quod ex ea emptum vel acquisitum fuerit, vel dimiserit eam, volens ire alicubi, tune ad predictum qui ea recepit ut dictum est, periculum illarum rerum spectet, et secundum quod aliquis hominum ejusdem navis in qua recepit ibat aut ire convenit vel debuit, de similibus mercibus [qune?] ad magis habuerit vol habcbit, illi ipii eam commandam aut predictam rem tra- didit \\\ ejus heredibus pioinde dare toneafur.

Livie in, cliap. xx (Pardessus, p. 266). OK EODIî.M.

Statuimus ut si quis alicui societatem aut commandam fecerit vel faciet eique potestatem dederit vel dabit ut cum ipsa societate vel commanda in quodcunque viagium ei pla- cebit vadat, vel locum ad quem dictam societatem vel com- mandam portare debeat non nominavit tempore dicte socie- latis vel commande ei facte vel tradite seu carte inde facte, quacunque viagia facere volet sine dolo et fraude possit et liceat facere inde. Si vero socius vel commendator postea mandaret ei per lilteras sigillo capituli vel curie Massilie

184 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

munitas, ut cum dicta societate vel commanda, complète primo viagio, revertatur, teneatur ille hoc facere, nisi aliud viagium tune jam inceperit, ex quo dampnum incurreret si illud non compleret ; in quo casu liceat ei, non obstante dicta denuntiacione, ipsum viagium jam inceptum ab eo com- plere, quo complète redire Massiliam teneatur vel dictam societatem vel conimandam, scilicet partem capitalis et tocius lucri, dicto socio vel commendatori contingentem bona fide peraliquem fidelem nuncium et ydoneum, testibus convoca- tis, ipsi socio vel commandatori remittere ; et hec faciat nisi justo impedimento remaneret.

Si autem locus quo eam societatem vel commandam por- tare debeat socius aut qui commandam recepit nominatus fuerit, tune completo viagio nominati loci,inde redire Mas- siliam vel remittere teneatur socio vel commendatori partem capitalis et lucri tocius ei contingentem, ut supra dictum est.

Qui vero societatem aut commandam accepit [et] contra hoc fecerit, id totum quod de socielate vel commanda aut ea occasione habebit, quando recepit litteras seu mandamentum predicto modo, sit socio vel commandatori salvum ; et insu- per partem tocius lucri quod haberet ex dicta societate vel commanda, cum redibit aut societatem vel commandam remittet, inde tribuat ; in qiiibus ca^^ibus non minus capitale ' habere credatur nisi minus tune temporis, quando recepit litteras vel commendamentum, ut supra dictum est, se habere probaret.

Livre III, chap. xxi (Pardessus, p. 267). DE EODEM.

Si quis alicui societatem vel commandam fecit seu dédit, vel faciet aut dabit, et ille qui societatem vel commandam illam recepit, de aliquo viagio redierit, rébus aliquibus, sed non societatis vel commande, in eo viagio unde tune redie-

1. Ed. : capitali.

[1253-1255] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 185

lit relictis vel alibi per aliqiiem alium transmissis, unde discordia inter eos socios vel commendatores oriretur, ille qui societatem vel commandam illam accepit vel recipiet, illum cujiis res dicte relicte vel transmisse essent et quali- ter eas ab eo receperit per ofTicium judieis nominare et dicere compellatur, et sub sacramento veritatis, si socio vel commendatori predicto placebit ; et si socius vel cominen- dator predictus qui societatem illam vel commandam fecit vel faciet, aliter esse, duobus vel tribus testibus yddneis, probaret, quani predictus juraverit, tune predictarum rerum, ut dictum est, relictarum vel alibi transmissarum partem ipsi probanti contingentem ab eo qui easdem reliquit vel transmisit in dupplum exigerc possit.

Livre III, chap. xxii (Pardessus, p. 267). DE EODEM.

Constituimus ut, si quis, societatem vel commandam ab aliquo habens, de viagio aliquo redierit et illum a quo dictani societatem vel commandam habuerit vel habebit vel ejns heredes non inveniet, sine ejus licencia vel eorum, partem ejus vel illorum non inventorum secum portare vel mittere alibi non possit dictus socius vel commendatarius ; quod si fecerit et periculum aliquod inde evcnerit, partem dicte commande vel societatis et non periculi socio vel commen- datori competentem resarcire proinde teneatur ; et si tune inde lucratus fuerit, très partes illius lucri eidem tribuat; si vero per alium ibi miserit res dicte societatis vel com- mande, tune partem inde competentem eidem socio suo vel commendatori cum tribus partibus proficui, si quod inde haberet, sine mora eidem reddere teneatur.

Livre III, chap. xxiii (Pardessus, p. 268). DE EODEM.

Generaliter deccrnimus ut quilibet socius vel commenda- rius qui ab alio res aliquas, nomine societatis vi 1 commande, portaverit vel portabit in aliquod viagium, cum inde redierit,

186 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

dictam societatem vel commanclam sive iniplicitas inde habitas vel redactas, in potestate capitanei sui illius scilicet qui rcs in societate vel commanda eidem tradidit, si ipse capitaneus vel ejus successor hoc volet vel postulabit ab eo fieri, ponat et assignet sine inora ; si autem ille qui dictum societatem vel commandam detulit alias res separatas ab ipsa societate vel commanda haberet, dicto socio vel com- mendatori eas consignare non cogatur nec tradere.

Livre III, chap. xxiv (Pardessus, p. 268). DE EODEM.

Ordinamus hoc presenti capitulo ut, si quis faciet alicui seu aliquibus aut dabit vel tradet commandam vel societa- tem aliquam deferendam vel portandam in nave vel ligno aliquo, si ille qui dictam commandam vel societatem recepit ibit in dicta nave vel ligno de quo inter eos contrahentes fuerit (acta mencio et navis vel lignum dictum rupta vel fracta aut fractum vel captum erit in dicto viagio, abinde dictus commendatarius vel socius qui in nave vel in ligno dicto ibat occasione commende vel societatis dicte vel ejus lieiedes minime valeant conveniri a predicto qui predictam societatem vel commandam ei fecit vel tradidit vel ab illius heredibus vel successoribus, ea ratione quia ipsi dicant vel negent dictum commendatarium vel socium qui in uave vel ligno predicto [ibat] in dicto viagio vel aliquid inde honerasse vel portasse, et hoc taliter valeant ut dictum est si ' forte predictus commendator vel socius qui dictam societatem vel commandam inde portandam fecit vel tradidit aut dédit, probaret illiusve heredes vel successores, predictum cui dicta commanda vel societas fuit facta vel tradita portanda in dicto viagio, eam in terra reliquisse vel non portasse in nave vel ligno supradicto, aut nisi in dicta captione vel ruptione sive fractione dicta commanda vel societas aut res eorum salve facte fuerint vel ibi non a misse.

1. Ed. : nisi.

[1253-1255] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 187

Livre III. chap. xxv (Pardessus, p. 268).

QUALITEK SOCHÎTATES ET COMMANDE REPETI POSSUXT.

Ordinamus présent! capitulo quod, si quis commandam portandam alicubi extra Massiliam per mare vel per terrain fecit retrorsuni vel faciet amodo, seii societatem aliquam rerinn mol)ilium aut se movencium seu merciiim vel pecunie numérale, que commanda vel societas tamen data vel tra- dita tuerit vel erit ad periculuni ejus portanda vel ducenda vel mittenda qui dédit vel tradidit seu dabit vel ad ejus resi- ffum, de qua commanda vel societate facta erit carta publica aut non, quod de ea commanda vel societate dicta, que retrorsum facta est vel fiet deinceps, possit qui eam fecit vel tradidit aut ejus heredes vel successores juiis aut rei et liceat eis proinde petere et agere {[uidquid corum occasione ad eos pertinet aut pertinere posset sive compe- teret adversus dictum qui dictam societatem vel comman- dam receperit illiusve heredes aut successores infra quatuor annos tamen, computandos a tempore quo dictam comman- dam vel societatem poterit petere seu proinde agere cum efTectu adversus dictum commendarium vel socium aut eorum heredes vel successores vel ab eis inventis in Massi- lia vel alibi congrue loco et tempore.

Et si de ultra dictos quatuor annos prcdictos quis petere vel proinde agere distulerit, abinde non audiatur proinde volens petere vel exigere aliquid predictorum occasione ; et si quod instrumentum publicum de predicta commanda vel societate, tcmpoie dationis vel traditionis illius, factum fue- rit vel inventum, illud, elapsis dictis quatuor annis, inefTicax (ît inutile sit et habeatur omnique robore destitutum. Hec omnia decernimus amodo obscrvanda in predictis commandis et societatibus, nisi forte actor possit allegare adversus pre- dicta, quod ille quem, occasione dicte societatis vel com- mande, convenire volet vel jam convenerit, attinet sibi usque ad tercium agnitionis vel cognicionis vel alfinitatis gradum, quare tantum distulit petere eidem gratiam faciendo ; vel nisi possit allegare idem actor inopiam debitoris, quare

188 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

cum efFectu dictam societatem vel commandam petere non poterat vel absenciam vel minorem eetatem vel jiistam ignoranciam, dicens se ignorasse illud debitum occasione dicte commande vél societatis seu ea que proinde possint petere sibi deberi infra tempus predictum ; aut nisi ille actor furiosus sit aut mente captus vel talis cui bonis fuerit inter- dictum aut in alterius potestate constitutus, in quibus casi- bus proxime dictis incusandi non sunt si proinde non egé- runt, quod, etiam si vellent facere, adimplere, lege sibi opi- tulante, non valebant : et quod dictum est de petendo vel agendo, occasione predictorum, infra dictam quadriennium, locum habeat taliter quod omnis causa vel lis que proinde, ut dictum est, fiet vel movebitur omnino infra dictum qua- driennium terminetur nisi per curiam staret vel arbitros aut compromissarios, vel judices delegatos coram quibus pre- dicta questio verteretur vel nisi minor etas unius litigantium illud fieri impediret aut nisi forsitan ex quo, occasione pre- dictorum, fieri potuit exactio vel peticio cum effectu, aliquod lucrum vel pars debiti proinde data fuit vel conventio aut remotio vel instrumentum de predictis vel eorum occasione denuo erit facta ; ubi vero innovatio vel nova recognicio coram testibus ydoneis vel cum publico instrument© facta inde fuerit, interruptum intelligatur quadriennium quod currebat et a die illius innovationis novum quadriennium computetur.

Livre IV, chap. vu (Pardessus, p. 270). DE NAVIBUS CONDUCTIS AD NAULUM.

Statuimus ut ille qui navem vel aliud quodcunque lignum ad naulum conduxit vel conducet, ad aliquem locum certum ducendam vel ducendum vel mittendum aut mittendam, si ultra locum nominatum eam vel illud duxerit vel ducet aut miserit vel mittet, nisi justo et manifesto impedimento boc fecerit vel faciet, si navi illi vel ligno periculum vel damp- num contigerit, tune navem illam vel lignum emendare et naulum solvcre teneatur et compellatur. Quod si salva navis vel lignum inde rediret, tune naulum totum conventum et

[1253 -1255] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 189

insuper estimatione facta per miliaria de eo quod ultra cei'- tum lociini duxorit, naiiliim inde tribiiat. Si vero infra nominatum locuni ubi poilus sit vel nou slt, ierit vel ibit vel navem vol lignum miserit, ut supra dictum est, tuuc nau- luni totum quod convenlt solvat.

Sed et de pcriculo vol dampno, si quod navi vel ligue sine culpa inde contigerit, non teneatur; et hoc intelligi- mus et diciiniis de nave vel ligno ad scaruni conducta vel conducto.

Livre IV, chap. viii (Pardessus, p. 270). DE KODRM.

Si quis navem alicui vel aliquibus ad aliquem locuni noniinaluni ducendam locaveril vel locabit et certo terniino, et navem ipsamlocator dictus, prout couvenit, slatuto termino illuc duxcrit vel miserit, si ille qui navem conduxit eam caricabit vel non caricabit, inde naulum conventum dare teneatur. Quod si naulum non dedei'it, si dominas navis vel ille (pii navem duceret vel mitteret de naulo illo minus haberet, ([ui navem conduxit illud restaurare teneatur loca- tori prédicto. Sed si ad terminum quem convenerit navem non duceret vel non mitteret et hue justo impedimento rema- neret, si postea convenienti tempore illuc sine fraude navem duceret vel mitteret, conductor, sive eam earicaverit, sive non, tune naulum dare inde locatori teneatur vel quantum minus de naulo illo ille qui locavit hal)eret vel in eo loco ab aliis habere potuit, quod si justo impedimento illuc nou staret et navem dicto termino quo debebat non duceret vel non mitteret, tune totum dampnum quod conductor inde haberet locator navis eidem conductori restituere compella- tur.

1. Jal [Gloss. riant., y" Scar 1 explique ce mot par quai et cite en exemple ce passage. Cf. Du Cange, Scar. L'acception de forfait, avec laquelle il se présente déjà dans le 169 et que Jal a relevée aussi 2, nous parait con- venir bien mieux.

190 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

Livre IV, chap. ix (Pardessus, p. 270). DE EODEM.

Si qui navem alicui in aliquod via^ium ducendam locave- rit vel locabit et pro naiilo inde sibi convento pignus vel arras^ ab eo qui conduxit vel conducet acceperit vel acci- piet, et ille qui conduxit pignus vel arras proinde dabit vel dédit et illuc ire, piout convenit, nollet, nisi justo et manifesto impedlmento lemaneret, pignus vel arias illas aniittat et insuper restituât ei qui pignus vel arras accepit vel accipiet totum dampnum sive interesse quod inde babe- ret, pignoribus tamen vel arris computatis in dampno illo vel interesse : si vero justo impedimento remaneret vel impediretur dictus conductor, in nicbihun teneatur; con- verso auteni teneatur similiter qui navem locavit et pignus vel arras dictas accepit vel accipiet dicto conductori : justum siquidcm inipedimentuni intelligimusinfirm[itjatis aut captio- nis aut detemptionis a domino vel a judice facte sine culpa sua et biis similia.

Livre IV, chap. x (Pardessus, p. 271). UE EODEM.

Si quis navem vel aliud quodcunque lignum alii locave- rit vel locabit et eam vel illud postea nolit vel nollet conce- dere vel dare, nisi ille qui conduxit precium nauli eidem locatoii accresceret ~, statuimus ut quidquid proinde qui locavit ab eodem conductore vel alio pro eo acceperit vel recipiet eidem conductori sine mora reddere teneatur simi- liter; bec eadem decernanda decernimus inter eos et ab eis qui avéra aliqua portanda per terram alicubi conduxerint aut conducent vel dederint aut suscepeiint ad vecturam.

Statuentes quod in casibus omnibus supradictis, qui plus hac occasione a conductore extorserit, non solum illud con- ductori restituât sed et tantumdem, pêne nomine, solvat; cujus medietas sit curie et altéra conductoris ; et hoc per ollîcium precipimus expediri.

1. Des arrhes.

2. Que moyennant une augmentation du nolis.

[1253-1255] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 191

Livre IV, cliap. xxvi (Pardessus, p. 278).

DE SCniPTOniBLS NAVIUM KT ALlOliUM LIGXORUM.

Statuinius quod omnes scriptores navlum qui tamen ihunt in nave aliqua in viagiis aliquibiis tèneantur et jurent speciali sacrainento se scribere et scribent omnia avéra mercatorum in suis cartulariis, et similiter noniina oorum mereatoruni et cognoniina et prcnoniina qui fecerint hone- rari et lioneraverint avéra illa in navibus, et quod signa (jue illi mereatores faelunt vel faeient In averis suis, dicti seri- ptores faeiant similiter in suis cartulariis dietis, scilicet cujusque mereatoris dietoruni vehcntiuni inerces vel avéra in eis navibus; et hoc faeiant dicti scriptores de omnibus mercibus vel averis honeratls in navibus illis quarum ipsi, ut dictum est, scriptores sunt vel erunt.

Statuantes similiter quod dicti scriptores de prediclis omnibus a se scriptis tèneantur facere et faeiant absque mora copiam mercaloribus dietis et aliis universis quorum intererit ex juxta causa predicta scripta sibi exhiberi vel edi, vel aliqua eorum que omnia prope dicta vel eorum exemplum légitime inde factum dentur vel exhibeantur et edanlur a dietis scriptoribus bona fide.

Addentes lus similiter quod dicti scriptores nullatenus tradant vel reddant alicui dicta cartularia quin semper ea vel consimilia pênes se habeant et retineant que possent ostendere curie Massilie, si necesse eritvel peteretur ab eis ; quod si non fecerint, puniantur inde in rébus et personis arbitrio rectoris vel consulum JNIassilie aut dicte curie ; et jurent in curia Massilie omnes scriptores predicta fideliter adinq:)lere et ultimas volontates decedentium in navibus ad quas scribendas vocati fuerint tideliter scribere et nihil addere vel minuere nisi de voluntate testatoris, et credatur scriptis cartulariorum navis, preterquam in ultimis volunta- tibus in quibus, cum cartularlo navis, duo testes nichilomi- nus exigentur, qui jurati deponant sic esse ut in navis car- tulario continetur.

Item ordinamus et statuimus quod scriptores navium que

192 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1253-1255]

peregrinos portabunt teneantur speciali sacratnento et sub pena L sol. scribere in cliiobus cartulaviis omnia nomina peiegrlnorum et cognoniina si qua habent, qiianto clarius et discretius potei'unt et sine abreviaturis, et caveant quod tôt sint linee in uno cartulario quot in alio et non plures ; et in eisdem cartulariis scribatur ad quorum viandam erunt peregrini predicti et numerus eqiioruni similiter, si cum peregrinis equos navis portaverit; et cum compleverint numerum unum ex illis cartulariis dimittant in curie pote- state.

Item singulis peregrinis separatim cartam suam tradant, in qua contineatur platea ^ cum nomine et cognomine peregrini née quicquam pro carta ilia recipiat, prout in statuto veteri continetur nec aliquem praeter se in dictis cartulariis ali- quid scribere patiatur ; et quod in omnibus fidem geret inte- gram peregrinis ; et, si quid in fraudem eorum per alios fieri viderit vel perpenderet, vicario vel judici palacii quam cito poterit indicabit.

Item ordinamus et statuinius quod scriptores navium et marinarii ad suam viandam nullum habeant peregrinum ultra sex et, si quis contra fecerit, in C solidis pro peregri- nis singulis puniatur.

Addimus similiter huic capitulo quod dominus sive domini navis teneantur per sacramentum habere et tenere cjuendam bonum et ydoneum scriptorem ad portam navis tempore quo onerabitur dicta navis, qui scriptor juret et teneatur sacra mento fideliter scribere in suo cartulario omnia avéra que in dicta nave mittentur vel honeiabuntur et nomina et cognoniina illorum quorum erunt dicta avéra, ut supra pro- xime dictum est, et denunliare scriptori tabule dicte navis ipsa die qua dicta avéra fuerint honerata, que dies in qua honerabuntur dicta avéra scribatur ab ipsis scriptoribus in cartulariis suis, et, postquam dicta avéra recipientur taliter scripta in dictis cartulariis, ut supra dictum est, si postmo- dum dicta avéra amissa vel subrepta fuerint in dicta nave,

1. La place assig-née à chaque pèlerin.

[1253-125Ô] DR LINDUSTRFË ET DU COMMERCE. 193

clominus seii doniini dicti navis seu ille vel illi qui habebunt ciiram dicte uavis restituere per odiciuin coiiipellantiir pre- dicta avéra vel eoruni extiniatlonem sine mora illi vel illis quorum (ueiint llla predicta avéra, in eo loco ubi predicta navis portuni fecerit causa discargaudi.

Preterea cum sciamus olim fuisse statulum id quod nobis videtur utile et hic repetimus renovando, videlicet ut domini seu ductores lignoruni cohopertoruni Massilie in omnibus viagiis in quibus ibunt cum lignis suis vel alienis cohopertis quorum regimen ad ipsos pertineat, habeant scriptorem in quolibet ligno bonum et legalem qui (idellter scribat in cartulario suo omnes res et merces que honera- buntur in ipsis lignis seu avéra et signa ipsorum averorum et nomina et cognomina ipsorum mercatorum quorum erunt res seu avéra que in dictis lignis honerabuntur ; et predicti scriptores jurent omnia fuleliter scribere et facere bona fide.

Livre IV, chap. xxx (Pardessus, p. 282). DK .(ACTU MERCIU.M IN MARI.

Si, supervenienle aliquo periculo maris vel ventorum vel timoré cursariorum aut aliis justis modis, contingeret jactus mercium que in nave vel ligno aliquo erunt misse fieri, si jactus ille communi concordia mercatorum factus luerit, vel majoris vel sanioris partis eorum qui in ea nave vel ligno tune essent, sive justo vel legitimo modo, causa justi periculi imminentis evitandi et navis illius vel ligni merciumque in ea honeratarum servandarum vel conser- vandi, tune dampnum illius jactus et pejoratio mercium propter jactum illum facta super totum avère quod in nave dicta vel ligno tempore illius jactus remanserit, nave etiam vel ligno ita salvatis ibi computatis, per solidum et libram adequentur, vel contiibutio inde fiât, in qua contributione avère dictum quod jactum est et merces inde pejorate com- putentur secundum quod similes merces illis valebunt in illa terra in qua navis dicta vel illud lignum eas res salvatas discaricabit portum faciendo.

Fagmiez. Documents relatifs a l'histoire de l'industrie et du comMerce.

194 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1255-1256]

182. Vers 1255 (?)

Sc/-{>ice de police fait par les corporations.

Livre rouge de l'échevinage de Reims. Varin, Archives administratives de la ville de Reims, I, partie, 769.

Ce sont 11 mestiers de Reins liqiiel doyent warder les portes, ainsi comme il s'ensuit, as couronnemens des rois, quant il est mestiers.

Li cordonniers, bazeniers et vachiers à la porte a Veelle.

Item li sargiés et li telliers a la porte Nueve.

Item li barbiers, li ferrons et li fevres a la porte Valoise.

Item li cherpentiers a la porte Renier Buyron.

Item li boulengiers et li wasteliers a la porte de Porte- Mars.

Item li bouchiers et li pissonniers [a] la porte diacre.

Item li frepiers [a] la porte S. Pierre.

Item li couvreux pour le feu qu'il y voisent au besoing.

Item li megissiers wardent leur rue.

183. 1256, août.

Police et juridiction de la boulangerie à Rouen.

Layettes du trésor des chartes, p. p. le marquis de Laborde, n" 4283.

Ludovicus, Dei gratia Francorum rex. Noverint universi, tam présentes quam futuri, quod, cum contentio esset inter majorem et cives Rothomagenses, ex una parte, et Lauren- tium dictum Cambellanum, panetarium nostrum de Rotho- mago, ex altéra, super justitia, custodia, forefactura, pon- deribus panis, et emendis bolengariorum et aliorum venden- tium panem in civitate Rothomagensi et infra banleucam civitatis ejusdem et aliis ad predicta pertinentibus, que omnia dictus Laurentius dicebat se debere habere in dicta civitate et banleuca ejusdem, quod predicti major et cives eidem denegabant, tandem idem Laurentius, in nostra pre- sentia constitutus, quicquid in premissis omnibus habebat

[1257] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 195

vel habere poterat quoquo modo, prefatis inajori et civi- biis, ac eonim successoribus imperpetuum oninino quittavit et dimisit, sine aliqua reclamatione siii vel heredutn suoriim, pro viginti libns Turonensium annui redditus, a predictis majore et civibus sibi solveiidis duobiis terminis, videlicet ad festum beati Michaelis decem libras, et ad Pascha alias decem libras, qiiousqiie hujusmodi viginti libras annui redditus in certo loco infra balliviam nostram Rothomagcn- sem eidem Ijaurcntio et heredibus suis assignavcrint com- petenter, ad usus et consuetudines loci in quo fiet assignatio memorata, quam assigualionem tcneutur lacère infra très annos. Su[)radicta autem cisdem quittavit et dimisit idem Laurentius, salvis sibi et heredibus suis omnibus aliis juri- bus, tenemcntis, rcdditibus, libertatibus et servitiis, ad panetariam dicti Laurentii pertinentibus, secundum quod in cartis Henrici et Ricardi, quondam regum Anglie, contine- tur. Hujusmodi vero redditum tenebunta nobis et heredibus nostris idem [>aurentius et sui heredes, sicut etaliajura et libertates panctarie supradietc. Nos autem, ad petitionem partium, premissa omnia, prout superius continentur, volu- mus, concedimus, et auctoritate regia confirmamus, salvo jure in omnibus alieno. Quod ut ratum et stabile permaneat in luturum, présentes litteras sigilli nostri lecimus impres- sione muniri. Actum apud Pontem Arche, anno Domini M" CC° quinquagesimo sexto, mense augusto.

184. 1257, 18 septembre.

Transaction an sujet de V office ou fief de panelier de l'abbaye de Saint-Remi de Reims.

Variu, Archives lé^'islatises de Reims, 2^ partie, tome I, 193. CARTA QLID PANRTARIUS NOSTEK DEBEAT HABEBE.

Universis... magister Poncius de Parnaco, officialis curie domini Ottoboni cardinalis, Remensis archidiaconi ', salu-

1. Impr. archidiaconus. C'était le cardinal Ottoboni qui était archidiacre de Reims.

196 DOUUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1257]

tem in Domino. Noverit univeisitas vestra, quod, cum dis- cordia essetinter Herveruni [sic)de Saceyo, quondam paniste- rium Sancti Remigii Remensis ex una parte, et viros religio- sos abbatem et conventum Sancti Reniigii Remensis ex altéra, super eo quod officium sive mesterium panisterie, quodbabere sedebere dicebat dictus Herverus(s/c) in monas- terio Sancti Remigii Remensis, saisitiim eratperipsos abba- tem et conventum, tam pro eo quod ex parte dictorum abba- tis et conventus dicebatur dictum Herverum minus suffîcien- ter servire in dicto oUicio, sive mesterio, et in servitio dicti mesterii in tantum cessasse, quod dictum mesterium sive officium ad dictos abbatem et conventum erat rationabiliter, secundum usum et consuetudines dicti monasterii, devolu- tum, quani aliis multis de causis, tandem idem Herveus [sic) cum dictis abbate et conventu transigendo sic convenit, quod iidem abbas et conventus eidem Herveo, quamdiu vixerit, singulis diebus, per se vel per eorum mandatum, reddere tenebuntur quatuor panes, videlicet duos conven- tuales, et duos hospitales, sive de hospitio, albos, et singu- lis annis duo dolia vini, videlicet quodlibet dolium septem modiorum ad modium remensem de décima de Saceyo, apud Saceium, et sexaginta solidos annuatim, pro vesti- bus suis. Item, viginti solidos parisienses pro uno bacone, unum sextarium pisorum, unum sextarium fabarum et qua- tuor bigatas lignorum, quamlibet ad duos equos, singu- lis annis, ut dictum est, infVa festum beati Remigii in capite octobris, ad hospitium dicti Herveri(.s;V) Remis deliberandos ; ita etiam, quod, si dictum Herveum contingat decedere prius- quam ^Elidim uxorem suam, dicta ^Elidis nichilominus, quamdiu vixerit, pro premissis a dictis abbate et con- ventu, vel eorum mandato, percipiet et habebit singulis diebus duos panes albos de hospitio, unum dolium vini pre- dicti singulis annis. Item, triginta solidos pro veste, decem solidos pro bacone, unam minam pisorum et aliam faba- rum, et duas bigatas lignorum loco et termino supra- dicto. Post decessum vero dictorum Hervei et ejus uxoris, dicti abbas et conventus et eorum monasteiùum a presta-

[1258] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 197

tione premissorum quitti erunt pariter et immunes. Hiis autem metliantibiis, idem Merveiis et ejus uxor eisdem abbati et conventui [et] eorum monasterio in perpetuum quittavenint dictum officium sive mesteriiim ; et feodiim ejusdcni niesterii seu officii eisdem abbati et conventui et eorum monasterio reddiderunt, promittentes fide data dictus Ilerveus et ejus uxor se in dicto olficlo sive meste- rio, ratione feodi cujuscumque, dotis, vel alia quacumque ratione, nichil de cetero reclamaturos, quibus etiam mediantibus, idem Herveus et ejus uxor receperunt, et se récépissé recognoverunt a dictis abbate et convcntu quater- viginti libras parisiensium, ipsos abbatem et conventum et eorum monastenum super eisdem quaterviginti libris peni- tus quitantes. In quorum omnium, etc. Actum anno jNI" CC" L" VII", mense septcmbri, feria quarta post Exal- tationem sancte Crucis.

185. 1258.

Hanse parisienne.

Arch. nat., X''» 1. fol. 6 v". Beugnot, Les Oliiii, t. I. p. 50.

Inqucste redditc in phiiibus Parlamantis {sic), antequam précédentes terminarentur, postquam tamen dominus [rcx reditus fuit ex'] partibus transmarinis '.

Inquesta utrum cives Rothomagenses possint ducere de ponte Medontensi versus Parisius mercaturas suas, sicut sal, allccia et alia pcr aquam, etiam si non sint de societate mercatorum Parisiensium. Probatum est ([uod non.

1. Les mots entre [ ] ne sont plus lisibles sur le registre. Ils sont emprun- tés à l'édit. de Beugnot.

2. Ce titre est pincé en tète du fol. (j v°. La rubrique qui précède immédia- tement (en tôle du fol. 5) porte : « Inquesle terminate et deliberate Parisius, in Parlamenlo Penthecostis anno Domini M" CC" L™" VIII" » et la suivante, (fol. 7 en tète) « Inquesle terminate Parisius in Parlamenlo octabarum Nativitatis béate Marie anno Domini M" CG" octavo ».

198 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1258]

186. 1258.

Consuls de mer à Montpellier.

Germain, Hist. du commerce de Montpellier, I, pièces justificatives, 11° xxxiii. Cf. II, 69-70.

Cum super electione maris consulum facienda nulla esset Iraclita certa forma, sed ex usu rétro temporibus inmodum non convenientem neque congruumi processisset, nos consules Montispessulani, videlicet R. de Sauzeto, Jo. de Bordellis, Stephanus Rog, R. de Cassillaco, P. de Lunello, R. de Claperiis, R. Cavallerii, Jo. de Juvinacho, Bertran- dus de Varanegnes, R. Michael, P. vV^r^z/es et Bernardus Bartholomeus, ad requisitionem et instantiam plurium pro- borum virorum de Montepessulano , super ipsa electione consulum maris inposterum facienda, qui debent esse IlII"'', congruens rcmedium inponere affectantes, habito diligenti consilio et tractatu, taliter duximus providendum, videlicet quod deinceps, annis singulis, vesperis anni novi, viginti viri per consules majores Montispessulani, prestito ab ipsis consulibus juramento corporali quod illos bonos et utiles ad ofTicium consulatus maris eligant, prout conscientia ipsis dictaverit, eligantur, qui viginti per dictos consules electi in partes IllI"'' dividantur, in quarum qualibet V ponantur, et fiant V carte, in una quarum tantnm sit aliqua scriptura seu fioura, et sinp-ule carte mandentur intra rutlonum -■ de cera, ejusdem ponderis et ejusdem coloris, et per hominem ignarum vel pueruni aliquem dabitur cuilibet dictorum V unus rutlonus, et ille qui tali casu vel sorte habebit illum rutlonuni, in quo erit cartela scripta seu figurata, intellige- tur esse consul maris et consul erit maris illius anni, et sic fiet de aliis, quorum aministratio incipiet in kalendis januarii et nuUus illorum qui consules maris fuerint, debent eliai vel assumi in eodem ofïicio intra très annos proximos a tempore finiti sui officii computandos.

1. Le texte porte : non coiirenientein sed neifue congnnm. Sed n'est ici qu'une répétition inutile.

2. Pour rotulum.

[1259J DE LINDUSTRIE ET DU COMMERCE. 199

187. 1259, décembre.

Ouvriers /loitrris par le client.

Lépiaois et .Merlet. Cartulaire de Notre-Dame de Chartres, II, p. 172, iiocccxxxii.

Ordixatio quod episcopl's Cabnotkxsis texetur in cibo et potu operarus in argexto et auro circa majls altare et

SACRAM CAPSAM LABORANTlBfS.

Matheus, perniissione divina, episcopus Carnotensis nec- non R[adulphus], decanus et universitas capitiili Carnotensis, iiniversis présentes lilteras inspcetiiiis, saluloiii in Domino. Nolnm (acinnis nniversis qnod, cuni inter nos Matlieuni, epi- scopuni Carnolonsem, ex una parte, et viros venerabiles deca- num et capituliim Carnotense, ex altéra, essetcontentio super eo vidclicct quod nos decanus et capitulum Carnotense assere- banius quod reverendus pater Matheus episcopus et quilibet episcopus qui pro tempore esset et fuerit episcopus Carnoten- sis, de usu et consuetudine approbata ecclesie Carnotensis, solvere teneretur expensas omnibus operariis in auro et argento, qui pro tempore operantur seu operati fuerint et operabuntur in futurum in capsa seu circa capsam béate Marie, et in tabula seu circa tabulam que est ante majus altare ecclesie Carnotensis, et in retrotabula sive circa retrotabulam, seu tabellos majoris altaris, et circa ea que pertinent ad majus altare ecclesie Carnotensis, nobis Matheo, episcopo Carnotensi, in contrarium asserentibus, necnon et super arreragiis seu expensis lactis circa pre- dicta, ralione preterili temporis, contentio verteretur, tan- dem nos episcopus et decanus et capitulum memorati in viros venerabiles Johannem, archidiaconum Carnotensem, et Arnulphum de Berjouvilla, canonicnm Carnotensem, compromisimus de omnibus et singulis supradictis, promit- tentes bona fide quod (piic([ui(l prediclus archidiaconus et Arnulphus super premissis pronuncial)uut et ordinabunt, nos Matheus, episcopus (Carnotensis et nos decanus et capi-

200 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XIII« s.]

tulum Carnotense inviolabiliter observabimus et faciemus observari, super arreragiis vero comniisimus prenominatis Johanni archidiacono et Arnulpho, ut ipsi, ratione preteriti temporis, pronunciarent et ordinarent pro sua voluntate. Nos auteuî Jobannes, archidiaconus, et Arnulphus, canoni- cus Carnotensis, super piemissis omnibus, inquisita dili- genter a fide dignis veritate, promittimus et ordinamus quod reverendus pater Matbeus, Dei gratia episcopus Car- notensis, et quilibet episcopus, qui pro tenipore luerit epi- scopus Carnotensis, solvat de cetero et solvere teneatur omnes expensas, in cibo et potu, omnibus operariis in auro et argento, qui pro tempore operantur et operati fuerint et eciam operabuntur in futurum in capsa, sive in sacro scrinio béate Marie Carnotensis, et in tabula que est et erit ante majus altare ecclesie Carnotensis, et in retrotabula seu tabellis qui sunt et erunt super majus altare ecclesie Carno- tensis ad dorsum ejusdem altaris. Super arreragiis atitem ordinamus, ex causa probabili, quod reverendus pater Matbeus, Carnotensis episcopus memoratus super premis- sis, ratione preteriti temporis, nichil solvere teneatur. In cujus rei testimonium et firmitatem, nos, Matbeus, Carno- tensis episcopus, et nos R[adulplius], decanus et capitu- lum Carnotense, necnon et nos, Jobannes, arebidiaconus Carnotensis, et Arnulpbus, canonicus Carnotensis, presens factum et scriptum sigillavimus sigillis nostris. Actum anno Domini millesimo CC°L""' nono, mense decembri.

188. Milieu du XIIP siècle.

Foulage du drap.

Arch. municipales de Douai. Reg. AA 90, fol. 6

BANS DEL ESWART DES FOULONS.

Li eschevin ont atiré par l'asentement des drapiers et des maistres pareurs de ceste vile et par l'asentement des vallés que il n'ait que I seul maistre en une maison et k'il ne soit

[XIII* s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 201

nus maistre parères si hardis qui ait que I seul aprentic en une maison et s'en covient cascun maistre avoir I tant seule- ment et se li convient tenir I an au mains et H aprentis ne se pu«t rachater pruec k'il voelle demeurer au mestier et kiconques chou trespasseroit il kieroit el forfait de C s.

2. Etke nus maistres ne soit si hardis qu'il face oevre de fouler preuc qu'il ait IIII vaisiaus ouvrans en se maison sor le forfait de XX s., et, se li eswardeur voloient avoir se fiance, ne del maistre ne des valés, qui ne soit nus qui encontre soit sor le forfait de XX s.

3. Et ke nus maistres ne soit si hardis qu'il estofe drap a nul vallet sor le forfait de C s.

4. Et ke nus vallcs ne soit si hardis qui voist entour as maistres, s'il n'i va par le congié des eswardeurs, sor le forfait de C s. et bannis de le vile.

5. Et li maistres si doit le drap, ançois qu'il voist as lices, bertauder* et envicrser-' et de teus forces ([ui soient conve- gnables par le dit des eswardeurs et li maistres ki nel feroit ensi seroit a XX s.

6. Et ke nus maistres des parcurs ne prenge bure a drap parer se a pois non et bure boin et loial et li vallés n'en prenge point a sen maistre se a pois non, et si prenge on I quarteron demie livre mains por le drap; et si ait cascuns maistres pois de keuvre sor le forfait de XX s.

7. Et ke drapiers ne drapiere n'envoit drap au maistre s'il n'envoie le bure avoec sor le forfait de XX s.

8. Et puis que li maistres ara données livrisons a alcun vallet, que nus altres maistres ne le mete en oevre en toute la semaine sor le forfait de XX s. et li vallés ki ailleurs ouverroit seroit a XX s.

9. Et si ne preste li maistres as vallés nul denier sor lor mains ■'^ sor le forfait de XX s.

10. Et si ne soit nus parères si hardis ne vallés k'il esproe

1. Tondre. On trouve aussi souvent brctauder.

2. Tondre l'envers de l'étoffe.

3. Sur leur travail, ne fasse des avances aux ouvriers.

202 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XIIP s.]

diap puis qu'il est venus de le lice ne sor le lisière ne ailleurs sor le forfait de XX s.

il. Et ki ne soit nus maistres parères si hardis ki n'ait II paire de forces au mains convegnables par le dit des eswar- deurs, et k'il les aient quises devens le quinsainne que li eswardeur l'en semonront sor XX s.

12. Et ki ne soit nus maistres parères si hardis ki detiengne drap por parer qui soit es broes s'on li aporte, se on n'en a tesmoingnage qu'il viengne de boin liu, sor le forfait de C s.

13. Et ke nus nescondie a ouvrer avoec altrui preuc que il parole a lui sor XX s.

14. Et ke nus maistres ne liut vallés a jor sor C s. ne nus vallés ne soit si hardis ki se liue a jor sor XX s. ains ait sen droit de l'oevre.

15. Et se li esAvardeur trouvoient vallet qui ne fust con- vegnables et le doivent oster; et se li maistres le retenoit encontre le volenté des eswardeurs, il seroit à XX s.

16. Et si doit on mètre au chain drap V denrées de gru- mel etaukain de fleur de vece III denrées, a le kaainne tire- tainne IIII denrées, a le vielece tiretainne II denrées; et ki plus de grumiel demanderoit ne meteroit il seroit à XX s. ; et, puis que on ara mis le bure, que on n'i puist nient mètre avoec ne apriés grumiel sor le forfait de XX s.

17. Et si doivent li vallet venir a loevre en le maison de leur maistre le matinnée ançois que li bancloke soit parson- née et si doivent tantost entrer en l'oevre et li vallet ki n'i venroient dedens celi eure kieroit ou forfait de XII d., et si ne poroit faire oevre en tout le jour.

18. Et quant li vallés est venus a l'oevre, que il prenge tel drap que li maistres li voira donner et sans refuser, et oevre tantost; et li maistres li doit livrer et partir loialment, et li vallet s'en doivent tenir a tels dras que li maistres lor donroit ; et li vallés ki le refuseroit seroit h XX s.

19. Et si doivent li vallet prendre tant de tiere que li maistre

[XIII* s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 203

lor donront et li maistre lor doivent ausi donner tant de terre que li vallet demanderont.

20. Et si doivent li maistre livrer as vallés toute l'estofe qu'il convient as dras bien faire, si comme cardon asés, terre asés, caude eue assés, et toutes les autres estofes qu'il i covient ; et li maistres ki asés n'en liverroit kieroit ou for- fait de C s.

21. Etke li vallet lèvent bien les dras dusques a le volenté de leur maistre et si nespussent nient leur terre ne acla- lissent ne prenoent escurement, se n'est por leur maistie. sor le forfait de XII d.

22. Et que li vallet forbatent bien les dras III fiés de mal- vais cardon et a cangiet de cascunne part H fiés, et hors et ens

2.*^. Et quant li dras ert forbatus, que li vallet le rcpecent bien a broke sor le forfait de douze den. douissiens.

24. Et que on foule bien dusques au dit des maistres.

25. Et que on lainne bien tous les draps mouilliés et came- lins et tous autres dras aussi bien el moilon ' que as lissieres jusques au dit des maistres et des es"\vardeurs sor le forfait de XII d. douissiens.

26. Et ke nus vallés ne mete nuef cardon sor drap ne sor tiretainne ne sor couverture, se n'est par le congiet del maistre, sor le forfait de XII d. douissiens.

27. Et s'il avenoit a alcun drap moulliet u il euist a amen- der, fust porlaner fust por fouler fust por enwiseure fustpor grivaus fust por autres mesfais, li maistres foulons le doit amender enviers le drapier u... le drapiere par le dit dou drapier et dou maistre paieur, et, se cil ne se pooient con- corder, li eskevin i doivent mètre le tierc por le concor- der

28. Et si ne puet on parer le drap ki valt \ I mars u [)lus en mains de III jors sor le forlait de C s.

29. Et por ces oevres bien faire, doivent avoir li vallet por leur déserte dou drap qui vaura plus de VIII mars VI s.

t. Milieu,

204 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII]' s.]

d'artisiens et li maistres parères en doit avoir por s'estote et por se desierte XXVI d. art.

30. Etdou drap de VIII mars et de mains doivent avoir li vallet V s. d'artisiens et li maistre pareur XXII d. art.

31. Et dou drap desous VI mars qu'on puist parer en II jors par le sairement del maistre, li vallet en doivent avoir L d. art. et li maistre pareur XVIII d. art

32. Et ke nus vallés ne maistres ne soit si hardis qui plus ne mains en doinst et en ses deniers ', sans nule denrée prendre et ki chou trespasseroit il kieroit ou forfait de X livres et si seroit bannis de le vile.

33. Et que li drapiers u li drapiere paient as maistres dedens les XV jours que li dras ert ses sous le forfait de X livres.

34. Et li maistre doivent paier leur vallés leur déserte le semmedi qu'il aront conté dedens l'autre semmedi prochain sor le forfait de C s.

35. Et si doivent li eswardeur tous les jours c'on fera oevre aler entour III au mains, uns drapiers et doi maistre, si doivent avoir pour leur painne et pour leur travail a cascunne couple I d. cascunne semainne; et li maistres doit retenir cest denier de ses vallés sor se fiance et se doivent avoir la tierce part de tous les forfais ki kieront en leur eswart, li baillius le tierce part et li vile le tierce part

36. Et li maistres puet retenir le déserte sou vallet pour son forfait.

189. Milieu du XIIP siècle.

Hèg/ements de fabrication.

Arch. municipales de Douai, Reg. AA 90, fol. 60 v".

BANS SOR ORFEVRES.

On fait le ban k'il ne soit nus si hardis ki face oevre ki

1. En deniers secs, en deniers comptants.

iXllI» s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 205

soit d'orfaverie en toute ceste vile, que il oevre d'or ki pires soit que a IX d. esterlins.

2. Kt que nus ne soit si hardis ki face oevre d'argent qui pires soit que d'esterlins. Et ki onques trespasseroit cest ban, poroec que ce fust maistres, il seroit a X livres et si

perderoit l'oevre et se H convenroit déporter del

ouvrage 1 an; et s'il avenoit cose que li vallés qui soit el pain le maistre ne ses fils ne hom ki soit par louier au niaistre, s'il avenoit que nus d'eus caoit ou forfait de ceste

oevre, li maistres a qui il ert doit caïr en tel forfait ,

peroec que li eswardcur quidassent que li maistres le seust, et, s'il avenoit k'il eust vallet en le forge qui soit au tierc denier ne k'il ait sen lui liuet en le forge, s'il ne fait tele oevre com il est ci devant devisé, il carroit ou forfait de X livres et si perderoit l'oevre, et se li con- venroit déporter del ouvrage 1 an de dens ceste vile; et

que nus merchiers ne autres ne venge tele oevre puis que li eswardcur li aroient delTendut

3. Et que nus ne soit si hardis ki soude d'estaini en noeve oevre ne en viese, se ce n'est par le congiet des eswardeurs sor le forfait de XX s.

4. Et que nus orlevres ne face hanap de keuvre ne piet de keuvre ne autre ouvrage de keuvre ki soit dorés ne argentés, se ce n'est ouvrages d'église, se ce n'est par le conseil des esAvardeurs.

5. Et que nus ne face aniel d'or ne afiked'or noef la ii il mete piere fause ne de voirre sor ce nieisme forfait ne ki face aniel ne afike de keuvre ne de laiton la u il mete piere naturel sor ce meisme forfait.

190. Milieu du XIIP siècle.

Liste des vingt-deux çil/es drapières de la hanse de Londres. Arch. municipales de Douai, Reg. AA 90, fol. 29. CE SUNT LI NON DES XVII VILES, s'en I A XXII.

Arras, Amiens, Abevile, Monsteroels, Rains, Sains

206 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XIII» s.]

Quentins, Sains Omers, Cambrais, Tornais, Aubeiitons, Valenciennes, Gans, Bruges, Yppre, Dickemue, Lille, Douais, Chaelons, Biauvais, Huis, Balloes^, Pieronne.

191. Milieu du XIIF siècle.

Ramage du drap à Douai.

Arch. muoicipales de Douai, Reg. AA 90, fol. 11 V.

BANS DES TEXDEURS EN LICE.

On fait le ban que nus tenderes, niaistres ne vallés, ne soit si hardis que il tenge drap, couverture ne tiretaine en tout le pooir de ceste vile, se il n'a ançois fianciet as eske- vins u as eswardeurs de le draperie u as eswardeurs des marchans que il tenderont et feront bien et loialment les pevres de le vile.

2 que il ne soit nus si hardis, honi ne feme, que il

tenge drap, couverture ne tiretainne en lice, se li lice n'est boinne et loials et ensegnie del enseigne de le vile de lonc et de let, sor le forfait de X livres et sor bannissement de le vile.

3. Et ke toutes les lices soient bien estofées de roiles, de claus, de cordes et de polies, et, se troi clau i faloient ensanle en alcun liu en ordene l'un apries l'autre, li maistres de le cort kieroit ou forfait de II s. por cascunne si faite defaute c' on trouvera es lices, et, se li drap empiroient par le defaute de claus u de roiles u de cordes u de polies u par le tendeur u par malvaise warde, que li maistres de le cort renge le damage u au drapier u a le drapiere u au niarcant cui li dras u li couverture u li tiretaine seroit, par le dit des eswar- deurs ; et, se li maistres de le cort n'estoit soufTisans de rendre celui damage, que li sires de le cort le doit rendre par le dit des eswardeurs.

4. Et ke on tenge tous lesdras des marchans, des drapiers et des drapiercs XXXVIII aines en lices al mains et II aines et demi quartier de let au mains sor le forfait de C s.

1. Bailleul.

fXIII» s.] DK L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 207

5. Et que on raplaine bien caseun drap en lice Iboin trait a estai au mains sans trainer le eartlon, sor le forfait de V s.

6. Et de ces V s. de forfiiit puent li eswardeur prendre wage en le maison des maistres por lor vallés qui l'aroient mcsfait; et li maistre le puent et doivent recovrer sor leur vallés qui l'aroient deservi.

7. Et ke nus ne puist oster drap de lice dechi adont que li dras ert bien ses et bien raplainés au point c'on l'ostera de le lice sor le forfait de XX s. de cascun drap.

8. Et que nus ne soit si hardis qnc il oste le polie de chi adont que li dras ert bien ses, sor le forfait de XX s., se li lice la u li dras seroit tendus n'estoit ombragé par le dit des eswardeurs.

9. Et se il le tendoit en une altre lice, que il le tendist en une wuide lice, et que il le tenge se muisson de lonc et de let sor le forfait de X s.; et ke on ne puist amender drap devant allre drap sor le forlait de XX s.

10. Et se nus dras est arrestcs que il ne puist mie si tost venir a muisson en lice, litenderes doit mander les eswardeurs et le doit tendre devant als, et chou que li eswardeur diroient que il ieuist dcscrvit au tendre, li tenderes le doit prendre et nient plus sor le forfait de C s.

11. Et se cis dras ne pooit venir a muisson en lice par le dit des eswardeurs, li eswardeur le doivent colper en trois pièces, et si seroit cils u celé cui cis dras seroit en h)r(ait de XX s.; et si ne puent ne doivent ces 111 pièces eslre

recousues ensanle ne vendues cnsanle sor le forfait

de C s.

12. Et s'il avenoit cose que on perdist drap u couverture u tiretainne puis ke li maistres de le cort u alcuns des vallés de le cort l'aroient pris en le maison dou pareur u a le tin- ture u ailleurs, se on le perdoit u alcuns damages en avenoit, que li sires de le cort le renge au drapier u a le drapiere u au marchant cui li dras u li couverture u li tiretainne seroit par le dit des esw^ardeurs de le draperie u des eswar- deurs des marchans sans amenuisier le fuer dou drap u de le couverture u de le tiretainne et li eswardeur doivent

208 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII^ s.]

rapoiter les vérités as esclievins del damage ke il aroient en quis.

13. Et se puent et doivent doi eswardeur de le draperie et doi eswardeiir des marchans au mains semonre au signeur de le cort, puis que eschevin l'aroient jugiet, que il renge le damage a celui u a celi qui cils dras u li couverture u li tiretainne seroit, dedens les XV jours, et se li sires ne le rendoit dedens ces XV jors, il kieroit el forfait de X livres, et se li convenroit rendre le damage.

14. Et se li eswardeur avoientmestier d'aucun des maistres des cors pour aus aidier et consellier de leur eswart, il les puent prendre et mener avoec als par les cors des lices de le vile, et li maistres qui aler n'i volroit kieroit ou forfait de C s.

15. Et c'est asavoir que li drapier et les drapieres et li marchant doivent les tendeurs paier en deniers ses dedens le semmedi après chou que leur drap ert biep ses et bien aparelliés u li couverture u litiretaine, et, s'il ensi n'estoient paiet, il puent retenir le premier drap u le première tire- tainne ke cils u celé ki leur deveroient leur envoieroient desi adont qu'il seroient paiet, et li maistre doivent paier les vallés cascun semmedi, et, s'il en^i ne les paioient, il kieroient ou forfait de V s.

16. Et se puet avoir cascuns maistres en se cort I aprentic sans plus, et, se débat avoit entre les maistres et les vallés, il en doivent ouvrer par le consel des eswardeurs.

192. Milieu du XlIP siècle.

Teinturerie.

Arch. municipales de Douai, Reg. AA 90, fol. 23 \°, 24 V.

ENCORE SOR TAINTURIERS.

Et que tout li tinterier tingnent bien les dras, de quele

[1261J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 2o9

couleur que ce soit, et de boinnes estofes, si conie de boin bresil et de boii.> ;dun et de boinne warance et de boin wesde et de boinne cendre et de boinne rasinne, et que il boulent bien les dras, et que on mete ^ a cascun drap au premier boulon XII livres de boin alun, et a l'autre boullon apries IX livres de boin alun al mains, et a cascun drap mouret' sans Avarance mete on X livres de boin bresil au mains, et a IlII vermaus dras u a IIII vicies mecte on I fais et une quarte au mains de boinne warance et loial et bien escbionnée, et en XXIIII dras mourés mete on une mesure de warance au mains boinne et loial et bien escbionnée, et as pièces a l avenant ; et si mete on au vert drap apries sec III ponciaus de boinne ^vaude au mains, et au vert cler II ponciaus et demi au mains et de boinne •svaude.

EXCOKE DES TEINTUUIEKS

On (ait le ban que nus tinteniers [sic) ne soit si hardis que il tingne dras ne couvertures, se il ne sunt tissut et paret en ceste vile, sor le forfait de L livres et sor bannis- sement I an de la vile; et cils u celé cui li dras u les cou- vertures seroient les perderoi<Mit ; et se borgois u borgoisses faisoient tindre tels dras ne teles couvertures par escampe"', i\ kieroient el forfait del tinteries et li tiiileriers en seroit quites, s'il avoit tesmoingnage que eskevin creissent ([ue cils u celé li euist dit que li dras u li couverture fuissent tissut et paret en ceste vile.

193. 1261, (n. s.) février.

Monopole du commerce des bougies.

Archives nationales, Reg. Olim, I, fol. 108 v». Beugnot, Les Olim, in- 4°, 1839, t. I, p. 490. Cf. Boutaric, Actes du pari, n" 516.

Judicia et consilia expeilita Parisius in Parlamento octa- barum Candelose aniio Domini CC° sexagesimo^.

1. Nous avons substitué partout mete à ntece qui est dans le texte.

2. De couleur brune.

3. En dissimulant cette contravention.

4. Reg. Olim, fol. 107 v.

Faoniez. Uoriiments relatifs a t'histnire Je lindiistrie et du commerce. 14

210 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261]

Decamis et capituluni Sancti Aniani Aurelianensis adjor- nati in ista ciiria contra Guillelnium, cerariiim, burgcnsem Aurelianensem, super eo quod vendebatur candela cerea in ipsa ecclesia Beati Aniani, dixerunt quod nolebant super hoc ^ [in] curia respondere, cuni hoc tangat libertatem et exemptioneni ecclesie sue, quani ipsi tenent a Papa. Idem Guillelmus dicebat quod tenebantur hic respondere, cuni nullus possit vendere Aurel[ianis] candclam ceream nisi de assensu ipsius, quod ipse tenet in feodum a capi- cerio Aurelianensi, ut dicebat, et capicerius tenet hoc ab episcopo Aurelianensi, et episcopus iioc tenet a rege cuni alio regali suo. Et hoc confitebantur ipsi capicerius et epis- copus. Determinatum fuit quod ipsi decanus et capitulum Sancti Aniani non tenentur super hoc in ista curia respon- dere.

194. 1261, août.

Commerce du vin à la Rèole.

Nouvelles coutumes et privilèges de la Réole. Arch. hist. de la Gironde. II, cxcvii, p. 265.

45

CUM BIN NOED NO SE DEU MESCLA AN LO BILH.

En après, en Tan de Nostre Senhor mil CCLXI'', mensis augusti, establit fo en aquet médis temps per lo senhor et per los juratz et per los prodomes de la Renia que nulhs taberneys nv autes gens no sien tant arditz que mesclin bin bilh an noet, ny no y metin nulha malbada sabor ny las ulhin d'ayga ny metin nulha malbada sabor per bene.

46.

Cum niilh no dea far niostra de bin, si no d'aquet que heu.

E an establit que nulh home ny fempna no fassa cridar bin sino aquet que ben a taberna, ny no lassa mostra de

1. Beugnol corrige : super [Aof iti\ liac curia.

2. Peut-être faudrait-il ici lire MCCL, XI mensis..., au lieu de MCCLXI, mensis... L'article 48, daté de MGCLVIII, commeuce par ces mots : En après.

[1261] DE L'INDUSTRIE DU COMMERCE. 211

milli bin si no d'aqiiet que ben en taberna, ny de milhor, ny de sordege ; et meis que a bin atabernat no lassin nulhs afaitamentz; et meis que bin atabernat que sara estanquat, no sia prevat a niaior pretz que del premey cop que (o ata- bernat ; et meis que, depusques que agen atal;)ernat i tonet de bin o pipa de bin, que no pus(|uen bene d'aute tant entro que lo premey sia acabat de l)ene.

47.

Que nulh home no fassa cridar hin si un per tal curn es.

E meis an establit que degun home ny fempna no fassa cridar lo bin nv lansar, si no que per tal cum sara. So es assaver : per bin tersen, per tersen o rey bin, per rey bin o bin bilh, o tornat, o passât per la berenhn que tal cum sara lo fassa cridar et no autrement ; et qui contra aquest establiment, o encontre alcun d'a(juestes fara, sara punhit per lo senhor et jurât/ en la maneyra que s'ensec : (pie perdre lo bin et correre la bila, mostrant public([uement la falsetat que aure feit; et otra aquo, si era tabcrney que agos feit encontra lo dit establiment o en alcun d'aquetz, sare pribat de son ofïice de taberneria per tôt temps ab bolontat del senor et juratz; et tôt aute qui taberney no scre, que perdre lo bin et dare LX s. de gatge ; et otra aquo, que cor- rere la bila ; et si ncgun home o fempna n'era acusat, lo senhor et juratz s'en deven informar avant que prenga nulha bercronhia.

o

195. 12Gi, octobre.

Tisserands de toile.

Arch. municipales de Douai, Heg. AA 90, fol. 4 vo.

BANS DES TELIKRS DES vril IIOMEs'.

On fait le ban que il ne soit teliers si hardis que il face asanlée ne taskehan ne ki desfeuofe - l'oevre a faire en tout le

1. Les huit eswards du métier,

2. Dùlaisse.

•212 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE 11261]

pooir de ceste vile ne ki lait a ouvrer por froidure ne por altre cose, se ce n'est par le consel des eskevins, et ki le feroit il caroit ou forfet de L livres et si seroit banis II ans et II jors de le vile.

2. Et ke il ne soit nus teliers si hardis eu toute ceste vile qui tisse sor ostille qui ne soit ensegnié del ensegne de le vile dras de Douay de muisson^ sor le forfait de L livres et sor bannissement I an de le vile et sor perdre l'ostille.

3. Et ke nus n'amainne ne face amener en ceste ville ostille de dehors vile ne ne face ostille sor cest mesme forfait, se ce n'est par le consel des eskevins, mes, s'il est hom cul il faille costeres a s'ostille', qu'il les face par le consel des eskevins et, s'il le faisoit autrement, il caroit ou forfait de Cs.

4. Et ke nus ne liue ne tiengne a liuage ostille en tout le pooir de ceste vile, sor le forfait de C s. et sor perdre l'ostille.

5. Et ke nus ne ve'iffe ostille, se ce n'est a borgois u a borgoise de ceste vile, sor le forfait de C s. et sor perdre l'ostille.

G. Et si fait on le ban que ne soit nus si hardis qui con- mence a tistre le matinnée ne a noer ne a entraire ne a voire de chi adont que li cloke que li eskevin i ont asisse son- nera le matinnée sor le forfait de II s.

7. Et si ont ausi pooir li VllI home d'arester files et autres coses sor chiacun de leur mestier, s'il croient qu'il viengne de malvais liu u de malvais aquest et si le doivent raporter as eskevins; et se cil VIII home sevent home de leur mestier qui ne soit preudon et de boin renon, il le doivent noncier et dire en le haie as eskevins sour leur fiances et sor leur sairemens.

8. Et kenus ne voist entour pour asanler le kemun ne por

1. Qui ne soit garanti par la marque de la ville comme ayant la moison légale.

2. S'il manque à son métier les pièces appelées costeres.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIF: ET DU COMMERCE. 213

rouver ' deniers ne por prendre deniers ne a aprentis ne ailleurs, se ce n'est par le congié des eskevins sor le (orfet de L livres et sor estre bannis II ans de le vile.

9. Et, s'il avoit descort entre le maistre et sen aprentic et sen vallet et entre les vallés don mcstier, il s'en doivent del

tout déduire par les VIII homes et ki encontre de chou

il seroit a XL s.

10. Et si fait on le han (jue il ne soit nus leliers si hardis ne maistres vallés qui viengne en le place s'il a oevre, se ce n'est pour luier ouvriers, sor le forfait de C s.

11. Et si ont li VIII home a tous les forfais qui eskieront en leur eswart le tierc, li vile le tierc et li baillius le tierc et au forfait de le cloke ont li VIII home les II pars et li bail- lius le tierc. Ce fu fait l'an del Incarnation M CC et LXI el mois d'octembre et renouvelés l'an M CC et LXII el mois de marc.

196. Entre 1261 et 1270^.

Taleinelicrs de Paris.

Depping, Règlements sur les arts el métiers de Paris... p. 6 et suiv. Lespinasse cl Btinnardot, Le Livre des métiers, p. 3.

GIS T1THES PAROLE DES TALEMELIEHS QUI SONT DEDBN'S LA BANLIUE DE PARIS.

Haubans est uns propres nous dune coustume asise, par laquele il fu establi ancienement que quiconques seroit hau- baniers, qui seroit plus l'rans et paieroit mains de droitures et des coustumes de la marchandise do son mestier que cil qui ne seroit pas haubaniors. Ilaubanier furent ancienement establi a un mui de vin paier, et puis mist li bons rois Phe-

1. Demander.

2. Pour la justificalion de ces dates voy. G. Fagniez, Essai sur l'organiia- tioH (If l'iiitliislrie à Paris au.r XIII" et XIV" s. dans Bibliothèque de V Ecole des chartes., série VI, t. IV, p. 3-4. Cf. Borelly de Serres, Rech. sur divers services publics, p. h'il , 5'i8.

214 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

lippe cel mui de vin a VI sols de Parisis pour le contens qui estoit entre les povres haubaniers et les eschançons lou roy qui le hauban recevoient de par lou roy.

2. Des mestres qui sont haubaniers li un doivent demi- hauban, c'est a savoir III sols; li autre plain hauban, c'est a savoir VI sols, et li autre hauban et demi, c'est a savoir IX sols.

3. Tout li mestre de Paris ne sont pas haubanier, ne nul ne puet estre haubanier se il n'est de mestier qui ait hau- ban, ou se li rois ne li otroie par don ou par vente.

6. Quant li noviax talemelier ara en tele manière fet quatre ans acomplis, il prendra un nuef pot de terre, et ara dedans le pot nois et nieules, et venra a la meson au mestre des talemeliers, et aura avec lui le coustumier et touz les tale- meliers, et les mestres vallés que l'on apele joindres, et doit cil noviax talemelier livrer son pot et ses nois au mestre, et dire : «Mestre, je ai fait et acompli mes quatre années» et li mestre doit demander au coustumier si ce est voirs. Et, se il dit que ce est voirs, li mestre doit baillier au noviau tale- melier son pot et ses nois et commander li qu'il les jeté au mur, et lors li noviax talemelier doit jeter son pot et ses nois et ses nieules au mur de la meson le mestre au dehors, et lors doivent li mestres coustumiers, li noviax talemeliers et tout li autre talemelier et li vallet entrer en la meson au mestre, et li mestre leur doit livrer feu et vin, et chascun des talemeliers, et li noviax, et il mestre vallet doivent chascun un denier au mestre des talemeliers pour le vin et pour le feu qu'il livre.

7. Li mestre des talemeliers doit faire a savoir au coustu- mier, aus talemeliers, ans joindres, que il viegnent a ce jour a sa meson, et il i doivent venir ou envoier leur denier au mestre des talemeliers pour le vin devant dit.

8. Se li talemelier et li joindre ne vienent a cel jour, se il en sont semons, ou il n'envoient leur denier au mestre des talemeliers, li mestre des talemeliers leur puet defTendre le mestier tant come il aient paie le denier devant dit.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 215

9. Le jour que le mestre des talemeliers doitassio'ner au coustumier, aus talemeliers, au[s] niestres vallés, doit estre le premier dimanche après le premier jour de l'an.

13. Li rois a doné a son mestre panetier la mestrise des talemeliers, tant come il li plaira, et la petite justice et les amendes des talemeliers et des joindres et des vallés, si come des entrepresures de leur mestier et des hateure sanz sanc et de clameur, hors mise la clameur de propriété.

li. Li mestre panetiers doit faire prendre ^uarde du mes- tier des talemeliers, et en a les amendes de par lou rov, tant come il li plaira ; et doit cil mestre panetier prendre un preudome talemelier ([ui li ouarde son mestier et ses amendes, et qui bien sache connoistre les bones denrées et les leaus. Quant li rois a doné a son mestre panetier le mestier de talemelier, li mestre panetier doit venir a Paris, et faire asembler touz les talemeliers par celui qui est en son leu ; et doit eslire XII des plus preudomes du mestier de talemelerie, ou plus ou mains, selonc ce qu'il li semble bon, qui miex sachent connoistre le pain, et qui plus sachent du mestier pour le proufisl a cens qui dedans la vile sont; et doivent icil XII preudome jurer seur sainz c|ue il garderont le mestier bien et leaument, et que, au jugier le pain, ([uil n'espargneront ne parent ne ami, ne ne con- dempneront nullui por haine ne por mailvoillance a tort.

15- Nul talemelier ne doit cuire au dimenche ne au jour de Xoel, ne l'endcmain, ne au tierc jour, mes au quar jour de Noël puent il cuire.

10. Nul talmelicr ncpuet cuire le jour de la Tiphaine, ne au jour de la Purification Nostrë Dame, ne au jour Nostre Dame en mars, ne au jour Nostre Dame de la mi aoust, ne au jour de la Septembrcsche '.

17. Nul talemelier ne puet cuire au jor de feste d'apostre duquel la veille soit jeulable, ne en la feste saint Pierre

1. Le 8 .septembre, jour de la nalivilé de la Vierge.

216 DOCUMEiNTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

engoule aoust ne a la feste saint Barthelemi, ne lendemain de Pasques, ne le jour de l'Acension, ne l'endeniain de la Penthecoste.

18. Nul talenielier ne puet cuire au jour de la feste Sainte-Ciois après aoust, ne au jour de la feste Sainte Crois en may, ne au jour de la nativité saint Jehan Baptitre, ne au jour de la feste saint Martin d'yver, ne au jour saint Nicholas en yver.

19. Nul talenielier ne puet cuire le jour de la Magdelaine, ne au jor de la feste saint Jaque et saint Christotle, ne au jour saint Lorent.

20. Nul talemeliers ne puet cuire au jour de la saint Jaque et saint Phelippe, ne au jour de la saint Denise, ne au jour de la Touz Sainz, ne au jour de la feste au[s] Mors, si ce ne sont eschaudés a donner por Dieu, ne au jour de la feste sainte Geneviève après Noël.

21. Nul talemeliers ne puet cuire es veilles des festes desus dites, que li pains ne soit au plus tart a chandoiles alumans dedans le four, ne es chamedis fors qu'en la veille du Noël, qu'ils pueent cuire jusques au matines Nostre Dame de Paris.

22. Li talemeliers puent cuire les lundis ains jour, si tost come matines de Nostre Dame sonent, se aucunes des festes desus dites n'i escheent.

23. Se aucun talenielier cuisoit en aucun des jours des festes desus dis, il seroit de chascune fournée a VI deniers d'amende au mestre et en II saudées de pain que li mestres et li juré donroient pour Dieu a chascune fois que li tale- nielier en seroit repris ; et, se li pains failloit a Paris, si convenroit il qu'il presist congié de cuire au mestre des talemeliers.

44. Li rois Phelippes establi que nus boni qui ne denio- rast dedans la banliue de Paris, ne pooit pain aporter ou laire aporter pour vendre à Paris for que au samedi,

1. Le 1" août.

[1-2G1-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 217

pour la reson de ce que li talemelier qui sont tlcdans Paris doivent la (aille, le guet lou roi, et doit chascun, chascun an, au roy IX sols, III oboles, que de hauban, que de coustume ; et chascune semaine, III ob. de pain, de tonliu au roy, ou a ceus a qui li rois l'a doné, se li rois ne les en a franchis, et ceste coustume a este guardée trè le tans le roy Phelippe ; dont il avint au tans le roi qui ore est, qui Diex doint bone vie, que li talemelier de Corbeil et d'ail- leurs louèrent greniers en Grève et ailleurs, pour vendre leur pain seur semaine, que ils ne pooient faire ne dévoient; li talemelier de Paris en furent plaintif au roy, et li requisent que l'establisement que li roys Phe lippes ses aious leur avoit doné feist tenir et garder et li monstrerent le grant profist que li rois avoit des talemeliers en payant les coustumes esquelles li talemelier sont tenu a paier au lov, chascuns chascun an, lors li rois conferma l'establise- ment de son aoul, et conmanda que nus talemelier demo- rans hors de sa banliue n aportast ne ne feist aporter pain a Paris pour vendre, fors ([ne aux samedis, et, se il l'aportoit ou feist aporter, qu'il fust perdus et doués por Dieu par le mestre et par les jurés du mestier, se bestens n'estoit, c'est a savoir des grands golfH's et des grands iaues, par l'eupees- chement (lesquelles li talemelier de Paris ne puisent asouvir la vile de Paris.

197. Entre 1261 et 1270.

Bonvin.

Depping, Règlements sur les arts rt métiers de Paris, p. 23. Lespinasse et Bonnardot, I.c Lii're des métiers, p. 26.

DES CIUF.UKS DF, PARIS.

Se li rois met vin a taverne, tuit li autre tavernier cessent, et li crieur tout ensemble doivent crier le vin le roi au mein et au soir par les quarrefours de Paris et les doivent li mestre des crieurs mener et de ces vins crier doivent-il avoir chascun IV deniers ausi come de leur autres tavernes.

218 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

198. Entre 1261 et 1270.

Orfcs'ves de Paris.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 38. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 33.

DES ORFKVRES ET DE l'orDENANCE DE LEUR MESTIER,

Nus orfèvre ne puet ouvrer d'or a Paris qu'il ne soit a la touche de Paris ou mieudres, laquele touche passe touz les ors de quoi en oevre en nule terre.

2. Nus orfèvres ne puet ouvrer a Paris d'argent que il ne soit ausi bons conie esterlins ou mieudres.

3. Nus orfèvres ne puet avoir que un aprentis estrange ; mes de son linage ou du lignage su famé, soit de loing, soit de près, en puet-il avoir tant corne il li plaist.

4. Nus orfèvres ne puet avoir aprentis privez ne estrange a mains d(î X ans, se li aprentis n'est tex qu'il sache gain- gnier cent sols l'an et son despens de boivre et de mangier.

5. Nus orfèvre ne puet ouvrer de nuit, se ce n'est a l'euvre lou roy, la roine, leur anfans, leur frères et l'evcsque de Paris.

7. Nus orfèvres ne puet ouvrir sa forge au jour d'apostele, se ele n'eschiet au semedi, fors que un ouvroir que chascun ouvre a son tour a ces festes et au diemenche ; et quanques cil gaaigne qui l'ouvroir a ouvert, il le met en la boiste de la confrarrie des orfèvres, en laquele boiste en met les deniers Dieu que li orfèvre font des choses que il vendent ou achatent apartenans a leur mestier, et de tout l'argent de celle boiste done on chascun an le jor de Pasques un disner as povres de l'Ostel Dieu de Paris.

[1201-1270] DE LINDUSTRFE ET DU COMMERCE. 219

199. Entre 1261 et 1270.

Fevres de Paris.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 44, 46. Lespinassse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 38.

DES TEVRKS, DES MAHISSAUX, DES VEILLIERS, DES (;REII-IE«S ET DES HAUMIERS.

Nus ne puet estre fevre a Paris, c'est a savoir marisrhax, greifiers, hianmiers, veilliers, grossiers, que il n'achate le niestier du roy ; et le vent de par lou roy son mestre niarischal, a l'un plus et a l'autre mains, selonc ce qu'il li pleia, dessi a V sols, les quex V sols il ne puet passer.

2. Li rois a doné a son mestre marischal ce mestier et la justice du mestier, tant corne il li plera.

3. Quiconques est del mestier devant dit, il doit chascun an au roi YI deniers aus fers le rov, a paier au huitenes de Penthecoste; et les a son mestre niarischal, tant come il li plera; et de ce est tenuz li mestres marischax le roy au ferrer ses palefroy de sa siele tant seulement, sanz autre cheval nul.

14. De ces joustices a li mestres usé et use encore pesible- ment en toutes les terres aus joustices de Paris, et en la terre l'cvesque et en l'autrui, hor mise la terre Sainte Geneviève et Saint Martin des Chans, qui li empeechent et destourbcnt a user ent, contre Dieu, contre droit et contre reson puis V ans a en ça par la force de leurs semonses, c'est a savoir ([ue Sainte Geneviève le semonnent a Orliens et a Blois tout de une cause, et Saint Martin des Chans le semonent a Hesdin et ailleurs.

2-20 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-12701

200. Entre 1261 et 1270. Fin de la journée de travail.

Deppiug, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 60. Lespinasse et Bonuardot, Le Livre des métiers, p. 51.

DES BOUCLIF.nS d'aRCHAL, DE QUOIVRE ET DE LAITON NUEF OU VIES DE PARIS.

Li vallet ont leurs vesprées, c'est a savoir en quaresnie si tost corne complie saint Merri iert sonée, et hors quaresme si tost corne il voit passer le segont crieiir pardevant soi du soir.

Li meslre bouclier se sont assenti a ce que il meesmes aient celé meisme vesprée que li vallet ont pour eus reposer, toutes fois qu'il leur plera.

201. Entre 1261 et 1270.

Contrat d^ apprentissage. Fin de la journée de trai>ail. Morte saison,

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 62, 63.

Li mestre qui prent aprentiz, il doit hucliier au conve- nances du niarchié II des mestres et deus des vallés por oïr les convenences faites entre le mestre et l'aprentiz, et con- vient que li mestres qui garde le mestier i soit apeléz.

Li mestres et li vallet ont leur vesprées por eus reposer; c'est a savoir en quaresme quant complie est sonée, et en charnage au segont crieur du soir; et doivent aler les valiez chascun an un mois en aoust, se il vuelent.

202. Entre 1261 et 1270.

Maître des œui>res de maçonnerie.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 107, 110. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 88, 91.

DES MAÇONS, DES TAILLEURS ÙV PIERIîE, DES PLASTRIERS ET DES MORTELIERS.

Li rois qui orc est, cui Diex doinst houe vie, a doné la

1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 221

inestrisedes iimçonsa meslre Guill. de Saint-Palu tant coiiie il li plaira. Lequel mestre Guill. jura a Paris es loges du Paies pardevant dit que il le mestier desus dit garderoit bien et loiaument a son pooir, ausi pour le povre conie pour le riche, et pour le loible corne pour le fort, tant corne il plairoit au roy que il gardast le mestier devant dit. Et puis icelui mestre Guill* fist la forme de serement devant dit pardevant le prevost de Paris en Cliastelet

17. Le mestre du mestier a la petite jouslice et les amendes des maçons, des plastriers et des morteliers, et de leur aydes et de leur aprentis, tant corne il plera au roy, si come desentrepresures de leurs mestiers, et de bateures sanz sanc, et de clameur, hors mise la clameur de propriété.

18. Se aucun des mestiers devant diz est adjornés devant le mestre qui garde le mestier, se il est defaillans, il est a 11 II den. d'amende a paier au mestre; et, se il vient a son jour, et il cognoit, il doitgagier; et, se il ne paie dedanz les nuiz, il est a IIII den. d'amende a paier au mestre ; et, se il nie, et il a tort, il est a IIII den. a paier au mestre.

19. Li mestre qui garde le mestier ne puet levei- que une amende de une querele; et, se cil qui l'amende a faite est si eroides et si foz (jue il ne voille obéir au conmendement le mestre, ou s'amende paier, le mestre li puet dcfFendre le mestier.

20. Se aucun du mestier devant dit a cui le mestier soit def- fenduz de par le mestre, ovre puis la deffense le mestre, le meslre li puet ester ses ostiz, et tenir les tant que il soit paie de s'amende; et, se cil li voloil efforcier, le mestre le devroit faire savoir au prevost de Paris, et le prevost de Paris li devroit abatre la force.

22. Li morlelliers sont quite du gueit et tout tailleur de pierre, très le tans Charles Martel, si come li preudome l'en dire de père a fil.

222 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

203. Entre J261 et 1270.

Tisserands de diap de Paris.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 114. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 93 et suiv.

DES TOISSËRAXS DE LANGE.

2. Nus toissarans de lange ne autres ne puet ne ne doit avoir mestier de toissarrenderie ' dedenz la banliue de Paris, se il ne set le mestier faire de sa main, se il n'est filz de mestre.

3. Chascun toissarrans de lange de Paris puet avoir en son hostel II mestiers lés et I estroit, et hors de son ostel ne puet il avoir nul se il ne le vent'^ ausi corne uns estranges les porroit avoir.

4. Chascun filz de mestre toissarrant de lange, tant corne il est en la garde de son père ou de sa mère, c'est a savoir que il n'ait 3 point de famé, nen'eust onques eue, puet avoir II mestiers larges et I estroit en la meson son père, se il sait faire le mestier de sa main, ne n est pas tenu de paier gueit ne nule autre redevance, ne d'achater le mestier du Roy, tant corne il sont en ce point.

5. Chascun toissarens delenge puet avoir en sa meson I de ses frères, I de ses neveus, et pour chascun de cens peut il avoir II mestiers larges et I estroit en sa meson, pour que li frères ou li niés facent le mestier de sa main, etsitost qu'ils le leroient a fere, li mestres ne porroient pas tenir les mes- tiers; ne ne sont pas tenus li frères ne li niés d'achater le mestier du roy, ne de gaitier, ne de taille paier, tant corne il sont en la maiuburnie leur frère ou leur oncle.

6. Li mestre toissarrans de lange ne puet pas, parla reson de ses filz maies ou de l'un de ses frères ou de l'un de ses neveus, avoir les mestiers desus diz hors de sa meson.

7. Nus toissarans de lange ne puet avoir les mestiers desus

1. Ms. provenant du Chàtelet : iixsera/u/eiie.

2. Ed. Lespinasse et Bonnardot : veut.

3. Depping- : est.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 223

diz pour nului, se il n'est si fil de leal espouse, ou ses frères on SCS niés nés de leal mariage; quar, pour le fil de sa famé, ou pour son frère ou pour son neveu, ne les puet il pas avoir, se il n'est ses fils ou ses frères, ne pour nul ame ne les puet il avoir se il n'est ses fiuz, ou ses frères de par père ou de par niere, ou filz de son frère, ou de sa seur de leau mariage.

8. Chascun toiserrant de lange puet avoir en sa meson I aprentiz sanz plus; mes il ne le puet avoir a mains de Illlanz de service, et a llll livr. de Paris, ou a V anz de cer- vise cl LX s. de Paris, ou a VI anz de cervise et XX s. ou a VII anz ' sans argent.

9. Li mestre toiserrant puet bien prendre son aprentiz a plus servise et a plus argent ; mes a mains ne les puet il pas prendre.

10. Li aprentiz puet racliater son servise s'il plest a son mestre, mes que il ait servi IlII anz, mes li maitre ne le puet vendre ne quiter se il n'a servi IIII anz, ne prendre autre aprentiz, ja fust chose que li aprentiz s'enfouist, ou (ju il se mariast, ou que il alast outre mer.

11. Li mestre toiserrant de lange ne puet avoir aprentiz tant que li IIII anz durent que ses autres aprentiz le doit ser- vir, se cil aprentiz n'est morz, ou s'il ne forjure le mestiers a toujours; mes, sitost corne il seroit mort, ou il auroit le mestier forjuré, li mestres pourroit prendre I autre apren- tiz, tant seulement en la meunière desus devisée.

12. Se li aprentiz s'en va denlour son mestre par sa folie ou par sa joliveté, il est tenuz de rendre et de restorer au mestre touz les couz et tous les douniages que il aura eu par sa defaute ainz qu'il puist revenir au mestier entour cel mestre, ne autre, se li mestres ne le veut quiter.

13. Se li aprentiz s'en va d'entour son mestre par la de- faute de son mestre, il ou si ami doivent venir au mestres des toisserrynz, et li doivent monstrer, et li mestres des toisser- ranz doit mander li mestres de l'aprentiz devant soi, et lui

1. Lespinusse et Bonnardot ajoutent : de servise.

•22'i DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [12G1-1270]

blasmer, et dire li que il tiengne Taprentiz honorablement corne filz de preudoume, de vestir et de chaucier, de boivre el de mangier et de toutes autres choses dedenz quinzainne; et s'il ne [le] fait, on querra a l'aprentiz I autre mestre.

14. Se li mestres de l'aprentiz ne le fait au conniandement du mestre des toisserranz, il doit prendre l'aprentiz, et mestre le ailleurs, ou il li semblera boen et doit fere don- ner deniers a l'aprentiz, se il les set gaaingnier. Et, se li aprentiz est tieux qu'il ne sache gaaingnier deniers, li mestre des toisserrans li doit querre mestre au couinun du mestier, et le doit pourvoier.

15. Se li aprentiz se part d'entour son mestre par la de- faute de son mestre dedenz le quart de l'an, li mestres li rent les III parz de son argent, et, se il s'en part dedenz demi an, li mestre li rent la moitié; et, se il s'en part que il n'ait a fere de son servise que le quart de l'an, li mestres ne li rent que le quart de son argent. Et, se il a l'an entier esté entour son mestre, et lors s'en part par la defaute du mestre, li mestre ne li rent point de son argent, car la première année ne gaaingne-il riens, et IlII livres ou cent s., se il les a eu du sien, il les puet bien avoir despandu entour le mestre.

16. Se li mestres est si poures que il ne puist rendre a son aprentiz qui d'entour li s'en va par sa defaute, son argent en tout ou en partie, si come il est dit desus, ou il muert ou il s'enfuit, li mestre du mestier li doit fere du coumun querre mestre soulïisanment ; quar il est ordené en leur mestier que nuz ne doit prendre aprentiz, se ce n'est par le consuell du mestre et de II des IIII jurez au mains.

17. Li mestre et li dui juré, ou li III ou li IIII, se il sont a l'aprentiz prendre, il doivent regarder se li mestres est soufïisant d'avoir et de sens pour aprentiz prendre. Et, se li mestre et li juré voient que li mestres qui prent aprentiz n'est bien soufisant d'avoir l'aprentiz et tenir, il puent prendre bon plegerie et soufisant d'enterinner les conve- nances envers l'aprentiz, si cjue li aprentiz ne perdent leur tans, et son père ne perde son argent.

[126M270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 225

18. Qulconques est toissarans à Paris, il puet teindre a sa meson de toutes coleurs, fors que de gaide, mais de gaide ne puet il taindre, fors que en II niesons; quar la reine Blanche, qui Diex absoille, otroia que li mestiers des tois- sarans peust avoir II liostex esquexl'en peust ovrer du mes- tier de tainiurerie et de toissaranderie et franchement, sans estre tenus de nule redevance faire au[s] tainturiers, et que ycilz toissarans peussent avoir des ouvriers et des vallés tainturiers sans nule aliénée et sans nule banie, et ensement li autre toissaran pueent avoir des vallés et des ouvriers as tainturiers, pour taindre les autres coleurs devant dites,

19. Quant li toissarans tainturiers de gueide muert, li prevos de Paris, par le conseil des mestres et des jurez des toissarans, doivent mètre I autre toissarant en son leu, qui ait le meesnie pooir de taindre de gueide que li autres avoit. En leur mestier de toissaranderie, ne puet on taindre de gueide fors que [en] Il hostex, et ce meesmes leur otroia la roine Blanche, si come il a esté dit par- desus.

20. Nus toisserans ne puet avoir laine a tistre estanfort camelin, que ele ne soit a XXII cens la laine plaine de VII quartiers de lé, et, se ele est plus estroite de VII quar- tiers de lé, il en paie V s. d'amende au roy et aus jurés; desquex V s li rois a II s. VI den., et li juré II s. VI den. pour leur paine. Et se il le tist en mains de XXIT' la laine, il paie V s. d'amende. Et se aucun a la laine devant dite (pii ait mains de VII quartiers de lé, et mains de XXII' la laine plaine, il est a X s. d'amende, moitié au roi, moitié aus jurés, pour la reson de leur jornées qu'ils perdent plu- seur[s] fois en gardant le mestier; quar il n'i treuvent pas touz jours amendes.

21. Nus toisserans ne puet tistre a Paris canielins bruns ne blancs, se il n'est naysen laine, a mains deXX*^, et de VII quartiers de lé; et, se laine est a mains de XX*^, il est a V s., et, se elle n'a VII quartiers de lé, il est à V s.; et, se laine n'a le lé, ne les XX"^, il est a X s., desquex li rois a la

Fag.mez. Documents relatifs a l histoire de l'industrie et du commerce. 15

226 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

moitié, et li mestre et H juré, pour leur paine et pour leur travail, l'autre.

22. Nus toisserans ne puet tistre a Paris ciras plains, se il ne sont nays, a mains de XVI' la laine plaine et de VII quartiers de lé. et V quartiers en poulie, seur l'amende devant dite.

23. Nus tisserans ne puet tistre camelins nays ne roiés navs a Paris, a mains de XVFla laine plaine, et de VII quar- tiers de lé, seur l'amende devant dite.

24. L'en apele drap nays a Paris, le drap duquel la chaane et la tisture est tout d'un,

25. Toutes laines, a quelque drap que elles soient, doivent estre de VII quartiers de au mains, seur l'amende devant dite, se on tist ens.

26. Nus toissarrans, quelque drap qu'il tisse, ne doit lessier que XX ros wis que d'une part que d'autre, et, se il en lesse plus de XX wis, il doit pour chascun ros XII den. d'amende, ja tant n'i en i aura de wis que les XX ; et de celé amende a li rois la moitié, et li mestres et li juré l'autre pour leur journées et pour leur paines.

27. Se aucun oevre est maagnée*, c'est a savoir dei'outé, et cil a qui l'oevre est le fet savoir au mestres et aus jurez, li mestres et li juré li pueent doner congié de tistre a plus de ros wis que XX, selonc ce que il leur semble bon.

28. Nus ne puet a Paris mètre en oevre laine ne file taint en noir de chaudière, se il n'i a autre coleur desus, ne nul file blanc foilié, ne nule laine jaglolée, ne en chaîne ne en teinture, se ce ne soutchaynes a dras qui sontjaglolées, que il ne soit en V s. d'amende, moitié au roy, et moitié aus mestres et aus jurés, soit toisserans ou autres -'.

1. Ms. Delumare : mehal°née.

2. Addition en marj^e du m*, fr. 24069 (anc. Sorbonne) transcrite dans les mss, de Dclainare et du Chàtelet : <c Li meslre etli juré, parlecoinm[audement] « du meslre, ont accordé les art [icles] qui s'ensuivent : c'est a savoir que nul « ne face pièce d'en [vers] ne d'endroit que de IIFl livres pesans au [plus]. (( Item, que l'eschesvel de chascunc [pièce] ait I pie en double au mains, et que « il ail XV escheviaux [en] chascun tiercel. Item, que la traime soit sevrée de « l'envers et mise d'une part. Item, que nul n'achate file taint, se n'est en « plain marché ou du commandement du mestre [et] des jurez. »

[1261-1270] DE LINDUSTRIË ET DU COMMERCE. 22?

29. Treme de pers pignié, trenie de burnete pie^uic, treime de vert pignié ne piieent estre tissues fors que en leur chaynes mcesmes, c'est a savoii- en chayne de cele mecsme couleur cjui ait été tainte en layne et pignié. Et, se il le fet, 11 esta XX sols d'amende, se il ne le fet pour son vestir ; et, se il ne le fait pour son vestir, pour sa famé ou pour sa mesniée, ou pour faire retaint, il doit les XX sols desus diz d'amende, et jurer seur sains, pardevant le mcstre et pardevant les jurez, <jue il cel drap ne vendra a nule ame que il ne H die le mahaing devant diz, sanz demande; cl, se il vent le drap devant dit, et il ne die le mahaing ansi come il a juré, li mestre et li juré le doivent faire savoir au prevost de Paris, et li prevoz le doit punir selonc ce que il li samble raison. De ces XX s. a li rois la moitié, et li mestre et li juré l'autre, pour leur paine et pour leur travail.

30. Nus ne puet mètre aignelins avec laine pour draper, et, se il le fet, il est de chascune drapée en X s. d'amende, au roi la moitié, et aus mestres et aus jurés, pour leur paine et pour leur travail, l'autre,

31. Tout drap tloivent estre ouni de laine, et ausi bons au clîief come en mileu, et, se il ne le sont, cilz a (|ui il sont, est pour chascun drap en V s. d'amende, de quel([ue mestier que il soit, moitié au roy, et moitié aus mestres et aus jurez pour leur paine et pour leur travail.

32. Xus ne puet avoir drap espaulé, c'est a savoir drap del quel la chayne ne fust ausi bone au milieu come aus lisières, que il ne soit en XX s. d'amende, ni(>itié au roi, et moitié au mestres et aus jurez, ou que li mestres et li juré le puissent trouver ou as polies ou ailleurs.

33. Li mestre et li juré doivent le drap espaulé faire apor- ter en Chateleit, (|uaut il l'ont trouvé, et illuec doit estre le drap copé en V pièces, chascune pièce de V aunes, se tant en y a en drap; et illuec li mestres et li juré rendent a celui qui le drap estoit ses pièces par le conmandement au pre- vost par paiant les XX s. d'amende desus diz; et doivent H mestre et li juré prendre le serement de celui qui les pièces de drap sont devant dites, que il cel drap ne rasamblera en

22â DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [12G1-1270]

nule manière, ne qu'il les pièces ne vandra a nule ame que il ne li die le mahaing qui dedenz le drap estoit ; et, se il [le] feit, li mestre et li juré le doivent ferre savoir au prevost de Paris, et li prevoz le doit punir très griefvement, selonc que il li plera.

34. Nus toissarans ne nus tainturiers ne nus foulons ne doivent mètre fueur en leur mestiers par nule aliance, par laquelle cil qui a fere anront de leur mestier ne puissent avoir de leur mestier pour si petit pris come il porront, et que cil meesmes qui de ces mestiers desus diz sont ne puissent de leur mestiers faire si bon marchié come il vau- dront; et, se aucun des mestres desus diz feisoient en leur mestier alcune aliance, li mestre et li juré le feroient savoir au prevost de Paris et li prevoz defFeroit leur alliances et en prendroil amende, selonc ce qu'il li sembleroit que bien fust.

35. Nus toisserans qui voist es foires de Champaigne, ne doit vendre drap de Saint-Denis ne de Laigni ne d'ailleurs, mellé avec les dras de Paris, ne a Saint-Denis meismes, ne en la haie que li tisserrant de Paris ont assise es haies de Paris ; et, se il y estoit trouvé, il seroit leur perdus, et les auroient les joustices des leuz; c'est a savoir, a Paris li rois, a Saint-Denis li abbés, et ailleurs la joustice du leu.

36. Nus tissarrant ne doit soufrir entour lui ne entour autre du mestier larron, ne murtrier, ne boulier quitiegnesa meschine au chans ne a Fostel, et, se il i a aucun tel sergent en la vile, li mestre et li vallés qui tel sergent i saura le doit fère savoir au mestre et aus jurés du mestier; et li mestre et li juré le doivent faire savoir au prevost de Paris, et li prevoz de Paris leur doit fere vuidier la vile, se il li plaist; mes il ne troveroit qui le meist en oevre, se il ne s'estoit chatoiez de sa folie.

37. Quiconques est toiserans a Paris, se il a estai es haies pour vendre ses dras, il doit chascun an, de chascun estai, V sols de halage a paier au roy, a la mi quaresme II s. et demi, et II s. et demi a la saint Rémi, et chascun samedi ob. de coustume de chascun estai, et VI s. de la huche, a

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 229

payer a la foire saint Ladre, ains que foire soit faillie. Et par ces VI s. sont il quite de la ob. devant dite, et del ton- liu de leur dras qu'il vendent ou qu'il achètent tant come la foire dure. Et est a savoir que chascun de leur estauz ne doit tenir que V quartiers de lonc, ne plus ne doivent il de halage, ne de huge, ne de mailles, ja tant de persones n'i aura a lestai '.

38. Nus toisserant ne doit de drap que il vende a détail noiant de tonlieu.

30. Chascun toisserant doit de chascun drap qu'il vent es haies entier VI den. de tonliu, et autant en doit li ache- teur s'il n'achate pour son user.

40. Chascun toisserant doit de chascun drap entier qu'il ventseur semaine en son oslel, se il demeure en la terre lou rov, II den. du drap de tonlieu, et autant en doit li ache- teres, se il n'achate pour son user, hors mise la semeine l'evcscfue en laquele chascun toisserant, en quelque Icu qu'il venge -, en son hostel, es haies ou ailleurs, doit VI den. de chascun drap de tonlieu, et autant la en doit cil qui achate, s'il ne l'achate pour son user. Ce tonlieu devant dit n'est pas tenus li vendeur de recevoir ne de demander a l'achatcur, se il ne leur plaist; ne le sien meesme ne doit il paier, se on ne leur demande, ne amende nule n'en doivent de fourceler en autrui terre que en la terre lou roy. Doivent li toisserrant leur tonlieu, en l'une terre plus, et en l'autre mains, selonc ce que il i ont acoustumé, des dras qu'il vendent en leur hosteus seur semeine.

41. Nus ne doit de drap que il vende, en quelque lieu que il vende, en son hostel, es haies ou ailleurs, que les tonlieus desus devisez, de quelque couleur et de quelque lieu que li dras soit, vende ou achate.

42. Chascun toisserrant doit de chascuns sis traçons de file qu'il achate ou marchié de Paris ou ailleurs, en la terre lou roy, I den. de tonlieu ; et, se il le vent, il en doit autant,

1. EH. Lcspinasse et Bonnardot : / cslal.

2. Ms. Delamare : il vende.

230 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

et, se il l'achate en autrui terre, il doivent le tonlieu, selonc les coustunies des terres.

43. Et se autres que toisserant, soit famé ou home, vent file ou achate, il doit [de] XVIII den. obole, et de mains noiant. Et, conbien que li filez couste plus, de si a IX livr. ne doivent que ob. ^, et, se il poise IX livr., et il i ait XIX den. de file outre, si doit-il I den., et, s'il poise IX livr., et il n'i avoit que XVII den. de file outre, si ne doit-il que ob. et ensi du plus plus, et du mains mains, de IX livr. en IX livr.

44. Nus toisserrans ne puet mètre nulgart en oevre, c'est a savoir file gardeus et laine jardeuse et, si l'i met, que il ne soit a V s. d'amende, pour que on le puist apercevoir en pluseurs lins apertement, desquex V s. li rois a la moitié, et li juré l'autre moitié.

45. Li vallés toisserrans doivent venir a leur oevres au point et a l'eure que li autre menestereil i vont, c'est a savoir charpentiers et maçon.

46. Et ne doit nuls dudit mestier commencier oevre devant l'eure de soleil levant, sus l'amende de douze deniers le mestre et VI d. le vallet, se ce n'est pour parfaire un drap a besoigner : ou quel cas le vallet puet venir une journée tant seulement.

47. Li gais des toisserrans est au mestre et as toisserans par XX s. de Paris, que li mestres des toisserans paie toutes les nuiz que leur gais siet au roy, et X s. de Paris a cens qui le reçoivent, pour leur gages, et pour les gages aus gaites de Petit Pont et de Grand Pont, et pour LX homes que il livrent toutes les nuiz, gaitant que leur gais afiert.

48. Li mestre du mestier des toisserans doit semondre le gait, quel que il soit, et en est sergens lou rov de ce ser- vice faire, et le doit faire bien et loiaument par son sere- ment.

49. Nus toisserrans ne doit gait qui LX ans a passé, ne cil a qui sa famé gist d'anfant, et de ce se doivent il fere

1. Le ms. Dclamare ajoute : quar les IX livres ne doivent que obole.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 231

creable au mestre de leur mestier qui semont le gait de par lou roy.

50. Li vallés toisserrans doivent lessier oevre de tistre, sitostque le premier cop de vespres sera sonés, en quelque paroise que il oevre, mes il doivent ploier leur oevres puis ces vespres.

51. Nus toisserrans ne puet vendre dras a Paris en gros, se il ne les vent par aunes.

52. Toutes les amendes desus dites doivent estre paiées au prevost de Paris ou a son conincndement, et de la main du prevost, ou de son conmendcnient, doivent avoir li mestre juré la moitié pour leur paines, si come eles sont dcvisées par desus.

204. Entre 1261 et 1270.

Ouvriers foulons.

Dcpping, lit'glt'mcnts sur les arts et métiers de Paris, p. 1.31. Lespinassc et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 108.

8. Li vallct conmandé a année sont tenu d'alcr en l'oevre de leur mcstres a l'eure et au point que li maçon et li char- panlier vont en place pour eus alouer. Et, se li vallés ne sont conmandé, il doivent aler en la place jurée a l'Aigle ou quarrefour des chans pour eus alouer, se alouer se voelcnt a l'heure et au point devant dite, se il n'i lessoient a aler par banie.

9. Li vallet doivent aler a la place devant dite, sanz asamblée et sanz banie, a l'heure devant dite.

10. Se aucun vallet fait contre cest establissement, il paiera V s. d'amende au roy.

11. Li vallet ont leur vesprées, c'est a savoir que cil qui sont loué a journée, lessent oevre au premier cop de vespres Nostre-Dame en charnage, et en quaresme au cop de conplie, et au samedi au premier cop de none de Nostre-

1. Maison de la rue Baudoyer se réunissaient les ouvriers foulons pour se faire embaucher.

232 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

Dame, et a la nuit de l'Acension, quant crieur portent vin; et la veille de la Penthecoste, la veille saint Pierre après la saint Jehan, la veille de la saint Lorent et la veille de la mi aoûst, si tost que li premier crieur vont, et In veille de Pasques, si tost come il oent les sains soner.

12. Se mestre a mestier de vallet a la vesprée devant dite qui a celé journée ait ouvré a lui, aloer le puet sans aler en place, se il se pueent concorder du pris. Et, se il ne se pueent concorder, li vallès puet aler en la place au chevet Saint Gervais, devant la maison la converce; et ileuc vont querre li mestre vallés, quant il leur Taillent a la vesprée, ou aus autres eures du jour.

15. Doi mestre du mestier ne pluseur ne pueent estre conpaignon ensamble en un ostel.

19. Li vallet foulon se doivent desjeuner en charnage ciez leurs mestres a l'heure de prime, s'il desjeuner se voelent et il pueent aler disner hors de l'ostel a leur mestres, ou il leur plaist dedenz la vile de Paris ; et doivent venir après disner a l'oevre au plutost que il poi'ront, par reison, sans banie et sans attendre li uns li autre a desmesure. Et qui- conques fera encontre, il amendera au roy en XII den. toutes les fois que il en sera repris; desquex XII den. li IIII juré qui le mestier gardent de par lou roy, aront IIII den. par la main du prevost de Paris, pour les couz et pour les mises que il font au mestier garder.

205. Entre 1261 et 1270.

Cumul de métiers.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 137. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 112.

DES TAINTURIERS DE PARIS.

Nus toissarrans de lange ne puet ne ne doit taindre de gueide a Paris, ne de autre couleur, pour la reison de ce

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 233

que il ne leur plaist pas que tainturier de gueide puisse tistre de lange. Laquele chose est contre Dieu et contre droit et contre reison, et especiaument et expresséement contre le rov et contre sa droiture, si corne il est avis ans preudeshomes du mestier de tainturerie de Paris; quar li mestier de toissarranderie est tcx ([ne nul ne le puet avoir se il ne l'achate du roy ; et, puis(|u"il est au roy a vendre, dont n'est-il pas aus toisserrans a deffendrc ; et li toisserran le deffendent bien quand il ne voelent que nul le face faire, s'il n'est filz de niestre ; mes si plaisoit a la très dehoniere excellence le roy, tout cil qui seroient preudome et loyal, quiauroiont le mestier de toisserranderie achaté, pourroient estre tainturiers, et li pretidome tainturiers porroient estre toisserrans, pour tant que il achatent le mestier du roy ; et ensinc la droiture le roy en croistroit, et vaudroit miex touz les anz de CC livr. de paris. ; quar on feroit touz les ans trop plus de dras, et vendroit et achaleroit on fdes et laines, et moult d'autres choses, desqucx li rois auroit moult grant profit.

206. Entre 1201 et 1270.

Malfaçons et salaires à la tache.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. t'»3. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 116.

DES TAILLEURS DE ROnES.

5. Quiconques est taillieres de robes a Paris, et il mestaille I robe ou I garnement par le drap mal ordené au taillier ou par l'innorance de son taillier, li mefiaiz doit estre veuz et regardez par les mestres qui gardent le mestier. Et se li meslres dient par leur serement que le garnement soit enpi- riez par mestaillier, li taillieres doit rendre le doumage a celui qui le garnement est, par l'egart des mestres du mes- tier et si le doit amender au roy de V souz de parisis d amende toutes les foiz qu'il en seroit repris ; esquieux

234 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [121)1-1270]

V S. li preudonme qui gardent le mestier de par le roy ont II s. de paris, a leur conflarie, pour les povres de leur mes- tier soustenir.

6. Li valet couturier du mestier desus dit qui mespran- drontou mestier desus dit par leur cousture ou par leur fet, se leur mestres en est plaintiz aus mestres qui gardent le mestier, il l'amenderont par le dit des mestres en rendant le doumage a leur meslres, et l'amenderont d'une journée aus mestres qui gardent le mestier, pour les povres de leur conflarie soustenir.

7. Li valet tacheeur aus tailleeurs ne puent demander autre louier de leurs mestres que le droit pris que il ont usé depieca.

207. Entre 1261 et 1270.

Gardes jurés.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 162. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 133.

DES CHANDELIERS DE SIEU.

Li preudome du mestier des chandeliers de suif de Paris vos requièrent, sire prevos de Paris, que IIII preudomes que il vos nomeront facent serement que il garderont bien et loiaument le mestier de par lou roy, et que il garderont la droiture le roy et la droiture a touz ceux ausquex ce apartendra et que icil preudome ou li uns de eus ait pooir de par le roi de prendre les mauveses oevres la ou il la troverront, et aporter par devant vos, sire prevos de Paris, pour jugier et pour jousticier.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 235

208. Entre 1261 et 1270.

Apprentis. Gardes jurés.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 172. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 141.

DE CEUS (1V[ FONT TABLES A ESCRIRE A PARIS.

10. Se aucun aprentis s'en va dentour son niestre par la (lefaute de son niestre, le niestre le doit amender a lesoart des preudomes qui gardent le mestier. Et se li aprentis s'en va par sa folcur ou s'envoiseure, li niestres ne puet prendre aprentis devant que XXVI semaines soient passées, et puis les XXVI semaines, il puet prendre aprentis en la manière desus dite.

11. Toutes les fois que li aprentis qui, par sa propre envoiseure, se part d'entour son mestre veut revenir a son service dedens les XXVI premières semaines, revenir i peut, pour tant qu'il rende a son mestre touz les couz, touz les doniages et touz les depers qu'il aura euz par sa defaute, pour le reson de ce qu'il auroit lessié son service.

12. Li aprentis qui entour son niestre ne veut revenir dedens les XXVI semaines devant dites, ne puet mètre main au mestier devant ce que il ara rendu a son mestre touz les couz [et] touz le[s] domages qu'il ara euz pour sa defaute, pour ce qu'il li a lessié son service.

13. Se li niestre a pris un autre tal>letier puis les XXVI semaines, et ses aprentis qui, par sa joliveté, l'a lessié, voille revenir au mestier entour autre que a son mestre, [revenir i puet], pour tant qu'il paie a son niestre les couz et les domages ([ue son mestre i aura euz par sa defaute, mes entour son mestre ne puet-il revenir, (juar le niestre ne puet avoir que I aprentis.

19. Li II preudome juré, garde du mestier devant dit, doivent ravoir du conniun del tout le consternent qu'il metent pour garder le mestier devant dit, et en sont creu par le serment qu'il ont fait, sauve le taxement au prevost de Paris devant alant, se mestier en est.

236 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

209. Entre 1261 et 1270.

Fils de patrons. Accaparement. Caisse de retraites pour la (vieillesse.

Depping, Bèglements sur les arts et métiers de Paris, p. 175. Lespinasse et Bonnardot, Le Livre des métiers, p. 145.

DES CUISEMERS.

2. Item, que nulz ne puisse prendre varlet ou dit mestier d'ores en avant, s'il n'a esté aprentiz ou dit mestier deux ans ou s'il n'est filz de mestre et aucune chose sache ou dit mestier; et, se le filz du mestre ne sait riens du mestier par quoi il puisse la marchandise exercer, que il tiegne a ses despens un des ouvriers du mestier qui en soit expert jusques a tant que ycelui filz de maistre le sache convena- blement exercer, aus diz des maistres du dit mestier. Et se il avient que aucuns des ouvriers du dit mestier face le contraire, il paiera X s. d'amende, c'est a savoir YI s. au roy et Illl s. aus maistres du dit mestier pour leur peine.

7. Item, que nulz n'achate oes que en la place ou es champs qui sont entre le ponceau du RouUe du pont de Chail- louau jusques aus faubours de Paris, au costé d'entre Saint- Honoré et le Louvre. Et ne voisent encontre les marchans forains pour les acheter, ne fasse compagnie de marchan- dise, sur peine de X. s. et de forfaire la marchandise qui achèteront hors des lieux dessus diz, lesquex X s. seront paiéz en l'amende dessus dite.

14. Item, que le tiers des amendes qui seront levées affe- ransa la portion des maistres du dit mestier, pour les causes dessus dites, soient pour soustenir les povres vieilles gens du dit mestier qui seront decheuz par fait de marchandise ou de viellece,

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 237

210. Entre 1261 et 1270.

Participation des tiers aux /uarches. Veiti'es de patrons.

Uepping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 178. Lespinasse et Bonuardot, Le livre des métiers, p. 148.

DES poi.l.\illii!;rs.

Se aucun polaillier achate aucune denrées apartenant a son mestlcr, et aucun qui n'a pas le mestier de j)olailleiie achaté veut partir a lui, il ne le puet faire, ne ne doit, soit bourgois ou estagier de Paris ou autres.

Famé de polaillier puet tenir le mestier de polaillerie après la mort son mari ausi franchement come se ses sires vesquist et, se elle se marie a home qui ne soit du mestier, et elle vueille tenir le mestier, il li convient achater le mestier en la manière desus devisée ; ensement li conven- roit il achalcr le mestier se ses maris cstoit du meslicr cl il n'cust le mestier achaté, quar h hom n'est pas eu la seigno- rie a la lame, mes la lame est en la seignorie a Tome.

211. Entre 1201 et 1270.

De^'oirs des patrons entre eux au sujet de leurs oui>riers et de leurs apprentis.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 182. Lespinasse et Bonuardot, Le LJvre des métiers, p. 150.

DES DEIClKnS DE PAIUS.

6. Nus deieier ne puet ne ne doit enmargier ne fortrere li aprentiz li un a l'autre devant que il ait fet son terme, ne aloer le vallet ne li sériant li un a l'autre devant adonc que il ait fet et paracompliz son service.

7. Se aucuns des aprentiz aus deiciers de Paris ou aucun de leur valiez s'enfuist ou s'en part ainz qu'il ait fet ou paracompli son service, et il se coumende hors de la vile

238 DOCUMENTS RELATIFS A L HISTOIRE [1261-1270]

de Paris chies aucun home du mestier, et icil home aporte ou envoie a Paris aucunes des denrées de son mestier pour vendre, nus deicier de Paris ne puet ne ne doit achattr nules des denrées devant dites de icelui ouvrer devant donc que il ait gctéz d'entour lui le valiez ou l'aprentiz au deycier de Paris, se icil ouvrer ne veut jurer seur seinz et donner plegerie que il l'aprentiz ou li valiez devant dit metra hors d'entor lui dedenz le tiers jour que il s'en ira a son hostel.

212. Entre 1261 et 1270.

Juridiclinn du maître des fripiers.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 194. Lespinasse et Bonoardot, Le Li^'re des métiers, p. 159.

DES FREPIERS.

Nus ne puet estre frepier dedenz la banlieue de Paris, c'est a savoir vendeur ou achateur de robes viez, linges ou langes, ne de nulle manière de cuirien, viez ou nuef, se il n'achate le mestier du roy; et le vent de par lou roy li mestre chamberier lou roy ou son conmendement, auquel chamberier li rois l'a doué, tant corne il li plera ; et le vent cil chamberier a l'un plus et a l'autre mains, tant come il li semble bon.

2. Li chamberier ou son conmendement ne pucent ne ne doivent le mestier devant dit vendre a nul ame que il ne soit preudom et loial, et duquel il aient boen tesmoignage et soufiisant qu'il soit preudome et loiax ; quar au mestre qui le mestier garde [appartient], quant aucun enterz est trou- vez seur un frepier, que il le tesmoigne a estre preudom et loial, et fort chose seroit, se il le tesmoignoit a preudome et loiax, et il ne le connoissoit, ou il ne l'eust tesmoi- gnier par boue gent et par leaus.

3. Le mestre qui garde le mestier de parle mestre cham- berier le roy, doit aler pardevant le prevost de Paris, toutes les fois qu'il en est requis, pour tesmoignier le frepier, soit

[1261-1270] DE LINDUSTRIE ET DU COMMERCE. 239

povre soit riche, qui est arestez pour aucun enterz, qui s'avoe a fiepier, délivrer, se ce n'est pardevant le mestre du mestier et par son tesmoignage, pour les faus avoemens qu'en i leit; c'est a savoir que cil qui sont arestez pour enterz dient qui sont frepier, et il ne le sont pas : c'est espèce de larrecin.

10. Li Irepicr, li vallés et leur aprentis sont joustisable au mestre du mestier de toutes les choses qui a leur mestier apartienent, de quelque terre que il soient, si corne de la marchandise et de la coupaignie de la marchandise ou de dette faite de la marchandise, ou de perte ou de gaaign en la marchandise, ou d'aucune autre manière de mesprenture, ou d'aucune chose apartenant a la marchandise.

11. Se aucun du mestier devant dit se plainst d'aucun autre du mestier pardevant le mestre, et di qu'i ait part en aucun guainemens (jui ait esté [achaté] ou vendu pardevant lui, il en doit estre creuz par sa foi sanz nul autre espèce de preuve, se l'autre partie no dist que a l'achater cel guarne- nieiil cust gent qui bien scussent la vérité de celé chose, et requeissent que il en fcussent oï, que alors les devroit il le mestre jousticier et les tesmoings fere jurer. Et ce que li lesmoing tesmoigneroient, le mestre le devroit faire tenir et entériner.

12. Se aucun du mestier est ajournez devant le mestre, venir i doit; et, s'il n'i vient, il le doit amender au mestre de IlII den., et, se il i vient, et il connoisse ou nie, il est a IlII den. d'amende au mestre; et, se il nie, et il est atains, si doit-il un den.

13. Les IlII den. d'amende prent li mestres de ceux qui connoissentausi bien corne de cens qui nient, qui sont ataint de leur niance, pour la reson de ce que en sa joustice n'a point de despit; ne plus n'en puet-il lever d'amende que IlII den. de l'article d'une querele : c'est a savoir d'un deflaus', d'un gagement, d'une deite conneue ou niée ou atainte.

1. Dans Ifs deu.v cJil. : <lc/f<uis.

240 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

14. Se aucun du mestier devant dit dit vilonieou feit vile- nie a un mestre du mestier ou a aucun de ses sergens, ou a aucun autre en jugement pardevant le mestre, amender le doit a celui que il aura dite la vilonie et au mestre, par le loial taxement du mestre. Et, se il ne le veut fere, le mestre li puet défendre et conmender que il ne s'en voise hors de l'ostel, ne que il n'en porte le droit lou roy. Et, se il est si foz et si roides et si aboatiz que il ne vueille obéir au con- mandement le mestre, ou paier au mestre s'amende ou enté- riner ce que il aura gagié pardevant le mestre, ou venir aus ajournemens, le mestre puet prendre toutes les choses que li foz et li roides et li aboutiz aura en plain marchié apar- tenant a son mestier, toutes les fois que il les troverra enz el marchié. Et, se il les rescouoit, ou il nule des choses apartenant a son mestier n'aportast au marchié, le mestre le devroit faire savoir au prevost de Paris, et li prevoz de Paris li doit faire oster la force, et faire entériner ce qui aura esté fait bien et loiaument pardevant le mestre du mestier de freperie, et au mestre du mestier faire amender la force qui li aura esté faite, et rendre les amendes que on li devra.

15. Tuit li vallet frepier, tuit li vallet gantier, et luit li val- let peletier doivent chascun, chascun an, I den. au mestre des frepiers, a paier a la Penthecoste ; et par cel denier est li mestres tenuz a ajorner pardevant lui, a la requeste de chascun vallet des mestiers devant dits, touz cens qui des niestiers seront, toutes les fois que il auront mestier.

16. Se aucun des vallés devant diz ne paie le den. devant dit, li mestre puet prendre son gage ou defifendre que l'en ne le mete en oevre, tant qu'il ait fait gré au mestre de s'amende.

17. Se aucun vallet des mestiers devant dits ne vient a l'ajournement le mestre, ou il n'entérine aucun des conmen- demens le mestre, le mestre li puet deffendre le mestier, se il ne trenve aucune chose du sien ou il pnist prendre s'amende, et faire entériner son conmendement. Et, se aucun le met en oevre par desus le conmendement le mestre, il

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 241

est a l'amende desus devisée, et en puet li niestres user en la manière desus devisce.

18. Li frepier ont part l'un a l'autre des choses que on vent et achate en leu ou il soient apartonant a leur mestier. Et se aucun frepier ne puet aller en marchié, envoier il puet un vallet qui soit de son lignage, pour que il soit son aprentiz, ou sa famé, ou atieun do ses enfans ; et il puet partir li une des persones devant dites tant seulement en leu de lui.

19. Cil qui crient par la vile la cote et la chape ont achaté le mestier de freperie en la manière desus devisée, et partant pueent-il vendre et achater les choses apartenant au mestier desus dit; mes il ne pueent avoir [part] a nul frepier de chose nule que on vent ne achate devant ans, néant plus (jue a uns estranges; mes li fi épier pueent bien partir a eus; mes nul frepier ne pueent partir a nul home qu'il achate pour son user; mes en foire pueent il conmunaument partir li uns a l'autre c'est a savoir ceus qui crient la cote et la chape et li estranges au[s] frepiers et li frepiers au[s] estranges, et vendre et achater conmuncment tant corne foire dure par paiant la coustume.

213. Entre 1261 et 1270.

C/ief-d'œui^re. Ouvriers.

Ueppiug, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 216. Lcs- pinasse et Bonnardot, Le livre des métiers, p. 175.

DES CHAPUISELRS DE SIELES ET d'aRCHOXS ET d'auVES ^ A PAIUS

11. Se li aprentis sot lairo I chiof d'œvre tout s;is, ses mestres puet prendre I autre aprentiz, pour la reson de ce que, quant I aprentis set faire son chlcf d'œvre, il est reson ([u'il se tiegne au mestier et soit en l'ouvroir, et est reson que on l'oneure et déporte plus que celui qui ne le set faire, si que ses mestres ne l'envoit mie en la vile

1. Panneaux de la selle?

FagnIez. Documents relatifs à l'histoire de l'industrie et du commerce. 16

242 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

quere son pain et son vin ausi comme I garçon, et par celé reson pnet li mestre prendre I autre aprentiz, sitost que cil set faire son chief d'œvre.

13, Nus mestre de leur mestier ne puct alouer vallet, que li Vallès ne jure seur sains que il fera a savoir au meslres qui gardent le mestier touz cens que il sauront qui mespren- dront ou feront contre les articles du mestier ou en aucune chose, sitost corne il le porra parchevoir ne savoir, et que icil vallet jurra seur sains que el mestier devant dit overra bien et loiaument selonc les establisemens devant ditz. Et quiconques alouera vallet, ains qu'il ait fait le serement devant dit, il l'amendera a V s. de par. au roy ; et li Vallès sera tenus de fere le serment. Ce serment doit faire li vallès devant I des mestres qui gardent le mestier, et devant II des preudeshomes du mestier ou III au mains.

15. Et se li valet s'en va devant son terme par sa volenté ou par joliveté, et il revient, il ne puet ovrer ailleurs devant que il ait fait son servise aveque son mestre aveque qui il estoit aloué, pour quoy son mestre le vienge prendre.

214. Entre 1261 et 1270.

Jours fériés.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 222. Lespiuasse et Bonnardot, Le livre des métiers, p. 179.

DES LOUMIFRS DE LA VILE DE PARIS ET DE l'orDEXANCE DE LEUR MESTIER.

3. Nus lormiers ne puet ne ne doit mètre avant au die- menche ne a nule des festes Nostre Dame, c'est a savoir hors de son hostel; mes il puet bien son hostel tenir ouvert et s'œvre avoir pourpendue parmi son hostel sanz mètre hors ; et qui fera encontre cest establissement, il amendera de II s. de par. au roy toutes les fois qu'il en sera reprins.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 243

215. Entre 1261 et 1270.

Corporations placées sous la juridiction d'officiers de la maison du roi. Redevances pécuniaires représentant des redevances en nature.

Dcpping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, pp. 227, 229, 230. Lespinasse et Bonoardot, Le livre des métiers, p. 1815.

DES CORDOUANIERS.

1. Oiiiconques veut cstre cordouaniers a Paris, il convient qu'il aciiate le meslier du roy ; et le vent de par le rov monseigneur Pierre le chambellan et le quens d'Eu, a qui le roys a donné le mestier, tant corne il li plera ; c'est a savoir, a chascune persone qui achatcr veut le mestier, XVI s. de paris., desquieux XVI s. misires Pierre le chambellan a X s. et li quens d'Eu les VI s.

2. Sitost come li cordouaniers de Paris ontachatc le mes- tier et poié les XVI s., i convient qu'i jurent seur sain/ pardevant monseigneur Pierre ou pardevant son conman- demcnt, présent les preudonmes du mestiei-, que il le mes- tier desus dit feront bien et loiaument ans us et ans cous- tumes du mestier, qui tieus sont.

13. Touz les cordouanniersde Paris doivent au roy touz les anz XXXIÏ s. de par. pour unes hucses. Lcsquieux XXXll s. il doivent poier au roy ou a son conmandement touz les anz, en la semaine penneuse de Pâques.

17. Li cordouannier de Paris se sont asenti que monsei- gneur Pierre le chambellan meste et oste a son plasir 111 preudesoumes du mestier desus dit, pour garder le mestier le roy ; liquieux jureront sur sains que eus * le mestier desus dit garderont bien et loiaument et que il feront a savoir toutes les mesprantures qui fêtes i seront au pre-

1. Lespinasse : ens.

244 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1261-1270]

vost de Paris ou a son conmandement, au plustost que il pourront par reson.

216. Entre 1261 et 1270.

Apprentis. Filles de pations. Ouvriers. Police du métier.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, pp. 234, 236, 237, 239. Lespinasse et Bonnardot, Le livre des métiers, p. 188.

DES COltROlERS DE 1>AUIS, DE LEUR VALLÈS ET DE LEUR APRENTIS.

7. Se aucun orphelin est povres et il ait esté enfes d'aucun corroier et il voille aprendre le mestier de corroierie, li mestre du mestier le font aprendre et le pourvoieent ; et pour ce ont li mestre les III s. d'entrée et li V s. de li aprentiz.

10. Nus hom corroier ne puct prendre aprentis, se il ne le prent par les mestres, et conviant cpie li mestres regar- dent se cil qui l'aprentiz veut prendre est souffîsans d'avoir et de sens, que li preudome qui leur enfans font aprendre a corroier ne perdent leur argent et li aprentis son tans.

11. Nus ne puet prendre aprentis se il n'a tenu le mestier an et jour a Paris ou ailleurs, et de ce convient il que il se face creable pardevant les mestres du mestier.

12. Se aucun reçoit aprentis parles mestres et il apovroie ou muert, par quoi il ne puist tenir a son aprentiz ses con- vences' ou le n'ait de quoi tenir, li mestres du mestier sunt tenu d'oster l'enfant et de faire le aprendre et de porveoir.

13. Nus corroiers ne puet recevoir vallet en son mestier, se il n'a ouvré, ou que ce soit, aus us et ans coustumes de Paris ; c'est a savoir, que il ait esté au mestier VI aus o plus.

1. Lespinasse : coni'en[an]ces.

[1261-1270J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 245

14. Nus corroiers ne puet vendre son aprentis seli mestre ne va outre mer ou il ne gist ou lit de lanoueur ou se li mestre ne veut lesier son mestier du tout; et ce ont li preudome establi por les garçons qui s'enorgueillissent, ains fpi'il aient fait la moitié de leur termes ou le quart, et nomee- ment por ce que li uns ovriers ne soustraie l'aprentiz à l'autre,

15. Nus aprentis ne se puet rachater de son mestre se il ne forjure le mestier a touz jours por les resons devant dites et nonmeement por ce que li aprentiz ne feissent a leur mestres annuiz, por quoi li mestre leur souffrissent a rachater le service.

16. Se fille a corroier set le mestier et ele est * mariée a home qui ne le set, ele puet ouvrer du mestier par la vile en hostel a mestre, se mestier li est ; mes ele ne puet a son seigneur «prendre le mestier, quar ele ne puet esire mestres se ele n'a esté famé a corroier ne tenir aprentiz; et ce establirent li preudome ancienement por ce que les garces lesoient leur pères et leur mères et conmençoient leur mestier et prendoient aprentis et ne fesoient se ribauderies non; et, quant eles avoient ribaudé et guillé ce poi (jue elles avoient enblé a leur pères et a leur mères, eles revenoient avec leur pères et leur mères, qui ne les po[o]ient faillir, a mains d'avoir et a plus de pechiéz.

21. Li vallet corroiers ont leur vesprées ; c'est a savoir, que il n'overront pas en quaresme puis le premier cop de coni- plie ne en charnage puis le premier crieur qui va du soir.

28. Quiconques soit corroiers et loe vallet, a quelque jour qu'il le loe, il li doit livrer œvre a toute la semaine por le fuer de la première journée et le vallet doit demourer toute la semaine pour celui feur.

38. Kt est a savoir ([ue en ce mestier doit avoir III preu-

l. Depping et Lespinasse : ele n'eut mariée.

246 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1201-1270]

deshomes, que li preudome du niestier eslisent, et icil III preudomes fiencent que il garderont le mestier bien et loiaument, selonc les eslablisemens pardessus devises, et que il i garderont li droiture lou roy ; et ces III preu- domes metent et eslisent cliascun an li preudome du mes- tier ; et cil III preudomes esleu, ansi corne il est devisé par desus, eslisent un home et l'amènent pardevant le prevost de Paris et li font jurer que il prendra garde par la vile des entrepresures du mestier et le fera a savoir au III preudeshomes devant dit ou a l'un ; et icil III preudomes condempnent l'œvre a mauvaise, se elle l'est, et il gardent la droiture le roy, si come il est dit pardesus.

217. Entre 1261 et 1270.

Ouvriers étrangers.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 255. Lcspinasse et Bonnardot, Le livre des métiers, p. 206.

c'est l'oRDENANCE des FOUKHEURS de CHAPEAUS a PAItlS.

3. Item, que nus valiez dehors ne soit receuz que come aprentiz jusques a tant qu'il saiche fourrer de touz poins un chapel, et paiera au roy V s. pour l'entrée de son mestier et III s. ans maistres.

218. Entre 1261 et 1270.

Maître des œuvres de charpeuterie.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, pp. 104, 106. T^espinasse et Bonnardot, Le livre des métiers, p. 86.

DES CHARPENTIERS.

Ce sunt les ordenences des mestiers qui appartiennent a charpeuterie en la banlieue de Paris, aussi ^ come mestre

1. Depping et Lespinasse : aussi.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 2'i7

Fouques du Temple et ses devnnciers l'ont usé et maintenu ou temps passé ; c'est a savoir charpentiers, huichiers, huissiers, tonneliers, charrons, couvreurs de mesons et toutes manières d'autres ouvriers qui euvrent du trenchant en merrien.

1. Premièrement mestre Fouques du Temple dit, quand li mestiers et la mestrie du dit meslier de charpenterie li fu donnée, il fist jurer atouz les maistres desdiz mestiers que il n'ouverroient au samedi depuis que nonne seroit sonnée a Nostre-Dame au gros saint, se ainsi n'ostoit que il levassent [œvre?] que il ne peussent lessier, ou que li liuchiers eussent vendu huis et fenestres pour bonnes gens clorre.

2. Item, nus dudit mestier ne peut prendre aprentiz a mains de llll ans, ne ne puet penre journée pour leurs aprentiz li première année, fors que VI den. pour ses des- pens jusques au soir, ne ne peuent jirendre ne avoir ([ue un aprentiz; ne ne peuent prendre autre api'entiz devant que le dit aprentiz premier sera en sa derreine année, se il n'est son fds ou son neveu ou cil de sa famé néz par loial mariaofe.

G. Item, se le dit mestre Fouques ou son conmandement ' trouvoit ouvrant au samedi puis nonne sonnée a Nostre- Dame au gros saint charpentiers ne huchiers ne huissiers, il en pueit lever XII den. ou l'oustil de quoi cil ouverroit.

7. Item, le dit mestre Fouques fistjurer aus charrons que il ne metroient nus essiaus en eharete, se il n'estoient aussi soullisans come il vorroient ([ue on les leur meist, se il estoient charetiers.

8. Se justicoient, au temps du dit mestre Fouques et de ses devanciers, toutes manières d'ouvriers de trenchant, c'est a savoir tonneliers, cochetiers, feseurs de néz, tourneurs, lambroisseurs, recouvreurs de mesons et toutes autres manières de ouvriers que a charpenterie appartiennent ; et estoit ainsi establi que, se nus des ouvriers des mestiers

1 . Lespinasse ajoute pour li.

248 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [12(51-1270]

dessus cliz fussent adjourné devant le dit mestre Fouques et il defailloit de venir, il paieioit IIII den. du defFaut de jour; et pooit le dit mestre Fouques establir en chascun mestier un homme, quel que il voloit, pour garder le dit mestier, selonc ce que il est dit dessus, pour raporter les forfaitures au dit mestre. Et prenoit le dit mestre Fouques pour ses gages et pour la mestrie du mestier XVIII den. par jour ou Chastelet et une robe de C. sols prinse a la Toussains.

219. Entre 1261 et 1270.

Réglementation de ht pêche dans Veau du roi.

Depping, Règlements sur les arts et métiers de Paris, p. 260. LespiDiisse et Bonnardot, Le li^'re des métiers, p. 212.

DES PESCHEURS DE l'eAUE LE ROY.

1. Nus ne puet estre peecliier ^ en l'iaue le roy, c'est a savoir entre la pointe de l'isle Nostre-Dame, pardevers Charenton dessi au pilers de fust du pont de fust qui soloit estre de la carrieie de la Vile Nueve Saint Jorge et des Carrières, si corne Marne se conporte, jusques a Fosséz dessi aus molins que l'en dit de Portes, hors mises les Forrieres, qui sont aus escuiers et aus bones gens, d'une part Marne et d'autre, se il n'achate l'iaue de Guerin Dubois, a cui ancisseur le roi Phelippe- le dona en eritage ; et le vent cil Guerin a l'un plus et a l'autre mains, si corne il lisemble bon.

2. Quant cil Guerin a a I peescheur ou a pluseurs vendue l'eau le roy devant dite, les achateurs ou li achateres vienent a celui Guerin, au jour de la feste Saint Jehan Baptistre, et requièrent celui Guerin qui les saissise, et cil Guerin les en saissist, sauf le droit lou roy et le sien, et reçoit cil Cruei'in de chascun nouvel pescheur, pour le

1. Lespinasse : nus ne puet peesclufr.

2. Philippe Auguste.

[1261-1270] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 249

rov XII den., et IIII s. pour lui meisme de saissines ; et ces XII den. cilz Guerin porte dedenz les nuiz a celui qui celé coustume garde et queut pour le roy ; et H doit dire le non de celi qui est novel pesclieur; et, toute celé année toute entière, cil noveaus pescheur est quite toute celé première année par les V s. devant diz qu'il a paie. Et en l'autre année après celé, et en toutes les autres ensuians, chascun poissonier doit au roy, chascun an, III s. de hauban, a [)aicr a la saint Martin d'yver, et II s. de coustume a paier, chascun an, au roy ; c'est a savoir, XII den. au Xoi'l et XI 1 den. a Pascjues, et a celui Guerin III obol. a paier a Pasques, et a la Saint Jehan Baptistre II den. et poitevine ; et doivent a celui Guerin, de III ans en III ans, III den. que on apele le congië.

9. Tout li pescheur de l'eaue devant dite se jousticent pardevant celui Guerin, si conie des engins des poissons defTensables, et en a cil Guerins les amendes devant dites.

10. Toutes ces choses a usé cil Guerins et si devancier très le tens au bon roy Phelippe.

220. Entre l'ilU et 1270.

If ait h an.

Depping, lii'gle/nents sur le.s arts et métiers de Paris, p. 297. Lespiiiasse et Bounardot, Le livre des métiers, p. '2o'.i.

GIS TITRES PAUOLE DES MKSTIEHS QUI HAUHAN DOIVENT AU ROY ET DES MESTIERS QUE ON VENT DE PAR LE ROV.

1. Quiconques est talemeliers a Paris, il doit chascun an VI s. de par. au roy por le hauban, a paier a la saint Martin d'yver; et convient ([ue il achate le mestier du roy, se il ne demeure a Saint Marcel, a Saint Germain des Prés, hors des murs de Paris ou en la viéz terre madame Sainte Genevie[ve] ou en la terre du chapitre Xostre- Dame de Paris, asise en Garlende, ou en la terre Saint Magloire, dedens les murs de Paris on en la terre Saint

250 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [12G1-12701

Martin des Chans, asise hors des murs de Paris ; et vendent le niestier devant dit de par lou roy cil qui du roi l'ont achaté, a l'un plus et a l'autre mains, si come il leur semble boen.

14. Haubans est uns propres nons de unecoustume assise ancienement, par laquele il fu establi que quicooques ser- roit haubaniers, qu'il serroit frans et a mains de droitures palans del mestler et de la marchandise dont il serroit haubaniers que cilz qui ne serroit pas haubaniers.

15. Haubanier furent ancienement establi a I mui de vin paiant* en vendenges au roy; et pulz mist 11 bons roys Phelippes"^ cel mui de vin a VI s. de paris, pour le contens qui estoit entre les povres haubaniers et les eschancons le roy, qui le mui de vin rechevoient de par le roy.

16. Des mestlers haubaniers li I doivent demi hauban, c'est a savoir 111 s., 11 autres plain hauban, c'est a savoir VI s. et 11 autre hauban et demi, c'est a savoir IX s., si comme nous avons dit pardesus.

17. Tout li mestler de Paris ne sont pas haubanier. Ne nus ne puet estre haubaniers se il n'a [esté] et est del mestler qui ait hauban ou se li roys ne 11 otroie par vente ou par ^race.

221. Entre 1261 et 1270.

Boulangers et banalité des fours.

Depping, Ordonn. sur le commerce et les métiers, à la suite des Règle- ments sur les arts et métiers, p. 349. Lespinasse, Les métiers et corporations de la ville de Paris, I, p. 198.

CIS TITRES PAROLE DES FOURS DE PARIS KT DE LEUR DROITURE.

En ceste chose se sont acordé li bouraois de Paris et dient que, ou tans le roy Phellppe, de bonne mémoire, fu

1. Depping -.par anl. '2. Philippe .\uguste.

I1262J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 251

contens entre les prevoz de Paris, de l'une partie, et les boulengiers de Paris, de l'autre partie, seur ce que li prevoz de Paris voloient abatre et destruire les fours des boulengiers, seur laquel chose li boulengier se plaindrent a monseigneur lou roy et adont, de l'assentenient et la volenté monseigneur lou rov, fu ordené en cette manière :

C'est a savoir que chascun boulengiers pueent faire son four en sa meson, en la quele il manoit, a cuire tout ce que manouverroit en sa meson, por ce que chascun boulengier valoit a monseigneur lou Rov chascun IX s., 111 d. ' et encore vaut. Et, se aucuns clers ou aucuns lavs envoiast a aucun bolengier son blé que il li en feist pain pour ce cler ou pour cel lay, li boulengier pueent faire ceste chose sans mile achoison. Li boleiigiors «jui n'ont fours propres puecnl alei' as autres louis, la ou il croient (ju'il miex fa cent.

Derechi(;f, li boulengier pueent laire fours propres, sanz nul contredit, et touz tans cuisent et ont cuit ou il leur picst miex, sans banie. Ceste enqueste lu faite du com- mandement du roy Phelippe.

222. 1262, juin.

l'ris'ilèi^cs accordes pur Marguerite, comtesse de Flandre et de 1 lay liant aux conimercans de la Rochelle, de Sai/it- Jean-dAngéhj , de Niort, du Poitou et de Gascogne, venant traÇuiuer à (h-avelines.

Kinot, Etude hist. sur tes relations commerciales entre la France et la Flandre au moyen âge, in-8, 1894, p. 343.

Nous Margherite, contesse de Flandres et de Haynaut, faisons a savoir a tous ceaus ki ces letres verront et orront, ke nous, pour le pourfit et pour l'acroissement de nostre

1. Depping- : /// ob.

252 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1262]

vile de Gravelinghes et don port de celui lin, avons doné et ottrié franchises teles corne ci après sunt escrites.

1. A nor aniéz, as maires et as communs de la vile de la Rochelle, de la vile de Saint Jehan d'Anoeli et de la vile de Nioit et a lor marcheans et a tous autres marcheans de Poitout de Gascoingne et d'aillors de ces parties de la, ki sunt e, serunt de lor compaingnie et ki a ladite vile de Grave- linghes et audit port vendront pour marcheander et pour besoingnier de lor marchandises, tout au commencement les devant dis marcheans, lor vallés et lors sergans et les gardes de lour avoir et de leur marcheandises nous recevons en nostre garde et en nostre deffense par toute nostre terre et par tout nostre pooir.

2. Après nous volons et ottroins ke H devant dit mar- cheans et lor vallet et lor sergant puissent es lius devant dis venir et aler, amener et aporter lor marcheandises et mar- cheander franchement et delivrément, lor droites cous- tumes paiant, et puissent vendre et achater ou eschangier l'uns marcheans a l'autre et a toutes autres manières de e^ens

o

a leur volenté de toutes lor marchandises, queles ke eles soient, et mettre lor avoirs en comendise tout la ou il leur samblera ke bon soit, et qu'il puissent garder et tenir lor avoir et lor marcheandises tant longhement cum il vou- dront et faire compasgnie de lore avoirs a ceaux de nostre terre et de nostre pooir et aillors, se il voelent, par si ke cil ki sera compains de la marcheandise as devant dis marcheans puist esploitier lavoir de son compaignon ou de ses compaignons, ensi ke il paie pour ses compaignons tels coustumes cum il deveront de lor parties et de la soe partie ce que a lui en afferra.

3. Après nous volons et otrions ke, se aucuns des devant dis marcheans et de lor sergans ou des wardeurs de lor avoir convenoit plaidier a Gravelinghes ou aillors en nostre terre ou en nostre pooir, ke la justice dou lin li livre consel et amparlier en bonne foi a toutes les fois ke on l'en requerra, au coust resnable de celui pour cui il parle-

I 126-2] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 253

loit; cl volons ke, se il par aventure avenoit que li mar- cheans u ses sergans ou li garderes de son avoir monstroit sa plainte u sa besoingne devant nostre justice, ke on ne li voist a nule souspresurc' desconvenable ne a nul mal engien de sa parole.

4. Après nous voulons et ottrions ke li regars des vins ne puistestre liiis par nous ne par nos baillius ne par eskevins ne par nostre justice de Gravelinghes ne par autrui de par nous, (ors une fois en l'an, c'est a savoir après ce ke li nioust nouvel seront premièrement venu a Gravelinghes ne, pour la raison dou regart des vins ne des autres avoirs as marcheans, nostre baillius ne eskevin ne justice ne pueent ne ne doivent cloere ne fermer les celieis de les maisons ou seront li vin et li autre avoir as marcheans devant dis, ains lor doit on laissier les clés ou a leur seroans ou a lor commandement, et, se on i trouvoit vin ki ne fust loiaid. il conviendroit ke li marcheans cui tels vins seroit, ou ses commandements, l'en fesist porter ou mener fors de nostre terre dedens vint jours après le regart fait ou ke il l'eUondrast ou le fesist elTondrer par le seu dou bailliu ou de la justice et des eskevins dou liu et par t;int s'en puet passer, et li remandra quites li fus dou tonel et, se li mar- cheans ou ses conmans ne le faisoit, nostre justice le fetoit faire puis les vint jours devant dis et seroit adont li frès dou tonel nostre.

5. Kt, se il i avoit aucun vin, dont on fust en doutance, s'il porroit revenir en point ou non, on doit le tonnel saicler dou saiel d'eskevins juskes a certain terme convenable pour savoir coment li vins se prouvera et s'il dedens ledit terme revenoit en bon point, faire en puet li marcheans son esploit a sa volenté, et, se il ne revenoit en bon point, on en feroit comme de mauvais [vin] en la manière devant dite, mais pour foibleté de vin, ne pour ajoster blanc vin aveuc vermel, se dont n'i avoit autre mauvaistée, on n'en puet faiie justice ne le tonel effondrer.

1. Tromperie.

254 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRK [1262]

6. Et, s'il avenoit par aventure ke, devant ou après le ternie dou regart des vins devant dit, plainte venist a nostre justice on a eskevins ke aucuns marcheans usast de mauvais vins et ou les eust, regarder ou savoir le porroit on et amender en la manière kl devant est dite des mauvais vins.

7. Après nous volons et ottrions ke, se aucuns achate vins ou autres avoirs as devant dis marcheans ou a lor commandement, et aucuns de la ville de Gravelinghes i voloit avoir part ou compaingnie, il convient ke cil ki part i voldroit avoir, pail tantost sa partie ou marcheantvendeor en deniers contans, se la marchandise est vendue a paier deniers contans, et, se ele estoit vendue a craonce ou a terme, nusn'i porroit avoir ne clamer part aveuc l'achateor.

8. Après nous volons et ottrions ke, se aucuns achate vins ou autres avoirs des marcheans devant dis ou de lor cornant, ke li marchiés soit estables puis ke li deniers Diu en sera bailliés et ke li achateres^ d'iluekes- en avant ne s'en puist resortir ne aler arrière.

9. Après nous volons et ottrions ke, pour le mefFait dou vallet ou dou sergeant au marcheant ou dou gardeor de sen avoir, ne puist li avoirs dou marcheant estre arresté ne encombrés.

10. Encore nous volons et ottrions ke, se aucuns ajoine- mens estoit fais sour marcheant ou sour son vallet ou sour son sergeant, ki ne fust presens en la vile de Gravelinghes au jour et a Tore ke li ajornemens seroit fais, ke cil ajor- nemens ne li puist nuire ne grever et, se on li metoitseure ke il adont i eust esté presens, nous volons k'il s'en puist esconduire et passer par son sairement, se il n'estoit prouvé par connissance d'eskevins ki eussent esté a faire l'ajorne- ment a sa personne.

11. Après se aucuns des marcheans ou de lor gens voloient loer ou achater osleus en la vile de Gravelinghes, faire le

1. Edit. : achaletis.

2. Édlt. : diluekes.

[1262] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 255

pueent et atraire aveiic austant ' de compaignoiis et d'autre gent corn il voldront et porront.

12. Après nous volons et ottrions ke les escutes - ne puissent venir a la nefquantelle sera venue devant la havene-^ de Gravelinghcs pour alegier, fors tant seulement celés ke li marchans ou ses comandemens ou li niaistres de la nef atenera et comandera a venir et chai-gera la première escutc ki ensi seroit comandée a venir tout arrouteement sa charire avant c'autres escntes puissent riens commencier a chargier, et ensi et en tel forme feront les autres après, tant corne li niarcheans ou ses commandemens ou li maistre de la nef voldra.

13. Après nous volons et ottrions ke nus escutemans ne puist être compains a l'autre ne estre deschargiercs de vins.

14. Encore nous volons et ottrions ke li marchans ou ses conmans puist faire arrester le cors et l'avoir de son detteur selonc les couslumes dou liu ou la dette et la connissance sera faite et, se aucuns des dolteurs cstoit fuitis, nous le devons faire arrester ou il soit trouvés on lu^stre terre et en nostre pooir, et son cors faire ramener en piison ou liu dont il se serait défuis, a la re([ueste dou marcheant ou de son comandenient, et doivent tuit li bien et tous li avoirs dou detteur et de sa feme estre mis et bailliës en paiement au marcheant ou as niarcheans a cui on deveroit la dette,

15. Après nous volons et ottrions ke li marcheant et lor comant puissent paier delivrement les frais as maistres des iu;s ou a leur cou mandement de lor avoirs et de lor mar- chandises par si ke li maistre ou lor commant s'en tiengnent a paie.

IG. Encore nous volons et ottrions ke, pour content ki soursist entre nous et cels de Gravelinghes ne pour guerre ne pour ost ne por tans de messons^, ne de harenghisons 5,

1. Kdit. : ans ianl.

2. Iîar([ues

3. Port.

'». Temps de moisson.

5, Temps de la pêche des harengs.

256 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1262]

ne reinainone mie ke on ne (ace tous tans droit et loi as marcheans et a loi- gens et a loi- comandement.

17. Après, pour ce ke nous volons ke li marcheant devant dit et lor erens et lor comans soient certain des coustumes de

o

Gravelinghes et dou port, combien li venderes et li achateres [i] paieront, nous faisons asavoir a tous ke li venderes i doit paier de chascun tonel de vin ki vendus sera en l'iauwe dou dit port quatre tornois, et de celui c'on vendera a terre sèche ou en la vile de Gravelinghe, soit en celiers ou defors, quatre deniers de le monoie de Flandres de chascun tonel et li achateres en paiera outretant, se il n'en estoit frans ou cuites par privilège ou autrement, et des autres avoirs et des autres marcheandises paieront li venderes et li achateres selonc l'usage et les coustumes des devant dis lius. Et si doit on savoir ke nule autre coustume ne esta- bliment nous ne poons ne ne devons alever sour les mar- cheans devant dis ne sour lor gens ne sour lor marchean- dises, especiaument en lor aggravance. Et ces coustumes devant dites paiant et rendant pueent et pourront li mar- cheant devant dit, lor sergant, lor gent et lor comandement aporter au devant dit port et a la vile de Gravelinghes lor avoir et lor marchandises et remporter et retraire fors a lor volenté quant il voldront, et la ou il voldront, sans nul encombrement de nous ne d'autrui de par nous, sauf tant ke, se il venoient au devant dit port a tout leur avoir de ce ki la endroit ne seroit deschargié ou vendu, il paieroient tel coustume come on a usé juskes a ore.

18. Après on doit savoir ke li éskevins de Gravelinghes doivent oïr les chartres, les cyrographes et les conois- sances des dettes as marcheans a toutes les fois qu'il eu seroit requis des marcheans ou de lor cornant et doivent recevoir en lor garde les contreparties des cyro- graphes et des chartres devant dites a garder ou pourfit des marcheans sans riens constant.

19. Encore doit on savoir que li biomant' doivent des-

1. Brouelteurs.

lJ«iJ| DK L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 257

cluirgier arrouteement les vins as maichans, ensi cum il vendront premier et mettre es celiers et es voiles, si ke par leur defante ne par lenr négligence li marcheant n'en aient damage, car tel damage qne il ensi en averoient , cil lor seroient tenu de rendre plainement.

20. Apres nous devons faire mettre fuer loial et convenable sour les celiers et sour les voltes par nostre baiiliu et par les eskevins dou liu ; et, se il ne le faisoient, nous le ferieng.

21. Aj)res nous volons et establissons ke li bromant des- chargfont cliascun lonel de vin des aleoemens et drs escutes et le chariient sour le char et descharoent dou ciiar et mettent et nssieent es voltes et es celiers pour dis deniers de la n\onoie de Flandres, et le tonel de vin ki sera iruindés sour le char il deschariieiont et metteront et asserront es

o

voltes êtes celiers pour sis deniers et trairont chascun tonnel fors des voltes et des celiers, et chargeront sour le char et (leschargeront et rechargeront es escutes pour dis deniers, et trairont encore (ors des voltes et des celiers, et charge- ront sour le char chascun tonnel pour sis deniers.

22. Après nous volons encore et establissons ke li char ke li marcheant voidront ki chargent outre l'escluse, portent chascun tonel de vin a Gravelinghes la ou li mar- cheant voidront pour dis deniers et de pardeca l'escluse, près dou fossé pour set deniers et de devant le vile pour cinq deniers tout de le monoie de Flandre devant dite.

23. Et si volons et otrions ke, se par le defaute des bro- mans ou de lor aydes ou de lor cordes ou de lor autres estrumens ou par le defaute des chartrerons cui li char seroient ou ki les menroient ou par la defaute des chars ou des touniaus loier, il i avoit tonnel brisié et vin espandu, cil d'eaus par cui defaute li damages seroit venus renderoit et seroit tenu de rendre au marcheant ou a son cornant le damage fait pleinement et entièrement.

24. Après nous volons et ottrions ke les celiers, les voltes ou les maisons ke li marcheant loeront par semaines a Gravelinghes, ke il les puissent avoir et tenir an

Faomez. Documents relatifs a l'histoire de l industrie et du commerce, 17

258 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1262]

et jour, se il voelent, par celui fuer, ou laissier quant il voldront, payant clou tans ke il Taroient tenu.

25. Encore doit on savoir ke li gaugieres doit gaugier et vergier les vins a le droite verge de Bruges et doit avoir de chascun tonel ke il gaugera deus deniers.

26. Et li corretiers des vins doit avoir douze deniers de chascuii tonel de vin ke il fera vendre, et si ne puet deman- der corretage ne avoir, se il n'avoit esté presens au marchié faire et au denier Diu baillier ou ke il i fust venu par le coumandement dou vendeur ou de l'achateur.

27. Après doit on savoir ke corretiers ne puet estre conipains li uns a l'autre de sa correterie ne estre her- bergieres de vendeurs ne d'achateurs de vins ne estre niar- cheans ne compains de marcheandises tant cum il mainten- dra la correterie, et li doivent estre corretier et gaugeur juré et sairmenté de faire loiaument lor oflices et, se il en estoient repris et prouvé, oster les en doit on et autres remettre par autel forme et par autel condition.

28. Apres nous volons et otrions as devant dis marcheans, a lor sergans et a lor vallés ke, se aucuns d'eaus, laquelle chose ja n'aviengne, estoit par aventure tenus de la franche vérité a Gravelinghes, ke nostre baillius ne nostre justice ne jiuet ne ne doit celui punir dou cors ne de l'avoir, ains le doit on amener en nostre présence ou de nos succes- sors contes ou contesses de Flandre et nous i devons regarder toute équité et toute droiture et, tout baras, déloyauté et fauseté mises ariiere, nous devons celui traitier selonc raison come bons sires.

29. Après nous volons et otrions as marcheans devant dis et a lor gens ke toutes auties bones coustumes lor vaillent en nostre terre partout et par nostre pooir en autel manière come elles font' a autres marcheans estranges de lor cor et de lor avoirs ki seront présent es lius de nostre terre as us et as coustumes de chascun liu. Et toutes ces franchises et ces choses devant devisées, avons

1. Edit. : sonl.

[1203] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 259

nous promnis, pour nous, pour nos hoirs et pour nos suc- cessors a tenir et a faire tenir et garder en boue foy loiaument, et garenlir et faire plain garinient as niar- cheans devant dis et a lor gens perpetuement.

30. En tesnioignage et en seurté de laquel chose nous leur avons donné ces lettres saiclées de nostre saiel.

31. Et nous Guis, cuens de Flandres, fils a madame la contcsse devant nouniée toules les choses devant dites et devisées gréons et otrions et prounietons a tenii- et a faire tenir et garder perpetuelment , en ^ boue foi et sans aler encontre et a ce obligons nous et nos hoirs et tous nos successors. Et en tesmoingnage et en perdurable fermeté de ceste^ chose, nous avons fait mettre a ces lettres nostre saiel aveuc le saiel nostre chicredameet mère devant dite. Ce fu fait en l'an de l'Incarnation Nostre Seie-neur-' mil deux cens et sexante et deus, el ^ mois de juin.

223. 1263, novembre.

\eiu>es de maîtres. Oliiii, I, f(jl. 12'.l V". liouluric. Acles du parlcineiit^ n" 77G.

Petebant boulengarii Pontysarenses <[uod muliercs vidue relicte bolengariorum Pontisarensiuni compellerenlur desis- tere facere panem venalem, cum per cartain liceat solis boulengariis facere panem venalem, sicut dicebant. Et cum, secundum tenorem ipsius carte, ipse mulieres no[n] pota- verint boulengarios nec propria manu sciant facere panem venalem, sicut boulengarii dicebant; ipse vero mulieres e contrario dicebant quod ad hoc non debebant compelli, cum ipse, una cum maritis suis, cum viverent insimul, potaverint boulengarios, ut dicebant, de bonis inter se communibus, cum eciam, de niandato regine Blanche, in

1. Edit. : et.

2. Édil. : lesii.

3. Édil. : signeiir. k. Edit. : es.

illiO DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [126'i]

lîiic savsina fuerint nuilto tenipore et maxime cum carta predicta contra ipsas in hoc casu non faceret, ut dicebant. Tandem, audita carta et hine inde propositis plenius intellectis, determinatum est quod muliercs relicte bou- lengarloi'um, que cum maritis suis boulengarios insimul potaverunt, possunt lacère panem venalem, sicut alii bou- lengarii quamdiu sunt vidue. Et eciam nisi potavissent cum maritis suis, si modo vellent potare bolengarios, possent Ipsum panem facere venalem.

224. 1264, 23 février.

Boulangerie domestique et boulangerie professionnelle.

\V. Wiegand, Urkuiidenlnich der Stadt Strasshurg I, n" 549. (Premier couturaicr municipal de Strasbourg )

Nos Heinricus, Dei gratia electus Argentinensis, Berthol- dus de Ohsenstein, custos ejusdem ecclesie, universis et singulis presentium inspcctoribus volumus esse notum quod, orta dissensionis niateria inter. .magistros, consules et univer- sitatemcivitatis Argentinensis ex una , et pistores seu panifiées ejusdem civitatis ex parte altéra, supereo quod iidem pisto- res adomibus pistrinalibus ipsorum civium, pro jure eorum, quod vulgo dicitur einiing, amplius quam antiqua et appro- bata ipsius civitatis consuetudo exigeret, requirebant, tandem, intervenientibus vlris honestis, hujusmodi discorclia taliter est sopita, consensu et vohintate dictarum partium ple- nius accedente, quod deinceps in perpetuum quicunque civis pistrino suo integrum jus, quod dicitur einung, acqui rere voluerit, panificibus dabit pro hujusmodi jure duode- cim soliclos denariorum Aroentincnsiuiu sineomni auoiucn- tatione, et pro dimidio einungo sex solidi dari dcl)ent. Consenserunt etiain predicti pistores quod, si queMq:)i;uii civium habentem pistrinum decedere contigerit, quicunque et cujuscunque etatis unus ex liberis suis ipsum pistrinum ex jure hereditario pro sua acceperit portione, simul etiam

[126i-12»J5j DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 261

accipiat jus dimidium, quod dicitur einung. Nos igitur, ad instantiani predictarum partium, huic oïdinationi ot statiito iiostniin assensiini iiipertimui- presentibus pariter et lavo- rnin ipsamque ratam tenentes et gratamper omnia approba- miis, sigilla nostra una eu m ipsius eivltatis sigillo presenti- bus in testimonium appondentcs. Actuni et datum anno Domiiii mlllesimo ducentesiino sexagesimo quarto, in vigi- lia Mathie apostoli.

225. 1264, juin.

Veuves de maîtres remariées.

Oli>n,\, fol. 1^58 V". Boutaric, Actes du parlement, n" S'il).

Cuni quedani bolengaria Pontisarènsls (jue tempore viduitatis sue recepta fuerat ad faciendum paneni et liolenga- rios potaverat, postniodum virum duxissel, bolengarii Pontisarenses nolebant ipsani bolcngariaiu ad illud minis- teriuni admittere, eo quod ipsa duxerat maritum, qui nesciebat lacère panem propria manu sua, seeunduni tenoreni carte concesse ipsis bolengariis a rego Philippo. Ipsa vero proponebat quod debcbat adniitti ad hoc quia alias ad hoc admissa fuerat tcnqiore viduitatis sue, ut dicebat, et inde fecerat (piod di'bcljat. Deterniinalurn est ([uod ex f[uo alias ad hoc adtnissa (uerat ipsa bolengaiia tenqiore viduitatis sue, iteruni débet ad hoc adniitti, non obstante malriinonio inter ipsos, non obstante etiam quod nesciat paneni facere propria manu sua niaritus ejusdem.

226. 1265, 4 juin.

Teinturerie à Montpellier.

Germain, Hist. du commerce de Montpellier, t. \. Pièces justif., XXXIX.

Noverint universi quod, quià nos .Tacobus', Dei gratia rex Aragonum, Majoricaruni et Valentie, cornes Barchi-

1 . .I;i vine I,

262 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [12651

none et Uigelli, et dominus Montispessulani, intellexinius quocl in sacramentnli et oriliiiatione antiqiia facta in Montepessulano super tinto continetur quod, tinlo nno panno, qnod cito ejectus est de cacabo in quo lintus est, débet aqua illa in qua tintus est incontinonti eici in ter- rani et spar^i, quod ulteiius non débet tingi aliquid in eadem , et pro in tinto rubeo quod ibidem fit ponitur mi- nus grana quam in tinto rubeo quod tingitur apud Januani, Lucam et Massiliam, qui aliter, ratione dicte spargitionis aque, amitentur in eodeni tinto, propter quod panni in Montepessulano tinli aprecianlur nuilto minus et minori precio vendunlur quam panni qui tinguntur apud Januam, Lucam et Massiliam, ideo damus et concedimus vobis pro- bis bominibus et universitati Montispessulani, bine ad quinque annos priinos vcnturos, quod in aquis illis in quibus tinti fuerint panni ponatur aliquantulum plus de grana, et possitis in illis aquis tingere bifam unam albam, vel alium pannum qui vocatur faudatus, vel unum pannum de Chnlon, vel medietatem unius panni estani forti de Anglia, vel medietatem estani forti de Arraz, vel unam sayam de I^ua vel de Biain, vel unum pannum de serico, libère et sine alicujus contradictione, mandantes tenenti locum nostrum in Montepessulano, bajulo curie, et consu- libus ejusdem loci, quod predictam donationem et con- cessionem nostiam [)er dictos quinque annos firmam habeant et observent. Datum Ilerde, pridie nonas junii, anno Domini millesimo CC LX" quinto.

227. 1265.

Suspension du trcu'ciil. SoHdaritc dans les achats. Règle- ment adopté des>anl V échevinage par les patrons et ouvriers cperonnlers de Poitiers.

Copie moderne. Bibl. nat. Lat. 18398 fol. 54 v».

Ordinatum fuit et concordatum in scabinagio, [praesente] majoi-e Jobanne de Bei'ri/, inter frenarios Pictavenses et

[1267] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 26 î

servienles eoriimdem, quod ipsi non «perient fenestras sab- bato post vesperas nec dominica sequenti, nec de nocte nec diebiis predlctls curent opéra de martello ' nisi sint ruelle calcarium, et, si ipsi emerint aliqua opéra, ille qui einit alios submoiiebit, et nnusquisque habebit partem suam pro rata pretii que valebit, si plaiel ei. Conventuni etiani fuit inter ipsos quod ipsi possint opéra facta garnire sed non operari nec limiare nec tenere pro garniendo ultra vesperas. Et si (juis ipsorum contra aliqua priodiclorum lacère presumpse- lit, reddit niajori et servientibus 11. s., (juoruni modietas communi et alia niedielas confralric sancti Klioii. Actum, ipso majore présente, anno Domini niillesinio sexagesiino «{uinto. Isti juraverunt : G. Dailli, .lo. For/ier, Ai/monr/, Alaïuis Brito.

228. 12()7 n. s. , ft'vrier.

Arrrt du jxi rlcincnl aiilorisanl l'enlrcc a Po/iloise, tons les jours de ht semaine, du pain fabrique au dehors,

I'k'j^., Oliin, I, fol. 153 v". Boiitaric, Actes du parlement . n" 109;*.

Petebant major et pares Pontisarenses ([uod, sicut cera, ferium, ligna, fenum et merces aile afFerebantur libère venalia apud Pontisaram qualibet die septimane, ita et panis posset ibi affeiii venalis de extra villam ([ualibet die septimane, pro{)ter boiuim commune populi ([ui nuiltum ibi creverat, sicut dicebant , cl maxime cum , sicut assere- banl, nec furni nec molendini bannei'ii essent il)i. Bolen- garii vero dicte ville opponebant se dieentes quod super hoc non debebant audiri major et pares predicti nisi solum de die qua est mercatum apud Pontisaram, quia nunquam fuit aportatus aliunde panis ibi venalis, nisi 'feolum die mercati, et quia etiam per caitam régis Philippin ipsi

1. Ms. : niarg.

2. Ms. : dicti.

3. Celle charte est de novembre 1217. Voy. Ordonn. des rois de France, XI, .308. Cf. Delisle, Catalogue des actes de Philippe Auguste, 1779.

2(J4 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [12fî7]

hitbent ihi soli olficium paneni faciendi et vondendi, et indc lenetiir quilibet eorum magnum redditnni domino régi reddere annuatim, qiiod facere non possent si panls de extra vdlani ibi afïeiretnr venalis, et maxime quia in boc facto pronuuciatnm fuerat per inquestam inde fac- tam in alio parbiniento qiiod non poterat de extra villam panis venalis ibidefFerri, nisi sohim die inercati. Proponebant eciam quod, si extranei taliter ibi panem afferrent, afTcr- rent denariatas non taUiatas, quas in dampnum populi possent vendere quantum relient; quod ipsis bolengariis non permitteretur facere, sicut dicebant. Ad boc lespon- debant major et pares predicti quod, si villa sua usum super hoc non haberet, boc eis non nocebat, cuni jus commune et bonum commune habeant pro se, et tamen per dictam inquestam inventum fuerat quod diu est, tempore cujus- dam caristie, ibi venerat deforis panis venalis alia die quani die mercati, per quod asserebant inquestam ipsam fccisse pro se, non pro bolengariis antedictis. De carta vero dicebant quod bene placebat eis quod lacèrent panem sicut erat eis concessuni, nec nocebat eis carta, sicut dicebant, cum non exprimeretur in ea quod non posset panis venalis ibi afferri, sicut petebant. Propter quod petebant panem deforis ibi venalem afferri, oppositione bolengariorum non obstante. Tandem, audiiis bine inde propositis et carta etiam diligenter inspecta, intellecto insuper quod carta ipsa continebat quasi jus iniquum, propter quod verba ipsius erant stricte sumenda et non ad aliud quam tangerent extendenda, pronunciatum fuit quod panis venalis poterat ibi deforis afferri, qualibet die septimane. Ob fraudem tamen circa hoc amovendam, preceptum fuit quod de parvo pane alTerantur omni die, excepta die mercati, denaiiate talliate et non aliter, die vero mercati afferantur ad voluntatem venditoris, sicut ficri solet. De maono vero pane, quatuor vel (juinque aut sex denariorum vel amplius, quantum ad pretium, nichil fuit taxatum, sed ematur et vendatur ut fieri poterit.

[12t>7] DR L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 265

229. 1267, 5 juin.

P(irlicii)(ili(tn des corporalions au.v ccrt'ntonics ijubliques.

Cliionicon \orinanni;e. liccueil des historiens des Gaules et de la France. XXIII. 218.

In festo Pentecostes eodem anno Philippus, piimogenitus (ilius I>u(l()vici reii'is Francorum, fit miles l-*arisins, cum tanto urbis et civinni apparatii, nt retroactis temporibus vix [tam] solenine festnni Parisins tactum vel alibi repei'ia- tur. Unde et tota eivitas sériels pannis (»t eoilinis (\\titit oi'nata, et oninia eivilatis niinisleria novis vestiinenlis iiuhita Je pannis bi-odalis, sei'icis, cendalis ant vestibus aliis, seenndnni pi\eeeptuni el dispositioneni |)r;eposih Pansius.

Chroni//ue parisienne du .\V//"^ siècle p. p. L. Delisle, Notes sur r/uelrfues mss. du Musée britannique. Méni. de la société de l'his- toire de Paris et de l Ile de France, IV, 188.

Anno Doinini M" CC L\" VIT, die Penthecostes, teniiit rex Fraiicie Ludovicus maximum feslum Parisius, et ipsa

die fecit Philippum, filium suum, militem et in die

illius Pentecostes, ob reverentiam dicti régis et ejus filii et honorem, fecerunt cives Parisienses, tam divites quam pauperes, maximum festum, habentes quilibet vestes novas, coloris diversi , incedentes per Parisius ad processionem quilibet de quolibet ministerio cum pari suo, habentes qui- libet coram se cereum grossum ardentem, facicntes taie lestum (piod nun((uam luerat Parisius (aetum taie.

230. 1267, 13 juin.

Fondation et police d'une houcJierie. Arch. dôparlomentales de la Lozère, G. 298.

Anno Verl)i inearnati M" CC° LX\ IP vdus Junii, indic- tione IX", Ijudovico rege Francorum régnante, 0[dil()ne] Mimatensi episcopo existente, noverint universi présentes

•266 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1267]

pariter et lutuii quocl mulli homines de civitnte Mimatensi existentes corani maoistro Laurentio de Codât, judice Giiaballltani pro revereiulo in Christo pâtre domino Odilone, Dei gratia Mimatensi episcopo, dicentes quod macerus fiebat in civitate Mimatensi in diversis partibns et inordinate, ex quo magnnm tedium et magnnm dampnnm civibus ymine- bat et ideo requisierunt dictum judicem ut macelhim in aliquo loco eongiuo ordinaret. Qui magister Lauientius respondit eis quod cogitarent et ordinarenl qualiter posset fiei'i et ub; et sic tiinc recesserunt. Et po^t, eodem anno, die marli; post Carniprivium vêtus venerunt iterum multi homines de civitate inter quos erant...' et ad requisi- tionem ipsorum dictus magister Laiiren iiis, judex nomine dicti domini episcopi, de consilio et consensu discre- tornm virorum domini Pétri Radulphi canonici et ofticialis Mimatensis et domini Hngonis de Guardamilitis et Guil- le'mi Moreti, cellararii et clerici dicti domini episcopi presentium et quoiumdam aliorum presbiterorum homi- num dicte civitatis, ordinavit, vokiit et precepit quod macel- lus fiât in panno [sic] de/ chaste/, in loco appellato /as Lotias, in quo loco alias dicitur fuisse macellus, qui locus confrontatur cum domo Boairolo et cum domo Raimunde Marque et cum domo dels Brii/s, mediantibus carreriis publicis circumquaque. Dixit enim et voluit et ordinavit, nomine et ex parle dicti domini episcopi dictus judex et de consili > predictorum, quod alibi quam in dicto loco non vendcintur carnes frustatim neque salse neque retentes grosse. Item quod in dicto loco non occidantur carnes gro se nisi forte agni vel eduli. Item quod non vendantur ibi agni vel eduli botati. Item quod non vendantur ibi oves pro nud- tonibus nisi prius super hoc certificentur emptores. Item quod non vendantur ibi sues pro porcis maribus, et, si quis macellarius habet porcum vel porcam granatum vel granatam, (piod non vendant eum vel eam pro legali set certificent emptores super vicio ejus. Item quod non debent

\. Suivent treize noms.

[1-207] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 267

ibi carnes vendi ircine vel caprine set habeant alium locum propriuni ad hoc, si opns fuerit faciendum. Item quod alie bestie non vendantur ibi nisi possint venire pedibus suis ad locum predictum. Item quod non vendantur ibi animalia nioibosa. Item voluit et ordinavit dictus judex, nomine dicti doinini episcopi et de consilio predictorum et de consensu siiperius expressorum, quod idem dominus episcopus et ejus suceessores inperpetuum habeant et percipiant super qua- libet tabula que in dicto inacello fiet unam lil)rani piperis censualem et quod semel dent eidem domino episcopo XL libras Vienensium ? inter omnes illos (jui tabulas ibi réci- pient nomine accapiti et investiture, salvis quibuslibel aliis usibus, censibus et aliis consuelis. Item ordinavit et voluit dictus judex, nomine (pio supra et de consilio et consensu predictorum superius expressorum, quod inter omnes illos (|ui tabulas ibi récipient solvant et solvere teneantui' LX libras Vienensium (.' illis a (piibus pede ' ille sunt emj)te in ([uibus fiet macellus supradictus. Kt bec omnia tlictus judex ordinavit nomine dicti domini episcopi, prout supra scrip- tum est, salva et reteuta in omnibus dicti domini episcopi volunlate. Que omnia dictus Ciuillelmus Vitalis et alii post ipsum superius expressi nominatim gratis acceptaverunt et voluerunt et promiserunt d. judici se solvere domino epis- copo et ejus successoribus in perpetuum dictum censum et dictam summam aecaplti, ut est dictum. Item fuit ordinatum quod carnes ille ([uas occident Judei non vendantur Chris- tianis ibidem. Actum Minuitis, in operatorio Guillelmi Siidre, presentibus testibus domino Petro Radulphi, cano- nico et ofïiciali Mimatensi, Deodato Pétri et aliis supra proximo nominalis et multis aliis, et me (juillelme Sudre, publico notario Mimatensi qui, mandato dicti judicis et alio- rum supra nominatorum, qui ad solvendum predicta se obligaverunt, liane carlam scripsi et subscripsi et signum meum et bullam apposui in eadeni. VA post, in adventu domini episcopi predicti eodem anmo, macellarii inlras-

1. Le terrain, Voy. Du Cange, Pedo. 2.

268 DOCUMENTS RKLATIFS A L'HISTOIRE [1270J

cripti qui présentes erant scilieet ', existentes corani

dioto domino episcopo petieriint ab eo ut supradicta

omnia vellet et ratificaret qui omnia suprascripta

slbi lecta ratificavit, voiuit et concessit , hoc salvo quod illud quod dictum est de carnibus saisis, quia aliqui super hoc murmurabant, retinuit ad manum suam, quani ratificationem et concessioneni Aictam per dictum domi- num episcopum predicti Guillelmus Vitalis et alii expres-

sini ultimo nominati acceptaverunt.. et ita tenere eidem

domino episcopo Mimatensi stipulant! promiserunt, hoc salvo quod quilibet eorum obligavit se tantum ad solu- tionem predictarum summarum pro parte eorr.m quemlibet contingente. Actum Mimatis, in claustro quod est juxta

fornellum dictidomini episcopi, presentibus testibus

Hanc cartam scripsi et subscripsi et signuni nieum et bul- lam apposui in eadem.

231. 1270, mai.

Indemnité due par les patrons aux ous^riers et rècipro([ue- inent pour travail promis et non fait.

Depping, Ordonn. relatives aux métiers de Paris, à la suite du Livre des métiers, p. 351

II. DES OUBLIERS.

Et est assavoir que les maistres du mestier dessus dit doivent a leur valiez II den. pour toutes les nuiz qu'ils defFaudront de baillier leur dou mestier; et li valiez doivent aux maistres II den. pour toutes les fois qu'il defaudront de porter leur mestier a leur maistres.

1. Suivent douze noms.

11270-12:1] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 269

232 1270, novembre.

Itincraire des tnarchandises an point de i>iie fiscal. Reg., OVuu. I. fol. 69. Boulaiic, Actes du Parlement, n" 1575.

(]iiin morcatorcs de Sancto Auclomaro dicerent contra j)odiig('rium de Perona quod ipsi euntcs et redeuntcs de Sancto Andomaio apud Remis et portantes sargias, came- lotos, staminas et merceriam, se aquittabant de pedagio apud lloisclluml et ita dicerent se a longo tempore usos lïiisse, petebant dictum pedagiarluin qui eos compellebat de novo ire pei' Peronam et se ibi acquitarc ad desistendum conipelli, dicto pedagiario dicente in contrarium hoc fieri non debere, cum consncverint ire per l^eronani et se sicut alii aquitare ibidem. Tanilern, facta super lioc incpiesta, tani pro domino rege quam pro mercatoribus antedictis, quare inventuin fuit ([iiod dicti incrcatores usi luerant per longa tempora libère ire per Roisellum et se pro predictis ibi de pedagio aquitare, nec probatum fuit pro lege (piod ali([uaiulo fuissent per Peronam ire compulsi, prononcialum fuit (piod jiermittcrentur per Roisellum ire, super hoc inqoosito silentio pedagiario supradicto.

233. 1270-1271, avril. 12Sr), 24 décembre.

Tarif du tissage des draps.

Depping, Ordonn. relat. aux métiers...., p. 392.

A touz ceus qui ces lettres verront, Oudart de la Ncu- vdle, garde de la prevosté de Paris, salut. Nous fessons a savoir que en nostre présence [furent] establiz le conmun des menuz mestres tessarenz de Paris, et affermèrent que, ou temps que sire Renaut Baibou fu prevost de Paris, plu- seurs ordenances et acordances furent fêtes entrex d'une

1. Roisel, Somme, ar. Péronne.

270 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1270-1271]

part, et entre ceus qui font fere leurs euvres a autrui d'autre part, et que ostroiées leur avoient esté par ledit sire Renaut, et en avoient eue lettre seellée ' du seel de la prevosté de Paris, laquele lettre il avoient perdue, si conie il disent, et nous baillierent une sedule qui estoit le transcript de la dite lettre, ou estoient contenues les dites ordenauces, si come il disent, et laquele cedule leur fu leue par nous mot a mot, a la manière qui s'ensuit :

(c A tons ceuz qui ces lettres verront, Renaut Barbon, garde de la prevosté de Paris, salut. Nous fessons a savoir que, come contenz et descort fust entre le conniun des menuz mestres tessaranz de Paris qui font euvres a autrui, d'une part, et de ceus qui font fere leur euvres a autrui, d'autre part, c'est assavoir que li menuz mestres requièrent ans preudomes qui leur dras font fere, que l'en meist certain pris en la tisture des dras que l'on tistroit et feroit en la ville de Paris, a la parfin, par le conseul de bones genz, et par le conmandement au prevost de Paris, distrent Henri d'Ateinville, Robert de Louveciennes, Pierre Larme et Guill. d'Anjou, esleuz pour tout le commun des menuz mestres et de touz ceus qui font leur euvres et qui a autrui font fere leur euvres, lors distrent par leur serre- menz, en la manière qu'il s'en suit :

1. C'est assavoir seur touz dras raiéz, des lu saint Rémi juques a la mi quaresme, diz et huit soulz de parisis- pour tistre chascun drap, et des menues, tout l'an entier, pour tistre chascun drap vint soulz ; et de la mi quaresme juques a la saint Rémi, des raiéz dras desus diz, sanz les menuéz, de chascun drap tistre, quinze soulz de parisis.

2. De rechief de mabréz et d'estanforz et de to;iz dras a lisière, des la saint Rémi juques a la mi quaresme, seze soulz de parisis pour le tistre ; et de la mi quaresme juques a la saint Rémi, pour ces mabréz et pour ces estan- fors tistre treze soulz de paris.

1. Edit.: scellcf.

2. Édit. -: Paris.

[1270-1271] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 271

3. De rechieF pour tistre canielins l)laiis et bruns, tliz soulz de puris. de chaseun, toute l'année.

4. De rechief de quamelins l^runs et blans et pers neys de chaseun, seze soulz de paris, pour tistre les, des la saint Renii jucpies a la mi cpuiresme, et des la mi quaresme juques a la saint Rémi trezain sont de paiis. pour tistre les.

5. De rechief de quamelins raiéz et de biffes quamelines raiécs, de la saint Rémi juques a la mi quaresme, seze soulz de paris, de chaseun, pour le tistre; et de la mi qua- resme juques a la saint Rémi, treze soulz de paris, de chaseun, pour le tistre.

6. De rechief de tistre blans plains, de la saint Renii juques a la mi (juaresme, de chaseun, pour le tistre, dis et huit soulz de parisis, et de la mi quaresme juques a la Saint Rémi, de chaseun quinze soulz de par., pour tistre les.

7. De rechief li mesme mesti-e doivent mettre en euvre le file come l'en leur baillera a tistre les blans desus diz.

8. De rechief il ont dit et acordé que tout tarter de fde soit mis hois au tistre touz draz, fors les blans desus diz.

il. Kl se il en tartent nul, il poieront cinq soulz pour l'amende, dont li rois aura trois soulz, et li mestrc des tessarens et li juré dcus soulz pour leur poine.

10. De rechief d'estanfors ja<^l(>béz, des la saint Rémi iu([ues a la mi quaresme, de chaseun, pour le tistre, vint et quatre soulz de par.; et îles la mi (piaresme juques a la saint Rémi, de chaseun, pour le tistre, vint soulz de paris.

11. Et est acordé tpie nus ne peut avoir mendre fuer de tistre les dras desus diz, fors, si come il est dit desus. se mahain n'i a; et se mahaing i a, il doit estre amendé et acordé par le conseul du mestre des tessarenz et des (piatre jurez qui i seront establiz de par le roy. Et qui ti^tra et qui pour meins les dras feit qu'il est dit desus, il l'amen- dera au roy de cinc soulz de paris., dont li rois aura trois soulz, et li mestre des tessarenz et li jurez deus soulz pour leur poine. Et est acordé que ces amendes seront prises et

272 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1270-1271]

levées par le mestre et par les quatre jurez desus diz, qui en porteront au rov ou a son commuadenient ce que li rovs en devra avoir, c'est assavoir trois soulz. I.iquel quatre jurez devant diz seront mis a garder le niestier desus dit, et par l'acort au prevost de Paris, qui le fera par l'assentement au prudeshomes du mestier desus dit.

12. Et est acordé que li quatre jurez seront remuez^ chas- cun an, le mardi d'enprès Pasques, par le onmandenient au prevost de Paris et par l'assentement du mestre des tessarenz, liquel quatre jurez seront pris eu mestier desus dit.

13. Et est acordé que nus-' des menuz mestres desus diz qui font ou feront euvre a autiui, ne peuent prandre, pour tistre les dras desus diz, denrées nules, se deniers ses non. Et qui les prandra, il poiera double amende, dont li rois aura sis soulz et li mestre et li jurez desus dit quatre soulz pour leur poine.

14. Et est acordé que, se aucun des menuz mestres desus diz fesoit aucune convenance par reson des choses desus dites a autïui par fraude, et il povoit cstre seu ou prouvé, il poieroit double amende, dont li rois auroit sis soulz et li mestre et li jurez desus diz quatre soulz pour leur poine. Et, se il ne povoit estre seu ou prouvé, si en auroit le pre- vost de Paris le serement du menu mestre que la dite con- venance devoit avoir fête par fraude.

En tesmoing de ce nous avons mis en cest escrit le seel de la prevosté de Paris, sauf ce que li rois ou le prevost de Paris, quiconques i sera, peuent rapeler cet escrit toutes les foiz que il voudront. L'an de l'Incarnation nostre Seigneur, mil CC et sexante dis, au mois d'avrill. «

Et la dite sedule leue au conmun desus dit, si corne il est dit desus, il afTeimercnt par devant nous et tesmoin- gnerent que ce estoit la fourme et la manière de la dite lettre, et que il avoient fêtes et acordées les ordenances qui i sont contenues, si come il est dit desus, entr'ex et cens

1. C. à. d. rhangés. Dans l'édit. : réunie:.

2. Edit. : se uns.

[1271] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 273

qui font fere leur dras a autrui, et par le dit sire Renaut, qui leur en avoit données lettres souz le seel desus dit, qu'il avoicnt perdues, si corne il dissoient. Et encore distrent par devant nous, que eus les dites ordenances vouloientet s'i acordoient. Et nous souplierent et requirent que nous les dites ordenances leur vousissons fere sceller du scel de la prevosté de Paris et faire tenir si come il avoient acoustumé.

Et après ce nous feismes venir par devant nous Nicholas Astelin, niestre des tessarenz de Paris, et pluscurs des autres granz mestres tessarenz de Paris qui font fere dras par les diz menuz mestres, que nous feismes jurer, qui nous tesmoignierent par leur serrenienz que toutes les ordenances et les choses desus dites furent fêtes et acor- dées entre les parties desus dites, si come il est dit desus, et par le dit sire Renaut, ou temps qui fu prevost de Paris, et leur en donna lettres scellées du seel de la prevosté de Paris, laquele lettre il virent, si come il tesmoignierent par le serrement desus dit. Et nous, oie la requeste et la supplication du conmun desus dit, et le tesmoignage du dit Nicholas Astelin et de pluseurs autres granz* mestres tessa- renz de Paris desus diz, qui cette requeste ne debatirent de riens, meismes en ces lettres le seel de la prevosté de Paris. Et voulons que les ordenances desus dites, si come il est dit desus, vaillent et soient tenues entre les parties desus dites, si come il ont acoustumé ca en arreres-, tant come il plera a nostre seingneur le roy, a nous et a noz successeurs, et sauf a nostre seingneur le roy et a nous et a noz successeurs de muer, de crestre et d'amenuissier es choses desus dites, si come l'en verra que bien et reson sera.

Ce fut fait et donné en l'an de grâce mil CG IIIP'' et cinc, le lundi veille de Noël.

1. Edit. : senz.

2. Edit. : anteres.

Fagniez. Documents relatifs a l'histoire de l'industrie et du commerce, 18

274 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1271]

234. 1271 (n. s.), février.

Examen des produits à. la fabrication desquels ont concouru plusieurs industries .

Reg. Otii», I, fol. 183 v". Boularic, Actes du parlement de Paris,

n" 1679.

Orta questione in ter textores Parisienses ex una parte et fulloiies ejusdem loci ex altéra super eo quod textores dicebant pannos factos Parisius debere judicari per ipsos et eos qui pravi iiivenirentur pugnlri per ipsos sive com- buri, fuUonibus hoc negautibus dicentibusque quod judi- cium iiujus niodi sive preventio pennorum ad ipsos et non ad alios pertinebat, demum auditis in curia qu;it; partes proponere voluerunt, ordinavit curia quod ad judicium hujusmodi seu punitionem pannoruni ponerentur duo de textoribus et duo de (ullonibus, et prepositus Parisiensis unum ex parte régis poneret de quocumque ministeriorum ipsorum sibi placeret, et, si inter ipsos de punitione seu judicio panni alicujus esset discordia, judicio seu sententia; instituti a preposito una cuni duobus ex quatuor predictis staretur.

1271.

235. (jiiet à Paris.

Reg., Oliin, I, fol. 186 v". Boularic, Actes du Parlement, 1713.

Gonquerentibusscanibioribus, aurifabris, drapariis,taber- nariis et pluribus aliis civibus Parisiensibus, de prepo- sito Parisiensi quod eorum vadia ceperat, respondit idem prepositus predictus dicta vadia se cepisse eo quod guet- tare nolebant per viilam Parisiensem sicut et XXI niiniste- ria ville Parisiensis ad suum mandatum, licet, mota super hoc allas questione corani domino rege Ludovico inter eos et Parisiensem pre[)()situiu, qui tune erat, determinatum et pronunclaliiin lulsset contra ipsos quod et présente prepo-

[1273J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 275

sito et absente, guettare tenebantur sieut et dicta alia ininlsteria ad mandatum ipsius prepositi, sieut dicebat et de hoc recordationein curie instanter petebat. Ex adverso petebant ipsi cives sua vadia sibi reddi, negantes ita pro- nunciatum fuisse- sieut prepositus asserebat, dicentesque se nunquain guettasse Parisius, nisi preposito Parisiensi pré- sente eu m eis. Tandem, auditis hinc inde propositis, recor- dala est curia, pronunciatuni fuisse alias parlamento vide- licet sancti Martini hiemalis, anno Doniini CC° LVIII" contra cives predictos quod ipsi ad mandatum prepositi Parisiensis, ipso présente vel absente, sieut dicta ministe- ria alia, tenebantur guettare. Idque fuit contra eosdem determinatum, presertim cum guetus hujusmodiad commu- nem utilitatem totius ville Parisiensis pertineat et ipsorum.

236. 1273, 12 décembre.

Robert^ èvêfjiie d'Orléans, seigneur de Nnnancourt, renonce au droit de prises à Nonancourt.

Copie moderne. Bibl. iiat. Nouv. Acq.. Franc. 3409, fol. 99, d'apr. l'orig.

Universis présentes litteras inspecturis, Robertus, divina miseratione Aurelianensis eplscopus, dominus Nonancurie et Banville, saluteni in Domino sempiternam. Querimoniam majoris et communitatis burgensium nostrorum de Nonan- curia rccepimus continentem quod nos et gentes nostre equos, culcifras et alia utensilia eorumdem, que nobis et nostris pro tempore fuerunt necessaria , absque aliquo pretio a nobis vel gentibus nostris pro dictisequis, culcitris et utensilibus imposito seu statuto usque ad hec tempora, in Castro nostro de Nonancuria cepimus seu capi fecimus in eorundem dispendium, prejudicium et gravamen ; unde nobis ex parte ipsorum fuit humiliter supplicatum ut eorundem y[n]dempnitati super hoc providere misericorditer dignare- mur, ad instar illustris régis Francie qui in villa sua de Vernolio equos, culcitras et alia utensilia burgensium dicti

276 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1274]

loci siib certo precio capi fycere consuevit. Nos igitiir eoruin precibus inclinati, volumus, concedimus et statuimus ac etiam prohibemus ne de cetero equi [nec] culcitre dicto- rum buro-ensium a nobis vel gentibus nostris vel heredibus nostris seu sucessoribus absque certo pretio de cetero capiantur, sed in captione dictarum rerum pro eisdem red- datur pretiiini sic statutum, videlicet pro quolibet equo duodecini denarios parisienses, pro culcitra etpulvinari' et duobus linteaminibus, duos denarios parisienses. Insuper vokimus et benigniter concedimus ac etiam damus licen- tiam dictis burgensibus appendendi campanas suas, quan- docunque voluerint, in platea domus communie de Nonan- curla deputate. In cujus rei testimonium et memoriam presentibus litteris sigillum episcopatus nostri, una cum sigiilo baronie nostre de Nonancuria duximus apponendum. Datum anno Domini millesimo ducentesimo septuagesimo tertio, mense decembris, die martis post festum beati Nicholay hiemalis. {Fragment de sceau.)

237. 1274, juin.

Droit des bourgeois de Rouen sur la nai>igation de la Seine. Jean duc de Bretagne demande à lèclievinage de Rouen de laisser passer sous le pont de cette ville quarante ton- neaux destines à sa consommation à Paris.

Copie moderne. Bibl. nal., Nouv. acq. fr. 3416, fol. 18.

Johannes dux Britan[n]ie dilectis suis niajori et juratis Rothomagi sakitem et dillectionem. Cum proponamus vinnm mit[t]ere apud Parisius ad maneriam nostram per Robinum de Dorsoult servientem nostrum ad nostros pro- prios usus et ad largiendum amlcis nostris, rationem ves- trani, de qua ad plénum confidimus, exoramus quatinus dic- tum vinum nostrum, quod ducit idem Robinus, scilicet

1. Ms. plufiiiaii.

[1275] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 277

usquo ad quadraginta dolia, per sub pontem Rothoniagen- sem transiie et versus Parisius transcendere vestri gratia permittatis et, propter curialitatem ' justara, non volu- miis neque intendimus quod vobis vel libertati civitatis vestre in aliquo derogetur, et, cum nobis ahas in easu con- simili nobis gratuni feceritis, vobis super facta et facienda gratia referimus multas gratias. Datum mense junii anno Domini M" CC" septuagesimo quarto, teste sigillo nostro.

238 1275, juin.

Détournement de la soie écrite par les ouvrières.

Bibl. nat.. mss. franc. 11709, fol. 41. Depping, Orrf. relatives aux métiers, à la suite «lu Lhro des Métiers, p. 377.

DI-S FILERKSSES DE SOIE.

A tous cens qui ces lettres verront Gile de Compicgne, garde de la prevosté de Paris, salut. Sachent tuit que nous, l'an de grâce mil CC IIII"^ et 111, le jour de la saint Rémi, veismes une lettre en ceste fourme :

A tous ceulz qui ces lettres verront Régnant Barbou, garde de la prevosté de Paris, salut. Nous faisons assavoir que par devant nous vindrent le cornu n des merciers de Paris, et furent plaintiz a nos do pluisieurs grief que les fiUerresses de soie de la ville de Paris leur fesoient ; c'est assavoir, quant aucuns des merciers de la ville de Paris bailloient leur soie escrue por ouvrer, pour labourer ou pour filler, en queque manière que ce fust, il le engagoient ou vendoient chiez Lombars ou chiez juvfs, ou leur eschan- goient la bonne soie que il leur bailloient pour ouvrer, pour labourer ou pour filer a bourre de saie, et l'atornoient et apportoieut en lieu de la boune soie a celui qui la leur avoit baillée pour ouvrer, pour labourer et pour fdler, et disoient que ce estoit de leur soie, laquele chose est

1. Ms. carealiiateiit.

278 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1275]

contre droit et contre reson ne n'est pas a souffrir car c'est griefs et domages au commun des merciers de la ville de Paris.

Item, quant il avoient vendue ou engagié ycelle soie que l'en leur avoit ballié pour labourer et pour filer, et cil qui la leur avoit bailliée venoit a eus, et leur deman- doit sa soie, il disoient qu'il l'avoient perdue et adirée, et que volontiers leur rendroient et paieroient l'argent que elle valoit après leurs vies, et que il n'avoient de quoi paier; pour laquele [chose] cilz qui li avoit baillié la soie pour labourer et pour filer les traioient en cause pardevant nous, et estoient plaintis d'eles, et leur demandoient icele soie, et eles responoient que eles l'avoient adirée, et que il n'avoient de coi paier la valeur. Pour les quiex griefs, nous feismes défendre de par le roy que il n'i eust juyf ne Lombart, tant fust hardis, seur cors et seur avoir, qui pres- tast deniers seur soie escrue ne sor soie tainte, a nule des ouvrières desus dites, ne que l'en leur chanjast bourre pour soie, ne bonne soie a mauvaise.

Nus juyf de la vile de Paris ne peut ne ne doit acheter soie escrue ne tainte, quelle que ele soit, se ce n'est de marcheant convegnable et saufTisant, ne que nus ne nule ne puisse acheter ne vendre bourre de soie, se ele n'est boiilie.

Pour les queus griés desus dis, nous feismes venir le comun des fileresses de soie pardevant nous, et leur defen- dismes de par le roy, et sor paine d'estre banies, que il n'y eust ouvrière nule tant fust hardie qui des ores en avant meist point de soie que l'en leur baillast pour labourer, pour ouvrer ou pour filer en gages, ne n'en vendist, ne ne changast point ; et, se il l'engagoienl ou vendoient ou eschangoient puis le jour d'ui en avant, nous le banirions de la vile de Paris juques a tant que gré et satisfacion fust faite a celui qui lor auroit ballié la soie pour labourer et pour filer. Et, s'il avenoit que il venissent en la vile de Paris, puis que eles auroient esté banies, avant que grés eust esté fais a celui qui ladite soie lor auroit ballié, nous les métrions en pilori pour H jours. En tesmoing de ce, nous

[1277] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 279

avons mis en ces lettres le seel de la prevosté de Paris l'an de l'Incarnacion nostre Seigneur MCCLXXV, ou mois de juing.

Et nous ce transcrit avons seelé du seel de la prevosté de Paris, sauf le droit de chascun,ran et le jour desus dis.

239. 12771 (n. s.), mars.

L(i ntûitrisp de certains métiers avec les revenus ntUrs ?/ afférents devient propriété privée.

Bibl. nat. nis. franc. 240^;) fol. 250. Cf. I.uchaire, Etudes sur les actes de Louis VU, p. 89 el catalogue 431.

LA LETTRK DV DON DES V MRSTIKHS.

Donnée par copie. Phiiippus, Deigratia Francoruni rex. Notum facimus universis tam presentibus quam futurisquod litteras inclite recordationis Ludovici cjuondam régis Fran- corum vidimus in hoc verba. Ego Lndovicus, Dei gratia Francoruni rex, universis présentes literas inspecturis salu- tem. Noveritis quod nos dedimus et concessimus ex mine in posterum Thecie, uxori Yvoni [sic i Lacohe el ejus here- dibus magisterium tanatorum, baudreorum, sutorum, mes- geicorum et bursioruni in villa nosfra Parisiensi, cum toto jure ipsius magisteiii quod habebamus et habere poteramus, et precipue dominium excubiarum dicte ville, cum omnibus pertinentibus ad easdem, et aliorum ad dictum magisterium pertinentium, habendum et possidendum inposterum ab ipsa et ab ejus heredibus. Et insuper ([uittamus dictam

- 1. Bien que l'aulhcntirité de cet acte n'ait pas éveillé les scrupules d'un diplomatiste comme M. L. Delisle, bien que nous en ayons nous-mènie fait usage [Eludes sur l'industrie... pp. 'i, l'i2, l't3. n. 1) comme d'un document du Xll" siècle, l'apparence suspeclc que lui donnent s(;s ft)rmules d'adresse, de salut, de notification et de ratification nous a empêche de le classer à sa date. C'est celle du vidimus de Philippe le Hardi que nous avons adoptée pour ce classement, parce que c'est la confirmation de ce prince qui a donné une sanction incontestable et une date certaine à un fait très probablement fondé sur une longue possession. Ce texte nuus a été conservé par une copie assez défectueuse du xiv^ siècle.

280 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1277]

Theciam et ejus heredes ab omni consuetudine et tolta ' et talia. Neque pro preposito sive viario neque pro alio se jus- ticiabunt, nisi pro corpore régis. Quod ut ratum siL et in pace habeant, literas et sigil[l]um nostruni super hoc dono - dicte Thecie et ejus hèredibus tradi fecimus. Actum Parisius, anno Doniini M" LX°, regni nostri XXIIIP. Astantibus ^ in palatio nostro quorum apposita sunt nomina et signa. Signum comitis Theobaldi dapiferi. Signum Mathei camerarii. Signum Mathei constabularii. Datapermanum Hugonis* cancellarii. Tn cujus rei testi- monium presentibus htteris nostrum fecimus apponi sigil- lum. Actum Parisius anno Domini CC'^ septuagesimo sexto, mense marcio.

240. 1277, juillet.

Cumul de métiers.

Reg., Olim, II, fol. 36. Boutaric, Actes du parlement de Paris,

no 2082.

Orta questione inter tincturarios Parisienses ex una parte et Michaelem dou Horret ex altéra super eo quod dicti tincturarii contra dictum Michaelem proponebant quod ipse Michael textor una cum artificio textorie artifi- cium tincture de novo exercebat, quod de consuetudine dictorum artificiorum facere non poterat, ut dicebant, propter quod petebant, quod idem Michael ab artificio tincture cessaret. Auditis hinc inde propositis, pronun- ciatum fuit, quod idem Michael utrumque ministerium insimul non poterat exercere et quod ad alterum eorumdem se teneret. Qui Michael artificium tincture acceptavit. Post- modum tincturarii Parisienses in nostra curia contra dic- tum Michaelem proposuerunt quod ex antiqua consue-

1. Il y a dans le texte coda ou tocia.

'2. Ms. domo.

•i. Ms. ab.iantibus.

k. Ms. Hugo ne ni.

[1277] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE, 281

tudine approbata et clin obtenta in villa Parisiensi fuerat observatum, quocl nullus potorat fien tincturarius, nisi tanqiiani discipulus in artificio tincture per triennium exti- tisset, ([uod idem Michael non lecerat, et ideo tincturarius remanere non poterat vel debebat, dicto Michaele ex adverso dicente quod pater suus fuerat magister tinctu- raiius, et circa patrem suuni artificiuni illud melius addiscere potuit quam circa extraneum, predictis tinctu- rariis dicentibus quod idem Michael quasi per totuni cursum vile suc textor extiterat, et artificium tincture nun- quam didicerat. Auditishinc inde propositis, pronuntiatuni fuit per judicium quod idem Michael tincturarius rema- ncret.

241. 1277, novembre.

Fixation par un arbitrage du prévôt de Paris de la durée de la journée des ouvriers foulotis.

Depping, Ordonnances sur le commerce et les métiers à la suite des Règlements sur les arts et métiers fie Paris , xxii, p. 398.

A touz ceulx qui ces lettres verront Guy Dumex, garde de la prevosté de Paris, salut. Comme contens et discort fust outre les maistres foulons de Paris d'une part et les varlets louions d'autre, sur plusieurs griefs dont les varlets s'es- toient plains a nostre seigneur le roy, c'est assavoir que ils disoicnt que les maistres les tenoient trop tart de leurs vesprées, laquelle chose leur estoit périlleuse et grief pour le péril de leurs corps, dont ils se doubtoient pour aucune occision ' qui avoit esté faite de leurs varlets, lesdits maistres des foulons disant encontre et requérant a nous que une lettre scellée ■^ du seel ''' de la prevosté, faite dès le temps la royne madame Blanche, en laquelle lettre cette présente

1. Edit. : occasion.

2. Edit. : sceltée.

3. Edit. : scet.

282 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1279]

lettre est annexée, leur feiist entérinée, et nous eussions eu mandement de nostre seigneur le roy que nous eussions conseil sur la dite lettre aux bourgois de Paris et ledit conseil lui reportissions.

Apres ces choses devant dites, les parties dessus dites se mistrent entour nous hault et bas, et nous, eu le conseil de bones gens, de l'assentement des dites parties, deismes nostre dit en la manière qui s'ensuit : c'est assavoir que la dite lettre en laquelle ceste présente est annexée, sera tenue et gardée, ce adjousté que les dits varlets venront tous les jours ouvrables a heure de soleil levant, a leur loyal povoir, et feront leur journée jusqu'au vespre. Et la vesprée durera jusques a soleil couchant.

Et ordenons, du consentement des dites parties, pour le commun prouffit, que nul desdits ouvriers dudit mes- tier, ne maistre ne varlet ne apprentis, ne ouvreront dudit mestier par nuit. Et quiconque d'icelles seroit trouvé ouvrant par nuit, il seroit tenu envers le roy de l'amende contenue en la lettre en laquelle la présente lettre est annexée.

En tesmoing de ce, avons mis a ceste lettre le seel de la prevosté de Paris, l'an de grâce mil II"LXXVII, au mois de novembre. »

242. 1279, juillet.

Péage de Bapaume.

Arch. départementales du Nord. Chambre des comptes de Lille, art. B., 158, n^ 2064 de l'inventaire de Godefroy. Vidimus en parchemin, scellé.

A tous ceulx qui ces présentes lettres verront Jehan, seigneur de Folevile, chevalier, conseiller du roy nostre sire, garde de la prevosté de Paris, salut. Savoir Taisons que nous, l'an CGC IIII"" et unzes, le lundy XXVII jour de mars, veismes unes lettres scellées en las de soie et cire verd du seel du roy nostre sire, dont la teneur est tele :

Karolus, Dei gratia Francornm rex. Notum facimus uni-

[1279] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 283

versis presentibiis pariter et futuris qiiod, de licentia et autoritate nostre parlamenti curie inter procuratorem nos- trum generalein pro nobis et carissimuin patru[iijm nostrum cîucem Burgundie, comitem Flandrie et Arthesii, ex una parte, et dilectos nostros prcpositos et juratos ac comiini- tatem vdle et civitatis nostre Tornacensis, ex altéra, seu eoriim procuratores inl'erius nominatos, tractatum, concor- datum et pacificatum extitit prout in quadam cedula per procuratorem nostrum et procuratores dictorum patrui nostri et de Tornaco eidem curie unanimitei- et concordlter traddita continetur, cujus ccdule ténor sequitur in hec verba :

('ommo plusieurs procez feussent meuz en la court de parlement et pardevant le baillv de Vermandoiz entre le procureur du roy nostre sire, monseigneur le duc de Bourgoigne, conte de Flandres, d'Artois et de Bourgoigne d'une part, et les prevoz et jurez et plusieurs singuliers bourgeois et liabitans de la ville de Tournay d'autre, tant en demandant comme en deffendant, sur ce que ledit procureur du roy et ledit monseigneur le duc, a cause de sa conté d'Artoiz, disoient que lesdis bourgeois et habi- tans, de toutes leurs denrées qu'ils menoient de Flandres ou de Tournay en France, en Bourgoigne, en Champaigne, en Provence, en oultre les mons et aussi de toutes les denrées (pi'ils amenoient desdits payz a Tournay ou en Flandres, dévoient paage a Bappaumes au conte d'Artoiz, et pareille- ment dévoient paage au roy a Peronne, a Roie, a Com- picgne et a Crespi; lesdis de Tournay disans le contraire que de toutes leurs denrées dessusdictes, ilz estoient frans et quictes desdis paagcs; traictié et acordé est entre les- dictes parties, s'il plaist a la court, (jue lesdis de Tournay seront francs et quictes desdis paages de toutes leurs denrées qu'ilz menront en ladicte ville et qui en icelles seront dispenssées ou en icelles vendues, se elles ne sont menées es pais a cause desquelz les paages sont deubz, et aussi de toutes leurs denrées qui seront du creu, ouvrage et façon de ladicte ville et banlieue d'icelle, tout sans fraude

284 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1279]

et mal engin, en paiant les paages des lieux esqiielz ilz ne passei'ont soit a Bappalmes, a Peronne, a Roie, a Crespi, a Compiegne on ailleurs ; et que lesdis de 'J'ournay des denrées qui passeront de Flandres es dessuz dis paiz et aussi des vins qui venront de France ou de Bourgoigne en Flandres, cessant toute fraude comme dit est, eulx paieront lesdis paages quant les cas y escherront, selon la teneur du registre encien desdis péages dont la teneur s'ensuit :

Omnia averia que transseunt de patria Flandrie sive in Franciam, sive in Burgundiam, sive in Campaniam, vel ultra montes, seu in Provinciam, debent pedagium apud Bappaumum ; et omnia vina veniencia de Francia vel Bur- gundia, in Flandriam euntia debent pedagium apud Bap- paumum. Omnes autem illi qui debent pedagium apud Bappaumum, debent pedagium apud Peronam, apud Roiam, apud Compendium et apud Crispiacum. Tornenses vero et Bolonienses, Normanenses et Corbianenses, Ambia- nenses, Pontivenses, Belvacenses, Tornacenses, Camera- censes et Falquenbergenses omnes isti vadunt quo volunt reddendo sua[s] rectas consuetudines. Sed, si isti apporta- rent averia de Flandria in terras predictas, ipsi redderent pedagium appud Bappaumum sicut alii vel repportando vina, sicut supra dictum est.

Et seront lesdis bourgeois et habitans frans et quittes de devoir chemin a Bappaume de toutes leurs denrées, tant de celles qui devront lesdis paages comme de celles qui n'en devront point, selon la teneur de l'ar- rest pieca doné pour ceulx de Tournay duquel la teneur s'ensuit :

Philippus, Dei gratia Francorum rex, universis pré- sentes litteras inspecturis salutem. Notum facimus quod per curiam nostram extitit recordatum quod, cum olim inter prepositos, juratos et cives Tornacenses ex una parte et dilectum consanguineum et fîdelem nostrum Robertum comitem Attrebatensem et pedagiarium ejus de Bappalmis ex altéra, contentio verteretur super eo quod dicti prepositi, jurati et cives dicebant quod erant in saisina et usu, et fuerant a tam longo tempore quod sufTicere

[t279J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 285

debebat ad jus acqulrendum, ducendi et duel faciendi averia sua per chemina per que volebant et per veturarios per quos volebant sine emanda solvenda pedagiario Bappal- marum, nisi transsircnt per villam Bappalmarum et e con- trario cornes Attrebatensis et pedagiarius suus de Bappalmis dicebant quod erant in saisina et usu, et fuerant a tam lon- go tenipore quod sulficere debebat ad jus acquirendum, videlicet cappiendi et levandi emandas a quadrigariis et quadrigis qui ducebant averia burgensiuni Tornacensium, etiam si non transsircnt per pedagiuni de Bappabnis ab illis, scilicet qui non sunt de locis exceptis, videlicet de Ter- nezio, Boulonczio, de Xorniania, de Corbia, de Potitivo, de Belvaco, de Tornaco, de Cameraco et de Fauquen- bergue ; super premissis cjuelibet pars testes produxit ad intentioneni suam luiidaiidam; quorum attestationibus visis et auditis diligenter <[ue partes proponere voluerunt, quia sulTicienter inventa fuit probata saisina dictorum civium Tornacensium, determinalum et pronuntiatum fuit per curie nostre judioium (juod ipsi remanerent in saisina ducendi et duci faciendi averia sua per chemina que vohie- riut et per veturarios (juos voluerint sine emenda solvenda pedagiario de Bappalmis, nisi per villam transsierint Bap- palmarum. In cujus rei testimoniuin prosentibus litteris no- strum fecimus apponi sigillum. Actum Parisiis, anno Domini millésime ducentesimo septuagesimo nono, mense Julio. Et ne pourront lesdictes parties acquérir possession, ne saisine, ne proscription l'une contre l'autre a l'encontrc desdis lejjistre et arrest et sont charoez messire Arnault de (]orbie, chancelier de France, monseigneur l'evesque de Baieux, messire Pierre Bochet, président en parlement, maistres Oudart de Molins et Pierre Lorsenne, conseillers et advocaz du rov, d'ordonner et déclarer, les parties oyes sommcrement et de plain, dedans la leste de la Chandeleur, quelles denrées sont réputées de Flandres ou de la façon de Tournay, et de la manière de oster les fraudes et en quelz lieux lesdis de Tournay seront tenus de paier lesdis paagesdes denrées dessusdites venans de Flandres, et aussi des vins qu'il menront en Flandres. Et, ou cas que, dedans

286 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1279]

la feste de la Chandeleur, lesdis monseigneur le chancelier et autres dessus nommez n'en auroient ordonné, eulx rap- porteront tout ce qu'ilz auront avisié a nosseigneurs de parlement, lesquelx, oyes les parties sommerement et de plain, en pourront ordonner comme bon leur semblera de raison, et demouront quictes lesdiz de Tournay de tout ce qu'ilz pevent devoir au roy et a mondit seigneur pour cause desdis paages, tant du principal que des amendes de tout le temps passé, et seront reputez comme non advenuz les exploiz faiz d'une partie et d'autre contre la teneur de cest présent accord, et sont mis au néant tous les procez qui, pour occasion desdis paages, estoient pendans entre les- dictes parties et aucuns singuliers de ladicte ville et les sergens et paageurs desdis lieux, et se partiront lesdictes parties de court sans despens et seront condampnez par arrest a tenir ce présent accord.

Ad quod quidem accordum ac omnia et singula in eodem contenta tenenda, complenda ac firmiter et invio- labiliter observanda prefata curia nostra partes predictas et earum quarumlibet, quathenus unam quamque ipsarum tangit seu tangere potest, ad requestam et de consensu dicti procuratoris nostri generalis pro nobis, ac magistri Jacobi Le Fer predicti patrui nostri procuratoris, ex una parte, et Johannis de Hellemes, prepositi Tornacensis procuratoris et nomine procuratorio, prepositorum et jura- torum ac totius communitatis dicte ville 'J'ornacensis, virtute certi procuiatorii, cujus ténor inferius est junctus ex altéra, per arrestum condampnavit et condampnat, et ea ut arres- tum ejusdem curie teneri, compleri et observari ac execu- tioneni demandari voluit et precepit.

Ténor procuratorii dictorum de Tornaco sequitur et est talis : A tous ceulx qui ces présentes lettres etc.

Quod ut firmum et stabile permaneat in futurum, pré- sentes litteras sigilli nostri munimine fecimus roborari. Datum et actum Parisius in parlamento nostro, anno Domini millesimo tricentesimo nonagesimo et regni nostri unde- cimo, seconda die mensis Januarii. Ainsi signé : Concor- datum in curia. J. Willequin. Registre collatio facta est.

[1279] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 287

Et nous ad ce présent transcript avons mis le seel de la prevosté de Paris, 1 an et le jour dessus diz.

243 1279».

Place des corporations dans la constitution municipale de Caltors et police des métiers dans cette ville.

Coj). moderne. Bibl. iiat. Nouv. acq. franc. 3390, fol. 2, d'après le Livre launé de 1 ancienne commune de Cahors, fol. 4. Arch. munieipales de Cahors.

Aycho se las causas ([ue Ihi cossol de la ciotat de Caortz devo far en lor noeletat.

Aysso es la ordenansa del cossolat dels cossols de la ciotat de Caortz.

So es assaber que a Caortz a e deu aver xii cossols e deu ni aver vi per borges, très devo esser davas lo pont, els autres très los Sobiros. Deu ni aver i per mercadiers, lequel deu esser a lau an davas lo pont, e autre an davas Sobi- ros. .\utre deu ni aver per affachadors e per sabatiers, autre per totz martels, autre per cardadors e per teschendiers, autre per mazeliers e per homes sobre aygua, autre per affa- nadors assaber quel cossol que es per afFanadors^ e per sabatiers deu esser a lau an affachador e l'autre sabatier, aquel (jue es per totz martels deu esser a lau an carpentier e a l'autre masso e a l'autre faure od aurelier^, aquel que es per mazeliers e per homes de sobre aygua deu esser a lau an mazelier, a l'autre pevsonnier et a l'autre parador, aquel que es per cardadors e per teyschendiers a lau an deu esser cardador c a l'autre an teschendier.

2. Item es assaber quel borcier et tug cist cossols desus

1. Ces statuts du consulat de Cahors sont postérieurs au mois de décembre 1278, comme cela résulte d'une allusion à un événement qui a eu Heu à cette date. D'un autre côté, l'archiviste du Lot, M. Combarieu, veut bien nous dire que leur écriture est identique à celle d'un acte qui se trouve quelques pages plus loin dans le Lii-re tanné et qui porte la date du jour après la Tous- saint 1278. C'est ce qui nous détermine à en assigner la rédaction à 1279.

2. Tanneurs.

3. Orfèvre.

«288 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1279]

dige et aquel qu'es pels affanadors deu esser a lau an davas lo pont e a l'autre davas Sobiros, aquist xii cossols, quant so estât fa«r cossols ni créât de noel, devo far las causas que s'en sego so es assaber que devo jurar. La forma del sagramen es aquesta que s'en sec. Que ilh juro que i an esta- ron cossol al nienhs e que no yssiran entroque autres cossols aio fag, que las franquesas e las costumas els usatges de la cioutat gardarane defendran a lor poder, a bona fe e leyal- men se portaran els afïars de la vila vas lo maior e vas lo menor e vas totz comunalmen e a bona fe et que amistat non tendra pro ni enamistat dan et que s'aiusto al divendres se ayze ' conogut non avio e als autres dias quant mestier sera.

3. ...Item devo establir e far jurar ini gardias del mestier e des mespes ■' e aquilh un devo levar lo mespes e so devo apportar cascun an una vetz en cossolat et Ihi cossol devo lo devezir e distribuir en la maniera que es acostumat, so es assaber en la maniera que s'en sec. Remenbransa sia qu'en l'an de la Encarnatio deNostre Senhor mcclxxviii, lo diven- dres davant la festa de Nadal, Ihi cossol de Caortz prezo los deniers del mespes dels draps, los quais Ihi cossol fan pezar a iiii proshomes e aquilh iiii proshomes aporto los deniers als cossols el cossolat e dono lo terz als pezadors en estacha ^, el tertz dono al bayle non pas per dever que lo senhoria hi aia e l'autre tertz prendo Ihi cossol per donar als escrivas e a lors sirvens. E a la doncs era bayle P, Mercier, e d'aicho foro testimonis : B. Ramon, Arnaut Calvelh, Hue de Bornazel, Guillem de Tascura, Guiihem de Romegos, P. Effortion, Ramnolf Guiral, maestre Andrio Rathie, R. de la Via.

4. Rem devo establir e far jurar ii gardias el mestier dels paradors.

5. Item devo establir e far jurar vi gardias el mestier dels teyschendiers, so es assaber nu de drap lanis e ii de drap de Ihi e de carbe ^.

1. Essoine, excuse.

"2. Produit du poids public.

3. Pour leur salaire.

4. De lin et de chanvre.

[li79J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 289

6. Item devo establir el niasel ciel pont ii gardias, i boa- tier e i porcatier.

7. Item el masel de la Conqua, au gardias, ii boatiers e II porcatiers.

8. Item els masels de las taulas m gardias, i boatier et II porcatiers.

1). Item devo establir ii gardias dels pechayriers ' e de la obra del estangh.

10. Item II gardias de la obra de la cera e del seu.

11. Item II el mestier dels moliniers.

12. Item devo aordennr fini tenlia lo senhal -^ del ar^/en e aqnel del eslanh.

13. Item qni tenha las clans de totas las portas de la vila e dels pons.

14. Item qni tenba lo marc e la balansa per allinar lospes.

15. Item devo recebre e anzir compte dels autres lors predecessors cossols.

10. Item devo regardar las annas e los pes e las mezuras elpa, e las mezuras els pes e las annas que no seran suf- ficicns devo far trencar c ardre davant lo cossolat, el pa (jue non es sulficiens devo donar per amor de Dio.

17. Item devo establir e far cridar las piechas els esta- blimens que d'autras son acostnmadas a establir ni lar cri- dar e las autras que a lor fist a establir ni afl'ar cridar.

18. Item devo far jnrar los excantayres els pesavres dels pes.

19. Item devo far jurar los bladiers els layechiers de la Conqua e aquel que ten la ratoyra et devo aver fermensa de cascu de lor.

20. Item devo far jurar totz los coratiers e las coratieras e devo aver fermansa de lor.

21. Item que fasso eventari dels escrigs de cossolat.

22. Item que fasso semanniers que contlnro lo cossolat e delliiero los encarceratz.

23. Item los cosselhs que boni fay tendra pel bon esta- inen de la vila sio mes en i papier.

1. Cbaudroiiiiii'i-ï.

2. Le poinçon des pièces d'argenterie et d'ëtain.

Fagniez. Documents relatifs li l'Itisloiie de l'industrie el du coinmeice. It)

290 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1283-1280]

24. Item Ihi clergue del cossolat penran modérât salary de tota la escriptura que faran sotz lo sagel del cossolat segon las ordenansas fâchas dels notaris per los maestres del rey, e ayscho sotz la vertut de lor sagramen.

25. Item Ihi sirvent del cossolat penran de mandar i per- sona de partida a partida ii den. caorsinas ses plus.

244. Entre 1279 et 1283».

Coalitions.

Beauinauoir, Coutumes de Beaus'aisis, éd. Beugnot, p. 429-430.

Aliance qui est fête contre le commun porfit, si est quant aucunne manière de gent fiancent ou creantent ou conve- nencent qu'il n'ouverront plus a si bas luer comme devant ains croissent le fuer de lor auctorité et acordent qu'il n'ouverront por mains et metent entr'ax peine ou manaces sur les compaingnons qui lor aliance ne tenront; et ainsi qui se lor soulerroit, serait ce contre le droit commun ne James bons niarciés d'ouvrages ne seroit fes, car cil de cas- cun mestier s'efforceroient de penre plus grans loiers que reson, et li communs ne se pot soufrir que li ouvrages ne soit fet. Et porce, si tost que tix aliances vienent a le con- nissance du sovrain ou des autres segneurs, il doivent geter le main a toutes les persones qui se sunt assenties a tix aliances, et tenir en longe prison et destroite, et, quant il ont eu longe painne de prison, on pot lever de cascunne persone soixante sans d'amende.

245. Vers 1280.

Uôle des corporations dans les élections municipales. Police des métiers.

Ancien coutumier inédit de Picardie. Marnier daus Boulhors, Coutumes locales du bailliage d'Amiens, I. 76-78.

2. Cascune baniere fait sen maieur fors li waides et li

1. Pour la justitication de ces dates extrêmes, voy. Viollet, Hisi. du droit civit franc., 186.

[1280] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 291

inesuieur; et li maires et li esquevin d'Amienz font de elles II baillerez maïeur.

3. Li maires et li esquevin nomment par leur sermens III personnes de leur esquevinage ou de dehors leur esque- vinatre, pour faire maieur de le chité de l'un de ches III, et portent as maieurs de banieres ches III personnes, et li maieur des banieres en prendent I par leurs sermens, le plus soufllsant, et ne le poent li maieur dez banieres refuser ([ue li uns de ches III ne soit pris. Et convient que chis qui pris est faiche serment de le mairie; et, se il ne veult (aire, on abatera se maison et demourra en le merchi du roy au jugement de esquevins.

4. Li maieur de banierez font XII esquevins et maires nouviaus, et chil douze esquevin en font IV autres.

5. Li maieur des banierez font IV conteurs <|ui les deniers de le ville et les rentes et les presens et les cau- chies de la ville font et wardent; et li maires et li esquevin donnent a cascun sen office de ches officines IV. Et se il en i avoit aucun rebelle que l'ofïîce ne vausist prendre, on abateroit se maison et l'amenderoit au jugement de esque- vins.

18. Le gent de mestier de le terre l'evesque, soient bou- lenghier, bouchier, taneur, sueur, merchier, corriier, sont tenu de warder les estatiits ([ui sont en leur mestier au commandement des maieurs des banieres; liquel comman- dement sont fait et le doivent eslio du conseil du grant maieur et les esquevins d'Amiens.

19. Et doivent avoir chele gent de mestier leurs tours as estaus le samedi par leur droiture paiant, et toute le sep- maine continuai vendre leurs denrées la ou il ont acous- tumé sans faire tort a autrui.

20. Et s'il caioient en aucune amende par le raison de ^es^vard de leur mestier, et se li eswardeur des mestiers les voloient pugnir en levant l'amende ou a faire che qu'il appartient, et chil qui méfiait aroient estoient rebelle, li

2'.)2 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1281]

eswardeur du mestier le doivent monstrer a le justiche l'evesque, et le justiche l'evesque les doit pugnir en se terre et est l'amende leur.

21. Et se li eswardeur des mestierztrouvoient as estaus par dedens le ville, ou sans estaus, denrrée appartement mises a vente, ou qui fuissent souspechonneusez sans mettre a vente, li eswardeur du mestier les porroient arrester et venir au maieur et as esquevins, et seroient les denrées puffnies sclonc leur l'ourfaiture, et selonc che qu'il le con- verroit faire si comme on a acoustumé d'usage.

22. Ne en chesti cas le gent l'evesque n'aroient mie les derrées de leur hommez, ne l'amende, fors pour l'amende paiant, lequele amende serait a chiax a qui elle apparten- roit selonc usage ; et, se aucun le gent l'evesque ou aucun de se terre estoient rebelle as cosez desscure dictes, le gent de le terre ne venderoient en le ville, ne tenroient est;d, ne odicine.

23. Et aussi est-il des hommes de capitre en le forme dessus dicte.

246. 1281 n. s.\ 29 février.

(jiii, comte de Flandre accorde à des Lombards faiitorisa- tion de s'établir et de trafujuer à Bergues jusqu'à ce (luils aient été remboursés par lui^.

Arch. du Nord, B. 1564. 4" cart. de Flandre, pièce 60.

Nous Guis, cuens de Flandres avons otroié a demourer en no vile de Berghes por VI ans, de le saint Rémi ki vient, a Jorghe Rour, Villaume, son frère, INIilan don Solier et Mainfroi Kakeron, Lombars pour markander, sans usures et sans prester, et nous leur devons rendre au chief des VI ans lllP libvres de no monnoie de Flandres et, puis ke

1. Warnkœnig (11, 199, n. 1), cite celle pièce d'après Saint-Génois, p. 610 et 691, mais il parle de lombards de Bruges et non de Bergues.

;i-281] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. '293

nous leur aurons paies ces deniers, il ne peuent demourer en celi vile plus de IIII mois, pour requerre le leur. Cis otroi fu fais a Douai l'an del grasse M CC I.XXX, en le dai- rain jour de février.

247. 9 octobre 1281.

Etalon du le des toiles, etc. Depping, Oïd. reiat. aux métiers p. 388-390.

DKS TISSERANDS DE TOILE.

4. Nusnenule ne doit ouvrer ne fere ouvrer œvre du mestier dcsus dit qui ne soit de la moison qui est saifrniée en une verge de fer que 11 preudome du mestiei- desus dit ont gar- dée et gardent encore dès le tans au boin roi Phelippe, et doit l'en mesurer l'œvrc tandis comc elo est sur le mestier. et garder que ele soit de la moison de celé verge entre la temple et le i-os. Le lonc do celé verge contient le du ro« des n;ipes de la table lou roi. Kn celé verge est saignié le point de toutes autres œvres, soit napes, touailles ou œvre plaine, car autrement mis ne les peut laiie, se ensi n'est ([ue il les face pour son user tant seulement, du moins de ce point et non du plus ; et convient que cil ou celé qui le fet se face creable ([ue ce soit pour son user. Kt ce ont establi li preudome du mestier desus dit, pour ce (jue aucune genz en laisoient fere de plus étroites que ce point, et les vendoient a marcheanz, dont cil marcheant cstoient deceux et meesmenient les pi-eudomes dudit mes- tier, desqucles toutes onres li preudome dudit mestier maintienent les fuers, si come il a esté usé ou dit mestier dès le tans au roi i^he!ij)pe.

5. Nusnenule ne les doit ferepor mains ; et avec touz ces fuers li preudome dudit mestier prennent et ont usé a prendre seze den. par. de XL aunes, du plus plus, et du

29i DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1281]

mains mains, de quelque œvre que ce soit, soient ouvréez ou plaines, et les prennent por querre siu et bren, et por ourdir, tramer et conreer ces XL aunes d'uevre, car nus ne nule ne le doit fere autrement ; et ce est establipor ce que, ou tens desus dit, les boines genz qui fesoient fere leur œvres aportoient cliiez eus le conroi a conreer leurs œvres.

8. Nus ne nule ne doit tenir II ouvroiers en sameson, se il ne puet aler de l'un a l'autre sans istre hors sur la voie,

11. Nus ne nule ou dit mestier ne doit tlstre ne ourdir a jour de feste coumandée a garder en seinte yglise ; l'en puet bien a Testes ou fours cuisent et estuves chaufent con- munement s'uevre aparellier sans tistre et sans ourdir.

14. Item, il ont acordéou dit mestier que, se aucun ouvrier qui venist dehors amenoit avec lui famé por ouvrer ou dit mestier, il ne doit estre receuz a ouvrer devant que il se soit fès creables par boins témoins ou par creableté de sainte yglise que il ait espousé la famé ; et meesmement boulier du mestier qui lient sa putain aus chans ; et, se il en decevoit les gardes du mestier, il est tenuz a paier l'amende, por qu'il soit prouvé contre lui.

248. 1281 novembre.

Juridiction du grand panetier sur les houlaji^ers.

L. Delisle, Restitution d'un vol. des Oliin, 454.

Visa inquesta facta de mandato domini régis super juri- bus et cousuetudinibus panetarie ville Parisiensis et qualiter panetarii Francie qui pro tempore fuerunt usi sunt, super hoc probatum inventum fuit quod magister panetarius Francie débet ponere Parisius magistrum talemelariorum et

[1281] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 295

duodecim junitos, qui debent jurare qiiod bene et fideliter servabunt jura panetaiie, scllicet quod Parisius fiet bonus panis et sulliciens secundum forum bladi ; et si inveniant Parisius paneni qui non sit sufficiens secundum forum bladi, poterunt eum capere et dare pauperibus pro Deo ; et quod fiet panis de certo precio, scilicet de obolo et de denario et de duobus denariis et non de plus nec de minus ; et si inveniant panem majoris precii vel minoris oboli vel duo- runi denariorum, poterunt eum capere tanquam forefactum panetario; foranei tamen poterunt vendere paneni Parisius, cujuscunque precii voluerint ; et quod furnerii poterunt vendere panem Parisius cujuscunque piccii voluerint de pasta que sibi datur pro tortcllis,

2. Item quod magister talemelariorum habebit justiciani talem, quando unus conquerilur de alio super facto minis- terii, et de eo quod pertinebit ad ministerium poterit levare a magistro talemelario sex denarios et a valcto très pro emcnda ; in omnibus aliis casibus, prepositus Pari- siensis justiciabil talemelarios.

3. Item quod magister talemelariorum poterit inhibere oiïicium seu ministerium suum talemelario (jui non vellet obedire maffistro talemelariorum.

o

4. Ilem quod magister poterit ponere in prisionem domini régis in Castelleto talemelarios qui meruerint tenere pri- sionem ; et prepositus Parisiensis non liberabit eos sine vocare magistrum.

5. Item quod nullus talemelarius, etiam si sit juratus, erit liber seu quietus a gueto.

6. Item quod magister et jurati poterunt visitare panem Parisius qualibet die septimane, et, si prepositus viderit eos in hoc négligentes, ipse poterit eos ad hoc cogère et mittere burgenses cuni eis ad visitationem panis.

2% DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1282]

249. 1282, juillet. Monopole des bouchers.

L. Delisle, Restitution d'un \'ol. des Olim, n" 480 A.

Philippus, Dei gratia Francoium rex. Notum facimiis iiniversis, tam presentibns quani futuris, quod, cum con- tentio verteretiir in curia noslra inter preceptorem et fratres domus militie Templi Parisiensis, ex una parte, et niagisti'iini carnificum nostronini l^arisius et communita- tem eorumdem, ex alteia, super eo quod predicti preceptor

et fratres edificabant in terra sua, in suburbio Pari-

siensi carnificeriam de novo , tandem, de bonorum

consilio et pro bono pacis, ad instanciani et supplicationeni preceptoris et fratrum, de assensu et voluntate ipsorum

carnificum, ipsis preceptori et fratribus concessinuis

quod ipsi habeant libère et quiète ex nunc in perpe-

tuum solum duos stallos ad vendendum carnes

Actum Parisius, anno Domini INP CC° LXXX" II'', mense

250. 1282.

Privi/ège politique des changeurs à Beauçais.

Giry, Documents sur les relations de la royauté avec les nulles en France de 1180 à ISl'i, Paris, 1885, p. 127.

PARLEMENT DE LA SAINT-MARTIN (Il novembre).

Ex parte communis Belvacensis nobis fuit nionstratum quod, cum in villa Belvacensi sint viginti duo ministeria, inter que ministerium scambsorum, qui sunt pauci, est unicum ministerium; qui scambsores hal)ebant de se unum majorem et sex pares in odicio ville, et omnia alia ministe- ria amplius non habebant, et sic illi de scambio pares eiant in otîicio ville omnibus aliis ministeriis, licet in aliis piedictis ministeriis siut plures homines ita prudentes et sufiicientes sicut illi de scambio, ex quo multa sequebantur

[1282] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 2??

incoiiveniencin, et hoc vei'f^ehat in mngnuni daiiipmiin, pre- jiuliciiitn et gravamoii tociiis coinmmils et coniiminie Bel- vaceiisls ; quare ex parte communis. nohis fuit supplicatum ut iii olliciis ville iustitucrcutur de omnibus ininisteriis indillerenter ydonei viri, sieut in aliis comnuiniis villa- rurn regni nostri, ita quod scanibsores, sieut nec alia minis- teria, in hoc prerog'aliva non oauderent ; predictis scanibsoribus c contraiio dicentibus supplicationeni dicti communis super hoc non esse admitteiidam, per plures lationes, super cjuibus nec privilégia nec litteras exhibe- bant. Auditis rationibus utriusque j)artis, et habita super hiis dehberatioue, pionunciatum luit quod a modo pone- rentur et instituerentur majores, pares et alii olliciales in officiis communie Belvacensis indilï'erenter de vdoneiori- bus omnium ministeriorum ville, sicul observatum est communiter in aliis villis regni Franc, ita quod scanib- sores in hoc avantagio scu prcrogativa non gaudebunt.

251. 1282.

SitiKilion des coniDierranls KUraiiioiiUtins.

Rog., 0///M, 1 1 , fol. 6'», V". YiouXiir'xc , Actes du pari, df Paris, n" '2'tC)'2.

PAIU.KMKNT DR I.A SAINT-MAIITIN (Il nOVCmbrc).

Cum mercatores transmontani i^arisius commorantcs nobis con([uesti fuissent quod cives nostri Parisienses minus juste eos lailliaverant, et compellere intendebant ad contri- buendum in dono a villa Parisiensi nuper nobis facto, licet

non "-audeant de franchisiis et libertatibus ville Parisien-

o

sis, sieut alii cives ville Parisiensis, quare petebant a dicta tallia se absolvi, vel (piod si tailliarentur, quod gauderent, sieut alii cives Parisienses, libertatibus antedictis, preposito mercatorum Parisiensinin ac civibus nostris Parisiensibus contrariuin asserentibus ; auditis hinc inde propositis, pro- nunciatum fuit quod dicti mercatores transmontani, pro rata eos contingente, in predicta tallia contribuent et talliabun-

298 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1284]

tnr ratione mercandislarum suarum. Et quia non morantur continue Parisius animo ibidem perpetuo renianendi, sed recednnt qiiando volunt et habent phires extraneas socie- tates, que ex hoc commodum reportarent, non gaudebunt libertatibus antedictis, hoc salvo quod, si aliquis mercator transmontanus cum uxore sua, liberis et familia nioram trahat Parisius, nec spes sit quod recedeve debeat, nec habeat extraneam societatem, nec solvat ultra montes tal- liam vel aliquas rediventias seu onera ville, gaudebit liber- tatibus antedictis.

252. 1284, premier trimestre,

Liicfjiiois établis à Paris. Dclisle, Ro.ftitution d'un vol.des Olim, \\° 540.

Cum dominus rex concessisset burgensibus Parisiensi- bus tailliam assidendam super se et suos tailliabiles, et dicti burgenses faciendo tailliam suam tailliassent seu tail- liam posuissent super plures mcrcatores Lucanos Parisius commorantes tune, sicut dicti burgenses dicebant, videli- cet Caudalium de Stangue, Girardum Gaudent, Ruchinum, Guyadonem Mercurii, Galeranum Martini, Rolandum Bareel, Lonenturam Renzeguel, Franciscum Corboram , Rolandum Rouchum, Federicum Gembel, Bretel[omeum] du Porche, Bonnet Cardrain , Henricum de Chartres, Rolandum Christofori, Bonam dictum Rumelle, Girardum Rolandi, Bonifacium Genevise, Vinvant Lazare, Mathieu Castengue, et summam (?) taillie super dictos Lucanos impositam vellent explectare, dicentes quod solvere tene- bantur pro eo quod negociabantur secum tempore quo dicta taillia fuit assessa ; etenim Parisius die mercati et iu diebus extra mercatum [vendebant] candelas, ceram et alias mer- caluras, et tune temporis morabantur Parisius in hospiciis conductis pro certo locagio cjuod reddebant illis quorum domus predicte erant, et per alias rationes a dictis burgen- sibus propositas contra dictos Lucanos, quas rationes dicti

[1285] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 299

[jucaiii negaverunt, et rationes contrarias proposuerunt, por quas dicebant se non teneri ad dictam tailliani persol- vendam. Auditis liînc inde propositis et rationibus partiiim intellectis, vlsis probationibus, pronunciatum fuit per curie nosti'c judicium qiiod dicti Liicani tenebantur solvere dictam tailliani ratione inercaturaruni quas exercebant Parisius, tempore que taillie assesse [fuerunt].

253. 1285, mai.

Octroi aux hnuî-geois de Niort iV un port franc et do droits de navigation sur la Sèfre.

Goiiget, Mémoires pour servira l'histoire de Niort. Le commerce. Niorl, 1863. in-8°, p. 94, d'ap. l'orig.

INIathens, miseratione divina ecclesie Beati Dionysii in Francia abbas humilis et Simon dominus Nigelle, b)cum tenentes domini régis Francie, notum facimus universis tam prescntibus quam fiituris, quod nos, ex aucto- litate et vice domini rcfjis nobis commissa et etiam nomine domini régis et pro ipso, eoncessimus et conce- dimus biirgensibus de Niorto ut ipsi habeant portum libe- rum ad portandum et rcportandum omnia mercimonia per alvcum Separis et per totuni domaniuin domini régis, si eis videbitur expedirc, usque ad portum de Maranto, solvendo domino régi, seu gentibus suis, de quolibet dolio vini, sex denarios ; de modio mellis, très denarios ; de sextario bladi, unum denarium, et tantumdem de farina; de tacra coriorum, sex denarios et infra, secunchim quantitatem sui ; et ita similiter de aliis mercimoniis que sequuntur : de modio sab's, octo denarios ; de miliario ferri, decem denarios ; de miliario cere, duodecim denarios; de miliario alectium, duos denarios ; de miliario piscium siccorum qui vocantur hadoc, duos denarios; de [miliario poliporum, sex denarios ; de miliario piscium siccorum qui vocantur gaiiherges, toyis, nierliiz et morues, duodecim dena- rios. Item de quolibet panno de valore sexaginta soli- dorum, duos denarios, et infra sexaginta solides, unum

300 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1285]

denarium ; de bala gingibris, piperis, canele et cimiini duodecim denai'ios ; de flaello ficuiim et raceniorum, unum deuaiium; de centum crassi piscis seu balene, unum dena- rium ; de centum œni seu arani, seu cupri, unum dena- rium; de centum cujuslïbet alterius metalli, unum dena- rium; de omni vero nave alia mercimonia afférente, du m tamen mercimonia valeant sexaginta solides, sex denarios de costuma, et infra sexaginta solidos, très denarios de rivagio. Et de omnibus et singulis rébus supradictis, volu- mus solvi domino régi duas partes, et majori et communie de Nyorto, pro refectione alveorum dicti fluvii Separis et pro constructione dicti portus et pro portu ville et aliis rébus, cum locus affuerit, reparandis, tertiam partem, retentis domino régi emendis que, ratione dicti portus vel in dicto portu, pro costuma vel aliqua alia de causa, aliquo modo possent evenire ; que due partes et emende colli- gentur per scnescallum domini régis Pictavensem, et tertia pars per dictos majorem et communiam. Et nolumus quod aliquis de juratis dicte communie aliquid solvat de fructibus et reditibus terre su i nec de rébus emptis ad usum suum de costumis antedictis et de hoc dicti juiati facient fidem coram senescallo domini régis predicto, non coram alio. De mercimoniis vero, quas dicti jurati dicte communie emerint, volumus eos solvere, sicut alios extraneos, costu- mas antedictas. Que omnia concedimus et statuimus, salvo jure domini régis in aliis et jure in omnibus alieno. Et ut perpétue stabilitatis robur obtineant, sigillum regium, quo utimur, presentibus litteris duximus apponendum. Actum Parisius anuo Domini millesimo ducentesimo octo- gesimo quinlo, mense maio.

254. 1285.

Conflit entre les corpoi-aliotis.

L. Dolislo, Restitution d'un vol. des Oliin, n" 575.

PARLEMENT DE LA PENTECOTE.

Inquesta facta ad sciendum qualiter utitur in bonis villis in quibus sit drapperia super eo videlicet utrum tinc-

[1285] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 301

tiiriirii tinoant pioprios pannos suos seii proprias lanas suas in clomihns suis, et utrum corneberta, toureta, laceta et crino/es pertinent ad niinisterium tincturarie , visa inquesta, judicatuni fuit quod tincturarii, si non velint aliis tingere, non potuerunt tingere in doniibus suis lanas proprias nec et filleta nec pannos, quia circa hoc posset conimitti fraus. Item judicatuni fuit quod tincturarii pote- lant hahcre corneberta, toureta, laceta et crigniolias ad paranduni lanas suas ad facicndum pannos quos tradent textoribus ad texenduni, nec poterunt textores recusare «juin texent pannos tincturariorum, nec tincturarii (piin tin- gant pannos textoruni.

255. 1285, septembre.

Coalitions. G. Faj^iiiez, Eludes sur l'industrie..., p. 76, n" 3. KCHIQLIER Di; I,A SAIM-.MIi:Hi:i, (29 SKPTEMlilU: .

A touz cens qui ces lellres verront le baillif de Rouen salut. Comme jugement fust entre les attourncs as tisse- rans de Rouen pour eus et pour le commun de leur mes- lier d'une partie, et les attournés de la draperie de Rouen pour eus et pour le conmun d'autre, seur ce que les attournez as d. tisserans rc({ueroient au mère et aux pers de Rouen que eus eussent plache pour eus alouer a leur mestier faire, et disoient si comme eus sont une partie du mestier de draperie... et tous autres mesticrs ont. plache en la ville de Rouen pour eus alouer... A ce distrent les attournez du conmun de la draperie que plache ne doivent ils pas avoir, car bien puet estre que ancianement... il avoient j)lace en la ville de Rouen pour eus alouer jouste une maison ([ue l'on appelé Damiete (?) et en lad. plache, quant il y assemblolent pour eus alouer, il firent compilacions, 1a([uehans, mauvescs montées et enchierissemens a leurs volentezde leurs euvres et moult d'autres vilains faiz qui ne sont pas a recorder, qui etoient au domage du commun de

302 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1285]

la draperie et de toute la ville de Rouen, pour les quiex meiffaiz la place leur fu ostée et devée par justice bien a cin- quante ans et plus et de puis chu temps eus ont eu certaine manière de eus alouer sanz plache avoir et sanz eus assem- bler..., les raisons oïes d'une partie et d'autre, les attour- nés as tisserans dessusd. amendèrent de leur volenté le jugement dessusd. en l'eschequier de la saint Michel par devant honorables hommes les maistres dud. eschiquier. Apres l'amende faite, il fut jugié et prononcié par jugement end. eschiquier que les tisserans dessusd. n'aroient deso- renavant la plache que eus requeroient a avoir. En tesmoing de laquele chose, nous avons mis a ces lettres le seel de la baillie de Rouen. Ce lu fait par devant les maistres dessusd, en l'an de grâce 1285, en l'eschiquier dessusdit. [Vidiinus de Philippe le Long en 1320 [n. s.).

256. 1285, 31 octobre.

Commerce de Nimes. Méaard, Ilist. de Nimes, 1744. I, Preu\'es, p. 110, u" 81.

Anno Domini ]M. CC. LXXXV, die vigilia festi omnium sanctorum, apud Anicium fuerunt facte expeditiones

5. Item super eo quodconsules civitatis Nemausi pelèrent mercatores Tuscie et Lonibardie comorantes Nemausi com- pelli déferre suas mercaturas in dicta civitate, et ibi ponde- rari pondère domini régis ; item exercere suas mercaturas in dicta civitate, prout in eorum capitulis et conventionibus quas habent cum domino nostro rege continetur, et prout per capitaneum predictorum ultramontaneorum extitit ordi- natum ; item compelli ad creandum capitaneum ex se ipsis, per quera dicta capitula observentur, et sic jus régis melius observetur, et ut fraus possit melius evitari et puniri contra facientes, injunctum est senescallo quod servari faciat conventiones contentas in dicta littera domini nostri régis, item capitula facta per capitaneos et consules eorum olim et observari faciat que invenerit ratiouabilia et non damp- nosa domino nostro lesi.

'J285J DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 303

G. Ileni pelèrent quocl ficret robina, expensis domininostri régis, et mercatoruni predictorum et homlnuni dicte civi- tatis et terre, per quam possit navigari a mari usque Xemausum, et defFerri res dictorum mercatoruni, ut merca- tura possit in dicta civitate plenius exerceri, et ut ville Aquarum Mortuarum possit per honiines dicte terre cicius, si necesse fuerit, sulncniri ; injunctum est senescallo quod addiscat si mercatores et dicti homines terre consenciant in hoc, et velint contribuere in dicta robina facienda, et quantum, et si essot utilitas domini régis et hominum dicte tciro, si dicta robina fieret, et super hoc certificet, quantum cicius poterit, curiam domini régis.

7. Item pelèrent quod mercatores regni F'rancie qui suum caput faciunt exeicendo suam mercadariam in Montepessu- hino veniant ad dictam civitatem Xemausi, pro laciendis et exercendis suis mercadariis, ut promiserunt, et ut luit eis preceptum per nuncios deputatos ex parte domini nostii régis; injunctum est senescallo ut compellantur, juxta id quod promiserunl, et quod requirantur bajuli et domini, sul) quibus predicti morantur, ut prcdictos, prout promise- runl, venire faciant Xemausi, pro mercaluris faciendis et exercendis.

8. Item est injunctum senescallo quod mercatores qui con- tra convenlioues inhitas cum domino rege mercaturas exercent, quod eos puniat, et per captionem bonorum et pcrsonaium, si necesse fuerit, compellat, ne similia attemp- tent lacère in l'uturum.

9. Item injunctum est senescallo ut provideat ne aliqua fraus possit comitti in viclualibus que defferuntur in Monte- pessulano, portando ea alibi, seu fraudem aliter comilendo.

Hec sunt arresla expedita apud Anicium per concilium domini nostri régis Francie, in presencia nobilis viii domini Guillermi de Amploputheo, militis dicti domini

régis et nostri, Stephani Sabbalerii, judicis Xemausi'

judicis Yallavie. In cujus rei testimonium sigillum nostrum duximus apponendum.

1. Cette lacune est dans l'édit.

304 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1287]

257. 1287.

Métiers pêffès. Delislc, Restitution d'un <i'ol. des Olim, n"637.

PARLEMENT DE LA PENTECOTE.

Illai'iii dicta la Marcelle, relicta Marcelli dicti le Maistre, dicebat contra dominum regem et tanatores Paiisienses qiiod, nomine liberorum suoriim quos habebat in custodia sua sen mainbnrnia', quod, cum dictus Marcellus, eo tem- pore quo vivebat, et antecessores sui erant et fucrant in possessione vendendi qiiinque ministeria Parisius, scilicct tanatoruni, bursaiiornm, megiciorum, baudiariornni et sutoi'iim, omnibus volenlibus operari et mercari de novo in eisdem Parisius, et justiciandi omnes opérantes de novo in eisdem et niercantes, si abeis vel eorum mandato niiniste- rium non émissent, vel licentiam ab eis non liabuissent, et gagiandi eos pro emendis. Dicebat insuper predictum Marcellum et predecessores suos, tempore quo vivebant, fuisse in saisina justiciandi omnes predictos ministeriales non venientes ad guetum mente consueta et gagiandi eos pro defcctu, si cumdicto Marcello... ,

258. 1287.

Juridiction du i>rand chamhrier. Delisle, Restitution d'un \'ol. des Olini,u° 039.

PARLEMENT DK LA PENTECOTE.

Cum ex parte ducis Burgundie fuerint quatuor articuli propositi, videlicet quod ipse et predecessores Francie camerarii fuerant in possessione per longum tempus usque ad quinque vel sex annos ultimo preteritos, quod dominus rex dessaisivit eunidem, habendi cognitionem et judicium

1. Hflil : nioloinci.

[1287] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 305

et execiitioiieiu falsi operis cordubanariorum et bazanna- riorum Parisius, ardendo dictuin lalsuin opus ; item habendi sex solidos Paiisieiisium a quolibet qui incipit ministerium cordubanariorum et bazannariorum et fit magister, et reci- pi(Mîdi jurameutum eorumdem quod dictum ministerium l'acient, sicut cousuetum est a predecessoribus eorum ; item habendi duodecim denarios Parisienses ab omnibus illis (jui operanlur in dictis iiiinisteriis de nocte, usquequo dicti cordubenarii et bezannarii impediunt ipsnm et de novo quominus dictas levet emendas ; item hoc idem erat de illis qui operantur sabbati post g-lasum vesperarum : visis atlestationibus et probationibus dicti ducis, inventum est ipsum (?) intentionem suam sulHcienter probasse ; unde judicatum est et pronunciatiim dictum ducem nomine camcrarie possessionem liabere debere de predictis seu petitis, salva (|uestione proprietatis in predictis.

259. 1287, 30 août.

Constructions entreprises à Fètrafiger par des architectes et des ouvriers en bâtiment français.

Publié par L. Delisle, Bulletin de la société de Ihistoive de Paris,

1878. p. 172.

A touz cens qui ces lettres verront Renaut le Cras, garde de la prevosté de Paris salut. Nous fesons a savoir que par- devant nous vint Estienne de Bonnueil, tailleur de pierre, maistrc de faire l'église de Upsal en Suece, proposant a alcr en la dite terre, si comme il disoit. \'A reconnut en droit que, pour mener et conduire au couz de la dite église, ave(jues lui, tex compaignons et tex bachelers comme il verra qu'il sera mestier et profita la dite église pour ouvrer de taille de pierre en la dite église, il avoit eu et receu de cause de prest par les mains sire Olivier et sire Charles, clers escoliers a Paris, quarante livres de parisis pour mener et conduire les diz bachelers en la dite terre et pour fere leur despens, si comme ledit Estienne dist, des

Faumcz. Documents relatifs u l'histuiie de l'industrie cl du cumincrce. 'M

306 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1288]

queles quarante livres parisis desus dites le dit Estienne se tint bien apaié par devant nous et en promist a délivrer les dis clers, si tost comme lui et les devant dis bachelers que il merra aveques soi vendront en la dite terre et a faire plainne satisfacion, en telle manière que lesdiz clers s'en tendront bien apaiéz du tout en tout. Et s'il avenoit que le dit Estienne de Bonuueil ou les compaignons que il li plera conduire et mener aveques lui, en ladite terre de Suece fussent perits en la mer, par vent ou en autre manière, en alant en ladite terre, que lui, les devant diz compaignons et leurs hers fussent quites et assois du tout en tout de toute la somme d'argent desus dite, si comme il dist. Et quant a ce tenir fermement, ledit Estienne a obligé et soubmiz lui et tous ses biens muebles et non muebles, presens et ave- nir, ou qu'il soient trovez, a jousticier par nous et par nos successeurs ou par la joustice sous qui il seront trouvez, et en seur que tout que, de la dite somme d'argent, les diz clers ou ceux qui auroient cause de eus en ladite église de Suece ne peussent rien demander audit Estienne [ne] a cens qui li plera a mener en ladite terre ne a leurs hers, pour nul perilz qui leur poist venir dont il alassent de vie à mort. En tesmoing de ce nous avons mis en ces lettres le seel de la prevosté de Paris, l'an de grâce mil CC quatre vinz et sept, le senmedi devant feste saint Gille et saint Leu.

260. 1288, vers le 24 juin.

Apprentis et ouvriers. Depping, Ord, relat. aux métiers..., 359.

DES FORCETIERS.

De rechief que nus forcetier ne puet ne ne doit a ses austres valiez que a son aprentiz et a son aloueiz qui saura du mestier et qui aura esté aprentiz, si come il est dit dessus, fere chaufer, limer, ne meudre, ne nulle autre

[1288] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 307

chose apartenant au mestier de forceterie, fors que tant seulement batre, tourner la mole et lerir par devant.

261. 1288. Du KJ au 23 août.

Translation des conunercanls lombards de Montpellier à

Ni mes.

Delisle, Restitution d'un vol. des Olim, n" 692.

I Littere de ordinationc facta super mercutoribus Nemau- scnsibus.

Anno Douiinl millesinio ducentessimo octogesimo octavo, in octabi.s Assumptionis Béate Marie Virginis, in fine j)ar- la menti Pentecostes, super tractatu et concordia conven- tionum mercatorum Nemauscnsium recordati sunt maais- ter Gaufridus de Templo, custos Sancti Quintini, et Guil- lemus de Crispeio, decanus Sancti Aniani Aurelianensis, et Robertus de Marchia, Xoviomensis caiionicus, scilicet maffis- ter Gaufridus, qui presens semper fuit in tractatu dictarum convcntionum et unus de tractatoribus, ut dicit, quod semper in tractandis et concordandis conventionibus fuit intentio, tam régis quani mercatorum, quod sic se confer- rent ad mercandum et negociandum Nemausi quod decetero, hoc est a tempore illo, nec mercarentur nec negociarentur apud Montempessulanum. Guillelmus vero predictus, qui aliquociens interfuit tractatui, recordatus est illud idem de tempore quo interfuit, et plus, dum notulam super dictis conventionibus componeret, recordatus se vidisse, ut sibi videtur et profecto crédit, in articulis concordatis expresse contineri (juod mercatores ex tune non possent negociari vel mercari apud Montempessulanum, sed sicut antea negociabantur apud Montempessulanum, ita negociaren- tur et mercarentur Nemausi ; et hoc de notula fuit amo- tuni, quia durum et nimis odiosum verbum videbatur; hoc acto extra scripta quod tantum valeret ac si appositum esset, et tune fuit appositum, ut rccolit, quod sicut mercabantur

308 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1288]

apud Montempessulanum , ita tenerentur mercari apud Nemausum. Robertus de Marchia recordatns est quod audi- vit ab abbate Sancti Dyonisii Matheo ea que magister Gaufridus asserit in suo recordo. Guillelniiis Bottucu, juratus, per juramentum siium recordatus est sicut Guillel- mus de Crispeio, et addidit quod in petitionibus seu siippli- cationibus mercatorum Lombardorum, qui sunt de conven- tionibus Nemausi intractatu, semper continebatur expresse quod ex tune in futurum nulhis de ipsis mercatoribus pos- set mercari apud Montempessulanum et quod illi de consi- lio régis qui tractabant cum consulibus capitaneis et pro- curatoribus mercatorum hoc concedebant usque ad concor- diam tractationis, sed talia verba, propter eorum ambitio- nem et ruditatem, non permiserunt apponi, sed consense- runt petitionibus mercatorum, et sic[ut] refert magister Gaufridus, talis fuit intentio utrorumque.

II. Ordinatio facta super debato régis Majorice et homi- num Montispessulani, ex una parte, et procuratorem régis Francie, ex altéra.

Cum illustris rex Majorice, avunculus noster carissimus etlîomines Montispessulani conquererentur nobis de nostro senescallo Bellicadri et ejus offîcialibus, super hoc quod injuriabantur eis in eo quod prohibebant ratione conven- tionum Nemausi ne mercatores Lombardi venirent nego- ciari in Montepessulano, sicut in aliis locis regni nostri ; procuratore nostro se opponente et dicente quod nulla sibi injuria, utpote quia per conventiones initas inter carissi- mum dominum nostrum et genitorem clare memorie, ex una parte, et predictos mercatores Lombardie, ex altéra, fuerat conventum et concordatum, licet scriptum non fuerit sic, quod ipsi mercatores se conferrent apud Nemausum ad mercandum et negociandum, et quod de celero a tempore illo apud Montempessulanum non negociarentur nec mercarentur; sed sicut antea apud Montempessulanum negociabantur , ita negociarentur et mercarentur apud Nemausum ; quam conventionem idem procurator noster per recordum nostre curie obtulit se prob;iturum. Tandem,

[1290] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 309

visis predictis conventlonibus et aiulito rccordo curie nostre super liiis que scripta non fuerunt et fuerunt con- cordata, pronunciamus per judicium curie nostre predictam conventionem, licet scripta non fuerit, et ex causa, suffi- cienter comprol^atam, et eam esse tenendam et servan- dam, déclarantes quod, postquam predicti mercatores Loni- bardie cum nicrcibus suis apud Neniausum applicuerint, homines Montispessulani possunt, si velint, Nemausi venire, et ibi mercari, sicut cuncti mercatores regni nos- tri. Sub ista formula, senescallo Bellicadri quod dictam conventionem teneri faciat et servari et quod pena débita puniat venienlcs contra.

262. 1290, 11 décembre.

Oiii'riers. Depping, Ord . velnt. nux nictiers..., pp. 36G, 367.

DKS FO'jnniSSELIlS

Item, que nus mestres ne puisse meitre varlet en euvre se il n'a cinc soudées de robe sus lui por leur ouvreuers tenir noitement, pour nobles j^cnz, contes, barons, cheva- liers et autres bonnes genz (jui aucune foi/, descendent en leur ouvrouers.

Item, que nus fourbeeurs ne puisse vendre au diemonche fors que deus fourbeeurs au tour, si corne il escherra, por ce que le diemenche est jour de repos, et doit-on oïr le servise nostre Seinoneur.

Item, que nus mestres ne puisse donner congié a son varlet, se il ne t revive reson aperte por quoi il le doit fere, au dit et a l'esgart des quatre mestres gardes du mestier et de deus variez du dit mestier.

Item, se varlet vient en la ville de Paris, de quelque lieu qu'il viengne, que il ne soit mis en euvre, se l'en set qu'il doie servise ne deniers a aucun entour que il ait ouvré.

310 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1290]

263. 1290, 11 décembre.

Ouvriers. Trcwail des femmes. Depping, Oïd, relat. aux métiers..., p. 408, 409.

DES FAISEURS DE TAPIS SAHRAZINOIS.

De rechief que l'en mette lez ouvriers en ouevre ou a l'année ou ajournées, si come l'en voudra.

De rechief que nul femme ne doit ouvrer ou mestier, pour les periz qu'il i ont ; car, quant une femme est grosse et le mestier despiecé, elle se porroit blechier en telle manière que son enfant seroit péris, et pour moût d'autrez periz qui y sont et pueent avenir , pourquoi il ont resgardé pieca qu'il ne doivent pas ouvrer.

264. 1290, décembre.

Ou

vriers.

Depping, Ord. relat. aux métiers à la suite du Lii're des métiers,

p. 374.

DES HUCHERS,

De rechief que nus ne puisse donner ne permettre, ne ne doigne ne ne permette a ouvrier nul deniers que leur journées propres, et tel fuer de euvre qui est et a esté acoustumé a donner en la ville de Paris.

De rechief que nul vallet ne ouvrier ne euvre ne ne puisse ouvrer ne doie chiés chanlanz que son mestre ait, sanz son congié de son mestre a qui il est aloé a l'année.

De rechief que nul mestre de leur mestier ne quere ne ne puisse querre ostuiz, quiex qu'il soient, a ouvrier qui face euvre on tache ou a journée.

[1292] DR LINDUSTRIE ET DU COMMERCE. 311

265. 1292 (n. s.), H février.

Monopole tles /jo/a-^t^ois de Paris pour le coininerce dit \'i/i. Le Roux de Liucy, Ilist. de l'Hôtel de Ville de Paris, 2e part., p. 107.

L'an de grâce mil dons cenz quatre vinz et onze, le lundi après les liuitienes de la Chandeleur, perdi Renuche Espinel XX tonniaux de vin, que il avoit acheté au port de Grève en l'iaue, d'un maicliaant de Ponz sus Yonne, por ce que le devant dit Renuche les avoit descenduz sur terre a Paris, et mis en un celier qui estoit Agace la Mares- challe, assis en la Cité, en la rué aux Fèves, laquele chose il ne povet fere selon l'usage des borjois, et selonc leur privilèges. Et ce pronnunca Jehan Airode a ce tens pres- vost de la marchandise de l'yaue de Paris, par le conseil de bones genz de la ville de Paris, por ce que le devant dit Renuche n'estoit pas stacionere, ne résidant en la ville de Paris ; por ce que il confessa par devant ledit prevost en jugement, que il avoit famé et enfans demourans en Lon- hardie ; et por ce n'estet il pas tenuz por stacionere et résidant à Paris, selonc le privilège du roy que li borjois de Paris ont, jacois ce que le devant dit Renuche avoit bien })rouvé par devant ledit prevost (pie il avoit demouré et fet résidence en la ville de Paris par quatre anz passés. Et fu cete santence donnée ou parlouer au borjois du dit prevost, en la présence du dit Renuche, niesire Jacques de Florance neve, messire Salves avoquas du dit Renuche, Rertaut Hes- celin, Gefroi de Yitri, Raoul de Paci, clers du parlouer, Nicolas de Chelles, Etienne d'Argenteil, Jehan Vilain, Jacques le boiteux, Hervy et Yvon, serjans du parlouer, et plusieurs autres.

312 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1292-1298]

266. 1292-1299.

Procès-verhaiix de resaisine dressés par les soins de l'abbaye de Sai}ite-Genei>ièi>e jyour établir sa juridiction en matière industrielle et commerciale.

G. Fagniez, Etudes sur V indus trie... Append., u" XXYI.

LA RESAISINE SUR LES MESTIERS.

1. L'an de grâce MCCIIII'"^ et XI, le mecredi après les Brandons, nous fist resaisir Jehan de Malle, prevost de Paris des gages qui avoient esté pris en nostre terre en la place Maubert, chiez Jaquemart, fescur de coutiaus pour ce que il avoit ouvré ainz jour, laquelle chose estoit contre l'establissement des cousteliers de Paris. A ceste resaisine fere furent Nicholas de Rosai, auditeur de Chastelet pre- senz^, mestre Pierre clerc au prevost, mestre Pierre clerc Nicholas du Rosai

2. L'an de grâce MCCllII'"' et XIX, le mecredi jour de feste sainte Katerine, vint Tlioumas Lenglés, mestre des liniers, si comme il disoit, et nous restabli de IIII d. que il avoit pris en nostre terre chiés Jehanete la liniere, demourant près de l'ostel l'archevesque de Nerbonne, et dist que il les avoit pris pour aidier a defFendre et guarder le mestier, non pas pour chose que il le deust fere pour la reson du mestier, ne pour nul droit que il i eust, ne pour acquerre saisine ne droit de jousticier liniers ne linieres de nostre terre, ne droit n'i avait, si comme il disoit, car la joustice appartenoit à l'église. Ce fu fet presenz

3. Item le mestre des charpentiers vouloit que les char- pentiers de nostre terre responsissent par devant lui des choses qui apartienent au mestier et les fist semondre parde- vant lui et, pour ce que il ne voudrent respondre par devant lui, il prist gages des queix nous feusmes resaisiz.

4. Item le mestre des fevres avoit pris gages chiés

1. La conslriiction serait plus satisfaisante si on lisait : A ceste resaisinc l'cre furent presenz Nicholas de Rosai, etc.

[1293] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 313

Jehan d'Avesnes, serreiirler, demourant en la rue saint Nicolas, pour ce que il ne vouloit respondre du mestier par devant lui et en l'eûmes resaisiz par ledit niestre et par son commandement.

5. L'an de grâce MCCIIII'"' et XIX, lendemain delà Teste sainte Lnce, fu pris le pain Jehan de Rumes a la Croiz Ilemon a sa fenestre pour ce que il estoit trop petit, et fu justicié par frère Guillaume de Vaucresson, chamberier, mestre Guillaume le Petit, Guiart de Saint Benoit, présent Pierre le Fournier, etc

6. L'an de grâce MCCIIII'"' et XVIIl, le jeudi devant la Maiceche, fu resaisi en Garlande Jehan deHanin, coutelier, par Piei're le Couvert et GiefTroi dit Vit d'amours, scrjant à verge de Chastelet, d'une chaudière que ledit Pierre avoit pris chiés ledit Jehan de Hanin pour ce que ledit Jehan

avoit ouvré trop tart en son mestier et fu ceste resaisine

fête presenz frère Guill. Vaucresson, lors chamberier , etc...

267. 1293, 18 mai.

Vacations d'c.vprrtisc des maçons et charpentiers jures. Le lîoux do Lincy, Ilist. de l'IIùtcl de Ville de Paris. •2e parlio, p. 119 '

L'an de grâce mil deus cenz cpiatre vinz et treze, le Dimanche après la feste Saint Nicolas d'esté, de par Guil- laume de ILnngest, prevost de Paris, et Jehan Popin, prevost de la Merchaandise de l'iaue de Paris, fu re<îardé et tassé que les jurés maçons et charpentiers de Paris auront touz ensemble, tant seulement por chacune veue, esgart et dist (juc il feront et diront en la ville de Paris, de chacune par- tie H sols, se il ne demeure par - lesdites parties que le dist desdiz jurez ne lust dist, et, se il demouroit par les par- ties a dire, lesdiz jurez auront touz ensemble por chacune

1. Ce document a été publié aussi par Depping, Ord. relatives aux met' à la suite du Livre des métiers, p. 373, avec le quantième du 10 mai.

2. Kdit. : pas.

314 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1294]

jornée deux sols ; et plus non poiivont avoir les jurés por lesdites veue, esgart et leur dist dire. Et se i demouroit par les jurez que il ne deissent leur dist sur ce que il auroient veu, il n'auroient que les II sols desus dlz, com- bien que ils targassent a dire leur dist.

268. 1294, 10 juin.

Edouard I, roi d'Angleterre, accorde aux hahitauts d'OIé- j'on les prises cju'ils pourront faire au.v dépens de la France et une part sur celles qu'ils feront dans les expédi- tions dirigées par les barons des cinq ports.

Champollion-Figeac, Lettres des rois, reines et autres personnages. Doc, inédits, 1,405.

Rex omnibus ballivis ad quos, etc. salutem. Sciatis quod concessimus hominibus nostris de insula nostra Oleronis omnia bona que sibi per se adquirere poterunt, tam per terram quam per mare, super inimicos nostros de dominio et potestate régis Francie, ita quod sic adquisita sua sint, et suis popriis usibus applicentur. Volumus eciam et con- cedimus eisdem insulanis quod, de bonis que ipsos in comi- tiva baronum nostrorum Quinque Portuum seu alioruni hominum de regno et potestate nostra adquirere conti- gcrit, suam racionabilem habeant porcionem, prout alii de comitiva illa porcionem suam babuerint de eisdem. In cujus, etc. Teste rege,apud Westmonasterium, X die junii. Per ipsum regem.

269 1294, juillet

Cession d'apprentis. Depping, Ord. relatives aux métiers..,., p. 300.

C'est assavoir que nuls du dit mestier ne puisse vendre son aprenliz a autre, devant que il ait esté entour lui an et jour, pour ce que aucuns, quant il avoient fet leur terme

1295] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 315

entour leur mestres, drecoient forges et mestier et pre- noient uprentiz, et puis, au chief de III semaines ou d'un mois, le revendoient, et delesssoient leur forges, et reve- noient en Testât de devant, corne ouvriers a autrui.

Geste addition fu fête l'an de grâce mil CC IIII'"'et qua- torze, ou mois de juignet.

270. 1295, 11 février (n. s.).

(h/ton, comte de Boiirgoi^ne et Hugues, son frère, accordent leur sain'egardeel leur conduit, moyennant le paiement de certains péages, à la compagnie des marchands italiens fnhfuenlant les foires de Champagne.

Clievalicr, Mém. hist. sur la ville et seigneurie de Poligny, I, Pièces justif.. LXXV.

Nos Lanzaloctus Cuccheria de Placentia, capitaneus et rector universitatis mercatorum Italiae, nundinas Campaniaé ac rengnum [sic] Franciae frequentantium, consilium et ipsa universitas notum facimus quod, cum magnifici et poientes viri dominus Otlio, B[urgundiae] comes p[alatinus], d[omi- nus] Salinensis et d[ominus] Hugo de B[urgundia] miles, frater ejus eorum litteras et edictum dederint et concesse- rint pro nobis et nomine dictae universitatis discretis viris Palmerio de Roororo de Placentia et Mtircho Bolano de Vene- tiis, delegatis, ambaxatoribus et commercatoribus nostris, ipsorum magnificorum sigillo munitas, formam sequentem continentes :

Nos Otho comes B[urgundie] P[alatinus], dominus de Salinis et Hugo de B^urgundia], miles, frater dicti comitis notum facimus quod nos ambo simul et uterque nostrum principalitor et in solidum, de bona voluntate et benepla- cito nostris, considerata utilitate nostra et subjectorum nos- trorum, recepimus et ex nunc recipimus in nostra salva pro- tectione, custodia, guidagio et conductu, solventes infra

316 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1295]

scripta pedagia, conductus seu sostas, videlicet pro qiialibet balla cujuscumque mercantiae seu rei et pro quolibet num- gno equo de custodiaapud Gevriacum' quatuor den. bonorum denariorum Turonensium parvorum, et si mercatores eorum irent cum eorum mercantiis per Dolani, sicut vadunt per Gevriacum, ita solvant quatuor den. apud Dolam sicut solvunt apud Gevriacum; item apud Augerantem- octo solidos dictae monelae ; item apud Salinas^ duos solidos dictae monetae; item apud Calciamontem ^ viginti quinqueden. dictae mone- tae; item apud Pontem Arliam triginta quatuor den. d. monetae et débet esse balla drapporum de viginti quatuor rubris'^ de pondère et non plus et dimidia de duodecim rubris, et intelligatur quod duae dimidiae ballae transeant pro una; et, si plus esset vel minus, solvat pro rata et balla lanae et aliae ballae, cujuscumque rei debent esse, secundum morem consuetum, et ballae debent ponderari ad nostras expensas apud Augerantem et postea transi re per totam terram nostram sine ponderatione.

2. Item volumus quod, cum quaelibet balla deberet pro sosta apud Laloam'J duos denarios quod, si dictae ballae ibi non deponerentur, ad d. sostam solvendam teneantur nequaquam ; et si aliqua res vel mercantia esset usitata quae minus solvere deberet quam d. pedagia, conductus seu sostas, minus solvat, Sed apud Augerantem solvat minus pro rata de octo solidis, sicut de aliis d. pedagiis minus solvit.

3. Et res quae non sunt usitatae solvere, ad dicta peda- gia solvenda, conductus vel sostas minime teneantur.

4. Omnes et singulos mercatores Romanos, Florenti- nos, Urbevetanos, Pistoricnses" , Lucanos, Januenses^, Placentinos, INIediolanenses, Yenitianos, Astenses, Albenses, Cumanos , Parmenses , Bononienses et Pratenses et cneteros

1. Gevry, Jura, ai', et c"" Dôle.

2. Augerans, Jura, ar. Dôle, c"" Montbarrey.

3. Salins, Jura, ar. Poligny.

4. Villers-sous-Chalaniont, Doubs, ar. Pontarlier, c"" Levier.

5. Voy. Du Cange, Riibiis.

6. La Loye, Jura, ar. Dôle, c°" Montbarrey.

7. Dans ledit. ; l'istonenses.

8. Dans l'édit. : lonuenses.

1295] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 317

inercatores Italicos et Provinciales eorumque nuntios, lamiliares, mcrces, res et mercantias quascumque, euntes, stantes, transeuntes, mercantes et négociantes per totam terram nostram, stratas, posse ' et camina nostra et subjec- torum nostrorum quorumcumque, unde convenimus et piomittimus ambo simul, et uterque nostrum, principa- liter et in solitlum, vobis Palnierio de Roggo de Pla- centia et Maicho Bolano de Venetiis, ambaxatoribus et legatis universitatis dictorum mercatorum, petentibus et recipientibus vice et nomine omnium et singulorum mercatorum, et aliorum quorumlibet, quod, si aliqui dic- torum mercatorum aut eorum nuntii vel tamiliares offen- I sam, dampnum vel injuriam aliquam in personis vel rébus reccperint vel iucurrcrint in terra, posse, stratis et juris dictioiiihus noslris per fures, praedoncs vel alios ofTensores, nos illiid damnum, injuriam velolîensam mercatori damnuni passo vel ejus nuntio emendabimns vel satisfaciemus infra (juadraginta dics conlinuos, post([nam injuria, ofïensa vel damnum probata vel probatum fuerit coram nobis vel man- dato nostro, credituri super rébus ablatis vel deperditis solo juramento mcrcatoris injuriam aut damnum passi, seu ipsius socii vel nuntii ipsius mercatoris ab eo légitime con- stituti pro ca légitima taxatione praemissa : exceptis furtis privatis in bospitiis, de (piibus tenemur tantum ad justitiam laciendam secundum jus vel consuetudinem loci.

5. Prohibcmus etiam, publiée statuentes, ne aliquis a victuralibus vel carrateribus' vel eorum nuntiis aliquid de mercantiis dictorum mercatorum emat, vel pignori acci- piat; et si contra hoc factum fuerit, expresse concedimus quod mercator cujus res alienata vel pignori data fuerit, libère capiat per se vel nuntios aut socios suos et rehabeat sine custamento et difiicultate ; et nos hujusmodi res vel merces restitui faciemus nulla mei retemptione habenda.

6. Et quod aliquis de dictis terris, locis et partibus praedictis mercator vel vialor in persona vel in rébus non

1. Seigneurie, territoire. Voy. Du Gange, Passe, u" o.

2. Edit. : carru/onibus.

018 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1295]

impedietur vel detinebitur in terra, posse et jurisdictioni- bus nostris, ad instantiam alicujus personae de nostra vel aliéna terra, ob aliquam causam, querimonium vel offensam vel iiijuriam, laiidiim debitiim aut contractum seu delictum commissuni et comittendiim, nisi esset specialis debitor vel fidejussor, aut delinqiieus in nostra terra, vel nisi jus- titia^l in quorum terra deliquisset insequerentur usque ad terrani nostra m hujusniodi delinquentem.

7. Si auteni aliquis istorum mercatorum obierit in terra et jurisdictione nostris, aut nuntius aut serviens ipsorum, nos bona ipsiiis consignari faciemus et reddi ejus nuntio vel socio de quibus constiterit, aut nuntio universitatis dictorum mercatorum, aut capitanei, quam cito postulatum fnerit a nobis, vel baillivo nostro, seu lociini nostrum tenente. Set ille qui bona receperit volontatem [sic] defuncti exequatur.

8. Item volumus dictis ambaxatoribus et legatis [et] pro- mittimus quod omnem monetam tam auri quam argenti in nundinis Campaniae usitatam vel usitandam accipi facie- mus a pedageriis nostris pro solutione dictorum pedagio- rum, conductuum et sostarum, pro tanto quanto illa moneta illis dabitur in dictis nundinis et accipietur inter mercatores Italicos.

9. Promittimus item facere construi apud Augerantem unam logiam sufïicientem pro ballis deponendis et logiam de Salinis sufficienter reparari.

10. Omnes autem mercatores et viatores praedictorum locorum aequaliter tractabimus in pedagiis dictis ; omnes insuper malas toltas et consuetudines pravas praesenti edicto cassamus et irritamus de cetero nullatenus innovandas, vel imponendas, nihilominus per fidem nostram promittentes dictis mercatoribus et ambaxatoribus quod de cetero nulluni aliud pedagium, maletoltae, sostae, conductus, seu pravae consuetudines per nos vel successores nostros imponentur, fient vel elevabuntur in terra nostra et subjectorum nostrorum.

11. Volumus et nunc concedimus ne aliquis de dictis

l . 1] d i t . : jtisl it ta m .

[12051 DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 319

mercatoribus pedagium solvat iu terra nostra de equo quem duxerit pro usu suo vel equitaverit et servientis cum luala vel basto, data tameu fide per euni quod ipsiini ducit pro usu suo et equitatura tantuni vel servientis sui pro dicto cammino.

12. Item si quis mercatorum damnuni sit passus extra jurisdictioneiii nostrain, secundum posse nostrum, bona fide juvabimus et procurabiiuus quod ipsi intègre sit satisfactum.

Praedicta quidem oninia et singula tenemur per fidem

nostrani attendere et observare ' per nos et

nostros successores et contra per nos vel per alios non facere vel venire, ita tamen quod, si contingeret guerram vel aliani causam emergere, propter quani videretur expe- diens nobis coniiti et Hugoni fratri nostro de communi concordia et assensu seu successoribus noslris interdicere camminum, stratani seu iter mercatoribus praedictis in nundinis Campaniae, nos a die inlerdictionis tenemur ad conductum [et] gardiam usque ad sex nienses soluni modo, et post sex menses non tenemur quousque per nos vel per

nuntios aut litteras nostras essent revocati In cujus rei

lestimonium praesentes litteras et edictum sigillorum nos- trorum jussimus appositione muniri. Datum Parisius, anno Domini niillesimo duccntesimo nonagesimo quarto, die vencris post octabas Purificationis B. Mariae virginis.

Quapropter nos Lanzaloctus praedictus, consilium et ipsa universitas conccdimus et volumus ([uod dicti magnifici viri et eorum heredes habcant et perci[)ianl et elevare possint dictuni conductum de Augerante octo solidorum Turonen- sium pro qualibet balhi et quolibet mangno equo, ut in dic- tis litteris continetur, quorum octo solidorum dictus cornes habebit quatuor solidos et dominus Hugo residuos quatuor solidos et dicta alia pedagia, conductus et sostas habeant dictus comes et illi qui habere sunt hactenus consueti a Iranseuntibus cum ballis et equis per dictam terram et posse ipsorum, ut in dictis litteris est distinctum, dummodo ser- vent pacta et promissiones in ipsis litteris et edicto eon-

1. Ce blanc est dans le texte.

320 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1259]

tenta. Et si nos vel nostri dicti mercatores non transiremus vel iremus per dictam terrani et cainminum cum ballis, equis, meicantiis vel rebns nostris vel ire nollemus, ad dicta pedagia, conductus et sostas solvenda minime teneamni'. Et

haec promittimus bona fide attendere et observare In

cujus rei testimonium praesentibus litteris sigillum nostrum et societatis mercatoriimpi-aedictoruniduximus apponendum. Actum etdatum Latiuiaci super Matronam,Parisiensis dioce- sis, anno Domini M CC nonagesimo quarto, die veneris post octabas Purificationis B. Mariae virginis superius annotatis.

271. 1295, 22 mai.

Congé d'importation. Arch. départementales du Nord, B, 367.

Philippus, Dei gratia Francorum rex, dilecto et fideli nostro coniiti Flandrie saluteni et dilectionem. Mandamus vobis quatenus Bindum Hugonis, Valori Orlandi de socie- tate Circorum nigrorum, Bindum Scarchy, Bennium Bona- coursi de societate Circorum alborum, Tadeo Orlandi, Deffo de Bartholo de societate Bardorum, Chino Bozi et Benchio Davanci de societate Spinorum, Zaro Francesii de societate Mozorum, Tingo Barbadori de societate Johannis Fresco- baldi, Guidonem Davanci de societate Frescobaldi, Philip- pum Scolay et Noffo Bonagaudi de societate Pulchium et Pachinum Fasi de societate Jacobi Fasi, mercatores de Florcntia ac Gorum Gonterii et Bonaventure Jacobi de Seins et eorum socios, certos quantitates lanarum Anglie expressas in nostris litteris super hoc confectis, quas in Brabancia et Holandia asserunt se habere, delocis predictis extrabere et ad partes regni nostri transvehi facere et adduci permittatis pacifiée et quiète juxta tenorem conces- sionis eisdem mercatoribus de lanis predictis a nobis con- cessis, non apponendo super hoc impedimentum aliquod vel arrestum contra tenorem nostre concessionis predicte Actum apud abbatiam Regalem juxta Pontisaram, die sab- bati in vigilia Penthecostes, anno Domini millesimo ducen- tesimo nonagesimo quinto.

{Fragments de sceau en cire blanche).

[1297J DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 321

272. 1297, 30 juillet.

S((f(f(f.s des dcciers.

Reg. intitulé : Statuts des corps de métiers ;^1279-1311). Aix'li. miiiiicip. de Toulouse.

STAT L" T U M T A X I L Lf ) R U M .

Noverint universi présentes pariter et futiiri qiiod, ciiin cura et correctio mecanicorurn arliuni scu fabriliuiu et in (lictis artibus in civitate Tholose et suburbio operantiuni ad Thoiosanos consules disnoscatur pertinere et niinisteriales seu artifices delinquentes , in qiiibusciinque de predictis

operibus peccaverint, corrigere , idcirco domni consules

Tolosc urbis et suburbii videlicet Raimundus Arnaldus de Ilugoleno, Raimundus de Fonte, aftactator', Guillelmus de Blanhaco, camsor, Bemardus de Galliaco, Raiimindus do Novilla, l*oncius de Leraco, niercatores, Guillelmus de

Amalis, iiotanus et Arnaldus Yasconis de Lusano sta-

tueiimt ordinaciones ({ue secunliir.

1. In priniis (piod quisquis liomo liujus ville Tholose daserius seu (juicuncjue alius lacions taxillos seu dalzs non sit ausus lacère taxillos seu ddlz loiigiieslz nec Irùi i'oiic nec don i'oiic.

2. Item quod aliquis homo liujus ville... non sit

ausus lacère taxillos seu dafzs nisi de XXI puncto (sic) ([uemlibet taxilluni ne[c] de majori numéro nec de juinori.

3. Item (|uod aliquis homo hujus ville... non sit

ausus vendere taxillos seu dalzs cadi-atos nec talhatos albos (juousque perpunctati sunt seu iilhacz et ex toto perfecti.

4. Item ([uod aliquis homo hujus ville.. . . non sit ausus

facere taxillos seu daczs nisi septennos inter partem supe- riorem et inferiorem videlicet de VI punctis in una parte et in alia inforiori de uno puncto, item in alia parte de V punctis •■l in alia inforiori de duobus punctis,

1. lîoiichcr. Voy. Du Caiige, hoc ferbo.

[■"AGMKi!. DoviimeiUS letulifs « iliistoire Je l'industrie cl du ruminenc. il

322 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1297]

5. Item in illa parte dicti taxilli de IIII'"' punctis et in illa parte inferiori de III punctis.

6. Item quod aliquis homo hujus ville... non sit

ausus facere nec vendere nec donare nec acomodare ncc credere ' alicui persone taxillos seu dacz alTracatos seu a//achaczs nec vendere nec comodare aliquani rem cuin qiia taxilli seu daczs afFaccentur.

8. Item quod aliquis homo hujus ville... non sit

ausus vendere nec donare nec locare nec acomodare alicui persone aliquid i[n]strumentum seu i[n]strumenta vel fer- ramenta pertinentia oflicio seu ministerio daseriorum nisi personis que operabuntur de ministerio supradicto.

9. Item quod aliquis daserius non sit ausus ven- dere nec donare alicui persone ceram paratam ad adulhnn- dum taxillos seu dacz nisi personis qui operantur de dicto ministerio nec hostendere alicui qualiter fit-.

10. Item quod aliquis daserius non sit ausus reci-

pere in suo operatorio vel in domo, causa operandi taxil- los cum ipso, aliquem discipulum seu afirmatum ■' cum illo daserio, nisi hoc faceret de voluntate sui magîstri cum quo se locaverat, quousque tempus collegii seu contentum in i[n]strumento dicti collegii compleverit, nisi contigerit ipsum ex juxta et rationabili causa quam prius hostende-

rit vel alias concordaret se cum suo magistro cum quo

se collocasset.

11. Item quod aliquis discipulus collocatus cum

magistro non sit ausus tenere operatorium per se nec inci- piat operare taxillos quousque compleverit tempus su[i] collegii seu contentum in i[n]strumento sui collegii nisi hoc faceret de voluntate et assensu sui magistri et si forte ali- quis daserius seu faciens taxillos seu dacz in villa... contra

predictas ordinationes et slatuta predicta fecerit , quod

pun[i]aturin duobus solidis Tolosanorum, '* quorum medietas

1. Dans le texte : craderc.

2. Dans le texte : sit.

3. Ouvrier, alloué.

4. Dans le texte : solidis cl toi.

[1297] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 323

sit domino curie parve domus communis et alia niedietas

bnjuloruin dicti officii seii ministerii dazariorum

12. Item quod quolibet aiiiio , in niutatione cujusli-

bet consulatus post quam novi consules creati fuerint, heli- j^anlur pcr dominos consules qui pro tempore fuerint duo bajuli ad regendum et gubernandum ministerium supradic- tum. Predicta vero ordinaverunt et statuerunt domini consu- les supradicti , salva et reservata volunlate domini nos- tri reîfis. Acta sunt liée m domo communi dominorum consulum Tholose, secunda die exitus inensis junii, régnante Pbilippo rege Francorum et Lodoyco episcopo Tholosano, anno Incarnationis Domini CC° XC" septimo, in presontia et testimonio domini illustrissimi Ar. de Puia- libus, le<>uui doctoris, et magistri illustrissimi de Turre jurisperiti ', et Ar. Vcnius, publicus Tholose notarius qui

carlam islam scripsit In (piorum omnium testimonium

nos capitulum Tholose sigillum nostrum autenticum huic présent! publico instruniento duximus apponendum.

273. Vers 1297.

C/ieitrs jurés de Paris. Senfence relative à leur organisation.

Le Roux de Liiicy. Uist. de l Hôtel de Ville de Paris, 2^ partie, p. 134.

11 est ordenc que les \T mestres des crieurs feront venir chacun en droit soi sa ballie, chacun XV jors , ou au mois au plus lart et, se il ne le funt, il seront tenuz au dou mages et perdront leur service a touz jors.

2. Item que chacun d'ices VI mestres paiera chacune III semcnes, autant l'un com l'autre, du guet lou roy.

.3. Item que, si tost corne I crieur sera mis hors du criage, il le feront asavoir a leur crieurs que tel, et il le nommeront, n'est mes crieur. Et se il le trevent crient en

1. Dans le texte : jurisperitus.

324 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1298-1299]

la terre lou roy, il le ferunt prenre par les serjans du Chas- telet et mettre en prison, por ce que il crlolt et n'estoit pas cri eu r.

4. Item se I crieur se remue d'une ballie en autre, et cil crieur qui remuera doie argent a la cort, cil qui du quel ballie il sera remué le suivra en l'autre ballie, por la dette que il aura fête en son tens, et le gajera et metra en prison, et jousticera ausi corne se il feust en sa ballie. Ne n'entendons mie que les criages soient départis quant a la cort, ne ne furent onques, mes nous les ballons en cete manière, por ce que i nous semble que ce est le profist de la cort.

5. Item chacun d'ices VI mestres auront chacun an XXIlll s. por sa paie.

274. 1298 (n. s.), 24 février.

Noniinatiofi (V une /nesi/reuse de blé.

Le Roux de Lincy, ///«/. de V Hôtel de Ville de Paris, piiitie, p. 143.

Aliz, la famé Hervi le Breton, mesurareise de blé faite par le prevost des marchans, a la requeste N. de la Court, plaisges Guist de Pontoise, Jehan de Villedieu, le lundi après les Brandons, l'an IIll'''' et diz et huit.

275. 1299, 13 avril.

Construction d' un four.

Arch. des Bouches-du-Rhône. Liasse B 408.

Anno Domini M" CC" nonagesimo nono, mensse Aprilis die XIII, notum sit cunctis presentibus et futuiis quod, cum tractatum esset de quodam lurno costruendo (sic) in castro de Rochabruna' equis partibus iiiter Guillelmum Ocolum, baju- lum regium in castro de Rochabruna, nomine curie régie et pro ea ex una parte et nobilem domicellum Bertrandum

I. Roqucbrunc, Viir, cant.de Fréjus.

[1239] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 325

I de Pugeto, domina m pro parte dicli castii de Rochaljiuna ex altéra, predicti bajulus et Bertrandus, pro constructione dieti furni facienda, conveneriint et pactum fecerunt cum

I Guillelmo Savoya et cum Guillelmo Bartolomeo, lapicidis et maiiistris muratoribns dieti castri de Rochabruna in hune modum infi ascriptum, videlicet quod dieti magislri

I debent, suis propriis sumptibiis, lapides ad opus dieti furni inoidere seu tallare et a peyreria extrahere et extra- hatos [sic] et incisos in furno et parietibus murare, solum et bucam dieti furni de lapidibus deeenter incisis facere et boquetos supra bucam furni per modum lurnacis facere née non et parietes dieti furni et circumcii'ca domus ipsius furni (le (luobus palmis cum dimidio facere et de decem octo palmis unum ex illis scilicet altiorem reddere , reliquos alios parietes de duodecim palmis, seeupdum quod illud magisterium postulat et recjuirit. Furnus vero esse débet quantitatis seu quapaeitatis decem sestariorum annone ad mensuram Draguignani, taliter quod dictus furnus et edifi- cium ipsius débet esse bene costruetus sive costructum ad

cognitionem illius artis bonorum magistrorum Predicti

vero bajulus [et] Bertrandus daie et solvere promiserunt dielis mairisteriis, nomine et occasione artificii et suorum

suniMuin dieti iurni et domus ejusdem , septem libras pro-

vineialium et insuper lapides, cementum et lateres et omnia nlia necessaiia habere, exeepto dunitaxat eorum niagisterio quod suis sumtibus facere debent quousque artifieinm dieti furni plenarie perfectum fuerit, juxla aibitriuni illius artis bonorum magistrorum, qiias siquidem VII libras predicti bajulus et Bertrandus dare et solvere promiserunt dictis magisiris per terminos infrasciiptos , videlicet, quando dictum furnum facere inquoaverint, medietateni et, sunto ^ opère dieti furni et domus ejusdem, aliam medietatem. Dieti veio magistri, uterque eorum inssolidum, promiserunt predictis bajulo et Bertrando dictum opus perficere cum Dei voluntate et etiam nulli personne, postquam ipsum

1. Pour siiniplo, assiimpto.

326 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [1299]

opus incoaverint, operari, clum ipsis atrach^ predicti l^aju- lus et Bertrandus habuerint. Si tamen atrach non habe- rent, fuit actuni inter ipsos bajulum et Bertrandum ex una parte et dictos magistros ex altéra quod tune possint aliis perssonis operari quo usque eis airach haberent. Actum Rochabrun.ie, in domo Bertrandi Gayberii, in presentia-... et

mei Guillelnii Austanii notarii qui rogatus hanc car-

tam scripssi et meo signo signavi. [Seing manuel du notaire.)

276. 1299, août-décembre.

Mémoire des travaux exécutés au couvent des Augustins.

G. Fagniez, Études sur l'industrie et la classe industrielle à Paris au XIII^ et au XIV^ siècle. Append., n" xlii.

...Item tertia edomoda mensis Augusti, primo pro quinque maconnariis. .. 50 s. Item pro quinque incisoribus lapi- dum... 50 s. Item pro quatuor servitoribus... 19 s. Item pro duobus diebuz ultime septimane mensis Augusti, et pro quinque diebuz prime edomade mensis septembris, primo tribuz maconnariis, quilibet pro septem diebuz... 37 s. 4 d. - Item pro tribus incisoribuz, quilibet pro sep- tem diebuz... 35 s. 8 d. Item duobuz pueris pro inci- dendo I centum de quarrellis in taschia... 13 s. Item pro quatuor adjutoribuz, quilibet pro septem diebus..; 24 s. 6 d. Item pro duabuz asseribuz ad faciendum moulas pro lapidibuz. .. 8 d.

Item secunda edomada mensis Septembris, primo pro tri- buz maconnariis... 18 s. 8 d. Item quatuor incisoribuz lapidis, quilibet pro quinque diebuz... 34 s. 10 d. Item pro tribuz adjutoribus quilibet [pro] V diebuz... 13 s. 9 d.

1. Probablemonl les matériaux et le matériel que le châtelain i-oyal et le seigneur du château de Roquebrune, les paragers devaient fournir aux entre- preneurs. En provençal moderne aira, atrach désig-ne le cheptel et le maté- riel, Yatlirail d'une ferme. Voy. Mistral, Dict. prov. français, hoc vcrbo.

2. Suivent les noms des témoins.

[1299] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 327

...Item pro fabricaiulo niartellos pro quinque septima- nas... 4 s. 6 clen.

Item tertia edomada mensis Septembris. ..Item diio- l)uz servientihiiz pro faciendo cementiim... 20 d. Item tribu/ iiu'isoribuz lapidum, quilibct quinque dicbuz... 27 s. (5 d.

Item quarta edomada Septembris. Piimo Teobaldo, pro scindendo centuni quinqua^inta octo quarellos... 22 s. 2 d. Item quatuor incisoribuz de magnis lapidibuz... 38 s. 4 d. Item tribuz maconnariis et duobuz servitori- buz... 20 s. 8 d. Item magistro Roberto pro quatuor die- buz... 8 s. Item pro fabricando martellos... 3 s.

Item prima edoma[da] mensis Octobris cum tribuz diebuz ultime edomade mensis septembris Primo pro scindendo ducentos LXVI quarrellos... 37 s. 1 d. Item quinque incinsoribuz de magnis lapidibuz quilibet quincpic diebuz... 36 s. 6 d. Item magistro Roberto et duobuz aliis macon- nariis, (juilil)et YI diebuz 21 s. Item tribuz adjutoribuz,

((uilibot V diebuz i0s.3d. Item Galterio pro elevando

teiram fundamenti sacristie... 10 s. ...Item pro fabri- cando martelb)s... 12 d.

Item secunda edomada Octobris. Primo quatuor macon- nariis {juilibet ([uinque diebuz... 32 s. 4 d. Item YI servientibuz quilibet quinque diebuz... 20 s. 3 d. Item pro duobuz alveis ad portandum cementum... G d. Item YI incisoribuz lapidum qui scinderunt X magnos lapides in lascliia... ^\. s. 10 d. Item pro scindendo L quarellos in tascbia... 7 s. .. .Item Galtero pro evacuando fundamen- lum... 8 s.

Item tertia edomada Octobris. Primo quatuor maconna- riis quilibet YI diebuz 40 s. Item Y servientibuz quili- bet YI diebuz... 20 s. 8 d. Item quatuor incisoribuz lapidum quilibet YI diebuz... 42 s. 6 d. Item quidam [sir] puero pro cindendo lapides... 4 s. ...Item pro cin-

328 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [129Î)]

dendo III quarterones de quarellis in taschia... 10 s. G d. Item pro fabricando martellos... 3 s. 6 d.

Item (jiiarta edomada Octobris. Primo quatuor macon- nariis quilibet YI diebuz... 40 s, Item tribuz incinsoribuz lapidum quilibet YI diebuz... 31 s. Item YII servienti- buz quilibet YI diebuz... 33 s. 6 d, Item pro II hotariis quilibet III diebuz... 3 s. 6 d. ...Item pro cindendo II'' LX quarellos in taschia... 36 s. Item pro fabricando martellos... 2 s. G d.

Item ultima edomada Octobris. Primo IIIP'' maconnarlis

quilibet Y diebuz 33 s. 4 d. Item pro YI servientibuz

quilibet Y diebuz... 23 s. G d. Item IIIP"" cinsoribuz lapi- dum quilibet Y diebus... 33 s. 4 d. Item Gileberto de Soissons, pro cindendo III diebuz... 4 s. 6 d. Item pro cindendo Y magnos lapides quelibet III solidos... 15 s. ...Item duobuz incinsoribuz quilibet uno die... 2 s. 9 d. Item pro cindendo IIII" L quarellos in taschia... G3 s, Item pro fabricando martellos... 3 s. 8 d.

Item prima edomada Novembris. Primo II maconna- riis... 15 s. Item tribuz incinsoril^uz quilibet Y diebuz... 25 s. Item pro cindendo LXM quarellos in taschia... 9 s. 3 den. Item IIII servientibuz quilibet Y diebuz... 12 s. 5 d. ...Item pro fabricando martellos... 2 s.

Item secunda edomada Novembris. Promagistro Roberto maconnario Y diebuz... 10 s. Item pro Guillelmo cin- sore lapidum Y diebuz... 8 s. 4 d. Item pro fabricando martellos... 12 d. Item pro II servientibuz quilibet A diebuz... 6 s. 8 d. Item pro YII hotariis quilibet V die- buz 20 s. 5 d. Item pro cindendo LIIII toisses de qua- rellis in tascia... 27 s.

...Item tertia edomada Novembris. ^ Pro magistro Roberto YI diebuz... 12 s. Item pro II incinsoribuz lapidum, pro cindendo YIII magnos lapides in taschia... 20 s. Item pro cindendo YI'^'YIII toisses et 1111°'' pedes de quarellis in taschia... LXIIII s. Item IIT servientibuz quilibet YI

[XIII's.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 329

diebuz... 13 s. 10 d. Item V hotariis, pio poitando sablonem quilibet YI diebus.., 17 s. 6 d.

Item qu.iita edomada Novembris. Primo tribiiz incinso- ribiiz lapidiim pro X magnos lapides... 25 s. Item pro cindendo centum duodecim cum dimidio laisses de quarelis iii taschia... 55 s. 8 d. ... Item III servientibuz quilibet V diebuz... 10 s. 10 d.

Item prima edomada Decembris. Primo pro cindendo duos magnos lapides... 5 s. Item pro cindendo LXII toisses de quarcllis in taschia... 28 s. 6 d.

Item secunda edomada Decembris. Primo pro cindendo quinque magnos lapides in taschia... 12 s. G d. Item (aiillelmo, iilio magistro Roberti pro cindendo decem (lies... 15 s. Item pro cindendo T. XVII laisses de quarel- lis in taschia... 30 s. 5 d.

Item ultima edomada Decembris. Primo IIII'"^ valetis, pro vacuando curiam et preparando curiani ad descenden- dum calcem pro facicndo cementum... 8 s. 7 d. Item II pueris qui cinderunt quarellos in ieme... 3 s.

277. XIII" siècle.

Sldlionnem inl des i>aissean.r à qtiai dans le pari de Raiien.

Fréville, Les Droitures^ coustuines et apartenances de la i'isconté de l'eaue de Rouen dans Méin. sur le commerce maritime de Rouen. Pièces Justi/., II, n" xviii, art. Liv.

DP. MKTTRE I.F.S NEZ A KAI OU A PORT '.

La nef fermée a kais Rothom.. rien fesante ou volente rien feire, doit départir du kay por donner lieu et plache a 1 autre nef volente et preste a ouvrer et a laborer, ja ce soit il (jue le kai soit au meslre a cui la nef est. Et se il

1. Cf. usage de Duncgate et de Londres dans Cbéruel, Uisi. de la comni. de Rouen, I, 2'i.5.

330 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XIIP s.]

avlent que l'en ne Tosle ne ne la veulle l'en osterclu kai desus dit simplement et debonnairement, parle contredit d'aucun, au mandement des viscontes de l'eaue de Rouen, par leurs sergans, ni comme ce a esté acoustumé a feire, et les ser- gans truisent aucun rebelle et engrez, qui ne veulle ce feire ou le refuse a leur commandement, les dis sergans pueent couper la feste ou la corde de quoi ladite nef estoit fermée sus terre au kai et lessier ladite nef toute seule ou aler vaganle par l'eaue et l'autre nef mettre a kai, en leu d'icelle nef. Et, se il avient que aucun eit damage por l'occasion d'icele nef lessié aler vagante, si comme il est desus dit, et que la nef desus dite périsse en quele manière que ce soit, en alant vagante, les viscontes de l'eaue Roth. ou leurs ser- gans n'en sont tenus a respondre a nuli, por l'ocasion de tele action, mes iceus qui aront contredit e esté rebelles au commandement des viscontes de l'eaue Roth. aemplir, l'amenderont audis viscontes.

278. XIIP siècle.

Droits de courtage et règles de la procession de courtier.

Inventaire des archi^'es communales de Narhonne , p. p. M. Mouynès. Annexes de la série AA. Narbonne, in-'i. 1871, n" cxxix.

Aisso son las corrataduras que om deu douar a corratiers per aquelas causas que vendon. Raz, e Bruges, e barra- cans, e estansfortz de Saut Omier, e sayas, e ycliartres, e draps de Rens, per cascuna pessa, deu hom donar a corra- tier III deniers. Draps de color e blanx de Fransa, e estamforz de Arraz e de Paris, et estamforz pelos, YI deniers narbones la pessa. Drap vermel de grana, de la pessa, XII deniers. Carga de grana, de la carga, II sols.

Drap de Figac, e de Caortz, e d'Albi, la pessa, Il deniers.

Drap de Lerida, e brunetaz, e sarlaz, de XX canas, III deniers. Drap de Narbona ques venda mens de XL sols la pessa, I denier. Yintenas grossas et canabaces, de la

[XIII^s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 331

corda, I" pogesa. Vintenas e telas de Campanha ques ven- dan XV sols o pus, don la corda una mesala. Telas de Rens, ([lie es de VII canas, la passa dx)n I denier, Post de cendatz don VI deniers narbones. Estamenhas de XII cordas, II deniers narbones. Fustanis blanx e de color de Lombardia, la pessa, una mesala. Fustanis vairs de Lombardia e de Barsalona, la pessa, I denier narbones. Autres fustanis blanx et tenhiz de Barsalona, la pessa, una mesala narboncsa. Tota pelisairia fâcha d'anhels, don una mesala narbonesa. Cuer de buou don una pogesa narbonesa. Becunas don lo cent Xll deniers narbones. Cordoan e moutoninas adobadas en adop de (lordoan, de la dotzena, II deniers narbones. Cucrs de cer, lo cent, XV deniers narbones. Cordoan vermel , la dotzena, III deniers narbones. Bcsanas don I denier narbones. Conils, e es([uirols, e anhinas, lo cent, II deniers narbones.

Penas de conils, la pena, I denier narbones, Pelozd'an- hels, e de ventres de conils, e garnacha de lirons, per cas- cun, una mesala narbonesa. Pel de luiria don ï denier narbones. Tavarz et volps, la dotzena, 1 denier narbones.

Cabritz, lo cent, I denier narbones. flndi de Bagadel e de Chipre, la carga, II sols narbones. Tôt autre endi, e brazil, e cssens, e totas autras espcssias, la carga, XII deniers.

Cera, e sucre de pan, cascun, la carga, VI deniers. Aluni securum, e de Castella, e d'Alap, e comin, e amenlos, e classa, e gala, e archiqua, e ris, e lana de pressez, e lin, e carbe, e coire, e laton, e roia, e estanh, e métal, e fd de Bergonha e autre fd, per cascuna carga, VI den. Fer, del quintal, una pogesa narbonesa. Acier, lo quintal, I denier narbones. Aluni de Bolcan, e cenres clavcrei- ras, III deniers narbones la carga. Cadarz, la carga, XII deniers narbones. Céda e safran, la livra de cascun, I denier narbones. Blanquet e sabon dur, la carga, VI deniers narbones. Sabon mol, del quintal, I denier narbones. Pega de Tortosa.la sporta, I denier narbones.

Pega del Puei, del quintal, P mesala narbonesa. Flor, del quintal, II deniers narbones. Plom, la carga, I denier

332 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XIII- s]

narbones. Figas, e rasinis secs, e castanhas, e mel, e solpre, e fustet, e alquitran, e carn salada, ciel quintal, l'' niesala narbonesa. Sobresingles, de XII liams, I denier narbones. Cordas dardeiras, la dotzena, ï*^ niesala nar- bonesa. — Cordas miganas, la dozena , l'^ pogesa narbo- nesa. — Avelanas, del sac, II deniers narbones. Datils, del quintal, II deniers narbones. Amenlas ab close, lo sestier, I'^ pogesa narbonesa. Sayn, e ceu, e froniatge, del quintal, I d. narbones. Oli, del sestier, I denier nar- bones. — Vin, lo miieg, II deniers narbones. Blat, del sestier, P pogesa narbonesa. Caval ques venda XX libras

0 mais, II sols narbones. Mul, o rocin, XII deniers nar- bones. — Ase, VI deniers narbones, e, si barata s'i fa, page caseun per aquo ques vendra. Carga de lana lavada, que no sia de presez, III deniers narbones, e lana ab suc, III mesalas narbonesas. Buou, VI deniers narbones, Fedas e cabras, la dotzena, IIII deniers narbones. Fers de lansa et luelas, la dotzena grossa, III deniers narbones. Estruops, la dozena pauca, III deniers narbones. Espé- rons, la dozena, II deniers narbones. Flassadas , la dozena, III deniers narbones. Cepias, lo cent, I denier narbones. Copons, lo niilier, V deniers narbones. Bois obrat, lo milier, III deniers narbones. Bois cru, lo milier, I denier narbones. Mirais, lo cent, I denier nar- bones. — Culiers, lo niilier, III deniers narbones. Argent, del marc, Pmesala narbonesa. Aur, del marc, XII deniers narbones. Tota lionor dins vila, per libra de denieis,

1 dinier narbones. Tota lionor de fora vila, per libra de diniers, II dinîers narbones. Vendeniia, de la sauniada, I'* mesala narbonesa. Sarrazin o sarrazina, de la libra de deniers, II deniers narbones. Ausberc e gonion, de la libra de deniers, II deniers narbones. Aur filât, niostrat de XII canons, III d. narbones. Aur de Luca, de XII escarpas, I denier narbones. Papier, la caissa, VI deniers narbones. Cabassos, la liassa, I'* niesala narbonesa. Sarrias, la dotzena, l^ mesala narbonesa. Sarriada de eruga e de serbe, lo quintal, una pogesa nai-bonesa. Fers

^\III- s.] DE L INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 333

de Toc, la dozena, I* mesala narbonesa. Relas e aissadas, la dozena, P mesala narbonesa. Veire meniit, lo cent, I'^ pogcsa narbonesa. Ampolas de mieja niigeira, lo cent, I denier narbones. Tota causa que portador de rauba, o portalriz, o encantador, vendra de II sols o de mens, aia I* mesala narbonesa. Item, de II sols en sus tro a X sols, I denier narbones. Item, de X sols en sus tro a XX sols, III mesalas narbonesas. Item, de XX sols, II deniers, c d'aqui en sus per la davandicha rason, sal e retengut so que es dig en autres luecs de draps de Narbona. Et aia lermclat so que liom dira en rauba, ([uant boni cncante, pus boni i aura prez promes, per toi lo dia que i o aura pro- mes. E cel quel prez i aura promes no s'en puesca estraire per tôt aqel dia. De barata et de manleute ([ues fassa, de diniers de la libra, b' mesala. Per baiata de manleute ques fassa d'aver e ([ue laver se venda aqui meteis, p.nge bom per laver e non per deniers, el corratier non aia pus d'una rêva de cascun, so es assaber del baratador que voira la barata, e del comprador e del vendedor. Negun corra- tier non ause manbîvar sobre penhora que li sia comandada, per mètre en penhora otra so quel manlevador li manda manlevar. Negun corratier no puesca aver campanho en lau' de corrataduras mais un tansolament. Neofun corra- lier non aia part e negun aver que compre o venda per autrui, ni d'autri, ni cosenta que negus boni ab qui el aia conqianbia, ni tenga son captai, i prenda ni aia part. Totas las corrataduras sobredicbas es establit, aissi co dig es, ques pagon a narbones.

279. XIIP siècle.

Reddition de coniple du coninianditc au coinmandiLaive. Pardessus, Colleclinn de lois maritimes. IV, p. 255.

r.XIHArr des KTAnr.ISSKMKNTS DE MONTPELLIER.

Eslablem que cascun que d'alcun persona peccunia o mersaria o autras cauzas, quais que sian, penra en comanda

334 DOCUMENTS RELATIFS A L'HISTOIRE [XII1« s.]

o en campanhia poitador en viatge alcun per niar o per terra, après lo retornament del dlg viatge, a requlsicion del com- mandant o d'autre per nom d'aquel o dels hères d'aquel, de tota la dicha comanda o companhia e del gazant fait ab aquela o per esgardament d'aquela far e randre drechurier comte sia tenguts, ses dilacion et excusacion quai que quai; et, fag lodit comte, la dicha comanda o companhia al dig senhor, tota dilacion et excepcion cessant, rendre et resti- tuir pleinieirement sia tengutz.

Empero si a requista d'aquel de cui la comanda o com- panhia aquela rendre perlongava, o en alcuna cauza contra- diria, la cort de Montpeslier, a la premieira requisicion del comandant, vist l'instrument de la dicha comanda o com- panhia o en autra manierra fe a lui fâcha delà dicha comanda o companhia, totu sollempnitat de dreg e quascuna autra cessant, lo sobredig comandatari o companhon encontenant a la dicha comanda o companhia demantenant restituidoira et a totas las autras cauzas de sobre escrichas complidoiras, tota appellacion o esperansa alcuna d'appellacion de tôt en tôt calant.

280. XIIP siècle.

Charpentier fieffé de Cévêqiie de Chartres.

Cavtulaire de Saint-Père de Chartres, Bibl. nat. Lat. 10096, fol. xxi et Guérard, même carlul. I, Prolég., p. lviii.

HIC EST FEODUS LEOI$IN£ CAUPENTARII.

Ipse habet quinquaginta solidos census et ejus venditio- nes, et omnia penitus jura et placita, excepto sanguine et duello. Pro quo tenetur carpentare in propria persona, quo- tiens opus fuerit, in domo episcopi, sive in torculari ejus. Et singulis diebus quibus ibidem operatur, débet habere micam et prandium sulFicienter et vinum de nona, et sero, ad hospicium suum duos albos panes et dimidium sextarium vini; et similiter débet habere singulis dominicis et diebus festivis, prêter micam et vinum de nona. Qui infra tempus operationis sue contingerint scopellos omnes débet habere,

[Mil» s.] DE L'INDUSTRIE ET DU COMMERCE. 335

([ui non possunt mitti in opère; et eliani débet habere unani propriam camerani ad ponendum ferramenta sua sive sco- pellos siios. Et in vindemiis habet unum niinotum plénum racemis et unum sextarium musti. Ferramenta autem sua qui in opère episcopi sive confracta fuerint sive pejorata, de proprio episcopi reformabuntur. Et cunctis diebus qui- bus episcopus Carnotensis Carnoti fuerit, in ejus curia prandcbit, si vobierit, ad mensam sociorum. Tempore vin- dcmiaruni débet servare celarium de die et nocte, et débet habere expensam competcntem, et de nocte II denarios par hasfe; et singulis diebus quibus morani (acit in celario, débet habere, ad niittenduui in liospicio suo, duos panes albos et dimidiuiu sextarium vini. In festis béate Marie, in Natali, in Pascha, in die jovis Rogationum, in Pentecoste et in l'eslo omnium Sanctoriim débet habere IIll"'" panes albos et unum sextarium vini, ad mittendum in hospitium suum ; in die martis carniprivii II 11"'' panes albos et unum sextarium vini et unam gallinam et unum frustrum carnis sallate.

TABLE DES MATIERES

Iiitrodiiclioii I

l']rral;i et addenda i,\ii[

1 /'■' .siècle av. .1 .-C. llydioj^raijhie de la Gaule. Le

l{li(>iie. Kécondité du pays et de la population. Transit iluvial 1

2 Helalions conunereiales entre la Gaule et la

Bretaj;ne insidaire 3

3 Les \ euètes jaloux de se réserver le monopole

du coinnierce avec la Hretag^ue insulaire 8

4 Lieu de production et transit de létaiii i

5 César essaye douvrir au commerce ilalo-j^au-

lois la vallée du haut Hlione ô

6 Produits échanj^a's par les Ligures contre lluiilc

et le vin italiens 5

7 Importation des salaisons gauloises eu Italie. . 5

8 Gommerce du \in entre la Gaule et I Italie.. . . 6

9 Relations commerciales de la Gaule a\ec la

Germanie, notamment avec les Suèves 6

10 Mines des Gévennes et des Pyrénées. Concur-

rence des mines transalpines et ibériques 7

11 Pros|)érité connnerciale de Xarbonneet d'Arles. 7

12 I-yf^'i '<*Ip <1^ lij^nies commerciales «S

13 /'■' .s/èc/c H]). J.-C. Boulangerie gauloise et com-

merce des céréales entre Rome et la (iaule 8

14 Froment gaulois 9

15 \'in transporté de Gaule en Italie 9

16 Mélange de la poix a\ ec le \ in *•

17 Palsilication du vin de la Narbomiaise 1"

18 (Commerce de la Gaule romaine Il

19 Teinture. Les Transalpins tirent des plantes, et non des coquillages, les substances colorantes; les teintures ainsi obtenues ne résistent pas à l'usage. . 11

KvoxiK/.. f)niiimenls reliilifs n lliistdiic île tiiiiliisliie <•( tlii vontmerci-, 22

'.VAS rAKi.i: iii:s maiiî.hks

Pages .

20 Ktamaye. Sou emploi. La ville dAlise et les

Bilurif^es s'y distiiigueiit 11

21 Fabricalioii du verre 12

22 Fabrication du savon. Sou emploi pour teindre

les cheveux 12

23 Fabrication du sel 12

24 14 /( 37 a p. J.-C. Les naules parisiens 13

25 / -^0 Hj). J.-C, Hv;tiil le l I iioiil. Xautesdu lihône.

Statue élevée par eux à Hadrien, à Saint-Jean- de-Mu/.ols (Ardèche 13

26 II'' .sièele. Nantes de la Moselle. Naules de \'alence.

Naviculaires maritimes d'Arles 13

27 Nautes du Hhôue naviguant sur la Saône et

membres de la corporation des charpentiers; mar- chands de saumures 14

28 Nautes de la Durance et ulriculaires de Sainl-

(ïabriel. Ulriculaires de \'ienne 15

29 iJitlc inconnue. Patron de plusieurs corporations.

30 Statue élevée par les négociants en vin de Lyon

à un négociant en vin, patron de la corporation

et de plusieurs autres 16

31 Préséance des corporations 16

32 1 4(i-'^ 1 1 ap. J.-C. Situation juridique et privilèges

généraux des collèges 17

33 J 49, /''■ octobre. Don d'un patron à une corpora-

tion 17

34 /90. Dendrophores de Lyon. Dendrophore augus-

tal IH

35 /98-2J I . Fiibri exempts de la tutelle 19

36 //'• siècle. Condition de légalité des collèges 20

37-38 Situation juridique et privilèges g'énéraux

des collèges 20

39 Brodeur syrien sévir augustal 21

40 Fin du IF siècle. Travaux exécutés aux Irais des

corporations 21

41 I)a(e incotmue. L'exploitation des mines de ter

mise en adjudication 22

42 Fpitaphe d'un potier de terre appartenant à la

corporation des fabri 22

43 Epitaphe d'un charpentier, préfet du collège des

ne<jo(ialores cisalpins et transalpins . 22

TAIJI.K l)E> M.VTIKlîES 339

Pajies.

44 l'ipilaijlio (1 un ouvrier délile 23

45 l'^pilaplu' (l'un a[)|)rcnli bijoutier '23

46 /II'' siècle. Coiulilions de léj^alilé des coilè|;os. . . . "24

47 î^t'o^ aux collè},^es "25

48 Situation juridique des collè};es 2.")

49 .')/.), J'' juin. Solidarité des naviculaires et des

ljoulanj;ers 25

50 ■)/!), /.'hionf. Les boulangers ne peuvent échapper

à leurs obligations en vendant leurs biens 26

51 ."J^O', J S septembre. Privilèges des naviculaires. . 26 32 Les biens des naviculaires morts intestats et

sans iiériliers sont dé\olus au collège 27

53 .'>■>.'). ALdversations des procurateurs du domaine

privé, des directeurs de gvnécées et de tein- tureries 27

54 ■>.'>7, 'J noùl. Gens de métiers exempts des l'onc-

lions publicjues 28

55 .>'.).). a juillet . Agrégation par le mariage à la

corporation des boulangers. Les chefs d'établis- sements exempts d'autres fonctions 28

56 ■'>(i4 , S janvier. Hérédité dans les boulangeries. . . 29

57 6" juin. Boulangers décurions 29

58 A' octobre. Retraite des chefs de boulangeries

après cinq ans d'exercice 30

59 .>6','5, / / janvier. Les naviculaires ne peuvent

échapper par des fonctions publiques à leurs liens avec les corporations 30

60 iOô, ?S octobre. La cléricature interdite aux bou-

langers 30

61 .U)!), 2.) février. Le collège responsable de la

désertion de ses membres 31

62 /'■' juin. l>iens du collège et des membres du

collège 31

63 .'> et IS juillet. Monopole des manufactures

impériales 32

64 .*7i', (j avril. Aliénation de biens-fonds de col-

lèges 32

65 ■>''^(K 6 février. Les naviculaires élevés à l'ordre

équestre 33

66 .>>'0", JO arril. Immunité des na\iculaires 33

340 TALir.i: DKS MAllIiKES

67 ■>!>(), s scplembre. Les obligations des iiavi-

culaires passent à leurs héritiers 33

68 y>9 / . 18 juillet. Jet maritime 34

69 y>'J8, I ô décembre. Les ouvriers des manufactures

impériales sont marqués au bras 34

70 IV"^ siècle. Prospérité commerciale de Narbonne

et d'Arles 35

71 iO(\ '29 juin. .Membres des collèges fugitiis. Dis-

solution des collèges à la suite de la misère publique 35

72 Commencemenl du \ " siècle. Fabriques d'armes

impériales 3(1

73 Ateliers de brodeurs et gynécées en Gaule 30

74 40.'}, S mars. Mariages en dehors du collège 37

75 4J2, J8 mai. Conditions pour entrer dans les arse-

naux de l'Etat 37

76 //^, 2J mars. Le» membres des collèges élevés

au rang de consulaires 38

77 438, 4 novembre. Ouvriers des arsenaux 39

78 Avant 506. Prêt à la grosse 40

79 Juridiction consulaire 40

80 Jet maritime 40

81 Commencement du \'P siècle milieu du 1 //'.

Serfs artisans. Responsabilité du maître 41

82 ().23. Aventure de Samo 42

83 a 29, 3 0 juillet. Dagobert I crée sur la grand-

route de Paris à Saint-Denis, au lieu dit Pasellus Sancti Martini un marché qui s'ouvrira le y octobre et durera quatre semaines. Il cède à l'abbaye de Saint-Denis les tonlieux et tous les autres droits perçus à l'occasion du dit marché. . 43

84 \ 11'^ siècle. Industries et arts mécaniques 44

85 Origine de la fortune de saint Eloi 45

86 72/ , 10 novembre. Tenures grevées de certains

travaux et de certaines fournitures 46

87 7.5.9, 30 octobre. Jugement du roi Pépin, recon-

naissant le droit de l'abbaye de Saint-Denis sur les tonlieux perçus à l'occasion de la foire de Saint-Denis 47

88 /•'■' /. juin. Prix maximum du grain et du pain. . . 48

Pages.

89 s 00 ou ;ir;in(. Personnel exereniit les ar(s méca-

niques clans les vilbe impériales 49

90 SOo, à la fin de Cannée. Itinéraire des commer-

çants qui se rendent chez les Slaves et les Avares, et villes frontières on ils trouvent la pro- tection des mi.ssi 50

91 '^'^2. .\teliers monastiques »

92 f^yy. Œuvres servilcs 51

93 S.')'-^. Statuts dilincniar, archevêque de Reims,

réprimant les abus dont les conlVcries élaieiil

l'occasion 25

94 IX" .siècle. TraNail des métaux jirécicux .35

95 (Création d'une ville 5 i

96 A'' siècle. Fabrication du savon 55

97 /'in lin A' siècle. Décoration dune éj,dise 50

98 lOmi. Tarif du toidieu de Saint-\'aast d'Arras. . . »

99 Vers lOli'^. Hedexances consistant en produits

industriels G5

100 Kntre lOf^l et lO!).}. Ac(ivilé artistique dans les

éf^lises {]'

101 A7" siècle. Prêt à la -^-^rosse ()8

102 iOSO-J/()7. l'ji^a'^ement de travail à vie »

103 Après I l'JO. Fournitures et services dûs par les

corporations de Sli-asbonri;' à l'évèque de cette ville »

104 I I a 1 . Hiuitiques données par Louis W à

l'abbaye de Montmartre 71

105 Vers I I 10. Décoration des portes de l'éf^lise

de Saint-Denis 7'2

106 Travaux d'orfèvrerie commandés par Suf^er. . . 7.3

107 llif<? Uedevances payées à l'abbaye (\e Sainl-

\ aast d'Arras par des charités de métiers »

108 / / iO. Thibaud, comte de Blois, dénonce à

Suger la spoliation dont certains marchands ont été victimes de la |)art de Renaud de Cour- tenay. .* 7 i

109 / I ')0. Police de la na\ i};alion à Arles 75

110 I I .') i . Thierry, comte d'Alsace, donne aux bour-

geois de Sainl-Oiuer la halle communale ou jjildhalh». Il en fait un lieu d'asile et le seul

342 tahm; ni:s matières

Pas»*.

les niarcliands élrauj^c^rs pourront, en dehors

(In marché, se livrer au commerce 77

111 Milieu (lu XII'' siècle. Fabrication du petit calice. 78

112 I>"émaillerie cloisonnée 80

113 Fabrication d'un encensoir fondu 83

114 1/62-/16,'). Institution du pas t et de V;iJ)oirre-

menl et attribution de la juridiction à la cor- poration des boulanf^ers de Pontoise 88

115 //7 0-//S9. Henri II, roi d'Angleterre, ayant

éj^ard aux services que lui rend leur industrie, confii'me la ghilde des tanneurs de Rouen, son monopole et ses usages 89

116 //SO. Accord entre Uaimond-Bérenger IV, comte

de Provence, et (iuillaume le (iros, vicomte de Marseille, réglant les conditions d'exploitation d'une mine de plomb argentifère sise dans le territoire de Toulon 90

117 Eiilre le /«■' novembre / /f<2 et le /6 avril / /S.'i.

Anciennes coutumes des bouchers de la grande boucherie à Paris 91

118 //SJaoàt. Privilèges accordés par Raymond V,

comte de Toulouse, aux maîtres de pierre de Nîmes '^'-i

119 / / S9. Interdiction des confréries 93

120 V / 90, entre le .> avril et le .'i / octobre, ("ommerce

du vin à Paris »

121 Iù}tre le /'^' novembre / /9:i et le 9 avril / /9i.

Sauf-conduit accordé aux marchands d'Ypres. 91

122 Entre juillet // 94 et mar.s // 9d. Les matières

premières du crû peuvent être employées sans donner lieu à la perception des droits sur l'indus- trie 95

123 / / 97 . Histoire d'une construction 9r>

124 / /9S, n. .9,, :?.> mar.s. Privilèges des Flamands à

Cologne 97

125 //99,2/ mai. Jean sans Terre accorde aux bour-

geois de Rouen les privilèges commerciaux et civils déjà accordés en partie par Henri II »

126 Seconde moitié du XII' .<iiècle. Histoire d'une con-

struction 100

TAHi.i: DKS MATii:iu:s 'M']

Panes.

127 Opépiilioiis subies par le lin et le chnmre. . 101

128 .\7/''.v/(''(7t>. Concours enthousiaste despopulations

aux constructions reli),''ieuses 102

129 \'èleiHents et autres objets liturj.jicjues . . . . . lO.'i

130 (iliilde niarchaiule 10.')

131' Serfs exercés clans certains métiers 107

132 (Concours de la population à la construction

des églises lOS

133 Ve/-.9 le Xli' siècle, (llaçure plonibilère de pote-

ries »

134 /•/// (lu XI/' cinuntenceiucnl du XIll siècle

Métier à draj) lOU

135 / '^^00. I ■') février. Lettre de change I 10

136 F.iilre le :>.) nrril I 20 1 el le 9 arril I ?0.3. Tisse-

rands dl'^tampes I TJ

137 r^OUrjO.'). N'alidité des ventes et participation

des tiers aux marchés I |.'{

138 rjO>^. I.'i Jniit. Privilè;;e honorifique des pelle-

tiers de Lyon 1 M

139 Jy/(Kn. s., J.inrier. Société de commerce entre

les bour},^eois de Paris et de Rouen I Ki

140 '2 'J murs. Contrat de commandite »

141 ;i(nii. (ihilde marchande I 17

142 / y / .'L ^0 novembre. Société d'assistance mu-

tuelle et de partaj^e des bénéfices, constituée

])ar les armateurs de Hayonne 118

143 / y / S . (le m;ii ;iu .'il ncln])re. Hanalilé de moulin

à tan 12i

144 / ?/.V, 2 1 juillel. Traité de commerce et de navi-

;;ation entre Marseille et le comte d'Ampurias. . l'25

145 uoùl. Les corporations font des acquisitions

immobilières I3I

146 1222. .) juillel. l'",taux concédés en fiel" hérédi-

taire L'?-2

147 I 2 22, décembre . Fournisseurs de réxèque de

Paris I3i

148 / 22!'}., /'■' ;ioùl. Mesures conservatoires prescrites

aux exécuteurs testamentaires des commerçants

de Montpellier morts à Tétranj^er 135

'.]'{{ TABi.i: ni:s matikiîks

149 octobre. Marché pour la construction tlu

château de Dannemarche à Dreux 137

150 / y'^ 'f juin. Tissage domestique i:{<S

151 --'i' novembre. Franchise accordée à des

industriels venus de l'étranger 1.39

152 J ?'^ S .1 novembre. Marché passé entre lévèque

fie Beauvais et l'orfèvre fiefîé de lévêché.... »

153 Banalités seigneuriales ; prisée des denrées ali-

mentaires destinées à la consommation du seigneur ; son monopole pour la vente du charbon H 1

154 / i'.'i.'i, J f^ mai. Société en commandite »

155 '■> décembre. Société en commandite 143

156 l'^->4 n. s., Janvier. Les corporations prennent

des biens fonds à cens 1 i4

157 l'^'^a n. s., 29 mars. Sentence de lofiicial de

Cambrai, condamnant les brasseurs de cette ville à paver au chapitre métropolitain le droit de maiere et ledit chapitre à leur fournir le ferment à raison duquel ce droit est 1 15

158 J2.')'., /?..*>., J 2 mars. Rapports des corporations

avec les églises 147

159 1212., 7 octobre. Lettres de marque contre la

France accordées par Henri III, roi d'Angleterre,

aux habitants d'Oléron 149

160 I '2 W) . lùil repreneurs de maçonnerie et de char-

pente 150

161 / ? / / n. .S'., mars. lîèglemcnts de fabrique de la

draperie de Châlons 151

162 J 2 ff, juillet. Entreprise de la monnaie de Lyon. 153

163 1246, 37 décembre. Nomination du capitaine

des marchands de Montpellier commerçant en France 1 55

164 12 11 n. s., mars. Fsgardeurs des draps ton-

dus 157

165 Statuts faits par la communauté de Poi-

tiers pour les bouchers de cette ville 159

166 J 247- J 248, avril. Charité des barbiers d'Arras. 161

167 12 18, n. s. 16 mars. l)illet de change »

TABLE DES NtATIKRES .'V4r)

Païes.

168 /.''' marti. Procuration équivalant a l'enflos-

sement actuel de la lettre de chanj,'-e iCr}

169 n. .s-.. JS mars. Noiissement 163

170 '^.i mars. Nolissement 164

171 Lettre de change avec aval 160

172 Lettre de voiture »

173 ?6" mars. Société en commandite I(î7

1 74 Nolissement , . . . . »

175 2S mars. Récépissé de dépôt payable à vue

iiu déposant ou à son ordre 169

176 .'> J n)ars. Reconnaissance de dette hypothé-

caire »

177 J'^fS, mai. ICchéances assignées aux foires 170

178 J 24S-J 2.').'}. Concurrence laite aux foires par

le commerce en boutiques I 71

179 /y /<}. /.'j .septembre. Coalition 1 7 i

180 \ ers /2')(). Police établie [)ar la comtesse de

Flandre dans les foires de Flandre ■>

181 / ?.'),'i- î 2.').'). l)e\()irs des consuls et des direc-

teurs des foiidiques dans les lù-helles du Levant, table de mer. preuves en matière de commandite, gages spécialement alFectés dans la cargaison à la garantie du commanditaire, commandes, nolis- sements, écrivains de navires, jet maritime I7()

182 \ ers /2'),')? Service de j)olice fait par les corpo-

rations 1 94

183 J2')('). aonl. Police et juridiction de la boulange-

rie à Rouen »>

184 /<*» septembre, 12')'/. Transaction au sujet de

lollice ou fief de pannetier de l'abbaye de Saint-

Remi de Reims 19.")

185 / ?."j^\ flanse parisienne 197

186 Consuls de mer à Montpellier 198

187 I ?.").V, décembre. Ouvriers nourris par le client. . 199

188 Milieu (In X ni'' siècle. Foulage du drap 200

189 - Règiementsde fabrication 204

190 Liste des vingt-deux villes drapières de la

hanse de Londres 205

191 Ramage du drap à Douai 206

192 Teinturerie 208

.'H(î TABI.n PKS MATIKKKS

Pages.

193 / ?6' / //. S. fcrrier. Monopole du commerce des

bou-ies 209

194 - t-ioùl. Commerce du vin à la Réole '210

195 octobre. Tisserands de toile 211

196 A'/»/7T / 26 I cl I '270. Talemeliers de Paris 213

197 Banvin 217

198 Orfèvres de Paris 218

199 Fevres de Paris 219

200 Fin de la journée de travail 220

201 Contrat dapprentisages. Fin de la journée de

travail. Morte saison »

202 Maître des œuvres de maçonnerie »

203 Tisserands de drap de Paris 222

204 - Ouvriers foulons 281

205 Cumul de métiers 232

206 Malfaçons et salaires à la tâche 233

207 Cardes jurés 234

208 Apprentis. Gardes jurés 235

209 Fils de patrons. Accaparement. Caisse de

retraite pour la vieillesse 236

210 Participation des tiers aux marchés. A'euves

de patrons 237

211 Devoirs des patrons entre eux au sujet de leurs

apprentis »

212 Juridiction du maître des fripiers 238

213 Chef-d(iHivre. Ouvriers 241

2 14 Jours fériés 242

215 -- Corporations placées sous la juridiction d'offi-

ciers de la maison du roi. Redevances pécuniaires

représentant des redevances en nature 243

216 Apprentis. Filles de patrons. Ouvriers. Police

du métier 244

217 Ouvriers étrangers 246

218 Maître des œuvi'es de charpenlerie »

219 Règlementalion de la pèche dans leau du roi. . 248

220 - llauhan 2i9

221 Boulangers et banalité des fours 2r)0

222 J 26?, juin. Privilèges accordés par Marguerite,

comtesse de F'iandre et de Hainaut, aux comnier-

TABLE DKS MATIKRKS 'Ml

Paues.

çnnis (le La Uochelle, de SaiiU-Jeaii cl"Angély. de Niort, du Poitou et de Gascof,'-ne venant trafiquer à Gra vélines "251

223 / i'^'.'i, novembre. Veuves de maîtres -2ùS

224 rjai, '.^ a février. Boulan-ierie domestique et bou-

langerie |)roressionnelle '2.")^)

225 y'""- \ eu\es de maîtres remariées 'liSO

226 / ?6'.>. 1 juin. Teinturerie à Montpellier »

227 l'^d'y. Suspension du travail. Solidarité dans les

achat s. Uèf^iemenl adopté devant léchevinajic par

les patrons et ouvriers éperonniers de Poitiers. . . •J()l

228 rjii' n.s. février. .Arrêt du Parlement autorisant

I Cnlrée à Pontoise, tous les jours de la semaine.

du pain fabriqué au dehors 'liVl

229 .) J'ii'i- Participation des corporations aux

cérémonies publifpics "liVA

230 /.'ijuin. Fondation et police dune boucherie. 'HM

231 J'/7(). in;ii. indemnité due par les patrons aux

ou\riers et réciproquement pour ti-avail promis

et non l'ait '2(i7

232 novembre. Itinéraire (\ori marchandises au point de \ ne fiscal •>

233 l T/ 0-: I . avril, /y.'^.'), '^ 1 décembre. Tarif du

tissaj^e des draps 268

234 I 2' I n. .s-., février. Examen des produits à la

fabrication desquels ont concouru plusieurs indus-, tries 27 i

235 rj:J. Guet à Paris

236 /:-':. i, I J décembre. Hobert. évéque d'Orléans.

sei;^neur de Nonaucourl. renonce au droit de |)rises à Xonancourt 275

237 12' 1 , juin. Droit des bour-^eois de liouen sur la

naAi;;ation de la Seine. Jean, duc de Bretagne, demande à l'échevinagc de Rouen de laisser passer sous le pont de cette ville quarante ton- neaux destinés à sa consommation à Paris 270

238 / ? 7. >./////». Détournement de la soie écrue par les

ouvrières 277

239 I2''.n. s., mars. La maîtrise de certains métiers

3iS TARI.K DES MATIÈRES

Pa-ef.

avec les revenus utiles y atVéreuls tlevienl pro- ])riélé privée 279

240 Juillel. Cumul (le métiers 280

241 novembre. Fixation par un arbitrage du pré-

vôt de Paris de la durée de la journée des ouvriers foulons '2H\

242 / 279,jiiHlef. Péage de Bapaume -282

243 / 279. Place des corporations dans la constitution

municipale de Cahors et police des métiers dans cette ville 287

244 Entre 1279 et 1283. Coalitions 21)0

245 Vers 1280. Rôle des corporations dans les élec-

tions municipales. Police des métiers »

246 J 28 J , n. s., 29 février. Gui, comte de Flandre,

accorde à des Lombards l'autorisation de s'établir et de trafiquer à Bergues jnsqu à ce qu ils aient été remboursés par lui 292

247 9 octobre. Étalon du des toiles 293

248 novembre. Juridiction du grand panetier sur

les boulangers 294

249 /28 2, juillet. .Monopole des bouchers 296

250 Privilège politique des changeurs à Beauvais. . »

251 Situation des commerçants ullramontains 297

252 1284, J'^' trimestre. Lucquois établis à Paris 298

253 1285, mai. Octroi aux bourgeois de Niort d'un

port franc et de droits de navigation sur la

Sèvre 299

254 J 28,5. Conflit entre les corporations 300

255 septembre. Coalitions 301

256 31 octobre. Commerce de Nîmes 302

257 1287. Métiers fieffés 30i

258 Juridiction du grand chambrier »

259 1287., 30 août. Constructions entreprises à

l'étranger par des architectes et des ouvriers

en bâtiment français 305

260 1 288 ., vers le 2^ juin. Apprentis et ouvriers. .. . 300

261 1288, du 16 nu 23 août. Translation des com-

merçants lombards de Montpellier à Ninies. 307

262 / 290, I I décembre. ( )uvriers 309

263 OiiviMcrs. 'rra\ail des femmes 310

TABI.li DES MATlKKliS 349

Pages.

264 Ouvriers »

265 l'-^i)'^ n. .V.. // fcrn'cr. Monopole des bour-^eois

(le Piiris pour le coimiieive du vin 811

266 / ?ff?- / '^9fi . Procès-\erl)aux de resaisine dresses

par les soins de lahbaye de Sainte Geneviève ))our établir sa juridiction en matière indus- trielle et commerciale 31'2

267 / l^.V.'i, JS mai. \'acations d'expertise des maçons

et charpentiers jurés 313

268 /?/>/. 10 juin. Kdouard I, roi dAn-lelerre,

accorde aux habitants d'Oléron les prises qu ils poui'ront faire aux dépens de la France et une |)art sur celles quils leronl dans les expéditions dirigées par les barons des cinq ports 314

269 / 2.9 /, juillet. Cession d'apprentis ^>

270 / i'.'A') n. .s-., // février. Othon, comte de Bour-

gogne et Hugues son frère, accordent leur sauve- garde et leur conduit, moyennant le paiement de certains |)éages, à la compagnie des mar- chands italiens fréquentant les foires de Cham- pagne 31.")

271 2 2 mni. Congé d'importation 3-20

272 l'Jin, :U) juilk'l. Statuts des déciers 3-_>l

273 Vers I 'JU' . Crieurs jurés de Paris. Sentence

relative à leur organisation 3'J3

274 l'JUfi. u. s-.. 2/ fcrricr. .Nomination d une mesu-

reuse de blé 3'J i

275 / 'J99, ta avril. Construction d un four

276 Hoûl-dèceinhre. Mémoire des lra\aux exécutés

au couvent des Augustins " 3"2ti

277 \Ili .siècle. Stationnement des vaisseaux à quai

dans le port de Rouen 3*29

278 Droit de courtage et règles de la profession de

courtier 330

279 Uedtlition de compte du commandité au com-

manditaire 333

280 Charpentier liell'é de l'évéque de Chartres 334

MAÇON, PKOTAT FREKES, l.MPRIMEtKS.

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